Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmente

Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

L’atmosphère, en cette nuit du 03 au 04 octobre 2022, était lourde et pesante et Rouge, qui avait peiné à s’endormir, s’éveilla de son rêve en sueur, son drap repoussé au bas du lit et pendant par terre. Elle se saisit d’une bouteille d’eau pétillante sur sa table de chevet pour en boire une longue gorgée, quelques gouttes s’échappant du goulot pour s’écouler le long de son cou pour finir sur sa gorge que le décolleté de sa nuisette avait laissée apparente. Elle avait encore rêvé d’elle et cette fois-ci elle était vêtue d’une longue et belle robe de cuir noire épousant ses courbes alléchantes à la perfection.

C’était dans un bar miteux et enfumé que, par une nuit noir emplie d’ennui, que Rouge la vit pour la première fois, telle une apparition lumineuse et divine faisant disparaître le brouillard l’entourant. C’était une soirée de fin de tournage comme en elle avait connu des dizaines par le passé, avec pour dress cod les années 50. Laura, contrairement à Rouge, adorait le Black Cat où elle pouvait se rendre en toute tranquillité au naturel, et elle l’avait recommandé pour la fête, réservant pour l’équipe et les acteurs deux salons. Elle avait bu, rit, parlé sans se forcer, à son aise dans ce décor et l’esprit léger car non seulement le film promettait d’être un succès mais en plus elle n’avait plus, depuis plusieurs semaines déjà, eu la moindre pensée pour Mills. Rouge s’était renfermée sur elle-même, la laissant épanouie. Bref, la vie était belle pour Laura. Mais le soleil ne luit point jamais éternellement et toujours nuages se pointent à l’horizon et lorsque ce fut Laura qui entra aux toilettes des dames ce fut Rouge qui en ressortie. Même apparence mais état d’esprit totalement différent.

On vint lui parler dès sa sortie du petit coin, à la propreté irréprochable il est bon de le souligner, mais Rouge n’avait nulle envie de parler à qui que ce soit aussi se montra-t-elle plus renfermée, moins volubile que Laura avant elle. Elle alla s’asseoir à une table, regardant autour d’elle d’un air blasé et une lueur de mépris étincelant dans ses yeux jusqu’à ce qu’il se pose sur la barmaid. Nul mot ne saurait décrire exactement ce qui se passa dans l’esprit de Rouge lorsqu’elle découvrit la beauté de cette femme qui la fascina au plus haut point, la faisant la regarder, l’espace d’un instant, bouche-bée. Jamais femme auparavant ne lui avait fait avoir pareil coup de foudre.

La soirée pris malheureusement fin sans que Rouge ne parvienne à trouver une excuse pour aborder la barmaid si ce n’est pour lui demander une boisson et il semblait que cette dernière ne lui ait accordé que l’attention normale à avoir pour une cliente lambda. Ce qui vexa Rouge, bien évidemment.

Le lendemain, sous les traits de Laura, elle se rendit de nouveau au Black Cat afin de parler à la propriétaire, lui faisant savoir à quel point elle était plus que satisfaite des prestations offertes et lui payant le restant de la facture, se montrant plus que généreuse afin de souligner son contentement. Elle demanda si, par hasard, la barmaid qui les avait servis était présente et elle eut le bonheur d’entendre Selina l’appeler afin de la faire venir. « Roxanne. » Quel beau prénom ! Avec son plus séduisant sourire elle lui donna un pourboire énorme, la remerciant de son service irréprochable de la veille. Elle ne s’aventura pas plus que cela dans la conversation mais repartant avec une information précieuse : son prénom.

Elle se rendit par la suite chez Nalavia Greeden, la meilleure détective privée qu’elle connaisse, afin de lui demander des renseignements sur Roxanne qui travaillait en tant que barmaid au Black Cat. Nalavia ne posait pas de questions et était fiable malgré son caractère de merde. Ce qui allait parfaitement à Rouge même si parfois elle faisait preuve d’un sens de la… justice dirons-nous, assez particulier, très…personnel.

Elle ne dormait guère plus, ne pensait qu’à elle, trépignait d’impatience en attendant le coup de téléphone de Nalavia qui lui avait fait savoir qu’elle avait d’autres dossiers prioritaires sur le feu, refusant une somme plus que coquette pour la faire passer en priorité. Rouge rongea son frein jusqu’à recevoir ENFIN les informations sur son obsession du moment : Roxanne Shaw. Ce que lui fit savoir Nalavia était…édifiant et intéressant. Rouge ne put se retenir de sourire. Elle savait parfaitement comment elle allait utiliser les détails de son passé. Roxanne serait sienne.

L’orage menaçait en cette nuit d’octobre alors qu’elle passait la porte du Black Cat, près d’une heure avant la fermeture de ce dernier. Il n’y avait guère plus de monde si ce n’est des piliers de comptoirs, des alcooliques solitaires que personne n’attendait chez eux. Des solitaires, des âmes en perdition. Elle n’était plus Laura, elle n’était plus Rouge, elle était Victor. Victor, l’amour de Roxanne, disparu sans mot dire, sans explications, sans que son corps ne soit jamais retrouvé. Elle était lui. Pour cette nuit. Et plus si besoin…

Elle lui tournait le dos, cherchant à attraper une bouteille en hauteur derrière le comptoir du bar. Il avait une veste de cuir noir, un jean de même couleur, un pull rouge bordeaux. Il était beau. Il ne prononça qu’un mot, dans un souffle et ce fut comme si le temps s’écoulait au ralentit.

-Roxanne…

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

Mes absences ne s’arrangeaient pas depuis ces dernières semaines et dans un sens je crois qu’heureusement que Miss Kyle et Holly étaient absentes en début de mois sinon je me serais sans doute fait gentiment reconduire à la porte et je n’aurais plus eu qu’a croiser les doigts que Lucian ait suffisamment renfloué les caisses du Chien fou pour pouvoir engager à nouveau une barmaid pour le suppléer et qu’il puisse profiter de son idyle avec Miss Glaçon du Fisc.

Enfin, je n’en étais pas encore à chercher du travail et j’avais même reçu un généreux pourboire et quelques compliments d’une cliente… et pas n’importe quelle cliente ! Une star de cinéma, rien que ça. Quand j’avais raconté à Sarah que Miss DeMille en personne m’avait remis une somme rondelette pour la qualité de mon service, elle était verte de jalousie ! Bon, j’avoue que même si les stars, ce genre de chose, ce n’est pas trop mon truc, je dois bien avouer que ça changeait du quotidien et que ça restait flatteur ou plutôt agréable que mes propositions de cocktails avec effet « wahou » soient appréciées.
Je l’avait remercié sans jouer la groupie, je n’en étais pas une de toute façon, même si j’avais vu quelques uns de ses films.

Ça au moins, c’était une anecdote que je pouvais partager avec la famille, pas comme ce qui m’arrivait plus couramment « Alors, ce matin, je me suis réveillé dans une ruelle, je ne me souviens pas comment j’y suis arrivée » ou « je suis arrivée en retard au travail mais, je ne sais pas pourquoi » … ces trous de mémoires qui ne feraient que leur rappeler l’horreur que nous avions traversé deux ans plus tôt…enfin, un peu plus de deux ans maintenant… quand j’étais rentrée les mains et les vêtements en sang et surtout SANS Vic à mes côtés et que quoi que je fasse, j’étais incapable de leur dire ce qui s’était passé.
Et puis, même sans ça, c’était quelque chose dont je ne parlais pas, ou très peu, un truc qui ne ferait que me faire passer pour folle aux yeux de la majorité des gens.

Je ne me sentais pas en très grande forme depuis quelques jours et j’avais eu une absence assez longue je crois… quand j’avais revu le calendrier, la date n’était pas du tout celle à laquelle je m’attendais et j’avais mal partout… ce n’était pas comme si c’était la première fois… alors je faisais comme d’habitude, je m’étais bourrée d’analgésique et fait comme si rien ne s’était passé, occultant mes bizarreries et tout le reste et j’avais repris mon petit train train pour le temps que ça durerai jusqu’au prochain trou noir. Mais plus le temps passait, plus les questionnements sur mes actions me trottaient dans la tête et à ce rythme je craignais qu’un jour je découvre qu’une meurtrière psychopathe sommeillait en moi !

Au moins ce soir j’étais à l’heure, la soirée se passait normalement et même le petit baratin de Joe La Frimousse m’avait fait du bien à entendre. Il faut dire qu’il était de belle humeur ce soir. Plus qu’une heure et j’allais pouvoir rentrer, pour une fois j’étais fatiguée et peut être que j’allais réussir à dormir sans me bourrer de médocs ?… Ouais… Non… rêve pas Rox, c’est toujours la merde dans ta vie alors qu’est ce que tu crois ? Que rien ne va venir torturer ta petite cervelle une fois la lumière éteinte ? Tu ne penses pas que Vic ne viendra pas marcher dans tes songes et alors tu te réveilleras encore en larme à te demander si c’était un message de l’au-delà pour te dire d’arrêter d’espérer connement qu’il soit toujours en vie… ou au contraire un signe que tu devais continuer à chercher quoiqu’il t’en coûte.

Ouais, ne rêve pas ma belle, ce sera la même nuit que depuis deux ans, sauf si tu te bourres de saloperies ou que t’as juste un autre trou noir ! Bordel, ce serait presque pratique que j’en ai pour dormir… Merde j’en viens à entendre la voix de Vic même éveiller !

Oulà ! Va falloir demander au Doc Crane la camisole ma chérie ! Je secouait la tête en rangeant mes bouteilles mais la voix revint. « Roxanne »… Hallucination auditive ? Oh, tu n’es plus à ça prêt Rox… Je lève les yeux sur le miroir qui donne un bel effet derrière les bouteilles, y’a bien une silhouette un peu floue. Uhm… un type qui a un timbre proche du sien, ou un petit jeu relou de mon cerveau. Qu’importe un client reste un client et je dois lui servir son alcool préféré quelque soit…

Je me retourne.

Merde…

C’est le bruit du verre qui se fracasse sur le sol qui me ramène à la réalité. Non je dois être en train de rêver… Vic…

Bordel, j’en ai mal dans la poitrine tellement j’ai le coeur qui s’emballe. J’ai du retenir ma respiration je sais pas combien de temps parce que j’ai l’impression que mes poumons se tordent quand j’inspire.

Roxanne, ça va ? Tu te sens mal ?

C’est ma collègue qui me dévisage mais je ne la vois même pas faire, je n’ai d’yeux que pour cet homme qui se tient là, debout, de l’autre coté du bar…

Vic bordel ! Je te croyais mort, je t’espérais vivant… je… je ne sais même plus ce que je suis censée penser, je sais pas si je dois être heureuse ou en colère, si je dois courir t’embrasser ou pleurer… Je n’arrive même pas à me mettre d’accord avec moi même pour savoir si tu es bien là ou si j’hallucine complet. Je sais pas… je crois qu’au fond de moi, je n’y croyais plus…

«Tu le vois aussi ? » c’est dingue ce que les mots ont du mal à sortir…

Qui ? Le gars mignon qui apparemment te cherche ?

Oui, s’il est bien là, j’imagine que ça doit ressembler à ça. Ses yeux bleus comme l’océan ont toujours fait craquer les filles. Vic… Oh putain ! Merde !

Je crois que je viens d’écraser un peu plus du verre cassé par terre mais je m’en fous tellement…. Quelques pas de plus pour contourner le bar… Je n’en crois toujours pas mes yeux, il est là, à quelques pas de moi. Je sais que je dois avoir la tête d’une illuminée mais à quoi on est censé ressembler dans un cas pareil ? Les larmes et la joie se disputant la première place dans mon coeur comme sur mes traits…

« Vic… » à peine un souffle à filtré entre mes lèvres, ça fait si longtemps que je n’ai pas prononcé ce nom en croisant ces yeux là… Si longtemps que tout ce que je peux faire puisque les mots me manquent, c’est de le serrer dans mes bras fort, assez fort pour le briser mais j’ai besoin de sentir l’épaisseur de son corps, je veux sentir son coeur qui bat, sa poitrine se soulever pour gonfler ses poumons, son souffle sur ma peau… tout ce qui me confirme qu’il est là, en vie… PUTAIN OUI ! EN VIE !

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

C’était comme si elle regardait la scène se dérouler depuis un point externe, comme si Rouge n’habitait plus ce corps qu’elle avait façonné pour qu’il soit en tout point identique à celui du disparu qui avait ravi le cœur de la sublime barmaid qu’elle désirait. C’était dans ces moments-là qu’elle donnait le meilleur d’elle-même afin d’usurper l’identité d’une autre personne : oublier sa propre personnalité pour se transformer réellement en qui elle prétendait être. Malheureusement ce n’était pas là manière infaillible de faire puisqu’il lui arrivait de reprendre le dessus, dévoilant la supercherie, chose qui aurait pu lui coûter la vie à plus d’une occasion.

Il ne bougea pas, il la regarda sans mot dire après avoir prononcé son prénom. Se délectant de sa surprise, de sa sidération, de sa stupeur. Même ainsi elle était d’une beauté à couper le souffle. Il gardait les mains dans les poches, n’avait aucune expression sur son visage tandis qu’il constatait l’effet qu’il lui faisait, le verre qui tomba à terre comme au ralentit. Elle ne s’en préoccupa guère et fit le tour du bar pour le rejoindre. Murmura son prénom. Rouge n’était plus. Elle était Vic. Elle était lui. Il frissonna sous sa veste. Le regardait comme si elle était la huitième merveille du monde. Et enfin la sentir contre lui. La chaleur de son corps ferme qui semblait frêle sans l’être l’engloba et il se pencha pour plonger son nez dans son cou, respirant son parfum. Yeux fermés sans mot dire. Il la serrait comme s’il ne l’avait plus vu depuis une éternité, comme si elle allait disparaître s’il brisait le contact physique, lui filait entre les doigts comme des grains de sable.

Après ce qui semblait être une éternité il se sépara d’elle, de quelques centimètres, passant ses mains sur son visage pour plonger son regard dans le sien. Il mourait d’envie de l’embrasser. Là. Devant tout le monde. De lui apposer un baiser passionné et possessif, la maquant comme sienne aux sus de tous. Mais il retint son envie sauvage. Se contenta de la boire du regard. Plus rien n’existait autour d’eux. Rien ni personne.

-Comment vas-tu ? Finit-il par demander, comme s’ils s’étaient vus la vieille. Comme s’il n’avait pas disparu pendant une éternité. Comme s’il ne l’avait abandonnée. Mais cette question n’avait rien de banal, sa question dissimulait bien plus. Dans son intonation il lui disait toute sa préoccupation pour elle, son inquiétude, combien elle lui avait manqué.

Il ne se soucia guère de savoir si elle était libre ou pas, il lui prit la main en lui murmurant :

-Viens.

Et la mena vers un coin reculé de la salle, à une table libre, prit place en face d’elle, dos au mur mais de façon à voir la porte. Et garda ses mains entre les siennes tout en la regardant. Et d’attendre qu’elle parle.

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

Mes bras le serrent, mais mes mains osent à peine le toucher. J'ai peur qu'en les posant sur son corps, elles passent au travers, comme s'il était un fantôme. Pourtant je sens le contact de son corps contre le mien, la pression de ses bras qui me disent "oui, je suis bien là" ! Mes mains se décident enfin a se poser sur son blouson. Il ne s'est pas évanouit... je le tiens, je le tiens vraiment... J'étouffe mon souffle contre le haut de son épaule, entre un éclat de rire et un sanglot... moi et les émotions, ça à toujours été le bazar, aujourd'hui ne fait pas exception... J'ai juste l'impression que je vais exploser alors que je sens son souffle contre mon cou, j'ai la peau qui frissonne et mon poul s'accélére, je le sens, entre les battement de mon coeur qui s'affolent et ma poitrine qui se soulève avec plus d'ampleur pour essyer d'aspirer plus d'air... J'étouffe de peur et de bonheur...

Victor... mon Victor... Vic...

Ce sont les seuls mots qui me viennent à l'esprit... c'est comme le boogeyman a force de le répéter, il apparaît ! J'avais essayé, d'une façon totalement idiote devant le miroir une fois... j'avais répété son nom sachant bien que ça ne pouvait fonctionner et pourtant, une petite voix au fond ne pouvait s'empêcher d'espérer et l'autre me disait qu'au moins, j'aurais tout essayé pour te retrouver.

Victor... mon amour... Vic...

Tu m'as tellement manqué... Je suis incapable de desserrer mon étreinte, j'ai peur que si je te lâche, tu disparaisse à nouveau. Que si j'ouvre les yeux, ce ne soit plus son visage en face de moi. Alors pardonne moi si je mets du temps à soulever mes paupières. Pardonne cette larme qui coule sur ma joue... Pardonne moi si j'attend de sentir tes doigts caresser mes joues pour enfin te regarder dans les yeux.
Pardonne moi si à ta question, je ne réponds que par un hochement de tête, le menton un peu tremblant.
a va ? Non... ça ne va pas du tout...
C'est bien ton visage, c'est bien tes yeux qui me regardent, cette expression dans ton regard, la même que lorsque tu me posais la même question après une course qui avait mal tourné ou un affrontement imprévu. Chaque fois que tu avais eu peur pour moi.
Ca va ? Oui... je suis heureuse...
N'en crois pas mes yeux humides, je suis heureuse à en pleurer, à en mourir même, et enfin j'arrive à sourire alors que ton pouce écrase une larme.
Je hoche à nouveau la tête avec ce sourire humide qui tu emportes d'une main volontaire jusqu'à une table au fond de la salle.

Je suis censée bosser, je suis censée ramasser ce que j'ai cassé pourtant je ne prête pas une seule seconde attention au bruit de la brosse de Sally qui ramasse mes dégats. Je ne réfléchis pas un seul instant à ce Bloody Mary que je suis censé préparer pour Miss Marciani. Je m'en fout, qu'elle s'étouffe avec la branche de céléri !
J'ai plus important... non, ce n'est même pas ça, c'est juste que plus rien n'existe à part lui. Mon monde vient de retrouver la gravité. Et je m'assoie sans même y penser et surtout sans le lâcher...

Plus jamais, je ne veux plus jamais te lâcher, je ne veux plus jamais détourner mon regard, plus jamais m'assoupir, même pas cligner des paupières. J'ai trop peur de te perdre à nouveau, que tout ça, ne soit qu'un mirage... et au fond, si ça doit en être un, je dois le savoir maintenant avant que mon coeur, mon corps, mon esprit acceptent tous ton retour. Alors les mains serrant les tiennes, je ferme à nouveau les yeux et prend une profonde inspiration répétant dans ma tête une prière débile pour que tu sois encore là quand je les rouvrirai et que si tout ceci n'est qu'un prémice de ma folie alors... alors qu'on appelle l'ambulance et surtout, qu'ils n'oublient pas la camisole.

Un mississipi, deux mississippi, trois mississippi... Je rouvre les yeux, ma respiration est plus calme, comme mon coeur même si je me sens toujours sur la brèche, mais cette fois, j'avance sur le fil avec calme. Cette fois, les dés sont jetés, soit tu es bien là en face de moi... soit je suis totalement folle. Tu es toujours là.

« La famille va être si heureuse de te voir... je suis si heureuse de te voir. Mais... »

Mes mains serrent un peu plus les tiennes et si je retiens un peu mon sourire d'éclore... c'est parceque j'ai besoin de savoir.

« Vic... où étais tu ? »

J'aurais peut-être d'abord dû te demander comment tu allais mais j'ai passé tant de temps à te chercher que c'est la première question qui m'est venue à l'esprit.

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

Il la dévorait du regard, incapable de détourner les yeux de son visage d’ange. Il pouvait lire dans ses yeux le tourbillon de sentiments qui l’agitait, son incrédulité à croire qu’il était bien là en face d’elle. Il lui sourit, un sourire teinté d’un peu de tristesse, de joie et d’amusement. Et comme pour lui bien prouver qu’il était là, en face d’elle, vivant, il porta ses mains à son visage et déposa dessus ses lèvres avant de les reposer sur la table entre eux, les gardant serrer dans les siennes, un peu plus fort. Le monde autour d’eux avait disparu, il ne voyait plus personne si ce n’était elle, n’entendait plus rien du brouhaha emplissant le bar car le seul son arrivant à ses oreilles était celui de sa voix. Elle seule existait.

-Je serais heureux de les revoir…Mais pas tout de suite… Tu m’as tellement manquée… Tu n’as pas idée, Roxane.

Il libéra une de ces mains pour la lever afin d’attirer l’attention d’une serveuse qui regardait dans leur direction dans le but de lui demander, avec politesse et éducation et sans claquer des doigts comme à une vulgaire bonniche, de leur apporter quelque chose à boire.

-Tu veux une boisson forte ou tu préfères un soda ? Questionna-t-il, un sourire en coin. Il décida, pour sa part, afin de faire face à la déroutante situation, même pour lui, de prendre un whisky.

-Je ne peux te dire où j’étais, Roxanne. Tout ce que je peux te dévoiler c’est que j’ai eu des ennuis, de graves ennuis. Si je n’avais pas disparu, me faisant passer pour mort, alors « ils » s’en seraient pris à toi et cela je ne pouvais le permettre. J’aurais préféré mourir pour de bon plutôt qu’il puisse t’arriver quoi que ce soit. Mille fois j’ai voulu t’écrire, te téléphoner, de dire que j’étais caché, te demander de ne pas t’en faire pour moi et mille fois je dus renoncer par crainte que tu sois surveillée. J’ai cru devenir fou loin de toi. J’imaginais que tu me croyais mort, que je t’avais abandonné… Pire… dit-il en baissant les yeux pour regarder leurs mains enlacées. -J’ai fini par t’imaginer dans les bras d’un autre… Murmura-t-il juste avant que la serveuse ne dépose leurs boissons devant eux.

Quand elle se fut retirée, non sans leur avoir lancé un regard intrigué, il libéra de nouveau seulement une de ses mains, et une de Roxanne, afin de prendre son verre et de le vider cul sec.

-Tu n’as pas eu d’ennuis pendant mon absence, n’est-ce pas, Roxanne ? S’inquiéta-t-il.

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Ce sourire m'avait manqué, même si j'avais l'habitude de le voir moins empli de tristesse, mais il n'était que le reflet de l'humidité qui faisait encore briller mes yeux. Ces mains m'avaient manqué, leur douce chaleur et la fermeté qui se sentait dans ses doigts. Ces lèvres m'avaient manqué, leur pression sur ma peau, la façon dont elles m'envoyaient comme des milliers de petites fourmis danser dans le bas de mes reins. Mais surtout, ce regard m'avait manqué, ce bleu océan dans lequel j'arrivais à me noyer le sourire aux lèvres... et pourtant, ça n'était pas faute de nous engueuler parfois. Mais là, je n'avais pas envie qu'on se dispute, je voulais juste saisir cet instant et le graver dans ma mémoire, de peur qu'il ne s'efface. J'osais à peine parler de peur que le son de ma voix ne fasse tout s'évaporer.

Pourtant, il fallait bien qu'un son sorte, que je retrouve l'usage de la parole et ce fut d'abord pour acter ce retour et le bonheur, que ceux qu'il avait laissé, allaient éprouver à le savoir en vie. La famille, cette famille de coeur que lui, avait réunie dans cette grande et vieille maison de banlieue, serait aussi heureuse que moi... Non, pas autant, j'avais l'impression que mes émotions ne pouvaient avoir aucun égal tant elles m'emplissaient de brouhaha contradictoire et pourtant... la joie l'emportait sur tout le reste au final.

C'était idiot et égoïste mais qu'il remette les autres à plus tard, pour moi, pour prolonger nos retrouvailles comme si elles étaient l'instant le plus précieux au monde... ça fit éclater une autre petite étincelle dans ma poitrine. Oui, c'est égoïste mais parfois ça fait du bien de l'être, comme en cet instant, d'ignorer prodigieusement le monde qui nous entoure et le boulot que j'étais censée finir dans une heure au bar. Enfin, ce n'était même pas conscient, j'étais ailleurs, voilà tout, dans un monde où il n'y avait que nous deux.

Alors quand Vic me demanda si je voulais boire quelque chose, c'était presque machinalement que j'avais répondu.
« Une vodka.»

Je l'écoutais passer commande. Cette voix m'avait manquée aussi. Le timbre profond sans être trop grave qui pouvait être aussi autoritaire que sensuel ou plein de compassion quand j'en avais eu besoin. Il attendit que la serveuse se soit éloignée pour répondre enfin à la question qui me brûlait les lèvres et qui m'avait si souvent tenue éveillée au milieu de la nuit (ou de la matinée selon l'heure où je finissais).

Et je n'aurais pas la réponse du "où" mais du pourquoi et sur le coup, c'était déjà énorme, même si ça restait tellement vague... Mais je retrouvais bien l'homme que j'aimais, l'homme qui faisait toujours passer les siens avant lui, capable de tout pour les mettre à l'abri.

C'était à cause de cette manie qu'il avait de vouloir nous mettre à l'abri du besoin tout en espérant nous sortir de la spirale de l'illégalité, qu'il serait parti seul cette nuit-là. Mais je le connaissais par coeur et j'avais senti qu'il préparait quelque chose. Dans la tension de son corps toute la soirée, et même dans la façon dont il m'avait fait l'amour ce soir-là... La façon dont il avait pressé mon corps contre le sien, dont il avait humé mon odeur comme pour la stocker dans ses poumons et dont il avait planté son regard dans le mien au moment ultime, comme s'il n'était pas sûr qu'il y aurait une autre fois. J'avais alors compris, quand il avait murmuré ce "je t'aime" près de mon oreille alors qu'on avait enfin reposé la tête sur l'oreiller, qu'il avait un plan... Un plan qui ne m'incluait pas, qui n'incluait aucun de nous. J'avais compris que cette mission qu'on avait tous ou presque estimé trop risquée malgré le pactole à la clé, il allait la tenter... pour nous.

Alors quand il s'était levé discrètement au milieu de la nuit, je lui avais laissé un peu d'avance. Deux minutes tout au plus, j'avais enfilé mes vêtements et je l'avais rejoint dans la voiture avant que la porte du garage ait eu le temps de finir de s'ouvrir. Il avait été hors de question qu'il prenne seul les risques. J'avais voté non, mais si il y allait, je le suivais... je l'aurais suivi jusqu'en Enfer s'il avait fallu !

Bon sang on avait eu du nez de tous voter contre ! Cette mission, c'était le risque de mettre le pied dans un nouvel engrenage, de s'enfoncer dans un plus gros bourbier... tu l'avais toi-même reconnu. Mais si ça marchait, c'était être enfin à l'abri et avoir assez pour sortir des magouilles et se concentrer sur ce qu'on aimait tous : les courses... et c'était ça qui t'avait motivé à prendre tous les risques. Et finalement, tu te retrouvais seul empêtré dans ce bourbier. Même si j'étais venu pour t'épauler... tu avais fini seul... tu m'avais abandonnée...

Mais voilà que tu m'enlèves les mots de la bouche ! Je t'ai cru mort, mais je me suis accrochée à l'idée que tu puisses être encore vivant pour continuer à avancer, j'ai cru que tu m'avais abandonné et l'idée que ce soit pour me (nous) protéger restait la plus plausible même si quand j'étais au plus bas d'autres plus cruelles m'avaient traversé l'esprit. Mais que je t'ai remplacé... ça non ! Enfin, j'ai eu quelques aventures d'un soir, quelques envies parfois incongrues que j'avais soulagé avec l'esprit pas toujours bien clair... mais te remplacer ? Non !

J'allais ouvrir la bouche mais l'arrivée de la serveuse bloque les mots dans ma gorge. Je la laisse déposer les verres. Et avant qu'elle ne reparte, je capte ce regard un peu trop curieux à mon goût mais le mal est fait et au fond je m'en fous.
« Préviens Sally que je vais partir plus tôt, et dit lui que je lui revaudrais. » Je ne lui demande pas vraiment la permission, je n'imagine pas une seconde retourner derrière ce bar servir des cocktails pendant une demi heure avant de pouvoir retrouver le contact de ta main sur la mienne. Je vois la miss prête à discuter mais un regard suffit à lui faire ravaler sa question. Que Sally , Holly ou même Selina ne soit pas d'accord, je m'en contrefous ! Et même si Sally bougonne, elle sera bien contente quand je la couvrirai parce qu'elle est arrivée avec une heure de retard.

Quand elle s'éloigne enfin, je me tourne à nouveau vers le seul qui compte en cet instant. « Je ne t'ai pas remplacé.» ça sort aussi vite que je l'ai pensé, avec l'impression que c'était plus important que tout le reste... comme quoi, l'amour et le sens des priorités ça fait deux ! « Je n'aurais jamais pu.» peut être que si j'avais fait ton deuil... Non... non même pas ! Je n'ai même pas envie de croire que ce serait possible... Et encore moins en te voyant là devant moi en train de vider son verre aussi bousculé que moi j'ai l'impression.

Je prends mon shot, de quoi prendre un petit coup de fouet et nos verres à peine reposés, c'est à ton tour de prendre de mes nouvelles. « Ca va...» enfin autant qu'on peut quand on vit avec un trou béant dans le coeur mais est ce que je peux t'avouer le mal que ça m'a fait, sans te faire mal à mon tour ? « Enfin, la première année à été compliquée, ça l'est toujours par moment.» je ne vais pas te dire que j'ai fini aux urgences à deux doigts de succomber à une overdose, toi qui avait tout fait pour que je sorte de la drogue... je peux pas te dire que ton absence m'a fait replonger aussi bas, qu'elle m'a renvoyé en psychiatrie avant que je me reprenne en main, dans le seul but de te retrouver. « Mais je suis là, j'ai un job, et même un psy, tu vois j'ai fini par suivre tes conseils.» comme les médecins n'avaient rien trouvé pour mes trous noirs, tu avais fini par me pousser dans cette voie que je peinais à accepter... En même temps, l'hôpital psychiatrique où on m'avait fichu ado, ça ne m'avait pas laissé un bon souvenir. Et mon second séjour pas plus, mais celui-là, tu n'avais pas besoin de le savoir. Et comme tu le disais, en allant en voir un par moi même, je pouvais le choisir, ce serait ma décision, on ne serait pas là à me l'imposer... et même si j'ai toujours un peu de mal à aller jusqu'à son bureau, je dois avouer que Docteur Crane, il est bien, il est pas comme ceux de l'asile et j'arrive a lui dire plus de choses que je pensais... mais j'ai pas envie de parler du Doc Crane. « Jason a repris les reines de la famille mais je suis pas loin quand y'a besoin, je me suis installée dans le loft au dessus du garage...» le garage où on planque nos pièces détachées et nos belles bagnoles toutes préparées, un peu en dehors de la ville, au moins c'est calme et je peux descendre y faire de la mécanique quand je ne trouve pas le sommeil. « Je pouvais pas rester dans la maison, elle me faisait trop penser à toi... Je savais pas si tu étais mort ou pas... j'ai...» mon regard se perd un peu sur le bar, il y a trop de monde ici... je crois que l'interruption de la serveuse à ramener le monde autour de nous et ce brouhaha... je peux pas te dire tout ça là.

« Viens, on s'en va.» et cette fois, c'est moi qui t'embarque sans vraiment te demander plus. « Je suis venue en moto, tu montes derrière ou on prends ta voiture ?»

Que ce soit moto, voiture, la tienne, la mienne, ce n'est que du détail, le tout c'est qu'on parte ensemble. Je l'entraine vers la porte de service, celle où c'est écrit privé dessus et l'écriteau me rappelle que c'est interdit d'y faire entrer qui que ce soit qui ne soit pas employé ici et depuis la visite du Joker, Miss Kyle est "exigeante" sur la sécurité. Un petit soupir m'échappe, je n'ai pas envie de lâcher cette main que je serre un peu plus, ni de le laisser seul de peur de le perdre... mais j'ai aussi besoin de mes clés et de mes affaires. Je m'arrête et me tourne résolument vers lui.
« Il faut que je récupère mes affaires. On se retrouve sur le parking d'accord.» ma serre toujours la sienne, l'autre se pose à plat sur son épaule.
Je sens mon estomac qui se tords comme à un premier rendez-vous, ce moment où on ne sait pas trop si on va s'embrasser ou pas et j'en meurs d'envie pourtant, quelques chose me retient, l'endroit ou la peur que tout ça ne soit qu'une chimère. Alors au lieu de me pencher en avant pour l'embrasser... je me lance ce petit défi de le laisser partir et si quand je sors il est là alors... je pourrais enfin accepter qu'il est de retour.
« Interdiction de disparaître ! Je fais vite.» et je me recule attendant la dernière seconde pour lâcher sa main.

Bordel, j'ai une trouille bleue là. Oui, et quand j'ouvre la porte de service pour aller reprendre mes affaires dans le casier qui porte mon nom, ce n'est pas mieux. Le claquement de la porte qui se referme dans mon dos: une torture, chaque secondes qu'il me faut pour rassembler mes affaires: une éternité... Je ne prie pas souvent mais bordel seigneur qui que vous soyez... faites qu'il soit sur ce maudit parking... je vous en supplie ! Et franchement, c'est un véritable supplice, alors je ne perds pas plus de temps et je file sans demander mon reste... au pire vous retiendrez ça sur ma paye !

Je passe la porte et arrive sur le parking, ça me cogne dans la poitrine. C'est le moment de vérité, le second...

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge
Elle en avait oublié qui elle était, la personne derrière le visage (ou du moins une des deux entités se dissimulant sous des traits qu’elle pouvait modifier à sa guise), devenant Vic, du moins celui de son imagination, celui qui collerait à l’objet de sa convoitise. C’est parce que derrière Vic se cachait Rouge qu’au lieu de retrouver la divine Roxanne dans un endroit discret il avait préféré se donner en spectacle en arrivant sur son lieu de travail pour la surprendre.

D’autre homme elle n’avait pas. La nouvelle propagea dans son corps une chaleur et une ivresse bien plus puissante que celles de l’alcool et s’il ne réagit pas ni ne répondit rien ce fut parce que sinon il aurait fait valser la table devant eux, et tant pis si elle était vissée au sol, pour prendre son visage entre ses mains, plonger son regard dans le sien avant de l’embrasser fougueusement dans un baiser si brûlant de passion qu’il en aurait embrasé le Black Cat dans un violent incendie que rien n’aurait pu éteindre. Il eut été dommage de réduire en cendres l’endroit où elle travaillait.

Il lui prit à nouveau la main pour la porter à ses lèvres, déposant un baiser au creux de son poignet lorsqu’elle lui expliqua avoir suivi son conseil quant à suivre une thérapie avec un professionnel mais il ne fit aucun commentaire. Vic comprit, en un regard, qu’elle ne désirait pas s’étendre sur le sujet et il eut la délicatesse de ne rien demander de plus quant au psy qu’elle voyait et ce même alors qu’il mourait d’envie d’en savoir plus sur l’homme (ou bien était-ce la femme ?) qui avait entre ses mains la santé mentale de celle qui lui était plus précieuse que la prunelle de ses yeux. Pour elle il serait mort. Pour elle il aurait tué. Il aurait fait n’importe quoi pour une lueur de fierté dans son regard, pour décrocher un sourire de sa belle. Pour elle. Tout simplement, pour elle.

Elle n’eut pas besoin de lui proposer de la suivre ou même de lui demander s’il désirait partir avec elle parce qu’il l’aurait même suivi dans un vaisseau spatial pour partir à la recherche de nouvelles civilisations (comme dans Star Trek) les yeux fermés. Il se contenta de sourire, résistant à l’envie qui lui brûlait les lèvres de répondre que ses désirs étaient des ordres. Elle le laissa aller seul au parking, lui interdisant de disparaître. En ce soir de retrouvailles même l’Apocalypse et ses quatre cavaliers n’auraient pu l’éloigner d’elle. Oh non. Rien ni personne, aucune force naturel ou surnaturelle n’auraient été assez puissants pour le faire disparaître à nouveau.

Il sortit, non sans lui jeter un dernier regard, et en ignorant avec superbe la collègue de sa bien-aimée qui lui lançait des œillades et des sourires se voulant emplis de séduction…Il ne la vit pas. Parce qu’à ses yeux il n’y avait qu’une femme qui aurait dû être érigée au rang de déesse de l’amour telle Aphrodite sans aucun de ses nombreux défauts. Une fois dehors il aurait pu se mettre sous un réverbère, dans la lumière, pour l’attendre. Qu’elle le voit dès qu’elle passa le pas de la porte pour la rassurer. Mais il resta dans l’ombre, près de la porte, de sorte qu’elle ne le puisse voir de prime abord. Et lorsqu’elle le chercha du regard sur le parking, il passa le bras autour de sa taille pour l’attirer à lui tout en la plaquant contre le mur de l’établissement. Il caressa sa joue, son nez avec le sien avant de l’embrasser passionnément tout en collant son corps au sien. Il désirait se perdre en elle mais ce n’était pas le lieu, pas le moment. Ils ne pouvaient pas faire un en cet endroit… Se fondre en elle était expérience trop mystique, trop parfaite, pour qu’il s’abaisse à le faire ici où n’importe qui pourrait les surprendre. Avec peine, et sans pouvoir respirer correctement, il se sépara d’elle. Ce baiser était… extraordinaire.

-Ta moto. souffla-t-il à son oreille, avant de se séparer d’elle pour s’adosser au mur, tentant de retrouver une respiration normale.

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KoalaVolant

Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

J'ouvre la porte avec ce noeud dans le ventre et le temps de faire les deux pas qui permettent à la porte de service de se refermer dans mon dos, mon souffle se bloque dans ma gorge. Le parking est vide... Deux secondes... Il suffit de deux secondes pour avoir à nouveau l'impression que le monde s'effondre sous mes semelles. Deux secondes où je crois que j'ai sombré dans la folie... N'était il qu'un mirage ? Mais merde, un mirage, ça ne vide pas un verre de whisky !
Deux secondes pour me refaire l'histoire à l'envers, comme dans ces films qui font reverse et où on s'aperçoit que le héros était seul. Le regard de la serveuse, ce n'était pas pour me dire "mais qu'est ce que tu fous ? Ton service n'est pas terminé et c'est qui ce beau gosse ?" ... mais plutôt "Qu'est ce que tu fous seule à une table à vider deux verres comme une timbrée"... Ais je commandé et vidé deux verres ? Ais je tenu le vide dans ma main ?
Deux secondes où la pulpe de mon pouce caresse doucement celle du majeur et de l'index à la recherche de cette sensation, de cette chaleur qui m'avait terriblement manqué... Deux secondes de doute...

Deux secondes...

Deux secondes avant qu'une main glisse sur ma hanche et qu'avant d'avoir pu esquisser un geste, je me retrouve coincée entre les briques froides du mur et la chaleur de son corps.
Deux secondes effroyables pour ramener dans mon coeur toute l'ivresse de nos retrouvailles. Un bonheur si irradiant que j'ai l'impression que le sang se met à bouillir dans mes veines. Et je peux respirer à nouveau, il est si proche que je peux sentir à nouveau son odeur, un peu de musc, une pointe de sel, ça m'avais manqué.

Quatre secondes pour sentir la caresse de son nez sur ma peau, pour reprendre de l'air dans mes poumons. Je me sens comme une débutante dont le corps entier s'éveille au simple espoir de sentir bientôt ses lèvres sur les miennes. Ma main glisse sur son cou alors que l'autre serre trop fort l'avant de mon casque.
Quatre secondes suspendues dans l'attente de se retrouver pleinement, de renouer avec ce qui à si vite embrasé nos coeurs et n'a cessé de brûler pendant cinq ans.

Quatre secondes...

Quatre secondes, et quand enfin nos lèvres s'unissent, c'est comme un feu d'artifice qui embrase le ciel. Ca explose en moi en myriades de couleurs,Il pourrait les voir dans mes yeux si j'ouvrais les paupières mais j'en suis encore incapable. Je goûte cet instant autant que je le goûte lui, retrouvant la saveur de sa bouche contre la mienne. J'ai envie de plus, de me perdre comme se perds mon souffle en lui, de sentir sa peau contre la mienne plutôt que son blouson.

Mais il faut suspendre le temps...

Il faut le suspendre là après un baiser nourri de passion. Il faut suspendre le temps pour reprendre notre souffle, tous les deux dos au mur. Reprendre nos esprits pour savourer l'instant et sa réalité. Pour réaliser qu'il est là, qu'il est bien de retour, et que cette nuit mon lit ne sera pas froid et mon coeur ne sera pas vide... Alors même s'il faut suspendre le temps, je sourit car c'est pour un nouveau départ, pour que lorsqu'il reprendra, ce soit à nouveau pour tourner rond !

Quinze minutes...

Je me décolle du mur avec un sourire ravageur et le regard brillant des envies qui m'électrisent. Je l'attrape par le col pour l'entraîner avec moi alors que je recule vers l'endroit où est garée ma moto. Quinze minutes avant de continuer ce qu'on vient de commencer. Je l'attire à moi pour l'embrasser à nouveau, j'enfile mon casque en me mordant la lèvre pour me retenir d'y retourner, et j'enfourche ma bécane. Il me manque un autre casque, mais, ce ne sera pas la première fois qu'on ne respecte pas les régles. Dès qu'il est derrière moi, j'allume le moteur et c'est parti pour quinze minutes la main vissées sur l'accélérateur, le pied sur le passage de vitesse.

Quinze minutes pour rejoindre le loft où je me suis installée depuis presque deux ans. Quinze minutes à sentir te sentir dans mon dos, à vouloir que tu me serres un peu plus fort... c'est peut être pour ça que j'accélère le regard bien au delà des phares, et je bifurque sur un axe plus discret, oublié de l'éclairage public et je fonce droit devant, vers cette obscure clarté qui semble tomber des étoiles.

Quinze minutes...

Je t'emporte chez moi. Le garage est en vue, j'appui sur le bouton de commande de la porte et engage la moto à l'intérieur. Le loft est au-dessus et je ne sais même pas si on va l'atteindre. Je pose la béquille, le laisse descendre et suit le mouvement en retirant mon casque qui finit sur le réservoir. On a mille choses à se dire mais ce baiser à séché mes mots et mon corps à envie de parler. Alors je l'attrape par le col (encore) et le pousse contre le pilier de soutènement pour reprendre où nous en étions et qu'il veuille parler ou non, je lui impose le silence alors que mes mains remontent dans son cou et sur sa nuque. De l'apex je m'invite plus loin dans ce baiser et partager une danse plus profonde. J'ai envie de toi, je t'aime, tu m'as manqué, tous ces mots sont dans mes gestes et dans ce blouson que mes mains viennent ôter, dans mon bassin qui vient se presser contre le tien dans l'espoir d'y sentir le renflement d'un désir partagé.

Quinze minutes... et maintenant, nous avons l'éternité.

Le souffle me manque et j'écarte ma bouche de la sienne le temps de lui souffler. « L'escalier est par là. » Sur notre gauche, un escalier métallique conduit au loft, de l'autre côté des voitures, l'établi et une tonne d'outils, il y a même un vieux sofa pour la pause entre deux carburateurs nettoyés. Qu'importe l'endroit, tant que je suis dans ses bras.

Maintenant, nous avons l'éternité.

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

Il n’existe, dans aucune langue du monde, réel ou inventé, aucun mot qui soit assez puissant pour décrire la beauté, le charisme et la sensualité de cette femme pour qui l’adjectif même de « parfait » était dénué de tous sens lorsqu’il avait l’honneur d’accompagner son prénom. Roxanne… Comme la femme qu’aima Cyrano de Bergerac plus de raison. Comme Vic l’aimait. Plus que de raison, plus que le souffle dans sa poitrine, plus que le sang faisant battre son cœur moins intensément. Elle était la raison, elle était la folie, elle était la passion, elle était la mère, le tout d’un univers envoûtant et rassurant.

La confiance l’aveuglait aussi n’eut-il pas même le moindre petit frisson de crainte alors qu’elle pilotait sa moto avec un talent presque à égalité avec celui de Valentino Rossi. Mais ce n’est pas parce qu’il n’avait pas peur de tomber, d’avoir un accident ou de perdre la vie que Vic ne profita pas d’être derrière elle pour coller son corps le plus possible dans son dos, un bras autour d’elle.

Ce ne furent que 15 minutes, un tout petit quart d’heure, mais cela lui sembla interminable, comme si un dieu grec les avait maudits, les condamnant à rouler éternellement sans que jamais ils ne puissent arriver à destination. Il brûlait de lui demander d’arrêter sa moto, dans un champ de coquelicots (mais était-ce seulement la saison de cette fleur ?) où il l’aurait allongée, embrassée et lentement déshabillée. Il aurait contemplé son corps, l’aurait caressé et enfin goûté, de sa bouche puis de sa langue. Il en était dans ses rêveries au moment où il allait se fondre en elle lorsqu’elle arrêta sa bécane. Comment étaient-ils entrés ? Il ne le savait et n’en avait que cure. La seule chose qui avait de l’importance était ce pilier dans son dos, elle, entreprenante et ses lèvres contre ses lèvres, sa langue caressant la sienne, ses mains enlevant son blouson qui tomba au sol dans un bruit qui fit assourdit par celui de leurs respirations.

Le désir. Son désir d’elle était présent depuis l’instant où il avait posé le regard sur elle dans ce bar où elle travaillait, une déesse au milieu de simples mortels ignorant l’honneur qu’elle leur faisait de les laisser poser leur regard sur son corps parfait mais alors qu’elle se collait contre lui il pouvait sentir son bas-ventre réagir, être si fort tendu que s’en était douloureux.

Il ne prononça pas le moindre mot lorsqu’elle lui indiqua les escaliers. Il la regarda, intensément, puis la souleva, la prenant dans ses bras tel un homme portant sa nouvelle épousée pour passer le pas de la porte du domicile conjugal ou de la chambre où allait se dérouler leur nuit de noces. Elle était légère comme une plume, peut-être un peu trop, ce qui l’inquiéta. Mais ce n’était pas le moment de lui demander si elle se nourrissait correctement. Peut-être était-il juste plus fort que ce qu’il croyait. S’ils avaient été dans un film alors il aurait monté les marches tout en la regardant droit dans les yeux et l’amour les liant lui aurait servi de guide pour qu’il puisse l’embrasser sans trébucher ni tomber dans les escaliers mais comme ils étaient tout ce qu’il y a de plus réel il ne pouvait contempler son Aphrodite de tout son soul. Il vérifiait où il posait les pieds par crainte de la faire tomber et qu’elle ne se blesse.

En haut des escaliers il la reposa pour prendre son visage entre ses mains, l’embrasser avec passion avant de saisir son blouson pour le faire tomber à terre. S’il s’était écouté il aurait arraché cette chemise pour sentir sa peau sous ses paumes mais tout en embrassant son cou il défit les boutons un à un avec fébrilité ce qui lui prenait plus de temps que normalement. C’était un peu comme s’il était à nouveau puceau… La chemise alla tenir compagnie au blouson et il la contempla, en soutien-gorge. Il aurait pu le lui enlever, d’une main si elles avaient moins tremblé, mais il préférait la regarder. L’admirer. Se repaître de cette vision divine et qui pourtant ne montrait pas encore tout.

-Ton lit. Supplia-t-il presque dans un souffle comme si le fait de parler à voix haute pouvait briser le moment qu’ils vivaient.

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

Je ne sais pas ce qui est le plus fou. Cette avidité que j'ai de lui, cette joie qui explose dans ma poitrine presque douloureuse, cette peur que j'ai qu'à mon réveil il ne soit plus là ou...juste le fait qu'il soit là entre mes doigts et que je retrouve sur mes lèvres le goût de sa bouche.

J'éclate de rire lorsqu'il m'emporte comme une princesse dans les escaliers. Je n'ai jamais été une princesse mais il n'a rien perdu de sa force. La même qu'il a eu pour me conquérir, me tenir, me tirer hors des emmerdes, me soutenir face aux doutes, me relever quand je chutais. Même quand je l'insultait sous l'effet du manque quand il a voulu me faire décrocher de l'héroïne, il avait la force de ne jamais m'en vouloir. Il essuyait mon front moite et me tenait les cheveux quand mon estomac se révulsait... pourtant, il manquait singulièrement de contenu... Oui, il avait toujours eu cette force en lui. Après tout, il était comme ce pilier qu'on venait de quitter et qui n'avait pas tremblé malgré notre passion. Il avait toujours tenu la famille sur ses épaules, sans jamais flancher et cette force mentale se retrouvait aussi dans son physique, avec ces bras solides et ses abdos que je m'amusais à dessiner du bout du doigt parfois.

J'ai espéré ce moment si fort et plus le temps a passé plus la peur s'est invitée dans cet espoir. La peur de découvrir que je ne pourrais plus jamais sentir ce souffle dans mon cou..La peur que ses doigts se battent avec les boutons de la chemise d'une autre. La peur qu'au lieu de vouloir retrouver mon lit, il ai rejoint son dernier sommeil.

Je l'ai quand même aidé à retirer ma chemise, à ce rythme, ça allait être interminable et s'il semblait savourer chaque instant, je voulais me jeter sur le dessert comme une gamine boulimique qu'on a privé depuis trop longtemps.
Je fouille dans mes poches pour sortir la clé et ouvrir la porte, je crois que j'ai rarement autant galéré... ah si, quand j'étais totalement faite... mais cette fois, ce n'est que l'ivresse des sens qui me rends plus maladroite. J'ouvre en entre, le tirant derrière moi... je ne te lâcherai plus de peur que tu t'envoles !

Ma chemise et mon blouson restent sur le palier, on s'en fout, au pire si Jason se pointe, c'est comme la chaussette sur la poignée de porte à la fac, il saura qu'il ne doit pas rentrer. Même s'il serait heureux de te voir, il devra attendre son tour, comme je prends le mien et l'attirant à moi pour un autre baiser. Et nous voilà parti pour une danse, sans chorégraphie, sans musique, sans logique... sauf celle de l'envie qu'on à de l'autre. Quelques pas en arrière avant un arrêt pour ôter ce pull à la couleur si seyante mais qui ne vaudra jamais la couleur de ses yeux, ce bleu que je bois jusqu'à m'y noyer. Quelques pas à droite pour ôter une chaussure avant que l'autre suive et glisse plus loin et c'est le ballet du petit poucet qu'on rejoue version tango passionné.

Une volte et on se retrouve contre le pilier du salon pour un baiser dévorant. Mes mains explorent son corps et j'éprouve la fermeté de son dos sous mes doigts plus pressants. Une fausse griffure de chaque côté de sa colonne alors que je mords ma lèvre délaissée le temps d'un souffle. Je n'en ai pas fini avec toi beau gosse, je ne fais même que commencer. On a deux années à rattraper et une nuit n'y suffira pas. Je pensais qu'on allait parler de longues heures pour que tu m'explique pour que je te raconte, pour rattraper le temps perdu. Mais de toute évidence, nos corps ont envie de prendre la parole avant nous et je brûle d'un tel désir de te sentir enfin, que tu te fondes en moi et d'être de nouveau complète.
J'ai toujours peiné à trouver qui j'étais, et ça a empiré ces dernières années, il n'y a que près de toi que je me sois jamais sentie à ma place. Tu es mon ancre dans ce monde... sans toi je dérivais.

Alors je m'accroche à nouveau, et mes doigts agrippent la ceinture de son jean, que j'ouvre et venant lui voler un autre baiser, reprendre un peu d'air dans ses poumons. Je le repousse sur le côté pour le faire tomber par-dessus le dossier du canapé avec un sourire coquin... et ce pantalon glisse pour voler dans la pièce. Il se redresse et je le rejoins sur le divan, je crois que mon lit va attendre un petit peu, on à tout le reste de la nuit pour rejoindre le confort de mes oreillers. Tu m'as tellement manqué au point que ça m'échappe entre deux respirations plus haletantes.
« Tu m'as manqué »

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge
Ce n’était pas une créature humaine qu’il tenait dans ses bras, dont il sentait les battements du cœur à travers le contact de leurs deux peaux, c’était une sirène qui l’envoûtait de son rire charmant, puissant chant qui lui faisait perdre pied avec la réalité. Il se perdait dans un tourbillon de sentiments contradictoires qui habitait son cœur et son âme. Il désirait ardemment se perdre en elle, fusionner son corps au sien pour ne former qu’un, lui déchirer ses vêtements pour sentir sa peau tout contre la sienne mais son désir penchait aussi vers la patience, la douceur, la lenteur pour déguster chaque instant passé ensemble, chaque caresse, chaque baiser échangé comme s’il n’y aurait pas de lendemain. N’aurait-ce pas été beau et poétique que de mourir tout en étant plongé en elle ?

Ses soupirs, ses baisers, ses caresses, le contact de ses ongles contre sa peau, tout ce qu’elle était et faisait incendiait son corps. Emprisonner dans son pantalon il pouvait sentir son désir, douloureux, avide de s’échapper de sa cage textile mais comme si elle avait lu dans ses pensées elle se saisit de sa ceinture pour l’ouvrir. Et soudainement Vic se retrouva dans le canapé de sa belle, son jean avait glissé le long de ses jambes. Il avait fini par terre avec un petit bruit métallique, sans qu’il ne se souvienne d’avoir enlevé ses pieds de dedans, de l’avoir rejeté au loin. Tout ce qu’il savait c’était que son boxer ne cachait plus rien de son désir, de son besoin presque vital de ne faire qu’un avec elle.

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La passion de nos baisers, nos souffles entremêlés et ces instants en suspens où on prend le temps de se dire sans paroles qu'on est là, l'un pour l'autre, qu'on est là, ensemble, front contre front dans une communion silencieuse avant que nos sens ne reprennent la paroles et nous entraînent vers les affres d'un désir partagé et nous exprimer plus fort.

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmenteRoxanne et Rouge

C’était comme hypnotisé qu’il avait suivit l’objet de son obsession dans la chambre, se laissant, tel une proie qui s’était crue chasseur, pousser sur le lit, l’observant avec un regard intense, brillant de passion, venir le chevaucher. Dans l’écrin de leurs bouches leurs deux langues se faisant l’amour comme leurs corps.

La conscience de Rouge ne s’éveilla que plus tard, lorsqu’il reposait à ses côtés, sur le flanc et qu’il la regardait, émerveillé par sa beauté. Un lointain écho se demandant ce qu’il ferait le lendemain, une brindille sur laquelle il souffla pour l’éteindre ne pouvant, ne voulant, songer à ce qu’il avait fait, à la situation dans laquelle ils se trouvaient : lui qui n’existait pas vraiment et Rouge. Il caressa à nouveau sa joue, comme s’il ne pouvait se rassasier d’un contact physique avec elle.

-Tu es tellement belle…Murmura-t-il.

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C'était bon... bordel oui ! Je ne sais pas si c'est parce qu'il est doué ou parce que quand le coeur s'en mêle tout paraît meilleur mais c'était incroyable. Certes, je n'avais eu aucune histoire d'amour, rien de sérieux depuis "lui" mais ma main n'avait pas été la seule à se glisser entre mes cuisses en plus de deux ans. Entre les soirs où mon esprit manquait tant de clarté que je m'étais éveillé auprès d'inconnus sans même me souvenir de ce qu'on avait fait... ou les "Brennan" et autre connard dont je me souvenais parfaitement avoir eu envie de baiser... et après coup, j'étais incapable de comprendre comment j'avais pu avoir envie que ces porcs me touchent. Au milieu de ça, y'en avait bien eu un ou deux où la honte n'avait pas suivi le coït... mais aucun ne m'avait laissé un souvenir aussi inoubliable que cet instant où mon corps retombe, conquis, contre le tien.

Ce n'est qu'après avoir suffisamment retrouvé mon souffle, que je me glisse hors des draps, non sans avoir glissé un « Je reviens » qui espère bien que tu seras là à mon retour, pendant que je remets un peu de propre sur mon corps. La salle de bain est ouverte, tu connais l'endroit même si je l'ai beaucoup aménagée depuis que c'est devenu mon logement et plus juste le coin où on pouvait faire une pause entre nos grands moments de mécanique.

Assise sur les toilettes, seule dans ce petit carré cerné de quatre murs, ma main s'écrase sur mes lèvres alors que ce sont mes yeux qui coulent. J'étouffe un sanglot qui est pourtant bien plus heureux qu'autre chose. Mes sens, mes émotions sont encore à fleur de peau et le bonheur de te revoir vivant bien plus grand que le plaisir que tu viens de me donner... celui là n'est que physique, que chimique. Alors que la joie qui fait s'écouler le sel sur mes joues, elle, elle est réelle et profonde, elle transcende mon corps et j'ai l'impression entre mes sanglots silencieux... que je vais exploser, que c'est trop beau pour être vrai.

Pourtant mon coeur bat toujours et le respire encore et après quelques instants, quand je maîtrise à nouveau mes yeux et mon souffle, je m'essuies les joues et le reste de quelques carré de papier toilettes et je ressors après avoir passé un peu d'eau pour revenir me glisser dans les draps, encore chauds de nos retrouvailles.
Si je ne dors pas cette nuit, ce ne sera pas à cause de cauchemars au moins.

Je ferme les yeux après m'être blottie contre ta peau et je souris en t'entendant murmurer de douces paroles. Je rouvre les paupières pour plonger mes prunelles dans l'océan de ton regard, même si dans cette pénombre, l'océan semble plus sombre, mais qu'y a t'il de plus romantique qu'un bain de minuit !

Je m'y noie quelques secondes avant de dire l'évidence « Je t'aime Victor » ainsi tu sais que deux années d'absence n'y ont rien changé et mes lèvres viennent sceller ces mots dans un baiser. « Tu ne pars plus. »

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Mon péché, mon obsession, désir fou qui me tourmente

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I see hell in your eyes

Taken in by surpriseTouching you makes me feel aliveTouching you makes me die inside

I see hell in your eyes

Taken in by surpriseTouching you makes me feel aliveTouching you makes me die inside

I see hell in your eyes

Taken in by surpriseTouching you makes me feel aliveTouching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside