After all this mess... Ft Diana

Des éclairs à travers la ville, cette sensation de vitesse qui prenait l’homme. Barry n’en aurait jamais assez, il aimait cette sensation, cette vitesse qui lui était propre. Il était l’homme le plus rapide du monde. Il l’était depuis un moment déjà. Et à travers ses pouvoirs, l’homme utilisait ce don pour faire le bien, sous le nom de Flash. Sa seconde vie. Vie qui lui échappait par moment, mais il essayait toujours de rattraper. De ne pas être perdu. Même si en ce moment, c’était bien compliqué. Le bolide sprintait, revenant d’un braquage. Tout était réglé en quelques secondes, il retournait chez lui. Il ne lui fallait peut-être qu’une seconde ou deux pour rejoindre l’endroit, mais il voulait profiter un peu, se dégourdir un peu plus les jambes. Il avait l’impression que le monde à sa vitesse était plus paisible. Tout semblait bien plus léger à des centaines de kilomètres à l’heure. Mais il devait rentrer, il ne pouvait pas s’amuser à courir tout droit pendant des heures. Il causerait probablement beaucoup de dégâts, mais allait surtout se faire un trou dans le ventre tellement l’énergie que courir lui demandait était immense.

Un craquement sonore, ainsi qu’un ou deux éclairs venaient signaler le retour d’Allen. Il avait un studio, au dernier étage d’un bâtiment en rénovation. Barry passait certaines de ses nuits à rebâtir la ville. Fabriquant des endroits pour les personnes en besoin, réparant les routes quand il le pouvait. Tout était simple pour lui, quelques secondes avec un bouquin et l’homme savait le faire. Il y trouvait un peu de réconfort, comme pour venir remplacer cette culpabilité qu’il avait envers tout le monde. Il avait mit trop de temps à sauver ses amis. Ce qui avait pour résultat de les avoirs secoués. Aucun n’était idem. Il s’en voulait, mais ne le disait pas, il ne voulait pas le faire savoir pour le moment. Allen avait cette tendance à vouloir tout garder pour lui. Jusqu’à l’explosion. L’immeuble était vide, hormis lui, il n’avait aucun soucis à utiliser sa vitesse chez lui. Il s’arrêtait juste devant une photo, une image qui date de quelques années. Lui, Iris et Joe sur la photo. Nouveau sentiment de tristesse qui montait. Une autre personne que Flash n’avait pas réussi à sauver. Il n’était pas en grande forme ce soir, il était bien trop dans ses pensées sombres. Il n’avait plus la tenue sur lui, simplement des habits confortables. Il allait se poser sur son lit, quand son avertisseur de la ligue se mettait à sonner, surpris, il venait voir que Diana voulait le voir. Petit doute avant d’y aller, hésitant s’il voulait qu’elle le voit comme ça. Mais Barry ne comptait pas poser un lapin à l’Amazone. Il regardait l’endroit de la réunion. Avant de reprendre sa tenue et de foncer à nouveau, dans une tempête d’éclair.

Lorsqu’il arrivait, un fracas annonçait son arrivée. Il feignait un sourire, il était toujours joyeux, toujours enjoué. Il ne voulait pas inquiéter la femme. Elle avait probablement d’autres problèmes à gérer. Il ne savait pas la raison de sa venue, mais il était toujours prêt à discuter avec elle. D’abord ami, avant d’être collègue, Barry s’annonçait. « Diana ? Je t’avoue avoir regardé deux fois avant de venir, pas que mon esprit me joue des tours ! » Il venait faire un signe de main, ne sachant pas s’il pouvait venir l’étreindre. Il n’était pas le plus fin socialement. « Comment tu vas ? » Demandait-il finalement.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :
raspberry-panda ; Tag

L'éclair et l'étoile

J’avais enchaîné ces dernières semaines, cherchant à compenser ce que les deux mois de disparition à Themyscira avaient coûté ici. J’étais partie mi-juillet pour chercher dans les bibliothèques de la cité toute information qui aurait pu nous aider contre Enchanteresse. Les recherches avaient pris énormément de temps, d’autant que mes soeurs avaient rejeté en bloc la présence de Zatanna et refusé qu’elle m’assiste plus d’une journée.

Rentrer chez moi après un siècle passé dans le multivers, convaincue les dernières années que j’allais y mourir et que je ne reverrai jamais mes proches, m’avait apporté un énorme sentiment de réconfort. J’étais revenue brisée de ce long voyage, je peinais à reprendre pied avec cette nouvelle réalité et à me rephaser, mais il fallait déjà reprendre les armes pour défendre la planète contre des menaces de grande envergure. Parce que j’étais faible et parce que j’avais désespérément eu besoin de prendre ce temps pour moi, ce voyage de quelques semaines auprès de ma famille s’était transformé en deux mois.

Je m’étais finalement arrachée à l’étreinte réconfortante de l’ile du paradis avec mon équipement restauré pour rejoindre le monde des Hommes courant septembre. De là, je n’avais eu de cesse de chercher à entrer en contact avec chacun de mes coéquipiers pour donner un nouveau souffle à la Ligue des Justiciers, de trouver des solutions contre The Darkness, Dru-Zod, rassembler des alliés de circonstances, réactiver mes anciens réseaux… Et puis il y avait eu le revirement de Bruce et son choix de jouer en solo qui m’avait énormément affectée. J’avais cherché à comprendre la Ligue des Ombres, amasser des informations sur elle et cherché des solutions pour aider mon frère d’arme à garder pied.

De Métropolis à Gotham, de Gotham à Amnesty Bay, d’Amnesty Bay à StarCity… Je retrouvais mes compagnons les uns après les autres. Chacun chargé d’une expérience sur laquelle ils ne souhaitaient pas toujours s'appesantir mais qui les avait marqué profondément… Je n’avais pas encore réussi à joindre Barry. Je l’imaginais fort occupé avec les problèmes dont il nous avait parlé à notre retour. Son père était en grande difficulté et j’avais senti le jeune homme très affecté quand nous nous étions revu à la fin de notre épopée dans le multivers… je pressentais qu’il tirait son boulet lui aussi et que ce dernier pesait bien lourd. J’ignorais si je pouvais l’aider. J’avais déjà du mal à m’aider moi-même… Je faisais tout mon possible pour soutenir Clark qui avait sombré dans une sévère dépression…

Rien n’était simple.

J’étais là cependant, déterminée à veiller sur mes proches.

Et voilà que Barry se décidait finalement à répondre à mes sollicitations. L’enfant éclair était donc bien vivant, pensai-je soulagée.

En route pour Central City.

Je lui donnai rendez-vous de bonne heure dans un café où je m’étais déjà arrêté quelques années plus tôt. Je me présentai en civile, gantelets et lasso cachés dans mon sac, négociai gentiment pour pouvoir m’installer à l’étage que le service n’ouvraient normalement qu’en cas de forte affluence… J’eus l’impression de voir un éclat dans les yeux de la jeune serveuse et j’en vins à me demander si elle m’avait reconnu. Je m’étais tenue loin des caméras, mais j’avais fait un retour spectaculaire à Gotham il y a quelques jours de cela, en interpellant des braqueurs de banque. L’événement avait été filmé par des témoins, largement diffusé sur les réseaux sociaux… La réapparition de Wonder Woman. De quoi rafraîchir la mémoire des américains sur mon apparence. Les gens s’interrogeait à mon propos, se demandant si j’étais enfin de retour.

Je passai commande auprès de la demoiselle : des sucreries diverses et en quantité, ne sachant pas ce que Barry aimait mais me rappelant de son fort besoin glycémique, un café viennois pour moi… Et un petit rappel à la serveuse sur mon besoin de discrétion, glissé avec un sourire complice et le tout enrobé d’un jolie pourboire.

Je m’éclipsai à l’étage où je pris place et déballai un magazine people que j’avais acheté sur la route. Je faisais les gros titres et j’étais curieuse de savoir ce qu’ils avaient à dire sur moi…

Mon apparence était passée au peigne fin. Les différences entre mon ancienne et ma nouvelle armure, ma nouvelle tiare, le collier que je portais désormais en permanence, souvenir douloureux du multivers, et surtout… Mes cheveux. Ils m’arrivaient aux épaules lorsque j’étais partie, ils tombaient désormais en cascade sur mes reins. Une rapidité de pousse plutôt surprenante pour une personne qui n’était supposée être partie que deux ans.

-Pourquoi les américains sont-ils si autant fascinés par mes cheveux ? maugréai-je perplexe.

J’en avais alimenté des magazines du genre depuis ma première apparition. J’y voyais une constante, comme si j’étais devenue une influenceuse de mode sans le vouloir un seul instant. Si je m’affichais en tenue civile sur une photo et que la marque était reconnaissable, je pouvais être sûre que les ventes allaient s’envoler. J’étais bénie par les dieux, douée d’une puissance hors du commun… Mais jamais je n’aurais imaginé détenir ce genre de pouvoir sur autrui en quittant Themyscira. C’était quelque chose que je ne contrôlais pas et qui me dépassait, à des années lumières de ma culture natale. C’était effrayant.

Je poussai un soupir et jetai le magazine dans un coin de la table.

-Rien n’a vraiment changé en fin de compte…

J’entendis bien avant de voir la porte s’ouvrir et mon vieil ami apparaître.

Barry… Ce garçon que j’avais perdu de vue près d’un siècle alors que j’errais dans le multivers et à qui j’avais si peu parlé depuis notre retour sur Terre… C’était à lui que nous devions tous la vie. Sans lui, nous n’aurions jamais revu la Terre.

Revoir son visage me serra le coeur. Cette même émotion qui me frappait en retrouvant chacun de mes frères d’armes.

Je me levai pour aller à sa rencontre et l’étreindre à la manière des amazones, avec force et d’une tape dans le dos, avant de le libérer.

-Cela fait trop longtemps.

Mon regard le balaya rapidement. Il semblait aller bien sur le plan physique au moins.

-Je vais bien. Et toi ?

Ce n’était pas pour parler de moi que j’étais venue à sa rencontre. Je voulais savoir comment lui se portait, comment il tenait le choc, comment son père allait… Je voulais savoir s’il était prêt à reprendre du service à mes côtés. Aux côtés de tous les justiciers.

-Tu as faim ? J’ai pris un peu de tout… dis-je en lui montrant la table et la pile de gâteaux et de pâtisseries.

Barry arrivait à l’endroit que Diana lui avait envoyée, un café qui avait l’air tranquille. Il arrivait un peu plus loin, avant de se changer tout aussi vite pour rejoindre l’endroit. Il ne lui fallait que peu de temps pour rejoindre son amie, mettre ce filtre devant son visage, invisible mais qui laissait ses vraies émotions pour le moment de côté. Et de jouer ce rôle qui lui allait si bien. Il entrait et aller la rejoindre. Diana. Amie de longue date. Collègue aussi. Mais il n’aimait pas beaucoup utiliser ce terme pour les personnes qui étaient proches de lui. Il y trouvait un sens qui ne lui plaisait pas. L’éclair faisait quelques pas avant de l’étreindre. Avant que ça ne soit à son tour de l’être, il savait avec le temps qu’il se faisait souvent écraser contre elle à ce moment là, mais il était trop poli pour lui avouer après autant de temps, il souriait juste avant de commencer à lui parler. Lui rappelant sa surprise avant de lui demander si elle allait bien.

Toujours debout, il lui répondait. « C’est sûr, mais pas assez pour briser les liens ! » Souriait-il. Allen n’était pas le plus doué socialement, et quelques fois, il retombait dans ses travers, mais il venait éclipser ce petit moment par une autre phrase. Répondant à sa question. « Hm, ça va. Toujours un peu compliqué à reprendre le rythme, mais tu vois le truc. » disait-il, perdant de vue ce qu’il voulait réellement dire. Il fronçait légèrement le sourcil. « Carrément ! J’ai un appétit d’ogre et j’ai pas eu le temps de manger ce matin, t’es vraiment ma sauveuse Di’ » il venait s’asseoir et commençait à manger. Son estomac remerciait l’amazone pendant qu’il engloutissait un ou deux gâteaux. Il venait se renseignait un peu. « Comment va tout le monde ? J’avoue que j’ai pas été le plus assidu, j’aurais dû… Mais j’avais quelques trucs à régler. C’est pas une excuse mais j’essayerais de faire mieux la prochaine fois ! » Il mangeait une autre viennoiserie. « Pour te dire, je sais même pas ce qu’il se passe en ce moment. » Il venait relever la tête pour regarder Diana. Se doutant qu’elle n’était pas là pour l’entendre déblatérer des bêtises à tout va. « Tu as besoin de quelque chose ? » Demandait-il, réellement prêt à l’écouter, savoir s’il pouvait l’aider ou non. Il passait une petite main dans ses cheveux pour les replacer, il ne pensait que maintenant qu’il n’avait pas pris le temps de se recoiffer. Puis, son téléphone qu’il avait poser vibra, la photo d’Iris apparaissait avant, le téléphone posé sur la table ne pouvait pas échapper à la femme. Ni l’air triste de l’homme qui regardait le téléphone vibrer avant de le laisser se couper seul, sans réponse. Une moue se lisait sur son visage quelques secondes avant de disparaître, visage enjoué à nouveau. « Qu’est-ce que tu dis en ce moment ? C’est quoi les dernières news ? » de retour à jouer la bonne humeur, il se sentait obliger de la feindre dans sa vie à trois mille à l’heure. S’il ne le faisait pas, il sentait qu’il allait sombrer. Et puis, il n’avait pas envie d’inquiéter Diana avec ses histoires. Elle devait déjà en avoir bien assez. Barry prenait finalement un dernier gâteau pour le manger en l’écoutant.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :
raspberry-panda ; Tag

L'éclair et l'étoile

-Le rythme ?

Je souris. Je l’imaginais bien, cette petite foudre de guerre, essayer de ralentir sa course pour se mettre au niveau de ceux qui restaient loin derrière lui. J’ignorais s’il parlait de sa réacclimatation à cette vie ou s’il faisait mention à la reprise de son costume et de ses activités héroïques.

“Pas eu le temps”. C’était fou d’imaginer que l’homme le plus rapide du monde soit capable d’être en retard…

-Bien, mange alors ! L’encourageai-je en attrapant un donuts pour moi alors que je me rassayais sur ma chaise. Je n’aurais jamais pensé que ce genre de mets me manquerait un jour mais… Après huit ans à me nourrir de gibier et de racines, c’était un plaisir de renouer avec la nourriture riche.

Je le regardai engloutir ses gâteaux avec un regard affectueux. Il avait l’air d’aller bien… au moins sur le plan physique, en tout cas.

-Hmm…

Comment allaient les autres ? Etais-ce à moi de parler de ça ?

-Je dirai que chacun fait de son mieux pour gérer les choses. Il y a eu pas mal de grabuge depuis notre retour… Certains de nos camarades ont ramené de lourds fardeaux avec eux.

Nous  nous étions tous réunis une première fois, quelques jours après être rentrés, pour nous tenir au courant des informations que chacun avaient réussi à recouper… La mort de Supergirl, celle d’Alfred et de Jason, Catwoman qui avait visiblement joué un jeu dangereux en l’absence de Bruce et qui avait participé à lui dérober sa fortune, Gotham sans dessus-dessous, la hausse de la criminalité un peu partout, l’état préoccupant du père à Barry, les troubles chez les atlantes, The Darkness qui faisait des siennes… Nous étions tous repartis avec nos ordres de mission, chacun dans une direction différente… La plupart d’entre nous avaient décidé de se faire discrets quelques temps, mais il était temps que ça change.

-The Darkness a frappé Métropolis fin août… Le général Dru-Zod s’est échappé de sa prison et est de retour…

Pour ne citer que les événements les plus graves et les criminels les plus dangereux.

-Je pense qu’il est temps que la JL se réunisse à nouveau et que nous retrouvions sérieusement notre activité d’antan. Tu es disponible le treize octobre ? Dans notre lieu habituel.

Mes yeux se posèrent rapidement sur le téléphone. Une jeune femme que je ne connaissais pas sur l’écran, un regard de merlan frit qui se voulait discret…  

Je soupirai intérieurement. Je brulais les étapes, mais l’organisation de cette réunion me demandait une énergie folle avec tous nos gens qui s’étaient dispersés aux quatre vents. J’avais hâte de fixer cette date pour de bon et de passer à autre chose. Ceci étant, je ne devais pas oublier que Barry aussi avait ses problèmes…

-Et si on laissait de côté les soucis du monde et que tu me parlais plutôt de toi ? Raconte-moi, Barry. Comment va ton père ? Comment toi, tu vas ? Qu'as-tu fais ces derniers temps ? Ca n'a pas été trop dur de faire accepter par tes proches tes deux ans de disparition ?

Il écoutait Diana alors qu’il piochait dans la nourriture. Cela pouvait semblait quelques fois impolis de sa part de faire de la sorte, mais c’était un besoin vital. S’il ne voulait pas s’écrouler sur la table, il devait prendre une portion pour remonter son taux. Ses amis le savaient, et bien qu’il n’était pas fan à l’idée de paraître comme un glouton, il réussissait à se détacher un peu plus de cette idée. Entre deux bouchées, il venait commenter. « Okay, je me doute. T’as réussis à au moins échanger avec chacun ? Même Clark ? » Avant de l’écouter un peu plus, décrire tout ce qui leur tombait dessus. Bien qu’il était l’homme le plus rapide du monde, Barry n’était pas assez rapide pour empêcher tout ce mal d’agir. Il ne pouvait pas être partout à la fois, même s’il le voulait.

Zod était de retour. Le Némésis de Clark. Une nouvelle épine dans le pieds. Il ne voulait pas rester enfermé plus de cinq secondes lui ? Se disait l’éclair. Diana évoquait son envie de réunir la Justice League. Flash était toujours ici, toujours opérationnel. Même si le fait de courir était bien la dernière chose qu’il pouvait faire. Il le faisait bien plus que d’habitude. C’était sa façon de ne pas devenir fou, de ne pas perdre les pédales. « Ouai, nan je fais rien je crois. Je serais là si c’est pourquoi tu es venue. Tu penses qu’ils vont accepter ? » Barry espérait revoir un maximum de visage familier. Comme celui d’Ollie, de Victor ou encore Bruce. Il n’était pas l’espoir de la ligue pour rien. Puis, venait l’appel d’Iris. Cet appel que l’homme ne décrochait pas. Attristé de voir son visage, de ce souvenir de ses derniers mots. De tout ce qu’elle lui avait dit. Son cœur se serrait un peu plus avant d’être sorti de ses pensées par la femme présente devant lui.

« Heu... » Il ne savait pas trop quoi répondre, la vérité ? Des mensonges ? Non, ce n’était pas son style. Mais il ne voulait pas tout lui déballer. Elle avait déjà tant à faire. À se préoccuper. D’un air faussement enjoué, il venait lui répondre. « Mieux de jour en jour écoute. Je fais ce que je sais faire. Même si je ne fais que ça ces derniers temps. Pas le temps de ralentir. » Avant de rependre ensuite. « Iris me blâme pour la mort de Joe. Je sais qu’elle l’a dit sous la colère. Mais je pense qu’elle a raison. Je n’étais pas là pour elle, pour lui. » son air forcé tombait peu à peu. « Je laisserais rien arriver à mon père. Mais j’ai cette impression que peut importe ma vitesse, les choses me glissent toujours des mains, que j’arrive pas à les attraper. » Il tournait l’une de ses mains comme pour ressentir ce qu’il disait. Avant de se reprendre un peu, évitant d’aller trop loin. « Enfin, comme tout le monde quoi. Tout le monde à ses problèmes à gérer… Et toi ? T’arrives à tout suivre ? »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :
raspberry-panda ; Tag

L'éclair et l'étoile

-Oui, j’ai vu tout le monde, confirmai-je. Clark en premier, pourquoi ?

Je hochai la tête.

-Oui, ils seront tous là, hormis Batman qui…

Je soupirai. Nous n’étions pas dans un lieu réellement sécurisé, je ne voulais pas aborder certains sujets trop en détail. Et puis comme expliquer à Flash que l’un des fondateurs de la Ligue lui avait tourné le dos pour prendre la tête d’une organisation d’assassins et qu’il était si obsédé par sa vengeance qu’il en venait à se détourner de ses propres amis pour œuvrer de son côté ?

-C’est compliqué. Nous en reparlerons pendant la réunion. Batman va jouer cavalier seul pendant quelque temps. J’ignore s’il réintègrera nos rangs un jour.

Barry avait peut-être vu dans la presse les derniers coups d’éclat du justicier à Gotham et ses nouvelles méthodes assez spectaculaires et violentes, ainsi que le fait qu’il ne travaillait plus seul désormais.

-Joe ? Ton père adoptif est décédé ? Je suis sincèrement désolée, Barry…

Je secouai doucement la tête, navrée.

-Si nous n’étions pas partis régler la crise du multivers, c’est peut-être l’ensemble des habitants de cette planète qui auraient disparus à l’heure actuelle… Iris n’a pas conscience de ce que tu as sacrifié pour elle… Pour tout le monde.

Je lui lançai un regard emprunt de douceur.

-Tu ne souhaites pas la mettre dans la confidence ? Ça aide d’avoir des proches qui savent qui on est et qui peuvent nous soutenir moralement dans les coups durs.

La jeune femme le blâmerait-elle toujours si elle connaissait la vérité ? Lui en voudrait-elle de lui avoir caché sa double identité ? Elle venait d’essayer de le joindre, c’est donc qu’elle ne lui avait pas complètement tourné le dos.

-Comment as-tu justifié ta disparition ? lui demandai-je curieuse.

Barry aussi portait le deuil… Décidément, comment les choses avaient-elles pu à ce point dégénérer en deux ans de temps terrestre ? C’était si court… Il avait suffit que nous disparaissions deux ans pour que nos proches soient pris pour cibles et abattus. Étions- nous les cibles ? Nos ennemis cherchaient-ils à nous briser en anticipant un possible retour et la mort à laquelle nous serions confrontés ? J’avais une chance folle que Steve n’ait pas été attaqué et tué.

-Je vais bien. Je suis retournée à Themyscira, j’ai renoué avec mon foyer, ma famille… J’en avais besoin. J’y serais restée plus longtemps s’il n’y avait pas eu tous ces problèmes à régler…

Je déchirai machinalement un donuts au chocolat du bout des doigts, répandant des miettes sur la table.

-Aucun de mes proches américain ou themyscirans n’a été pris pour cible par nos ennemis, dis-je en hochant doucement la tête. J’ai eu beaucoup de chance. J’essaie de me réhabituer à la vie terrestre, à l’abondance de ressources, au fait de vivre en sécurité sans la menace omniprésente des super-prédateurs… Malgré tout ce qui se passe ici, la Terre est un vrai paradis comparé à Una.

Je glissai un petit morceau de donuts dans ma bouche et machai.

-J’avais oublié à quel point c’était agréable de pouvoir se laver à l’eau chaude avec du savon parfumé, plaisantai-je avec légèreté. Le confort de l’ère moderne !

Je me tue un moment, plongée dans mes pensées.

-Mais… Le retour de Zod m’inquiète plus encore que l'ascension de the Darkness. Il est plus que temps que la Ligue des Justiciers renaisse, nous devons protéger cette planète. C’est notre monde, dis-je le regard perdu dans la vague.

Et si j’avais perdu Una, jamais je ne laisserai la Terre sombrer. Ça ne devait pas arriver, jamais !

N’avais-je pas parlé de laisser de côté les soucis du monde ? Ah, bon sang… soupirai-je intérieurement. J’étais fatiguée, sur les nerfs, c’était ça, la vérité à mon propos. Je portais les stigmates du multivers et il me faudrait du temps pour m’en remettre. Du temps que je ne pouvais m’offrir au vu des événements.

-Ecoute, s’il y a quoi que ce soit que je peux faire pour ton père… Ou si tu as besoin de moi, lui dis-je en relevant les yeux pour croiser son regard. Je suis là, Barry, en tant qu’amie. Nous ne sommes pas isolés les uns les autres, nous formons un groupe.

Barry avait spécifié Clark en premier parce qu’il se souvient de la manière dont il avait été le chercher. Il se souvient dans l’état dans lequel l’homme d’acier se trouvait. Tous avaient été affectés par ce multivers. Mais Clark, leur symbole d’espoir, ça lui avait mis un coup de le voir dans cet état. Okay, tous présent, sauf Batman. Qui semblait être dans un galère sans nom. Du moins, c’était ce que comprenait l’éclair. D’autant plus lorsque Diana lui annonçait qu’elle ne savait pas s’il allait revenir dans la ligue un jour.

Barry baissait le regard, passant sa main sur son front, se grattant un peu, pour cacher sa moue, pour cacher sa tristesse. Entendre Diana essayer de le réconforter venait lui ajouter un peu de baume au cœur, sans effacer le problème, cette plaie béante qu’il avait dans son cœur. Qu’il ne pourrait jamais effacer. Il se sentait fautif de la mort de Joe. Iris avait raison, il n’était qu’un bon à rien. « Elle… Elle le sait. Elle l’a découvert le même soir où elle m’a dit tout ça. Où elle m’a... » Poignardé le cœur avec ces mots. Il l’aimait, tellement. Il était prêt à faire tout et n’importe quoi pour elle. C’était son amour de toujours, son ancre. Elle était tout. La savoir dans cet état, aussi souffrante que maintenant… ça lui détruisait le cœur. « J’ai… J’ai pas eut le temps de justifier quoi que ce soit, elle était là à mon retour… Elle était à la maison de Joe… Et… J’ai rien eut le temps de dire... » Un comble pour l’homme le plus rapide du monde. Ne pas avoir le temps de placer une parole. Mais c’était un fait. Le retour, la nouvelle tragique de Joe, Iris, en furie. Il n’avait pas réussi à encaisser le coup et avait tout pris en plein visage.

Au moins du côté de Diana, tout n’était pas aussi sombre. Il n’y avait pas que des tâches noirs sur le tableau. Elle arrivait à tirer un sourire à Barry quand elle lui faisait la remarque de pouvoir se doucher à l’eau chaude. Il avait toujours la tête baissée, en ajoutant. « Invention de fou hein » Avant de remonter et de faire un petit sourire, tout doux, peu présent certes, mais bien là. C’était à son tour de manger un petit quelque chose, avant de voir Diana être silencieuse. « Tu as raison... » Flash était un symbole d’espoir, il n’avait pas le droit de se laisser abattre, peu importe la situation. Une personne très sage lui avait dit une fois, un genou au sol, jamais l’autre. L’éclair comptait suivre ce mantra. Il venait reprendre un peu de contenance avant de lui dire. « Nan, tu as raison Diana. On est toujours là, on a pas le droit d’abandonner. C’est impossible, c’est simplement impossible. » Elle avait réussi à relancer Flash. Il était toujours là, mais s’était un peu enlisé. Cette conversation lui permettait de reprendre plus espoir, de le remonter à bloc. Avant de lui dire qu’elle était là. Diana marquait un point. Il était temps d’arrêter d’être chacun dans son coin, et de s’unifier comme tantôt, de se rassembler, de se parler. Il hochait la tête, avant de lui ajouter. « On va réussir Diana, plus aucun échec. Tout droit, jusque le succès. » finissait-il, avec un regard sérieux.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS :
raspberry-panda ; Tag

L'éclair et l'étoile

Je le regardai attristée, en apprenant que son amie avait découvert son identité cachée et la manière dont elle avait réagi. Barry avait enduré le multivers, apprendre le décès de son père adoptif et être accablé de reproches à son retour avait dû être difficile.

-Et tu l’a revue, depuis ?

Il devait bien y avoir une raison au fait qu’elle cherche à le joindre… Et j’imaginais à l’air triste de Barry que les choses n’avaient pas été réglées entre eux. J’espérais qu’il arriverait à apaiser les tensions… Ce petit méritait d’être heureux.

-Tu devrais la rappeler. Si le multivers m’a enseigné quelque chose, c’est qu’il faut profiter de la présence de ceux que nous chérissons autant que possible quand nous le pouvons.

J’avais longtemps cru ne jamais revoir ma famille, mes soeurs et mes amis… Mon retour sur Terre était un véritable miracle. Je mesurais la chance que j’avais… et avec elle la peur de perdre à nouveau ce qui m’avait été si longtemps inaccessible. C’était pour mes proches que je reprenais les armes sitôt rentrée.

Je secouai vivement la tête pour acquiescer. Oooh oui, invention de “fous” qu'était la douche, comme disait le jeune. Et toutes les autres choses modernes que l’on trouvait en abondance ici. Les terriens ne mesuraient par leur chance.

Je lui souris.

-Bien sûr, personne n’abandonne.

Je tendis la main pour attraper un muffin et le brisai en deux avec les doigts.

-On avait juste besoin d’un peu de temps pour aller de l’avant.

Moi la première. Je croquai dans le gateau.

-La Ligue des Justiciers va se retrouver et réaliser de nouveaux miracles. Ce monde a encore besoin de nous !

Et nous serions là pour lui.


[Hrp : Coucou Flashou ! Que dirais-tu de conclure le rp ? Je pense qu’on a fait le tour, on pourra repartir sur quelque chose dans le présent. ]