Undercover [Zod & Lois]

Le contrôle mental…souvent considéré comme l'un des aspects les plus controversés et énigmatiques de la psychologie tant soit Kryptoniene et humaine, englobait un large éventail de techniques et de méthodes visant à influencer les pensées, les émotions et les comportements des individus. De la manipulation subliminale à la suggestion hypnotique, en passant par la désinformation et la propagande, les outils du contrôle mental étaient variés et souvent insaisissables. Mais ce qui était le plus troublant encore, c'était la manière dont ces techniques pouvaient être exploitées à grande échelle pour exercer un pouvoir de masse sur les sociétés et les populations.

Le pouvoir de masse était donc la capacité de contrôler, de manipuler et d'influencer les croyances, les valeurs et les actions d'un grand nombre de personnes simultanément. Cela pouvait se manifester à travers divers moyens, qu'il s'agissait de la manipulation des médias et de la culture populaire, de la gestion de l'information ou même de la création de narratives politiques et sociales. L'impact de ces formes de contrôle pouvait être profondément enraciné dans la société, influençant les perceptions collectives, les décisions politiques et les dynamiques culturelles. Pour réussir une telle chose, il faudrait une puissante technologie toute aussi avancée. Vous serez loin d’imaginer à quel point la science pouvait être capable de tout. Pour ma part, j’étais loin de m’imaginer que les humains étaient parvenu à une telle avancés.

Dans l'immensité presque oubliée du Wyoming, là où les vastes plaines s'étiraient à perte de vue et où le ciel semblait toucher la terre, se nichait une petite ville peu connue du grand public, Happy Town. Si jamais il existait une définition parfaite de la tranquillité, ce serait ici. Ses rues tranquilles bordées de maisons aux volets colorés et ses habitants chaleureux, pourrait être confondu avec n'importe quelle autre petite ville américaine. Cependant, elle restait une énigme.

Mandaté par Lex Luthor lui-même, un homme que je n'ai jamais apprécié, je me retrouvais plongé dans cette paisible bourgade dans le cadre d'une mission d'infiltration et de sabotage. Mon objectif : voler des informations et éliminer la concurrence. Bien que mes sentiments envers Luthor étaient loin d'être amicaux, j'ai été contraint d'accepter son offre, lié par un accord qui m'obligeait à obéir à ses ordres. Mon arrivée à Happy Town a été discrète. Les habitants, pris dans le tourbillon de leur routine quotidienne, n'avaient pas remarqué l'étranger qui s'installait dans leur communauté. Pour eux, je n’étais qu'un visage de plus parmi tant d'autres. D’ailleurs, ils étaient étrangement trop accueillant à moins goût. En tant que militaire de profession, j’avais pour habitude à ne pas me fier aux apparences. Chaque sourire et phrases de politesses me semblaient trop parfait.

Ma cible, Bio-Genisys. Un laboratoire spécialisé en biotechnologie, fondé sur des principes éthiques et animé par un engagement sans faille envers l'avancée médicale. II menait des recherches génomiques d'une ampleur sans précédent. Leur mission était de trouver des solutions aux maux qui affligeaient l'humanité, en particulier les maladies neurologiques telles que l'Alzheimer. Leur quête pour éclairer les méandres de la maladie et de la souffrance méritait le respect et l’admiration. Mais malgré ces nobles intentions, il existait une ombre qui planait sur Bio-Genisys. J'ai été envoyé pour découvrir la vérité cachée derrière les murs de ce laboratoire. Il était dit que Bio-Genisys aurait réussi l'impossible : permettre à l'être humain d'utiliser 80% de son cerveau. Une affirmation audacieuse, sans aucun doute, et pourtant, une qui doit être vérifiée. Mon commanditaire, a appris cette information de la bouche même du fondateur et scientifique, Dr William Bishop. Cependant, malgré sa confiance apparente en ces mots, il persistait des doutes dans l'esprit de Lex. Ma mission était claire : m'infiltrer pour confirmer la véracité de ces informations et, mettre un terme à toute concurrence qui pourrait menacer nos desseins.

Assis au fond du café, le dos tourné à la porte, je laissais mon regard errer sur les tables voisines, observant distraitement les conversations des habitants. Cela faisait tout juste vingt-quatre que j’étais présent dans cette ville. La serveuse vint prendre ma commande, et je lui demandai un simple café noir. Pendant qu'elle s'éloignait, je consultai discrètement ma montre à mon poignet. Dix-sept heures. Il ne me restait que quelques heures avant le début de la conférence de presse de ce soir. Aujourd’hui Je m'appelais Tom Harris, du moins c'était ce qui était mentionné sur mon badge accroché à ma poitrine. C’était sous ce nom d'emprunt, que j'allais me faire passer pour un technicien de maintenance venu réparer une panne. D’ailleurs, j’ai porté une combinaison rouge et gris, des chaussures de sécurités noires et déposé mon casque jaune sur la table. On pouvait lire sur le dos de ma combi, SIBLIXT, le nom de la compagnie. Le Dr William Bishop devrait tenir une conférence de presse, le moyen idéal pour pouvoir infiltrer leurs locaux.

Observant l'horloge murale du café, je constatais qu'il me restait encore une bonne trentaine de minutes avant de me rendre au lieu de la conférence. Un instant de réflexion me poussait à changer d'avis concernant ma commande. Je fis signe à la serveuse et lui indiquai que j’étais   également attiré par le plat du jour. Elle acquiesça avec un sourire et s'éloigna pour transmettre ma nouvelle commande à la cuisine. Tout en attendant ma commande, je balayai du regard la pièce, scrutant chaque visage, chaque expression. Les habitants semblaient vivre pleinement chaque instant, engagés dans des conversations allant du plus banal au plus surprenant. Depuis mon arrivée dans cette ville, j'ai été frappé par l'absence de signes de pauvreté et de vandalisme, une atmosphère sereine et paisible régnait ici, loin des tensions et des rancœurs que j'ai pu observer ailleurs.

Cette communauté a quelque chose d'unique, une chaleur humaine et une simplicité qui contrastait avec les grandes villes comme Metropolis et surtout Gohtam. Ici, les gens prenaient le temps de saluer, de partager un sourire ou une conversation anodine, créant une ambiance où il fait bon vivre. Pathétique. C'était une curieuse constatation pour quelqu'un comme moi, habitué aux complexités et aux plus bas instincts que cette planète m’avaient déjà fait découvrir. Happy Town semblait être un havre de paix, préservé des tumultes du monde extérieur, et cela m'intriguait autant que cela m'inquiétais. J’étais ici pour une mission spécifique, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui se cachait réellement derrière cette façade d'harmonie. Quels secrets cette paisible communauté pourrait-elle bien cacher ? Pour le moment, je me contentais d'observer, d'écouter et d'attendre le moment propice pour agir.

Après quelques minutes d'attente, la serveuse revint avec mon plat du jour : un ragoût mijoté, agrémenté de légumes frais du jardin local et d'une touche subtile d'épices. L'arôme qui s'échappait du plat était alléchant, mais pour moi, la nourriture n'est qu'une nécessité secondaire. Mon métabolisme kryptonien me permettait de survivre plusieurs jours sans manger, mais je choisis de déguster ce plat pour maintenir les apparences et passer le temps. Alors que je m'apprêtais à déguster mon repas, une silhouette se glissa à côté de moi, passant presque inaperçue. Ce n'était que lorsque la femme prend place à une table près de moi que je posai mon attention vers elle, par simple curiosité. Et là, je fus surpris : c'était Lois Lane en personne.

Son visage m'était inoubliable. Sa proximité avec Kal-El a toujours été une source de dégoût pour moi. Leur relation étroite a souvent été une complication dans mes interactions avec ce traitre à sa race, une ombre constante dans ma quête pour faire renaître Krypton de ses cendres. Pour l'instant, elle ne m'avait pas remarqué, trop absorbée par sa conversation avec la serveuse. Je me retrouvais face à un dilemme inattendu : la présence de Lois Lane pourrait compliquer les choses, mais elle pourrait aussi représenter une opportunité. Je décidais d'observer discrètement, pesant les avantages et les inconvénients de cette rencontre fortuite. Quoi qu'il en soit, la conférence de presse approchait à grands pas, et je devais me préparer à jouer mon rôle à la perfection, quels que soient les obstacles qui se dressaient sur ma route.

Quoi qu’il en soit, que faisait-elle ici, loin de sa zone de confort, à des kilomètres de Metropolis ? La possibilité que Kal-El fût également dans les parages me traversait l'esprit. Je décidais de briser la glace et de lui annoncer ma présence.

-Mademoiselle Lane, quel plaisir de vous voir ici, mentais-je. Ma voix trahissant une pointe d'amusement feint. Je serais tenté de croire que ma compagnie vous  manquez, à moins que votre homme d'acier ne vous suffise déjà. Je parie qu'il est dehors en train de ranger sa cape. Lançais-je.

Tentant d'insérer une pointe d'humour pour essayer de soutirer des informations sur la présence possible de Superman à ses côtés. D’ailleurs, j’ignorais toujours l’identité humaine de ce traitre à sa race.  Mon regard croisait le sien, cherchant à déceler la moindre réaction, le moindre indice qui pourrait me donner un avantage dans cette rencontre impromptue. Lois était connue pour son esprit vif et sa perspicacité journalistique, et je devais être prudent dans la manière dont je menais cette conversation.

-Je vous en prie, Mademoiselle Lane, ne soyez pas timide. Joignez-vous à ma table. Dis-je, suivis d’un geste de la main l’invitant en direction de la chaise vide en face de moi. Vous ne voudriez pas qu'il arrive un malheur aux personnes présentes avec nous. Poursuis-je, laissant mes yeux s'illuminer d'une lueur rougeâtre menaçante, comme si j'étais sur le point de déclencher ma vision thermique à tout moment.

Un sourire en coin se dessinait sur mon visage lorsque je percevais la réaction de Lois à ma présence. Son visage se redressa brusquement, ses yeux s'élargirent en reconnaissance, puis se posèrent sur moi avec une expression de surprise mêlée d'appréhension. Le son de son souffle s'échappant de ses lèvres forma mon nom, "Zod...", murmuré avec une teinte de crainte à peine dissimulée. Je savourais chaque détail de sa réaction, chaque micro-expression qui trahissait son malaise. La peur dans ses yeux, la crispation de ses traits, la légère pâleur qui envahissait son visage. C'était comme une symphonie de terreur, jouée spécialement pour moi, et j'appréciais chaque note. Ma super-ouïe captait chaque détail, chaque battement de son cœur accéléré résonnant dans l'air ambiant.

C'était un son doux, une musique enivrante qui me rappelait mon pouvoir sur les humains, ma capacité à semer la peur et la désolation partout où mon nom pouvait être évoqué. Je ne pouvais m'empêcher de sourire davantage, révélant légèrement mes dents dans une expression de satisfaction perverse. La peur de la journaliste était un délice pour mes sens, une preuve tangible de l’emprise que je pouvais avoir sur elle, même si elle ne l'admettrait jamais ouvertement. Je continuais de la fixer de mon regard intense, savourant chaque seconde de ce moment de tension entre nous.

-Général Zod ! Surenchérissais-je, un peu de respect pour ma personne, nous n’étions pas ami à ce que je savais, mais je fermais tout même les yeux, car sa peur était un véritable présent pour mes sens.

Malgré ses efforts maladroits pour dissimuler ses émotions, Lois avait au moins le mérite d'être honnête en me confiant qu'elle n'était pas aussi enchantée que moi de me voir. Elle ne cherchait même pas à se faire violence pour le dissimuler, ce qui me fit sourire davantage. Je trouvais cela tout à son honneur. Je n'avais pu m'empêcher de lancer une remarque ironique qui aurait pu confirmer mes soupçons sur la présence de l'homme à la cape. Malheureusement, elle se mura dans un silence obstiné, refusant de répondre à ma question. Kal-El était probablement l'une des seules personnes capables de me stopper sur cette planète. Nous étions comparables à des dieux marchant parmi les hommes, grâce aux capacités que nous procurait l'étoile jaune de cette galaxie. Cela ne signifiait pas que j'avais peur de lui, mais je ne souhaitais tout de même pas le voir aujourd'hui. Zod ne connaissait pas la peur si ce n’était que celle qu’il admirait dans le regard de ses ennemis. Quoi qu'il en soit, j'entendis de nouveau son battement de cœur s'accélérer à cette question. Je regardais autour de moi pour confirmer mes soupçons, mais aucune présence de l'homme à la cape n'était à signaler. Au plus profond de moi, je savais que par le manque d'assurance de la jeune femme, Kal-El n'était pas présent.

Après avoir menacé implicitement de tuer les personnes présentes dans le restaurant, Lois finit par céder et s'installer en face de moi. C'était un trait caractéristique de ma personnalité, forgé au fil des années en tant que général de l'armée Kryptonienne, la conviction que la poigne de fer était nécessaire pour maintenir l'ordre et la discipline. Je répondis donc à sa remarque avec un sourire en coin.

-Je n'ai pas été général de l'armée Kryptonienne pour rien, répliquai-je. Après tout, un peuple a besoin d'une main ferme pour le guider vers la justice et la droiture.

Pendant que nous échangions ces remarques acerbes, la serveuse vint déposer son café, profitant de l'occasion pour apporter le plat que j'avais commandé plus tôt. Alors que je commençais à savourer les premières bouchées, Lois tenta de percer le mystère de ma présence dans cette ville. Contrairement à elle, je ne me murais pas dans le silence. Avec un soupçon d'ironie, je répondis en tapotant le casque de sécurité que j'avais déposé sur la table précédemment.

-C'est pour le boulot, déclarai-je d'un ton faussement sérieux. Bien sûr, je prenais un malin plaisir à la taquiner. Puis, je lui retournais la question. Et vous, que venez-vous faire dans un coin aussi perdu tel que Happy Town, pour l'hospitalité ? demandai-je, sachant que Metropolis n'offrait pas la même atmosphère joviale que cette ville. Dans cet échange de répliques sarcastiques, je soulevais subtilement la raison de ma présence tout en suggérant que Lois avait peut-être des motivations similaires.