Sails are swaying on the crimson rivers

Sails are swaying on the crimson riversTimothy Drake & Nalavia Greeden

La journée avait mal commencé, extrêmement mal commencé. Après une nuit bien trop courte à faire des photos d’une femme trompant son mari ; la sempiternelle histoire d’adultère représentant mon fonds de commerce ; j’avais reçu, et ce même alors que je n’avais pu m’allonger et fermer les yeux que deux petites heures grand maximum, aux aurores, la visite du cocu m’ayant engagée. Je lui montrais les photos de sa femme recevant les hommages buccaux d’une péripatéticienne aux cheveux longs et multicolores, une expression sur le visage de pure extase qui le fit voir rouge. Avant que je ne puisse faire le moindre petit geste pour l’en empêcher il balaya mon ordinateur portable de sur mon bureau qui, dans un bruit sans équivoque, tomba à terre. Je le fusillais du regard et m’apprêtais à me lever pour le saisir par le col de sa chemise pour le foutre dehors, en croisant les doigts pour me retenir de lui attraper son crane chauve pour en retapisser mon mur avec, quand, ayant recouvert son calme, il se saisit de son portefeuille, dans la poche intérieur de sa veste, pour déposer devant moi le chèque au montant de mes honoraires, une somme en liquide assez importante pour que je puisse acheter le meilleur ordinateur du marché, et une carte de visite.

-C’est le meilleur informaticien de la ville. Si votre ordinateur est réparable alors il pourra le faire. Prenez l’argent en liquide pour les réparations.

Ce qui devait, dans son langage d’homme riche arrogant, passer pour des excuses… Ce connard parti et, en soupirant d’agacement, je composais le numéro sur la carte, tout en allant me servir un verre. J’expliquais à l’homme, au bout du fil, que mon ordinateur portable était tombé de mon bureau ; bel euphémisme ; et que si l’écran était cassé, pour le reste il semblait fonctionner correctement. Une chance… Dans l’heure il fut présent mais il du partir avec pour changer l’écran, devant commander la pièce. Franchement ? De le laisser partir avec mon ordinateur me donnait l’impression d’avoir été privée d’un membre de mon corps… Chelou, je sais… Il m’assura, néanmoins, que cela ne devrait pas prendre plus de 72 heures, grand maximum, et je dois avouer que malgré mon air renfrogné et ma mine de déterrée il était resté aimable et souriant. Bon. Le jeune informaticien, répondant au nom de Timothy Drake, repartit, je grognais et allais me coucher après une bonne douche.

Lorsque je m’éveillais il faisait nuit noire et mon estomac criait famine. Et comme de bien entendu mon frigo et mes placards étaient vides. Et parce que les livreurs avaient déjà eu de nombreux désagréments en venant livrer dans mon immeuble ils ne se déplaçaient plus. Si je voulais bouffer il fallait bouger mon cul. Ce que je fis.

Sur le chemin du retour, après un bon kebab avec des frites et un coca (étonnant n’est-ce pas ?) je passais devant la ruelle où, la nuit précédente, j’avais surpris la femme de mon client colérique s’offrant aux lèvres d’une prostituée et je jetais un coup d’œil indiscret et curieux me demandant si elle serait encore là, ignorant encore que son mari avait des preuves de son infidélité, lorsque j’entendis un hurlement à vous glacer le sang. Je courrais sans réfléchir et trouvait le corps de la professionnelle du plaisir aux cheveux arc-en-ciel baignant dans son sang. Je m’agenouillais près d’elle, pressant mes mains contre la plaie mais en vain : je vis, en quelques minutes, l’étincelle de vie s’éteindre dans son regard. Pour un peu j’aurais pu le voir se parer d’un voile opaque. Je relevais la tête pour regarder autour de moi mais, bien évidemment, il n’y avait pas d’éclairage public en bon état de fonctionnement mais je pu distinguer une ombre se faufiler vers la sortie de la ruelle. Je me relevais, téléphone à la main composant le numéro d’urgence et commençait à le courser tout en parlant à l’opérateur au bout du fil mais je m’arrêtais net. J’avais reconnu mon client lorsqu’il était sorti de la ruelle. Une voiture s’était approchée et il s’était engouffré par la portière que son chauffeur lui avait ouverte. Chauffeur que je regardais en sentant mon sang se glacer dans mes veines : Phobos. Le chauffeur de mon client du matin se trouvait être PHOBOS ! Mon mari… Il me fit un sourire et un clin d’œil avant de repartir sur les chapeaux de roues. Et moi je me lançais à la poursuite du véhicule quand quelque chose me percuta violemment, me faisant tomber, envoyer valser mon téléphone qui atterrit au loin. Cassé. Putain encore ?!

Je me relevais en insultant le mec qui m’était rentré dedans…

-Putain mais c’est pas vrai…ENCORE un bouffon en costume ridicule ? Mais tu te prends pour qui couillon de la lune ?! Explosais-je alors que le véhicule avait disparu. Et je n’avais même pas eu le réflexe de relever le numéro de la plaque d’immatriculation…

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??/??/2022

Être un justicier, voilà qui ne payait malheureusement pas les factures, Tim aurait pu emprunter une autre voie pour continuer à porter un masque et des collants quand le soleil se couchait, mais finalement, le crime ne le branchait pas trop, il n'avait pas ça dans le sang. Être un criminel, ce n'était clairement pas une voie qui l'intéressait et qui pourrait l'intéresser dans le futur, enfin, normalement. Bon, du coup, comment le jeune étudiant faisait pour pouvoir finir les fins de mois, une petite bourse étudiante ne pouvait malheureusement pas suffire. Timothy Drake, petit génie informatique, avait posté une annonce sur un site initialement prévu à cet effet, le genre de site sur lequel on propose du baby-sitting, des aides pour les devoirs et du dépannage informatique, par exemple. Mais... que cela soit sur Internet ou dans la vraie vie, Gotham avait le don pour surprendre et pas de façon positive... Alors, entre quelques spams, deux ou trois propositions indécentes, Tim avait été contacté par quelques personnes sérieuses qui avaient besoin d'aide pour réparer PC et autres appareils électroniques. Il n'y arrivait pas toujours honnêtement et c'était normal. C'était un petit génie de l'informatique, pas un magicien, mais le jeune homme arrivait à se faire un peu d'argent.

Il ne se souvenait plus de la date précise et c'était finalement sans importance, mais, un homme beaucoup plus âgé que Tim lui avait envoyé un message pour réparer un ordinateur portable. Une petite réparation pas trop compliquée, le genre de truc qui semblait très grave aux yeux du propriétaire, mais qui, en réalité était un jeu d'enfant... En fait, souvent, ce qui prenait le temps, c'était de trouver la bonne pièce, c'était plus facile de s'occuper du hardware que du software, enfin... En général encore une fois, il y avait pas mal de paramètres, Tim était doué, mais il ne pouvait pas réparer un laptop trop vieux, si c'était l'heure pour une machine de ne plus fonctionner, c'était ainsi et s'il ne pouvait pas mettre la main sur les bonnes pièces à cause de la vieillesse d'un produit, il devait s'avouer vaincu. Mais bon, par chance, la machine de ce chauve un poil malpoli était récente et les pièces faciles à retrouver, changer le ventilateur fut un jeu d'enfant et le type était tellement ravi de trouver un ordi fonctionnel qui assura à Tim de faire sa publicité. Sympa !

Et cet homme n'était pas un menteur. Peut-être qu'il était odieux mais pas menteur ! C'était au tour d'une femme de contacter Tim pour lui demander une réparation, encore une fois, un truc assez simple. Il lui fallait la dalle d'écran et le PC, en 72 h la dame pourrait retrouver sa machine comme neuve. Bon, heureusement que Tim avait quelques contacts... Il fallait avouer que l'ordi de la cliente n'était pas très récent, mais la cliente n'avait pas besoin de savoir que trouver des pièces allaient être une petite complication, elle avait juste besoin que Drake tienne sa promesse. 72H, il s'y engageait. Elle semblait fatiguée et agacée par la situation. Compréhensible, son métier ne semblait pas de tout repos, détective privé. Voilà qui devait être dangereux comme métier surtout si la Mafia venait par exemple demander vos services. La curiosité de Tim était piquée, il avait envie de lui poser plein de questions ! Est-ce qu'elle avait déjà eu affaire à certains criminels notoires de Gotham ? Est-ce qu'elle suivait régulièrement des affaires compliquées ? Mais il avait trop peur qu'elle lui raconte qu'elle devait suivre des femmes et maris infidèles, le genre de truc qui rapportaient bien mais qui était d'un ennui... Un peu comme les divorces et les avocats ! Quoi que, parfois, il y avait des rebondissements dignes de séries télévisées. Enfin bref, Tim glissa l'ordi portable de Nalavia Greeden dans une mallette noir et parti. Bien que la brune ne le disait pas, elle semblait perturbée par l'absence temporaire de son portable. Ah, Tim pouvait comprendre, c'était son outil de travail et puis... Elle ne pouvait pas s'assurer que Tim n'allait pas fouiller son PC, chercher les détails de sa vie. Mais, bien que curieux, Tim ne faisait jamais ça, non, c'était trop intime et il ne voulait pas trouver des choses... Inattendu. Non, vraiment pas. Il se souvenait qu'un jour, sa mère avait été développer des photos et le photographe qui lui avait rendu son enveloppe de photographie et pellicule avait échanger avec enveloppe d'un autre client... Elle avait pu voir des photos assez compromettantes... Anecdote comique, il y repensait à chaque fois qu'il devait s'occuper de réparer une machine.

Il posa la mallette avec l'ordinateur sur son bureau. Il ne pouvait pas se consacrer à la réparation du bien ce soir, il lui manquait la pièce ! En posant l'ordinateur, il observa le costume de Robin, accroché sur un cintre. Il décida d'aller le revêtir pour patrouiller. Certes seul, sans Dick, sans Stéphanie, sans qui que ce soit, seul.

Direction Uptown pour ce soir, un quartier qui glaçait le sang. Mais bon, chaque endroit de cette misérable ville se devait d'être surveillé. Il aurait aimé être accompagné de Dick, mais ce dernier semblait occuper depuis quelque temps. Que faisait il ? Tim maquilla grossièrement ses paupières et le contour de ses yeux avec du fard à paupières d'un noir intense. Il posa la touche finale de son costume sur le nez, enfila ses bottes pour enfin partir dans ce quartier.

Installé sur le haut d'un immeuble dont les vitres étaient brisées et où sur les murs, il était possible d’apercevoir des graffitis, tantôt un dessin de clown, tantôt des mots doux pour le Batman, Tim se sentait le bienvenu dans cette putain de rue ! Les lampadaires graillaient et quelques civils téméraires semblaient marcher, Tim les surveillait pour être sûr qu'aucun malfrat ne débarque pour les attaquer ou les tuer. Des sons de voix éloignées empêchaient la rue de sombrer dans un silence totale et plus qu'oppressants, Tim ne pouvait entendre que ces murmures et le bruit du vent.

Mais soudain, un cri aigu interrompit le presque silence, un cri d'effroi, d'horreur, le genre de cri qui glaçait le sang même après des années à vivre à Gotham. Alors que n'importe quelle personne dotée de sens commun aurait chercher à fuir les lieux, s'éloigner le plus possible du cri, Tim se redressa, courant vers la source du bruit, descendant de son perchoir pour rejoindre une rue adjacente. Il se plaqua contre un mur pour observer une terrible scène. La jeune de tout à l'heure ! Celle avec le problème informatique qui se penchait sur le corps d'une prostituée ! Oh bordel. Tim écarquilla les yeux. Cette femme venait de tuer cette autre femme ? Putain. Tim aurait peut-être dû finalement fouiller dans son PC. Il décida de suivre cette mystérieuse femme pour l'observer et essayer de la coincer. Pourquoi est-ce qu'elle avait tué cette femme aux longs cheveux ? Elle était détective privé pas tueuse à gage bordel !

Robin se bouscula dans cette meurtrière, bon, tant pis pour l'approche discrète. Il fronça les sourcils. Elle venait de tuer quelqu'un et n'assumait pas d'être prise la main dans le sac, normal qu'elle soit hors d'elle. « Qui je suis ?! Pas un meurtrier en tout cas. » Il bloqua la route de cette brune avant de reprendre. « Je n'ai pas le temps de comprendre ni d'écouter pourquoi tu as tué cette personne. Ne cherche pas à fuir. » Prévient il, il était temps d'arrêter quelqu'un. Tant pis pour son ordinateur, elle ne le reverrait pas de sitôt... Enfin, sauf si cette brune dévoilait qu'il s'agissait d'un quiproquo...

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Sails are swaying on the crimson riversTimothy Drake & Nalavia Greeden

Quelle est la différence entre un assassin et un meurtrier ? Le premier désire donner la mort et le second non. Je n’étais pas un assassin mais j’étais belle et bien une meurtrière mais cela, le bouffon en costume ; décidemment ça pullulait dans cette ville ; ne pouvait le savoir. La mort de Jack resterait à jamais un mystère non élucidé. J’étais une meurtrière et le jour venu, lorsque je serais prête physiquement et mentalement à l’affronter, alors je deviendrais l’assassin de Phobos. Et avec plaisir, qui plus est. Mais le soir n’était pas encore venu. Si je n’avais été perturbée par la vision que j’avais eu de Phobos dans cette voiture alors peut-être aurais-je éclaté de rire quant à l’incongruité des propos du clown masqué qui sautait un peu trop vite aux conclusions sans prendre le temps de vérifier les faits avant de porter accusations. Une erreur de débutant, n’est-ce pas ? Belle bourde quand on se prend pour un super-héros à la Batman.

Phobos…Je restais quelques instants à ne rien dire pour ma défense ni à faire le moindre geste pour écarter Bozo de devant ma route, la tête emplie de questions. Avais-je encore eu une hallucination ? D’habitude lorsque Phobos m’apparaissait il était à mes côtés et me parlait, sa voix résonnait alors à mes oreilles et prenait l’entière possession de mon esprit. Là c’était… différent…C’était la première fois que je le voyais de loin… Sombrais-je dans la folie ?

Parce qu’il me prenait pour l’assassin de cette pauvre travailleuse du sexe derrière moi, ce guignol qui avait échappé à son marionnettiste ne voulait pas me laisser passer. Je devais pourtant partir d’ici le plus vite possible. Essayer de rattraper cette voiture… Mission impossible, n’est-ce pas ? Mais je n’avais pas les idées très claires à ce moment précis. Mais qu’est-ce qu’il croyait Bozo le clown ? Que je n’avais que ça à foutre de ma vie que de m’attaquer à de pauvres prostituées sans défense dans un remake moderne et féminin de Jack L’Éventreur ? Est-ce que j’ai la tronche d’une grenouille de bénitier à réprouver leurs actes ? Je suis moi-même, ce qu’il ne pouvait évidemment pas savoir, une fille de pute. J’ai de la peine pour ces femmes, de la pitié aussi parfois, et un profond respect. Pour avoir vu Amber… Il faut beaucoup de courage pour supporter de vivre ainsi. Ou alors aimer cela… Quoi qu’il en soit elles méritent plus de respect que la société ne leur accorde. Bref. Je m’égare.

Si un regard avait pu tuer alors j’aurais réduit Bozo le clown en un petit tas de cendres que le vent aurait dispersé si bien que j’aurais appris sa véritable identité dans le journal parce que sa famille et ses proches, s’il en avait, auraient fait passer un avis de recherche pour cause de disparition. Cela dit…Je me foutais royalement de savoir qui il pouvait être. Tout ce que je savais c’est qu’il se tenait entre la sortie et moi. Je l’attrapais par le cou sentant la rage m’envahir. Cette rage que je me devais de contrôler pour ne pas encastrer sa tête dans le mur. Je le soulevais en serrant. Parvenant à me maîtriser pour ne pas l’étrangler.

-Écoutes-moi bien attentivement Bozo parce que j’ai horreur de me répéter. Je suis innocente. Ton petit cerveau est assez irriguer pour comprendre ça ? Je la sentais monter en moi, cette envie de serrer son petit cou encore et encore plus fort jusqu’à voir ses yeux exhorbités mais je n’en fis rien. Au contraire, je desserais lentement mes doigts autour de son cou et le reposais. Je n’allais pas le tuer.

-Je sais qui a tué cette pauvre femme, je l’ai vu. Et je le connais. Et si tu ne m’étais pas rentré dedans comme un débile je n’aurais pas pété mon portable et j’aurais pu prouver que j’appelais les secours. Tu vas devoir me croire sur parole. Sinon je te pète la gueule. T’es de la clique à Superringard ou Batman ou un truc du genre ? demandais-je en fronçant un sourcil.

De toutes façons je n’allais plus pouvoir le rattraper. Mais je suis une putain de bonne détective : peu importe où, quand, comment…je remettrais la main dessus.

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C'était compréhensible que dans cette ville les justiciers ne soient pas appréciés pleinement, et cela, pour un tas de raisons. Soit parce qu'on était un des pires criminels qu'avait jamais enfanté la ville, soit parce que le dit justicier nous attrapait dans des situations dangereuses, soit parce qu'on était un civil pas trop fan des types en collant ou un flic... Dans quelle catégorie se situait cette Nalavia ? Visiblement dans celle où le justicier nous attrapait la main dans le sac. Enfin, ça c'était ce que Tim croyait depuis le début de cette... Conversation. Tim était d'ailleurs mitigé, était-ce normal pour une innocente de s'énerver ainsi si elle n'avait pas tué cette pauvre fille ? Ou justement cela prouvait son choc celui d'avoir été là au moins moment sans avoir rien pu faire pour porter secours à la travailleuse du sexe ? Robin manquait probablement encore d'expérience sur le terrain pour avoir des certitudes sur ces comportements. Bon. En-tout-cas, la brune était connectée au meurtre quoi qu'il en soit, il fallait donc la surveiller. Soit elle n'était qu'une témoin en effet, soit elle était coupable et Tim ne devait surtout pas la laisser partir. Il manquait d'éléments pour être sûr et certain qu'elle avait le sang de la fille sur les mains, mais il ne pouvait pas non plus lui donner aussi facilement le bénéfice du doute... Que feraient ses mentors dans cette situation ?

Bon. Peut-être qu'avant de tirer des conclusions hâtives et de l'accuser de ce terrible crime, il aurait dû poser des questions, les bonnes questions. C'était peut-être le fait d'être seul sur un lieu de crime récent qui le faisait oublier la base de toute bonne enquête ? Recueillir des éléments, des indices. Il manquait encore un peu d'expérience et oui, parfois cela continuait à se voir. En-tout-cas, il ne fallait pas laisser partir cette femme partir. Non, parce que son implication dans le meurtre n'était pas encore claire. Il laissa Nalavia l'insulter de tous les noms d'oiseaux qui lui passait par la tête, ça ne le touchait presque plus ça, après tout, ça faisait partie du métier et au moins, elle avait le mérité d'être originale... Ouais, enfin non. Se faire insulter de clown, c'était récurent, ça n'avait plus le même petit effet. Ça le faisait sourire, parce que bientôt, elle le remercierait d'avoir sauvé son ordinateur et là, il ne serait plus un clown à ses yeux. Enfin... Ça s'était si elle était bel et bien innocente comme elle le clamait. Parce que sinon ce PC allait être remis entre les mains du GCPD et ce sont les flics qui remercieraient Tim de sa collaboration.

En-tout-cas, elle semblait plus que sur les nerfs, Tim devait sûrement reculer de quelques pas pour ne pas se prendre une gifle ou quoi, mais franchement c'était prendre le risque de la voir partir à toute vitesse comme un lapin de garenne et il ne pouvait pas permettre cela. Toute façon si elle attaquait Robin, il avait de quoi répliquer entre ses bat-gadgets et autres. Tim voulait dire à cette folle a lier de se calmer, mais ça, par expérience personnelle, il savait que ce n'était jamais l'idée la plus judicieuse pour apaiser quelqu'un hors de lui. Au contraire ! Il ferma les yeux quelques secondes et soupira bruyamment. Il fallait agir sagement et poser les bonnes questions pour tirer tout ça au clair une bonne fois pour toutes. Enfin, pour l'instant. « Tu ne pouvais pas commencer par ça, m'expliquer que tu avais vu le crime et le coupable ? »Lâcha-t-il, alors certes, c'était lui qui avait commencer par l'accuser, mais elle avait commencer à sur-réagir en l'insultant de bouffon de lune, un truc comme ça. Bref. Ils semblaient avoir tous les deux les nerfs un peu à vif. Il jeta un coup d’œil sur le téléphone explosé sur le sol, bon là, elle ne mentait pas. Il soupira de nouveau pour ensuite lui poser d'autres questions.
« C'est qui ? C'est qui cette personne que tu connais ? Tu sais pourquoi il s'en prendrait à une TDS ? » Questionna-t-il en ignorant volontairement les menaces de Nalavia. « Si tu dis la vérité, alors elle était sûrement là au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais qu'est-ce qu'il fait ce gars que tu connais ? » Voyons voir si elle voulait collaborer ou encore l'incendier avec des insultes encore plus virulentes. « Tu penses où je peux le retrouver ? »

Tim ne croyait évidemment pas sur parole cette femme et puis quoi encore ? Par contre, il pouvait faire un truc pour la surveiller et en même temps retrouver ce gars... Collaborer avec elle, comme il avait fait avec Harley Quinn, oui ça pouvait peut-être marcher. « Si tu sais où il se cache on peut aller le cueillir ensemble, au moins, je m'excuserai de t'avoir accuser pour rien. » Ouais... Peut-être. Il s'excusait souvent, en civil, mais pas face à une presque inconnu surtout avec le costume de Robin sur le dos. En-tout-cas, travailler avec cette drôle de femme pouvait vraiment lui permettre de la surveiller sans la laisser partir facilement et aussi observer son travail de détective et en prendre de la graine si elle se débrouillait bien... Enfin ! Tout ça c'était si elle acceptait, bien sûr.
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Je pouvais presque littéralement sentir le sang bouillonner dans mes veines alors que ce petit crétin qui, de toutes évidences ne savait pas à qui il avait affaire, était en train de me provoquer. Non parce que franchement se foutre de ma gueule à ce point ça ne pouvait être que de la provocation. Il était suicidaire ou quoi ? Donc monsieur se foutait en travers de ma route, m’empêchait de rattraper le véritable tueur et en plus c’était de ma faute parce que je ne lui avais pas dit dès le départ que j’étais pas coupable ? Oh mais j’allais devenir coupable de meurtre s’il continuait à me chauffer de la sorte ! Bon sang ce que je peux détester ces bouffons masqués qui se prennent pour les rois de la ville sous prétexte qu’ils portent des costumes débiles !

-C’est pas le culot qui t’étouffe Bozo le clown hein ? Il aurait fallu que je hurle comme une pucelle effarouchée devant sa première bite en érection pour que tu daignes me demander ce qu’il s’était passé au lieu de m’accuser bille en tête sans la moindre foutue preuve ?

Il fallait que je me calme, que je fasse le vide dans ma tête et que je mette un peu d’ordre dans mes idées, que je me concentre sur mes souvenirs. Avais-je été victime d’une hallucination ou avais-je réellement vu Phobos ? Cette question était une obsession mais s’il était en ville alors Gotham allait devenir encore plus dangereuse qu’elle ne l’était déjà et c’était pas peu dire… Comme si arrivait en Enfer un être encore plus démoniaque que le diable lui-même.

Je frappais le mur juste à côté de sa tête, pas de toutes mes forces mais suffisamment pour y faire un trou et pour faire comprendre à ce gosse déguisé en super-héros que je n’étais pas le genre de femme à énerver. Je n’ai jamais tué qu’une personne au cours de ma vie et mon but était d’en tuer seulement une deuxième mais si je perdais VRAIMENT mon calme alors il se pourrait bien que j’écrabouille sa tête entre mes mains la faisant exploser comme une tomate trop mûre. Et je n’en avais pas envie même s’il était vraiment pénible et agaçant.

Je reculais et commençais à inspirer très profondément pour ne pas céder à mes impulsions meurtrières et ce même si les questions dont ils m’abreuvaient me gavaient. Respire, Nalavia, respire. Inspire profondément et expire lentement. Encore une fois…C’est bien. Peut-être que ce petit gars, malgré son accoutrement ridicule, pouvait m’être utile. Non mais sans rire pourquoi se sentent-ils tous de s’affubler de déguisements débiles ? Un jean, un masque, un pull…Quelque chose de sobre c’est trop demander ? Le seul qui ne fasse pas trop exubérant c’est Batman dans la clique… Enfin tel n’est pas le sujet.

-C’est quoi ton nom ? Demandais-je tout en ramassant les restes de feu mon smartphone. -Et pour ton info tu me dois un téléphone neuf ! L’informais-je tout en remettant ma carte SIM dans ma poche. Heureusement que mon téléphone était directement connecté à mon cloud et qu’il enregistrait tout dessus sinon j’aurais été dans la merde. Et encore très en colère. Et petit héros en culotte courte aurait retrouvé ses dents de laie au fond de son gosier.

-Pour info, quand je te demande ton nom…Je parle pas de ton identité secrète. Juste le nom que tu te donnes. Pour savoir comment t’appeler à part petit con. Dis-je encore avant de lui proposer de téléphoner aux flics pour les avertir du meurtre. Elle était morte, certes, mais son cadavre méritait quand même d’être traité avec un peu de respect. Pauvre femme…

-Qu’est-ce qui peut pousser un homme à tuer ? Le fric et le cul. En général… Et bah là c’est le cul. Je suis détective privée et j’ai prouvé à un de mes clients que sa femme le trompait avec la morte. Et on se calme junior, il faudra plus que le témoignage d’une tête brûlée alcoolique pour le faire tomber.

Même si j’étais sûre à 300% pour Lockwood n’aurait pas mit ma parole en doute il n’était pas la loi et la loi avait besoin de preuves concrètes. Et même si j’avais la preuve de la liaison de madame avec la défunte.

-Va falloir y aller avec discrétion, doigté et savoir-faire. Tu pourrais suivre, petit ?

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Plusieurs personnes dans cette ville et plus précisément dans l'entourage du justicier aurait répondu avec la même colère aux attaques verbales de cette pauvre folle, ils lui auraient conseillé le nom d'un bon spécialiste pour gérer ses problèmes de colère. D'accord, ce n'était pas cool de se faire insulter de meurtrière et surtout après avoir été la témoin d'un tel crime. Mais est-ce que cette idiote pouvait juste concevoir quelques secondes que ce justicier ne lui voulait aucun mal au contraire, il voulait comprendre la situation et l'aider ? Qu'il n'avait pas vu l'intégralité de la scène, juste une femme devant le corps d'une autre ? C'était totalement normal d'imaginer que cette femme avait arraché la vie de l'autre. Surtout, à Gotham City, la plupart des criminels de cette ville ne cherchaient pas forcément à cacher leur crime, au contraire, ils étaient plutôt fiers, ils n'aimaient juste pas se faire attraper et payer pour leurs morbides actes. La colère de cette femme allait redescendre, ce n'était qu'un mécanisme de défense, qu'une façon de gérer la peur finalement, Tim le savait, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'avait pas envie de répondre au feu par le feu. Il n'était pas un punching ball vivant, même si, en optant pour une vie de justicier il savait très bien que des noms d'oiseaux, il allait s'en prendre sans arrêt. Il leva les yeux aux ciel pendant sa tirade, sérieux meuf ? Change de disque.

Puis, elle tapa dans le mur, laissant un trou derrière elle, okay Nalavia t'es contente ? Tim avait compris qu'elle était en colère c'est bon, lui aussi avait envie parfois de faire le gros bébé et de hurler sur tout le monde. Enfin bref, elle voulait faire quoi, l'impressionner ? Ça ne marchait pas mais ça passait un petit message quand même cependant, il fallait essayer donc de calmer le jeu et de lui parler calmement. Comme un petit-enfant. Oui voilà, là actuellement il ne la voyait que comme un petit-enfant même s'il savait très bien que tout ça n'était que le résultat d'une peur, d'un stress. Heureusement qu'il était plus calme et tempéré que certains de ses frères, genre Jason, parce que sinon, c'est pas sûr qu'il ne l'avait pas frappé... Hm. Tim diabolisait son frère, là, quand même il ne frappait pas n'importe qui sans raison. Enfin bref. Robin ne dit rien, non rien, il la laisse finir son cirque et redescendre.

« Robin. » Répondit-il simplement, il s'attendait déjà à une avalanche de remarques, de moqueries, mais peu importe, ce nom, il était fier de le porter et pour bien des raisons, et même si elle l'insultait de « Bozo le clown » à cause de son accoutrement, certes, plus coloré que celui de Batman et Nightwing (pour ne citer qu'eux) il était fier de porter ce costume rouge, jaune et vert. C'était un honneur, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir et ça ne la regardait pas, finalement. « Pour info, je te donne le nom que je veux et pour mon info, c'est quoi ton nom ? » Questionna-t-il sur le même ton qu'elle, plus âgée ne voulait pas dire qu'elle devait le prendre de haut pour tout et n'importe quoi et en plus il connaissait son prénom, mais bon, ça elle ne pouvait pas le savoir. « Oui oui, c'est bon. » il allait lui racheter son téléphone, c'est bon. Il pouvait comprendre son agacement sur ce sujet, ça devait faire parti de sa panoplie de détective privée et c'était un outil de travail essentiel et puis aussi, un smartphone, c'était essentiel désormais, de manière générale, on était plus en 1970. « Du coup ce mec semble être le parfait coupable. C'est le commanditaire, mais j'imagine qu'il ne s'est pas sali les mains.» Tim avait envie de lui demander si c'était bon, si elle était calmé et prête à bosser avec lui, mais un seul mot de travers pouvait la faire démarrer au quart de tour et on allait éviter cette option, hein. « Oui, ça devrait le faire, mais dis-moi ce que tu sais, sur ce mec, sa femme... Je vais appeler la police pour qu'il puisse mettre le corps de cette femme ailleurs... » oui pauvre femme, elle n'allait pas pourrir dans la rue. « Vu qu'il est capable de demander à quelqu'un de tuer l'amante de sa femme, tu penses qu'il pourrait s'en prendre à madame par la suite? »
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Sails are swaying on the crimson riversTimothy Drake & Nalavia Greeden

C’est avec du recul sur les évènements que je me dis que le coup de poing ayant fait un trou dans le mur servait d’avertissement au justicier masqué et costumé pour qu’il ne me cherche pas des noises car sur le moment ce fut une impulsion primaire, bestiale servant à décharger le trop plein de colère que j’avais en moi. Contre lui pour m’avoir empêché de rattraper le véritable coupable de ce crime, contre l’auteur de cet assassinat, contre Phobos qui m’était apparu dans cette voiture et contre mon propre cerveau qui n’était pas sûr de ne pas avoir eu tout simplement une vision. Extérioriser pour mieux canaliser. S’il ne sembla pas avoir été autrement plus impressionnée au moins avais-je retrouvé mon calme, même s’il ne s’agissait certes pas d’un calme olympien.

Je levais les mains dans un geste exprimant clairement mon intention de faire la paix, et il avait plutôt intérêt à le prendre comme ça parce que j’avais aucune foutue volonté de présenter des excuses verbales pour mon emportement. Certes j’étais trop prompte à m’énerver mais je n’oubliais pas qu’il l’avait provoqué. Attendez, je rêve ou le marmot était en train de provoquer une méta-humaine qui pouvait le tuer en pressant sa petite tête entre deux de ses doigts ? Allais-je l’envoyer chier ? Allais-je lui coller un coup de pied bien placé pour l’empêcher, ce dont m’aurait été reconnaissante l’espèce humaine j’en était persuadée, de se reproduire en le rendant stérile à vie ? Ou alors pour une fois j’allais réfléchir avant d’agir et laisser couler pour me présenter ? Ouais… On se demande hein ?

Je n’allais certainement pas lui dire que j’étais enchantée de faire sa connaissance, ça aurait été un sacré mensonge qu’il n’aurait, de toute évidence, pas avaler une seule seconde mais au moins j’avais un nom par lequel l’interpeller. Non pas que ça me dérange en soit de continuer à lui donner des surnoms débiles et même des noms d’oiseaux mais à un moment donné faut arrêter d’être débile parce qu’on était dans le même bateau, lui et moi : celui de la justice. Peut-être dans des classes différentes car si j’avais, quand même, pour habitude de laisser la Justice et la police intervenir, parfois il m’arrivait de régler les choses à ma façon. (En cognant très très fort histoire de mettre X ou Y hors d’état de nuire, sans pour autant ôter la vie de qui que ce soit de façon délibérée…)

-Robin…Ouais ça explique le costume du coup, t’es le partenaire de Batman, c’est ça ? J’avoue je n’étais pas vraiment sûre de moi, j’avais, en matière de super-héros, d’énormes lacunes dont je me fichais un peu complètement et royalement.

-Moi c’est Nalavia. Nalavia Greeden, je suis détective privée. Je me présentais en toute modestie et simplicité alors que j’aurais pu être tentée, si notre rencontre avait été moins explosive, de rajouter, parce qu’il m’arrive de temps à autre de savoir plaisanter, que j’étais la meilleure dans mon domaine et qu’il ne pouvait pas ne pas avoir entendu parler de moi mais c’était peut-être pas les meilleures circonstances pour le faire… Et la moindre étincelle aurait pu me faire exploser de rage à nouveau même si je me sentais calmée.

Je le laissais téléphoner aux autorités compétentes avant de répondre à ses questions, m’approchant à nouveau du cadavre qui avait gardé les yeux ouverts. Dans un geste de respect qui, de ma part, pouvait paraître surprenant, je m’accroupis et les abaissais de deux doigts, ne répugnant pas à toucher un mort. J’avais eu pire dans les mains mais cela personne n’était censé le savoir… Jack…Mon pauvre Jack…

-C’est de ma faute si elle est morte… Murmurais-je tout en la regardant, touchée. Cela ne m’arrivait pas souvent mais le sort de cette femme, trop peu vêtue, trop maquillée, encore belle malgré plusieurs années à faire le trottoir, m’attristait. -Si j’avais su… j’aurais agis autrement… Je me sentais coupable alors que pourtant j’aurais du le savoir que je ne pouvais prévoir la réaction de mes clients…Dans un monde civilisé il aurait simplement divorcé… Mais nous ne vivions pas dans un monde civilisé, la preuve…

-Elle s’appelait Coraline Salvatore, d’origine italienne, 46 ans et mère de trois enfants, dont un placé en foyer et qui a 30 ans ne savait pas qu’elle était sa mère. Violée à l’âge de 16 ans, enceinte, elle a été foutue mise à la porte de chez elle par des parents ultra-catholiques estimant qu’elle était coupable d’avoir été forcée. Le genre de demeurés qui estiment que si une femme se fait prendre sans consentement c’est parce qu’elle l’aura cherché, qu’elle aura provoqué le mec… Elle a dû arrêter ses études, elle a cherché des petits-boulots, en a trouvé, perdu…et finalement elle a dû se résoudre à se prostituer pour survivre… Quand son fils est né elle a préféré le mettre à l’adoption… Elle a voulu reprendre ses études, trouver un emploi plus conventionnel mais sa vie a été une suite d’échecs et elle a du recommencer à vendre son corps. Elle est retombée enceinte deux fois de clients refusant la capote. Elle les a gardés et élevés. Une mère courage n’ayant pas eu de chance. Puis elle a rencontré cette femme : plus jeune qu’elle, belle, généreuse, riche mais mariée… Un coup de foudre…

Je m’arrêtais de parler un instant, soupirais et me relevais pour retourner auprès de lui, en serrant les poings. La peine que j’éprouvais pour la défunte se muant en rage contre son assassin. Je me sentais proche d’elle de par mon passé chaotique. Admirative et envieuse de ses enfants. Curieux, non ?

-C’est le mari cocu qui m’a engagée pour surveiller sa femme…Elle avait changé… Et des sommes très importantes disparaissait du compte en banque. J’ai fait mon boulot…

Je n’allais pas partir d’ici avant que la police ne soit arrivée, même si la femme de mon client était en danger. Parce qu’il ne pouvait pas la tuer. La frapper au pire…Mais elle endurerait. Le temps que le corps soit récupéré. Question de respect des défunts.

-La vie de sa femme n’est pas en danger. Rassurais-je Robin. -J’ai mené une enquête approfondie sur Monsieur et s’il passe aux yeux de tous pour le milliardaire de service sans sa femme il n’est rien. Il a des maîtresses à foison, très discrètement mais pas assez pour moi… Tout l’argent, les sociétés qu’il gère…Tout est à son nom à elle et elle mène les affaires d’une main de fer dans l’ombre. Elle n’ignore pas qu’elle a épousé une belle gueule, un tchatcheur et en cas de divorce il n’aura rien. Même si c’est un divorce à charge pour elle. Le contrat de mariage est clair et en béton armé. Tout ce qui est à madame reste à madame. Monsieur n’a que son « petit » salaire de directeur qui ne suffirait pas à couvrir ne serait-ce qu’un pourcent de son train de vie. Si elle vient à mourir, comme ils n’ont pas eu d’enfant, tout ce qu’elle possède reviendra directement à son frère jumeau, qui et son associé. Et qui ne peut pas voir son beau-frère en peinture. Et le testament est lui aussi inattaquable. Elle a tout bien ficelé il est bloqué. Il a besoin de sa femme, en vie et en bonne santé sinon tout s’écroule pour lui.

Je révélais le nom du meurtrier à Robin, en taisant néanmoins que j’avais cru voir mon propre époux dans la voiture. Mon client n’avait aucun antécédent de violence, c’était juste un flambeur infidèle et jaloux… Je me demandais si Phobos n’avait pas user de son pouvoir pour le contraindre à tuer cette prostituée. Mais pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Dans quel but ?

Enfin, au loin, j’entendis les sirènes de police arrivées. En espérant qu’ils n’aient pas envoyé ce débile de Jake…

-C’était lui…L’assassin c’était lui… Il s’est sali les mains, il n’a pas engagé de tueur. Précisais-je bien à Robin.

-Mais il ne faut pas donner son nom à la police, pas maintenant… Ils ne nous croiraient pas et cela nous vaudrait bien des emmerdes…

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« Ouais... Ouais c'est ça. » Répondit-il à Nalavia concernant ses liens avec le Chevalier Noir, c'était plus simple de répondre oui que de commencer à lui expliquer la situation un poil plus compliqué, parce que déjà ils n'avaient pas le temps et surtout, ce détective devait s'en foutre royalement pour être honnête. Il hocha la tête sans rien ajouter de plus quand elle indiqua son prénom, nom et son métier, techniquement, il savait déjà tout ça, puisqu'il l'avait rencontré plus tôt, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Mais c'était cool de remarquer que plus tôt, elle n'avait pas donné une fausse identité ni maintenant.

Robin regarda la femme se baisser pour fermer les yeux de la victime, le rouge-gorge avait beau être formé et préparer par ses pairs à cette réalité, une fois devant un cadavre, c'était toujours compliqué et que cela soit des proches ou justes des inconnus. Il était pas non plus sur le point de vomir comme les nouveaux policiers qui devaient enquêter pour la première fois. Il soupira, c'était terriblement triste que de nombreux Gothamites, des civils soit autant habitués que Nalavia ou lui-même à se retrouver face à des morts. Satané ville.

Nalavia avait totalement changé d'attitude en même temps en même temps Robin ne l'accusait plus d'avoir commis un odieux crime et elle ne l'insultait plus, donc ils pouvaient enfin discuter comme des adultes et s'unir pour retrouver le coupable de cet atroce acte. Elle était tellement plus calme et surtout triste que plus tôt, Tim pouvait le comprendre, quand on enquêtait sur quelqu'un, on finissait par s'accrocher à lui, d'une certaine façon. L'histoire de cette femme était horrible, elle ne méritait pas ça, elle ne méritait pas cette vie et sûrement pas de mourir ainsi. Tim sentait son cœur se serrer, qu'il haïssait sa ville pour ça, il n'y avait quasiment de chance pour personne. Il fallait vraiment venger cette femme. Son histoire était vraiment similaire à énormément de Gothamites, mais était-ce pour autant qu'ils devaient baisser les bras ? Laisser le GCPD ramasser son corps et passer à une prochaine enquête ? Sûrement pas. Elle devait être vengée et quoi de mieux pour ça que de faire payer son tueur ?

Timothy aurait bien pris quelques secondes pour réconforter Nalavia, mais elle allait sûrement l'envoyer balader pour commencer et puis, il fallait avouer que ce n'était pas trop son fort, oui l'histoire de la victime l'avait ému – mais sauf un monstre qui n'aurait pas eu un peu d'émotion ? Mais réconforter quelqu'un ? C'était une autre paire de manches et ça demandait des ressources qu'il n'avait pas, on va dire. Il écouta attentivement le récit de Nalavia concernant son client et claqua la langue avant de répondre. « Je vois, en plus d'être un tueur et un crétin, c'est aussi un incapable. » Un de ces mecs qui allaient se sentir puissant après avoir tué.

Quand les sirènes de police commençaient à se faire entendre, Tim regarda autour de lui pour voir si les voitures se trouvaient loin ou non. Ils avaient un peu de marge, mais quand même, un signe de tête, il invita Nalavia à bouger quelques mètres plus loin, à l'abri du GCPD, il ne voulait pas croiser le chemin de la police pour des raisons évidentes.

« Bon, maintenant qu'on est plus loin pour discuter... Est-ce que tu as une idée pour le coincer ? Il nous faut des preuves pour le livrer aux flics, évidemment qu'avec juste un témoin oculaire, ils ne nous croirons pas. » Il posa la main sur son menton, en signe de réflexion. « On peut essayer de lui tendre un piège pour lui faire peur ou le faire avouer, ce genre de type ne semble pas supporter la pression... » Proposa-t-il comme solution.

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Lorsque j’entre dans une noire colère nul ne sait, pas même moi, le temps que cela pourra durer car je peux très bien rester énervée de longues heures durant comme me calmer au bout d’un court laps de temps. Heureusement pour Robin qui, je l’imagine, devait être assez décontenancé par mon comportement, je me suis calmée assez vite. Je veux bien reconnaître que je m’étais enflammée un peu trop vite. Mais je n’allais pas non plus m’excuser pour ça. Il avait un peu cherché quand même ! Je n’avais pas pour habitude de me laisser ainsi toucher par les histoires d’autrui, ayant assez à charger avec la mienne mais certaines similitudes entre sa vie et celle de ma mère avait trouvé une faille dans ma capace.

Lorsque les sirènes retentirent Robin me fit signe de tête de nous éloigner afin d’échapper au regard des policiers. Il avait raison. À moins que ce fut Lockwood qui fut envoyé sur l’affaire il valait mieux que nul ne nous voit pour nous éviter des problèmes. D’autant plus que je ne sais pas pourquoi je n’avais pas vraiment la cote avec les flics… Mais alors je ne sais vraiment pas pourquoi…

Nous nous dissimulâmes dans l’ombre, de sorte à être invisibles tout en pouvant observer ce qu’ils faisaient. Il avait eu le bon réflexe le petit parce qu’en effet ce n’était pas Lockwood qui avait été dépêché sur les lieux mais son acolyte abruti, crétin, stupide et prétentieux… Jake machin chose chouette là. J’sais plus son nom de famille et je m’en contre-fous en fait. Un âne reste un âne. Et c’est une insulte pour cet animal ! La voix de Robin sembla me parvenir de loin alors que je regardais les lumières des gyrophares, le ballet bien huilé des policiers, le médecin légiste qui faisait emmener le cadavre dans le sac mortuaire sur sa civière, et mains dans les poches, je me tournais vers lui. Malgré le masque il avait un air juvénile qui me fit presque de la peine.

-Ça va aller? M’enquis-je, soudainement, contrastant avec mon attitude de tantôt. -T’as l’air jeune… T’as l’habitude d’en voir, des morts ?

Il avait raison. Cet homme qui n’avait eu que le privilège de sa belle gueule pour séduire une femme riche mais trop intelligente pour lui n’avait pas les couilles pour résister à une menace, un joli petit chantage qui lui donnerait envie de régler son compte à un possible témoin.

-On pourrait lui envoyer un message anonyme pour le faire chanter, tout simplement. Je me trouvais dans la ruelle, je sais ce que vous avez fait. Vous avez 24h pour apporter un million de dollars à tel endroit ou je vais voir les flics. J’ai filmé la scène… Enfin un truc du genre quoi… Dis-je, pensive. -Ou alors un peu plus vicieux…Des messages anonymes le harcelant…

Il était évident que la deuxième option ne serait pas une option valable mais s’il avait été partant je crois que j’aurais été capable d’agir comme ça… Le suivre et lui déposer des messages, le harceler, être l’ombre de son ombre…Ouais enfin limite une folle quoi.

-Tu veux jouer l’appât ? Proposais-je, avec un petit sourire amusé et non pas moqueur.

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Cette rue avait été témoin de beaucoup de choses ce soir, premièrement cet horrible assassinat puis de la rencontre houleuse entre la détective privé et Robin. Maintenant, cette rue accueillait les policiers et le médecin légiste qui récupérait le corps de cette femme, cette rue pouvait entendre les premières théories des policiers. À quoi songeaient-ils ? Étaient-ils sur la bonne piste ? Ils n'avaient pas autant d'éléments de Nalavia et Robin. La brune avait littéralement vu le crime et son coupable qu'elle connaissait, un peu. Robin avait envie de dire quelque chose, un petit mot gentil pour Nalavia qui voyait une femme qu'elle appréciait de finir dans un sac mortuaire, mais il ne savait pas trop quoi dire, il ne voulait pas être maladroit ou paraître insensible, alors seul un sourire compatissant se dessina sur son visage.

Bon, il fallait ajuster le plan pour pouvoir choper le coupable et le livrer ensuite aux policiers. « Les messages anonymes... C'est classique et ça peut fonctionner, mais...Tu ne penses pas qu'il puisse envoyer un sous-fifre avec l'argent au lieu de nous rencontrer en face-à-face ? Il peut même envoyer un tueur à gages pour faire taire ce témoin... On peut toujours attraper ce fameux sous-fifre et le faire parler directement, le convaincre de parler aux flics... » Il soupira. Il avait tué lui-même cette pauvre femme, mais il pouvait toujours sortir de l'argent pour ne pas s'impliquer un peu plus dans cette histoire. « Tu penses que dans sa folie meurtrière, il pourrait venir à notre rencontre ? Chercher à tuer le témoin qui le harcèle ? » Robin réfléchit. « Est-ce que tu penses qu'il pourrait avoir parlé de son plan à quelqu'un ? Si on trouve des preuves matérielles pour la police, c'est un plus, déjà et on peut utiliser ça pour le faire chanter. Un autre coup de pression pour le faire craquer, le faire parler et qui sait peut-être même se livrer lui-même aux flics. » Il leva la tête. « Je pense que tu as une bonne idée. Nous donner de l'argent, il s'en fiche, mais... on peut lui faire croire qu'on a les images de vidéosurveillance sur une clé USB, ça il voudra probablement les récupérer lui-même pour être sûr qu'elle soit effacé, je vais voir si les images sont utilisables. On lui envoie quelques screens de lui dans cette rue pour le mettre sous pression. » Dit-il en pointant du doigt les quelques dispositifs mis en place dans la rue. « On peut aussi jouer de sa jalousie, lui donner des fausses preuves ! On peut lui faire croire qu'il y a encore un ou une amante. Après avoir tué quelqu'un qui aimait sa femme, tuer une nouvelle fois ne sera sûrement pas un problème et on peut l'attraper la main dans le sac à ce moment-là. » Il marqua une courte pause, pour interroger son interlocutrice. « Tu préfères quels plans ? Tu veux partir sur quelle idée, plutôt ? » il secoua la tête. « Après, tu restes sa détective privé, tu peux le contacter et lui faire croire que tu as du nouveau, que quelqu'un à assassiner cette femme et que la police à des éléments solides, bluffer et faire croire qu'ils sont sur le point de l’attraper. Finalement, on peut facilement le piéger ce mec. » Mais maintenant il fallait voir quel plan elle préférait et ne lui semblait pas tirer par les cheveux.

Robin pencha la tête en direction de la police, pour voir s'ils avançaient, s'ils semblaient trouver des nouvelles preuves, peut-être allaient-ils aller plus vite qu'eux, mais sûrement pas, ça restait la police de Gotham, et même si les agents présents étaient doués et soucieux de bien faire leur travail... Ça restait les flics de Gotham et ils n'avaient pas tous les moyens pour bien mener les enquêtes, parfois.

La voix de Nalavia lui fit retourner la tête vers elle. « Hein ? Ah oui... Oui ça va t'inquiètes. » Répondit-il, concernant les cadavres. « Ce n'est pas la première fois, malheureusement. Mais ça va aller, t'inquiètes pas ! » . Il n'allait pas lui raconter les premiers mort qu'ils avaient vu. Oh, non, ce n'était pas le moment de compter l'histoire familiale et ses traumatismes, même si parfois une inconnue pouvait faire une bonne oreille. « Après, c'est jamais agréable, enfin, tu sais bien... » Conclut-il en attendant de savoir comment elle voulait débuter l'enquête.

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Sujet: Re: Sails are swaying on the crimson rivers