Les chats s'attrapent avec des diamants.

Aleck et Selina

La soirée chez les Coulibaly aurait très bien pu mal se terminer. Du moins pour moi. Enfin mal, est un bien grand mot, mais j'aurais aussi bien pu finir en prison et ça, ça n'entrait pas vraiment dans mes projets actuels. En tout cas, les journaux s'en étaient fait une joie pendant quelques jours avant de revenir à la critique contre la police actuelle. Oui, il y avait eu des arrestations, mais pas les plus importants et la corruption faisait un bien meilleur sujet de toute façon. Quant à moi, bien que j'aie réussi à m'en sortir, j'avais dû me débarrasser de la pièce maîtresse et ça, ça ne me plaisait pas. Cela dit, je n'étais pas partie les mains vides et un joli diamant s'était ajouté à ma nouvelle collection, vu que l'ancienne avait en partie volée en éclat avec mon ancienne maison. Et puis j'avais dû gérer Peter. Qui me reprochait de ne pas avoir pris la pièce pour la vendre à bon prix . J'avais donc dû le calmer et pour ce faire, je lui avais donné un tuyau pour un casse dans l'une des maisons de Pallissade et d'après ce que j'ai entendu, il avait réussi. Tant mieux, je ne le reverrais pas de sitôt gueuler dans mon bureau. Je l'aimais bien, mais nous savions tous les deux qu'il ne m'arrivait pas à la cheville, bien qu'il essaye toujours. Et puis, il y avait eu ce mystérieux paquet, contenant le collier en question et les feuilles mortes. Stupéfaite, mais pas complètement idiote, j'avais mis l'objet dans un coffre, le laissant de côté pour le moment.

Puis la vie reprend son cours tout doucement, les mêmes emmerdes, les mêmes inquiétudes, les mêmes problèmes à gérer. Je vis presque au jour le jour bien que ce ne soit plus réellement dans mes habitudes. Je donne le change auprès des filles et c'est tout ce qui compte. Et puis mon voyage en Europe m'avait fait du bien moralement, j'étais revenue avec des idées, des choses à mettre en place, mais ça allait prendre un certain temps. Mais il n'était pas question de laisser la situation s'aggraver plus qu'elle ne l'était déjà. Surtout la situation avec Bat que je trouvais plus que préoccupante, mais je ne pouvais rien y faire pour le moment. Je verrais avec la troupe quand on se réunira pour en parler. Alors en attendant, je fais ce que je sais faire et je joue le rôle qui est le mien depuis deux ans maintenant. Les mains posées sur la balustrade à l'étage du club, j'ai une vue plongeante sur la salle en contrebas, je vois la foule, malgré la musique, j'entends des éclats de rire, le brouhaha des discussions et je reconnais certaines têtes toujours présentes pour diverses raisons. Je suis satisfaite de mon club, même si j'aurais aimé que tout ça se passe dans d'autres circonstances.

Je reste là un long moment à observer les gens. Si certains sont la juste pour passer un bon moment et voir un spectacle agréable pour les yeux, d'autres sont là pour faire affaire, pour boire pour oublier ou juste parce qu'ils espèrent bien me voir et me soumettre un projet. Je finance la pègre, certaines actions de mes collègues également, mais c'est le prix à payer pour être toujours en vie, malheureusement. Et je ne peux pas me permettre de mourir maintenant. Pour autant, mon esprit rebelle va leur jouer bien des tours dans les semaines et les mois à venir. Je souris à cette pensée. Je lâche la balustrade et entreprends de descendre pour me diriger vers le bar. Seulement, du coin de l'oeil, je vois Garry, l'un des rares hommes qui composent mon équipe de sécurité et je m'arrête pour écouter ce qu'il a à me dire. Je hausse un sourcil, surprise, mais mon sourire lui se dessine sur mes lèvres. Je le remercie et lui dit de ne pas qu'inquiéter, je vais m'occuper de lui. A dire vrai, je suis bien curieuse de savoir ce qu'un flic non corrompu peut bien vouloir venir chercher en ce lieu. Je reprends la route vers le bar et je le vois, assis un peu plus loin, une coupe de champagne savamment mise en avant. Joueuse et sûre de moi, je m'avance vers lui et arrive dans son dos. " Bonsoir lieutenant." Un léger sourire amusé sur les lèvres, je contourne le fauteuil pour m'asseoir sur le sofa. Je suis chez moi, je prends mes aises après tout. " Bienvenue chez moi. L'ambiance vous plait ?" Je tourne la tête vers la scène ou les spectacles commencent doucement mais sûrement. Les filles sont libres de faire ce qu'elles veulent et généralement, elles sont contentes de faire cela. Elles y prennent du plaisir et ça fait rentrer de l'argent dans les caisses. Je reporte mon attention sur le policier. " C'est étonnant de vous voir en ce lieu. Que venez vous chercher ?" Vaste question, mais je suis sûre que la réponse sera surprenante.

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Aleck et Selina

C'était amusant et surprenant de le voir dans mon établissement. Il y faisait presque tâche, comme s'il n'avait pas sa place dans ce tableau. Je suis dans mon élément personnellement, mais ce n'est pas son cas. Un flic intègre, amusant, sans doute l'un des derniers de cette ville. Il devait se sentir bien seul le pauvre, mais bon, il en fallait bien un ou deux dans le lot. Je me présente à lui et prends place sur le sofa qui lui fait face et hoche légèrement la tête lorsqu'il glisse une coupe de champagne jusqu'à moi. Mon sourire répond à son rictus amusé. Un nouveau bras de fer s'engage visiblement, même si ce soir, on joue sur mon terrain. Ici je suis la reine de mon royaume et je n'ai donc pas peur de lui, quand bien même j'aurais plus d'une raison de me dire qu'il fallait que je me méfie. " Je vous remercie." Il reste évasif sur sa réponse et quand il ajoute que j'ai décoré avec soin, un rire amusé s'échappe de mes lèvres. Il m'amuse, mais il a un sacré sens de l'humour le petit. " Vous êtes drôle mon cher lieutenant." Ou alors il cache un léger malaise ? Non pas le genre, mais qu'importe.

Je suis fière de cet endroit, même si j'avais dû revoir la sécurité depuis la visite du Joker. Cette intrusion laissait des marques, même plusieurs mois après, mais je sais très bien que tôt ou tard, je le reverrais chez moi. Mais je trinque avec lui, alors qu'il me toise, mais je soutiens le regard avec aplomb et un sourire sur les lèvres. Je bois une gorgée de champagne et quand il me pose la question sur le collier, je souris, nettement amusé. " Voyons mon cher, soyons sérieux deux minutes." Vendre une pièce comme ça ? Je serais folle, mais de toute façon, il est à l'abri au coffre, je le ferais voir à un ami bijoutier pour voir à quel prix je pourrais éventuellement le vendre en cas de besoin. " Nous savons tous les deux que je n'avais pas de moyen de le récupérer. L'un des vôtres m'en a fait cadeau visiblement." Je pose ma coupe de champagne et croise les jambes avant de reprendre. " On sait parfaitement que les flics de Gotham ne sont pas connus pour être les plus intègres possible. Vous êtes une espèce rare mon cher." Mais je hausse un sourcil, réellement surprise par la suite de ses propos. Des informations hein... Je soupire légèrement et pose les yeux sur le spectacle en cours. Les filles étaient gracieuses, sensuelles et la danse était des plus agréables.

Une danse. Un sourire se dessine de nouveau sur mes lèvres. Je pourrais bien m'amuser en tout cas. " Je sais danser, mais cela sera radicalement différent de notre dernière danse." Il voulait jouer, je pouvais jouer aussi. Joueuse et taquine à la fois, je me lève pour venir m'asseoir à ses côtés. Oh ! il ne se passera rien, il était craquant, assurément et je crois que plusieurs de mes filles se feraient un plaisir d'en faire leur goûter. Mais mon coeur n'était pas libre, bien qu'il hésite entre deux êtres radicalement différents l'uns de l'autre. Mais là n'était pas la question. " Jusqu'à quel point êtes vous joueur ?" Je me penche pour récupérer ma coupe de champagne et en boire une autre gorgée. " Je ne fais que des danses privées en revanche. Décidez vous vite avant que je ne change d'avis." Bien évidemment, je n'avais pas l'intention de danser pour lui. Quoique, pour le fun on ne sait jamais.

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Aleck et Selina

Je jouais à un jeu dangereux en permanence avec la pègre locale et les autres barons de la ville. Chaque jour qui passe est un jour de plus à rester en vie, mais combien de temps cela va durer ? Impossible de le dire avec exactitude, alors je profite. De ce lieu, de cette vie, de cette pseudo-liberté qui me reste parce que j'avais du mal à me sortir du merdier dans lequel je m'étais fourré après la disparition de Bat et des autres. Je profite même de cet échange fort agréable avec l'un des flics les plus intègres de cette ville. Sans doute le seul, avec Gordon, qui n'a jamais succombé à la facilité. Peut-être qu'il y a déjà songé, après tout Gotham est la capitale du vice et de la corruption, non ? Il pouvait être content de lui, me faire rire est devenu assez rare ces temps-ci, mais je ne relève pas plus. Je vois son regard sur cette foule qui se presse ci et là autour de nous. Il y a du beau monde, des grands noms de la pègre, des criminels de grandes comme de petites envergures. Des voleurs, des meurtriers et j'en passe, qui viennent passer un moment de détente ou parler affaires autour d'un verre et devant un beau spectacle. C'est là mon territoire et à part Joker, je n'ai jamais laissé qui que ce soit contester mon autorité. " L'argent a le don d'envoûter n'importe qui de suffisamment désespéré pour ne pas pouvoir refuser." Et dans cette ville, les exemples ne manquaient pas. Il suffit de tendre l'oreille pour le savoir, mais je ne lui apprends rien à ce sujet, j'imagine. " Je suis une femme compliquée et très difficile a satisfaire." J'eus un sourire amusé sur les lèvres. Très peu d'hommes ou de femmes avaient su avoir ce que j'avais a offrir et c'est sans doute pas plus mal. " C'est vrai, fut une époque ou ça aurait pu être le cas..." Mais elle est lointaine désormais. Mais au lieu de regarder ce qui se trouvait derrière moi, je devais observer ce qui se profilait à l'horizon, pour éviter de faire un faux pas qui me serait forcément fatal.

Un nouveau regard pour mes filles qui donnent le meilleur d'elles mêmes à chaque danse. Elles aiment ce qu'elles font et ça se voit, je ne les contrains à rien et peuvent partir ailleurs si elles le veulent, mais elles restent, parce que ici, elles sont protégées et pas données en pâture à des hommes en rut. Je me glisse à ses côtés, lui disant qu'il était joueur, mais qu'il pouvait avoir une danse privée ailleurs à l'abri des regards. Est-ce vrai ou une façon de parler ? Il ne peut le savoir et ça n'a pas d'importance au fond. Cela fait bien longtemps que je n'accorde plus ce genre de faveur à qui que ce soit. Il est loin le temps où l'on pouvait m'y contraindre et aujourd'hui je préfèrerais encore mourir plutôt que de devoir m'y plier. Je suis plus forte désormais que lorsque j'avais dix-sept ou dix-huit ans. Il se lève et me tends une main que je saisis afin de me lever à mon tour. Je fais un tour sur moi-même et je lui rends son sourire amusé. Je refuse pourtant de prendre son bras et lui fais signe de me suivre. Le fait que je sois sur mon territoire, chez moi, ne me rend pas non plus inconsciente. Je l'aimais bien ce lieutenant après tout, il serait fâcheux qu'il lui arrive quelque chose parce qu'on nous penserait proches.

On traverse alors la salle et j'emprunte les escaliers tout en me frayant un passage parmi les gens qui s'y trouvaient. Encore un escalier et on arrive à la partie réservée aux membres du staff et mon bureau s'y trouve également. J'ouvre la porte après avoir composé un code et le laisse y entrer en premier. Le lieu est assez sobre comparé au reste du club, un bureau en bois ancien, quelques fauteuils ci et là, quelques cadres au mur, mais rien de réellement personnel. Je referme la porte derrière nous. " Nous devrions être tranquille ici, sauf s'il y a une urgence." Je l'invite à s'asseoir dans l'un des fauteuils mis à disposition et traverse la pièce afin d'appeler au bar et demander à ce qu'on nous monte de quoi boire. Je raccroche et pose les yeux sur lui. " Dites moi mon cher lieutenant, qu'êtes vous venu faire ici ce soir au juste ?" Je prends place en face de lu, enlève mes chaussures et replie mes jambes. " Qu'est-ce que vous voulez au juste ?" Parce que tout le monde veut quelque chose à Gotham, c'est inévitable.

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Je penche légèrement la tête sur le côté, vient-il de me faire un compliment ? Amusant. L'argent, on en a tous besoins, certains plus que d'autres et je n'ai pas à me plaindre, même si ce n'était pas du tout ce que je voulais. Je ne voulais pas de cet argent, mais il valait mieux que ce soit moi qui en garde le contrôle dans l'immédiat. Mais fut une époque lointaine, lorsque j'étais plus jeune où j'aurais fait n'importe quoi pour de l'argent. Rectification, j'ai vraiment fait n'importe quoi pour quelques billets. On ne m'y reprendra plus, mais aujourd'hui, je suis plus âgée, plus au fait de ce qui se passe en ville. Et ce que j'ai vécu m'a forgé et a fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Je n'ai jamais eu honte de mon passif, pas même lorsque j'étais au côté de Bat. Pas même maintenant. Je me lève donc, la décision étant prise de discuter dans un endroit plus tranquille et sans oreilles indiscrètes. Je n'avais qu'une vague idée de ce qu'il cherchait, après tout un flic intègre ne viendrait pas dans un tel lieu juste pour le plaisir. Mais je feins l'ignorance pour le moment.

Je passe devant lui et le guide à travers la foule jusqu'à mon bureau. Il y aura forcément des rumeurs qui sortiront de cette entrevue, tout finit toujours par se savoir après tout, mais je suis encore chez moi et je vois qui je veux. Une fois dans la pièce, je le laisse s'installer, enlevant mes escarpins et venants ensuite prendre place face à lui. C'était étrange de se retrouver dans cette configuration, avec quelqu'un qui est foncièrement intègre et moi qui n'arrête pas de franchir les limites, mais pas trop quand même. On peut me reppocher bon nombre de choses, mais il y a quand même des choses que je ne saurais endosser. Et je reprends alors la conversation, lui demandant franchement ce qu'il était venu chercher ce soir. Sa réponse ne tarde pas et ne me surprends pas réellement non plus.

Je reste silencieuse quelques secondes, l'observant, tout en réfléchissant également à mes options. " C'est pas du petit poisson que vous pêchez, Lieutenant. Attention à ne pas vous faire avoir." Morney était le plus gros fournisseur de meth de la ville. Et il n'avait pas usurpé sa réputation non plus. Je n'avais pas peur de lui, mais je restais méfiante quand il était dans le coin. Il ne m'avait jamais manqué de respect, mais je sais qu'il rêverait de me faire bien des choses s'il en avait l'opportunité. " Vous n'êtes pas le genre d'hommes a faire du chantage, enfin, j'imagine." Je souris, amusée avant de reprendre plus sérieusement. " En admettant que je puisse vous aidez et que je le fasse, j'ai bien peur qu'il me faudra plus de garantie qu'un collier, aussi beau soit-il." La plupart de ceux qui avaient penser parler à la police avaient tout simplement disparus du jour au lendemain sans laisser de traces. " Morney est un homme dangereux et je sais de quoi je parle. Si vou voulez l'arrêter, pensez a bien vous équiper, il ne se laissera pas faire." Comme tout criminel qui se respect. " Mais je peux sans doute faire quelque chose pour vous, en effet." Je me penche pour prendre ma coupe de champagne et en boire une gorgée. J'attendais de voir quelles garanties il pouvait offrir avant de continuer.

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Son allusion quant à sa canne à pêche me fit sourire. Cette allusion au sexe ne me surprend pas réellement au vu des gens avec qui je traîne la majeure partie du temps. Ce n'est pas parce que mon cabaret est l'un des plus select du genre sur Gotham que je n'ai pas mon lot de pervers à gérer. Les hommes ont le mot facilement injurieux quand ils voient une femme danser pour gagner sa vie. Pour autant, avec ce que j'ai vu et vécus, je pourrais aisément voué une haine sans nom pour le genre masculin, mais j'ai pris parti faire avec, de les remettre en place quand c'est nécessaire, usant de la force quand il le fallait. Heureusement que tous les hommes ne se ressemblent pas, j'en avais aussi conscience et celui que j'avais en face de moi faisait partie de ce genre-là. Tout comme Bruce. Ils ne jugeaient pas. Et c'est appréciable. " C'est vrai qu'il faut être bien outillé pour ce genre de pêche." J'eus un sourire sur le coin des lèvres. Je savais pas mal de choses sur celui qu'il recherchait. La plupart des barons de la drogue et autre mafieux de cette ville venaient régulièrement ici pour parler affaire et se rincer l'oeil par la même occasion et plus si les filles étaient d'humeur. Alors j'avais certainement des renseignements intéressants à lui donner, mais je ne le ferais pas par bonté d'âme. Déjà parce que je ne suis pas aussi gentille, mais ensuite on a rien sans rien à Gotham et le flic intègre qu'il était, le savait très bien. Il savait aussi qu'il ne pouvait pas me contraindre de lui dire quoi que ce soit. Il était chez moi et il était suffisamment malin pour comprendre qu'ici, on jouait avec mes règles. Pas les siennes.

Après un léger moment de silence, il reprend la parole et je l'écoute sans rien dire, tout en buvant une gorgée de champagne. Il avait de la suite dans les idées le petit. Mais il n'avait pas tout bon. " Je peux vous amenez mes filles une à une, elles sont toute en règle." Je me suis arrangée pour que ce soit le cas, bien entendu. Ce ne sont pas les faussaires qui sont rares en ville et je connais le meilleur d'entre eux. Comme quoi être Catwoman avait plus d'avantage que d'inconvénients. " Cela dit, je veux bien que vous soyez ma carte sortie de prison. Pas que je pense faire un séjour derrière les barreaux prochainement, mais on sait jamais." Je sais que c'est là que je finirais tôt ou tard. Où alors c'est la mort. Il n'y a pas d'autre issue en ce qui me concerne, la prison ou la mort. Pas très optimiste, mais ça avait au moins le mérite d'être réaliste. Ma survie jusqu'à maintenant tient du miracle au vu des deux dernières années. Je suis comme les chats, j'ai neuf vies, mais combien en ais je déjà utilisées ? Je ne sais pas.

Il tente de m'amadouer vers la lumière, vers la justice. Mais j'ai déjà perdu trop de plumes à cause de ça. Je ne suis ni une bonne personne, ni même une mauvaise personne. Je vais juste là où mes intérêts sont les plus avantageux. Et ces dernières années, c'est dans le crime, même si parfois j'ai des sursauts de conscience. Et je me rends compte que ça me dessert plus que ça ne m'avantage. Comme quoi l'amour peut bien nous foutre dans la merde. Quoi que je n'ai pas besoin de ça non plus pour creuser un peu plus chaque jour ma propre tombe. Mais je sors de mes pensées à la pique taquine du policier. Il était beau garçon, il avait du charme et de l'humour. Alors danser avec lui ne serait pas un problème. " Ce que je veux c'est rester en vie. Mais vous ne pouvez rien me garantir pour que ce soit le cas et je ne vous demande pas l'impossible." Autant être réaliste, ça semblait aussi réalisable que si je lui demandais d'aller décrocher la Lune. " Soyez sûr que si vous m'éviter la prison pour... Un certain temps, je saurais faire de vous le lieutenant de police le plus chanceux de cette ville en terme d'arrestations." Je reprends une gorgée de champagne. " Et je vous laisserais même me passer les menottes le moment venu." Je souris légèrement, restant pensive quelques secondes de plus. " Si c'est bon pour vous, je peux vous dire où se trouvera Morney demain soir à 22h." Alors Lieutenant, on a un deal ?

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Il n'avait pas froid aux yeux et je savais qu'il le faisait parce qu'il estimait que c'était juste. Mon sens de la justice était biaisé de multiples manières, sans doute parce que je n'avais jamais eu ce modèle étant enfant. Même si Bat avait quelque peut redresser la barre et m'avait rendue plus susceptible au sens de la justice, cela n'avait plus lieu d'être. Désormais, tous les moyens sont bons pour survivre, y compris me complaire dans le crime, parce que finalement, c'est là ou je suis la meilleure. Bon peut-être pas en ce moment, mais on a tous nos moments de faiblesse, n'est-ce pas ? Mais je réfléchissais à sa proposition sérieusement et je me dis qu'avoir un tel joker dans ma manche, en plus d'avoir les meilleurs avocats de la ville pouvait être un plus. Je sais que Gordon a laissé passer pas mal de chose à une époque parce que j'étais couverte par Bat, mais désormais, je n'avais plus cette assurance et je devais donc me couvrir toute seule. E il tombait à pic l'inspecteur. Il avait même réussi a gagner un peu de mon respect pour sa ténacité et le fait qu'il ne soit pas comme ses collègues et corruptible avec une simple liasse de billets. Je sais qu'il n'est pas aveugle et qu'il sait ce qui se passe derrière les murs de certaines alcôves et je ne vais pas faire l'affront de nier s'il me pose la question.

Je souris à sa remarque et hoche la tête prenant un air légèrement offensée. " Inspecteur Lockwood, je suis une voleuse, pas une meurtrière !" Ceci dit, évidemment que j'avais déjà penser à tuer quelqu'un. Peut-être pas de mes propres mains, mais par d'autres. Et la liste ne cessait de s'allonger. Mais comme je venais de le dire, je ne suis pas une femme qui tue. " Ce n'est pas mon genre, vous le savez bien. La torture et le meurtre ne figurent pas sur mon CV." Du moins, pas pour le moment en tous cas. Même si je trempe dans des histoires plus sordides les unes que les autres désormais. Mais la probabilité pour que ce soit moi qui finisse par être tuée était bien plus grande que l'inverse. Et c'est pour ça que j'avais pris toutes les précautions possibles afin de couvrir ceux qui m'étaient chers, à commencer par Holly qui était d'un soutien sans faille.

Prenant conscience qu'il acceptait cette condition, qui au fond, n'en était pas spécialement une, il taquine sur le fait qu'il pouvait me trouver un donjon. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, parce que je n'ai rien d'une princesse. Et puis il semblait ravi du privilège que je lui laisse, à savoir m'arrêter quand la situation ne pourra plus être évitable. Je sais que je ne supporterais pas la prison et que je réussirais à m'en échapper, mais ça lui fera plaisir et il sera bien vu de ses chefs. Nous avons donc un deal et je prends la main qu'il me tend, comme pour conclure ce marché. " Il sera sur les docks, section sud, il ira réceptionner un container venant de Colombie. De ce que j'ai compris, c'est du lourd et il ne sera pas seul." Comme toujours dans ce milieu. Je reprends ma coupe de champagne et en bois une gorgée. " Allez y avec une équipe spécialisée, sinon il va vous descendre et ça serait dommage." Pour lui dans un premier temps et pour cette ville qui perdra sans doute l'un des rares flic avec un sens de la justice. Et pour moi parce que je ne pourrais plus m'amuser avec lui.

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Dire que je n'avais jamais pensé à tuer quelqu'un serait mentir. Comme tout le monde, bien entendu que ça m'a effleuré l'esprit, mais je ne suis jamais passé à l'acte. Je suis une voleuse, une menteuse, une manipulatrice, une alliée peu fiable, mais certainement pas une meurtrière. Bon, peut-être que pour une ou deux personnes, je le ferais, j'irais me salir les mains juste pour le plaisir de les tuer moi-même. La liste est courte, mais elle existe. Que l'Inspecteur me croit ou pas, n'a pas d'importance, mais mon CV parle pour moi. Et mes actions également. Je ne suis pas une oie blanche, je n'ai jamais osé prétendre le contraire de toute façon. Mais je sais que si un jour, il arrive à me passer les menottes autour des poignets pour me foutre en taule, ça ne sera pas pour assassinat ou meurtre. Quoi qu'il pourrait me passer les menottes dans un cadre plus intime, mais je suis certaine que je ne suis pas son genre et je ne m'en offense pas. Je ne saute pas non plus sur tous les beaux mâles de cette ville. " Si jamais je dois en arriver à cette extrêmité un jour, je ne ferais pas long feu ensuite." Parce qu'il y a toujours quelqu'un pour venger la personne tuée. Surtout chez les criminels. Pas forcément par loyauté, mais plus pour s'affirmer et éliminer Catwoman ça peut faire bien. Et je sais de toute façon que ma vie va d'une manière ou d'une autre touché à sa fin à un moment où à un autre.

Je lui donne finalement l'information qu'il était venu chercher. Il sera suffisamment malin pour s'arranger pour qu'on ne sache pas que ça vienne de moi. Je n'ai pas envie de voir débarquer toute la cavalerie, venant venger son boss. Je n'ai pas de temps à perdre avec ces conneries. " Je compte sur vous, pour qu'on ne remonte pas jusqu'à moi. Je m'en voudrais de vous avoir menti en disant que je ne suis pas une meurtrière." Je souris amusée, mais j'étais pourtant sérieuse. Surtout s'il voulait d'autres informations utiles pour la suite. Mais je sais que ça ne sera pas facile et je le préviens du danger, c'est que je l'aime bien. Je n'ai pas envie de lire dans la presse qu'il est mort, les flics honnêtes ne sont déjà pas nombreux dans cette ville, ce n'est pas pour en perdre un en cours de route. Il me tend une carte et je la regarde avec un air amusé. C'est bien vu ça lieutenant, très intelligent d'ailleurs. Vous n'êtes pas aussi stupide que la moitié des gars qui bossent avec vous, c'est bon signe. J'en connais des flics stupides, j'en vois en tant que client tous les soirs. Je la pose sur la table basse et termine ma flute de champagne et repose les yeux sur lui quant à sa question.

Je repose la flute et me lève, réajustant ma robe. " J'ai apprécié notre dernière danse lieutenant." Je souris. " Dansons encore un peu, qui sait si cette occasion se représentera à l'avenir." Je suis lucide quand à mes chances de survie sur les prochaines semaines, les prochains mois. Autant profiter de l'instant présent tant que je le peux encore. " Promis, je vous laisse partir ensuite." Je taquine aussi. Mais dans les faits, même si la situation ne s'y prêtait absolument pas, il n'était pas si mauvais danseur que cela. Voilà qui conclura bien cette soirée.

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Pourquoi les gens sombrent facilement dans le crime ? Parce que si on se démerde assez bien on peut être riche rapidement, à condition d'assurer ses arrières. Tout le monde semble fantasmer notre vie, que ce soit la mienne, celle du Pingouin ou de bien d'autres encore. Rare sont ceux qui envient le Joker en revanche, mais ça peut aussi se comprendre. Ce que les gens qui fantasment nos vies ne savent pas, c'est que les trahisons sont nombreuses, brutales et sans retour en arrière la plupart du temps. Des gens meurent pendant nos guerres, nos querelles, tout ça pour du pouvoir, du territoire, des hommes de main. Si jusqu'à présent, j'étais en dehors de tout ça, ne comptant que sur moi pour assurer ma survie, tout avais changé quand j'avais admis que ma relation avec Bat était plus importante, quand j'avais laissé d'autres gens être proches de moi. Aujourd'hui, je me dois d'assurer leur survie à minima, mais le prix est élevé. Trop sans doute. Je ne suis pas née pour être criminelle, mais je le suis devenue pour survivre. Comme la plupart des barons du crime de Gotham. Mais je ne suis pas à plaindre, au fond, j'ai la vie que je voulais. Flirter avec le danger c'était comme une seconde nature et quand le danger était trop important, je me cachais derrière... Non, je ne peux plus maintenant. Tant pis, il me fallait d'autres solutions et le lieutenant m'en donnait une sur un plateau d'argent. Une occasion sans doute unique, mais tout de même. Et j'étais suffisamment intelligente pour l'utiliser à bon escient.

Je souris à ses dires, il est vrai que tuer n'est pas réellement dans mes attributions, mais si j'y suis contrainte, je sais que je le ferais sans hésiter. Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus terrible au fond, c'est que je m'en sens capable si ma vie ou celle de mes proches en dépend." Je préfèrerais éviter, le sang, ça tâche." Je ricane légèrement et bois une nouvelle gorgée de mon verre tout en l'observant. Finalement j'accepte de danser avec lui et mon sourire se fait plus mutin quand il avance que j'aurais moins de possibilités de lui échapper en étant dans mon bureau. " Oh mon chat... Je pourrais aisément vous surprendre." Je m'amuse de cette situation, sans doute un peu trop d'ailleurs, mais je n'ai guère l'occasion de m'amuser ces derniers temps. Tout n'est que problèmes, casse-têtes que je dois gérer, essayer d'avoir un oui plusieurs coups d'avance sur ce qui va m'arriver afin de prendre des dispositions. C'est fatigant, tant physiquement que mentalement. Alors cette danse, sera l'occasion de penser à autre chose l'espace de quelques minutes. Et la première avait été très intéressante. Après tout je suis un chat, je suis très souple et agile, même si je commence a sentir les affres de l'âge par moment. Je récupère moins vite, mais jamais mon corps ne m'avait encore lâcher et je prie pour que ça continue.

Je me redresse et le laisse choisir la musique. Je reconnais l'air pour l'avoir entendu passer à la radio et je chantonne presque les paroles avant d'entamer notre danse. La pièce n'était pas très grande, mais elle offrait de l'espace pour danser. Le bureau, le fauteuil et autres mobiliers ne seront que des obstacles qui nous forcerons à les contourner avec grâce. Quand il me fait tourner sur moi-même, je ne peux empêcher un léger rire joyeux de s'échapper de mes lèvres. Là en cet instant, je ne suis plus Catwoman, je suis juste une femme qui apprécie la danse et son partenaire du moment. Il se débrouillait très bien. Il mène la danse jusqu'au bureau et je lui souris avant de lui montrer à quel point je pouvais être agile tout en le contournant, sans lâcher sa main. A mon tour de le tester et il esquive avec brio la table basse et je souris de nouveau avec malice, cherchant à pimenter cette danse encore un peu plus. Et après plusieurs minutes d'une danse aussi étrange qu'agréable, la musique prend fin et je suis souriante, bien qu'un peu essoufflée quand même par les efforts déployés. " Vous êtes un danseur... remarquable." Je repose les yeux sur lui. " Merci, ce fut fort agréable cher lieutenant." Et j'étais sincère.