Monde de faux

J’évolue nonchalamment dans cet environnement aussi nouveau que familier. Les robes aquatiques sont remplacées par des robes en coton et les boissons bulles par des verres de liquide pétillant ou coloré. Mais les regards où solitude, opportunisme et joie artificielle sont les mêmes et les corps se cherchent par l’odeur ou la danse. Toute créature vivante est sociale, a besoin d’un pair ou d’un autre souffle auprès duquel s’épancher et s’émouvoir. Tout occasion est bonne à prendre pour se mêler à la communauté, que ce soit le travail, les loisirs ou les festivités.

Finalement, quelqu’un m’alpague. Je me retourne vers la demoiselle. Une sulfureuse femme aux formes généreuses et à la robe scandaleusement ravissante. Je pourrais me sentir mal vêtu en comparaison, mais il y a bien longtemps que j’ai cessé de m’adonner à un tel jeu désespérant. Il y a toujours mieux et pire que soit. A quoi bon s’adonner à un tel exercice si nous ne souhaitons pas être malheureuse ou nous adonner à un petit élan narcissique ? Je me pare d’un sourire, m’avance vers elle et me pose à ses cotés.

Je jure avec le dress code de la soirée, mais je ne manque pas de manière. Ma démarche mêle élégance et rigidité militaire – dos bien droit, menton relevé, sourire aux lèvres, pas assuré mais léger – et mon petit air doit puer l’assurance et le snobisme – politicienne et militaire, après tout ! Assise confortablement, je peux enfin engager une véritable conversation. Heureusement, j’ai assez arpenté ce monde-ci pour m’être familiarisé avec quelques sujets assez banals.

- J’ai été invité spontanément à cette soirée. Mais quelque chose me dit que ce n’est pas le cas pour vous. Vous me faites penser à quelqu’un …

Dans ce genre d’événements, il faut toujours assumer que la personne est célèbre. Oh, certains peuvent prendre la mouche très vite. D’autres peuvent s’amuser de ma question ingénue. Dans le premier cas, soit la crise est gérée et résolue, soit elle mène à l’impasse. Dans le second cas, la soirée est souvent promesse de rires et d’amusants quiproquos.

- Je suis anglaise, mais je voyage beaucoup dans le cadre de mon travail.  

Nous finalisons cette petite introduction avec la carte de l’étrangère ingénue. Quelque part, je ne mens pas vraiment. Je ne suis pas d’ici, je voyage beaucoup et surtout, on m’a toujours dit que j’ai un air d’atlante des mers du nord que des mers équatoriaux ou du sud. Personnage construit, je me peux enfin me détendre en m’étendant un peu sur le canapé et glisser un regard plus détaillé sur cette délicieuse créature. Elle est bien belle, la Surfacienne.

Codage par Magma.

La demoiselle est envoûtante. Je ne saurais pas dire pour quelles raisons ! Elle n'est pas une beauté hors norme que ce soit selon les critères des surfaciens ou des atlantes, mais elle dégage indéniablement un charme magnétique. Sa voix est un tantinet grave, voire rauque, mais elle est forte et assurée. Enfin, plus important, son sourire est contagieux. Aussitôt que ses lèvres s'arquent, elle devient un petit soleil. Je n'ose même pas imaginer lorsqu'elle rit à grands éclats : elle doit entrainer l'assemblée dans son fou-rire ! Je reconnais là une femme de grande envergure. Mes tripes me disent que son influence ne se limite à un entourage immédiat, mais également à quelques grands de ce monde.

Mes soupçons se confirment lorsqu'elle répond qu'elle est actrice, et qu'elle est heureuse de reconnaître un nouveau visage. Au vu de la façon dont on l'observe ou on la détaille, je ne doute pas un seul instant que j'ai affaire avec une célébrité adulée par les surfaciens. Quant à avoir remarqué une nouvelle personne dans cet mer de gens, je devine là une demoiselle bien observatrice, qui passe davantage son temps à bien mémoriser son environnement qu'à s'échouer sur les plages de l'ivresse et des plaisirs de la chair - activités bien traditionnelles dans ce genre d'assemblés.

Je ne dis rien, évidemment. Je préfère patienter, poursuivre cette conversation, grapiller de nouvelles informations.

- Quelle bêtise, je me rends compte que je ne me suis pas présentée encore. Je suis Clara Kensington.

Mon accent atlante reprend ses droits lorsque je prononce Clara, mais davantage comme K'Larha. Le "K" est prononcé d'une façon un brin sec, le H est davantage entendu. Je me mords les lèvres devant la bêtise, mais essaie d'outrepasser, comme s'il ne s'est rien passé. Au pire, si elle m'interroge, j'invente que j'ai un accent écossais ou welsh.

- Vous avez déjà en Angleterre ? Dans quelle ville exactement ?

J'espère qu'elle ne va pas m'interroger : je n'y connais que peu de choses en ville ! Au pire, je peux décrire ce que j'ai vu ici et là, aux Etats-Unis. Tous les surfaciens ont des batiments en béton ou en pierre, des parcs aseptisés et ridicules, des baies polluées, un air chargé en gaz et autres ...

- Il est difficile d'avoir une ville calme, quand son premier justicier est capable de détruire un centre-ville avec la seule force de ses poings. Ou que son justicier vrille et devienne un criminel. Ce monde est fou, nous le savions déjà. Mais il semble qu'il affecte aussi ces grands héros.

Les super-héros et vilains sont sur les bouches de beaucoup de surfaciens. Ils sont aussi émerveillés que craintifs que des hommes déguisés puissent imposer le beau temps et la pluie à leur ville, voire à leur monde.

- Je suis davantage une fille des îles. J'ai besoin d'avoir la mer à perte de vue. Alors, quelque part, Metropolis n'est pas si désagréable. Cependant, j'ai clairement une préférence pour ces îles peu touristiques, avec des commodités limitées certes, mais avec une nature préservée. Qu'en est-il de vous ? Etes-vous une native d'ici, ou avez-vous emménagé dans le cadre de votre travail ? Aimez-vous cette ville ou avez-vous quelques réserves ?

Codage par Magma.

Nous sommes interrompues temporairement par une demoiselle. Celle-ci approche sur la demande implicite de ma partenaire du soir, tend une photo à cette dernière, la fait signer et glapit presqu’aussitôt. Elles échangent également quelques mots. J’en capte certains, comme « fan », « film », « oscar » ou « talent ». Il ne faut pas être un grand génie pour deviner le métier de la brunette au sourire des plus chaleureux et contagieux. Ainsi, j’ai droit à une actrice du grand écran ! Je ne suis nullement surprise. La demoiselle transpire autant de charme que de beauté. Cependant, la question du talent se pose.

Si elle est extrêmement douée à jouer divers rôles, allant de la brute épaisse à la candide naïve, elle pourrait me mener en bateau toute la nuit. Elle pourrait me retenir ici quelques heures, comme me trainer dans la plus sordide des ruelles. A l’inverse, si elle n’a pas un talent très particulier, elle n’est qu’une belle boniche qui va forcément m’ennuyer un moment ou un autre – à moins qu’elle ait des amants fortunés ou très influents. Mais en sommes nous à échanger nos aventures intimes ? Nullement.

- Le prix de la célébrité, que voulez-vous.

Je ne compte pas lui demander si cette célébrité lui pèse sur les épaules. D’une part, la question est des plus clichées. D’autre part, peu ou personne ne se jetterait dans une telle aventure sans le rêve d’avoir un peu ou beaucoup de reconnaissances d’un grand nombre d’anonymes et de non anonymes. Par exemple, je ne peux pas prétendre que je me suis jetée dans une carrière militaire sans y chercher un soupçon d’aventure, de l’accomplissement de mon devoir patriotique et de la reconnaissance de mes services par les personnes appropriées – un conseil, un roi et j’en passe.

- Je ne dis pas non pour une petite balade avec une locale. Les nouvelles rencontres sont toujours pleines de surprises. Par contre, avez-vous quelques plans pour sortir d’ici incognito ou me faire visiter la ville sans être dérangée ?

Si la demoiselle est une actrice, je suis une politicienne. Par expérience, je sais que nous ne pouvons pas nous balader aussi insouciamment. Si Laura peut craindre ou chercher ses fans, je peux aisément être menacée par des ennemis ou encore être surveillée par quelques adversaires politiques. Chaque fait et geste, chaque parole et ton sont étudiés minutieusement et enregistrés. Il faut constamment prendre mille précautions pour que nos faiblesses inhérentes à notre nature ne tachent pas cet avatar crée et dont les défauts sont ceux que nous voulons bien faire voir, ou faire croire.

Je profite de saisir mon téléphone acheté uniquement pour ces missions et écris à mon garde du jour. Qu’il ne me suit pas de près. Il ne manquerait plus que la demoiselle a ses propres gardes ou soit très suspicieuse, pour que tout tourne au vinaigre. Par contre, je le rassure en partageant ma localisation en temps réel. Il pourra toujours me traquer et me soutenir si besoin, mais il n’a pas à ce que je sois constamment sous son radar visuel.

- Peut-être que nous pouvons nous arrêter pour manger une pizza. Il y a bien longtemps que je ne l’ai pas fait.

A force d’explorer ces villes, j’ai développé quelques péchés mignons. Par contre, je m’interroge subitement. Est-ce que la pizza est un repas de noble ? J’avoue que je suis hésitante. Autant le marchand du coin vend une part énorme, mais très gras, pour un dollar. Autant il est possible de trouver des restaurants ou la pizza peut vite monter à deux ou trois chiffres.

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La demoiselle ne s’offusque pas, ni se moque de ma proposition impromptue. Mieux ! Elle a une bonne adresse apparemment et calme à cette heure-ci, de surcroit. En somme, l’établissement réunit les trois grands critères nécessaires pour qu’une politicienne étrangère et une actrice très connue puissent apprécier paisiblement un repas. Enfin, j’exagère un tantinet. Il n’est impossible de ne pas être sur mes gardes hors de mon cocon protecteur, incluant ma propre chambre à coucher – une pièce très sécurisée avec mille et un engins que j’étudie, améliore et trafique. Je jette bien souvent des coups d’œil par-dessus l’épaule, au cas ou j’ai à faire face à quelques ennemis atlantes ou à des truands de rue de la Surface.

Si la brunette fort ravissante s’amuse à se déguiser avec espièglerie tout en se dirigeant vers l’ascenseur, je traverse cette foule avec force et souplesse à la fois – à éviter ceux que je peux, à repousser délicatement mais fermement ceux que je ne peux pas esquiver. Le contraste de nos attitudes respectives s’impose davantage au fur et à mesure que nous quittons ce fumoir festif pour l’anonymat et le commun.  Elle inspire longuement, marche d’un pas léger et sourit chaleureusement. A l’inverse, je maintiens le port très droit et les muscles en alerte et, surtout, étudie cette foule dense telle une prédatrice à l’affut.

- Nous venons de nous asseoir assez longtemps. Un peu d’exercice ne fait jamais de mal.

Sans gêne, je me place à ses côtés et me rapproche assez étroitement. Il suffira d’un petit mouvement de bras pour que je l’enroule autour de la sienne. Cette proximité est nécessaire, au vu de la rue bien plus bondée qu’il y a une heure. A tout instant, nous pouvons être séparées par un inconnu et être entrainées par la foule d’un sens ou l’autre. Il serait bien dommage que je perde de vue cette nouvelle rencontre. J’aimerai bien glaner quelques informations sur elle, par curiosité davantage que par nécessité, avant que nos chemins se séparent ad vitaem.

- Je ne suis pas spécialement intéressée par les points phares touristiques. Je peux lire dans un bouquin, comme m’y rendre personnellement. Je suis davantage curieuse de connaitre cette ville de votre point de vue. Par exemple, avez-vous un quartier ou une activité nocturne favorite ?

Je sais que je m’engage sur un terrain glissant. Elle peut se rebuter par mon attitude, comme y répondre franchement – ou faussement – et me retourner lesdites questions – que je serais forcé de répondre. Mais qui ne tente rien n’a rien ! Puis, j’ai été sincère dans mon explication. Je ne vois nul intérêt de perdre du temps sur des éléments immuables avec des personnes dont la rencontre est bien plus éphémère et courte que la nuit même.

D’ailleurs, je relève la tête au ciel et ne peux pas m’empêcher d’être un brin déçu. La pollution est telle, lumineuse ou autre, qu’il est impossible de voir le beau ciel étoilé. Si j’aime me perdre dans les mers glacées du nord pour admirer la voie lactée, j’ai ouïe dire que la vue est encore plus éblouissante au-dessus de 3000 mètres d’altitudes. Malheureusement, je n’ai pas eu l’opportunité d’une telle exploration.

- Tiens, maintenant que j’y pense, avez-vous le droit de manger une pizza ? J’ai ouïe dire que c’est très … gras …

Je m’interromps. La pizza est un plat commun donc tout le monde sait que c’est gras. Il me faut quelques minutes supplémentaires pour remettre de l’ordre dans ma petite tête.

- Et donc mauvais pour votre régime et votre peau, même si vous faites beaucoup d’exercices et de soins.  

Codage par Magma.

Il est très difficile de partager une bonne tablée avec des personnes qui surveillent leur alimentation avec grande attention mais également sévérité, ou encore qui ont des estomacs aussi grands que la paume d’une petite main. Dans le premier cas, plus la résistance à la tentation se prolonge, plus un semblant de malaise s’installe. Dans le second cas, il est tout bonnement impossible de gaver le foie plus qu’il ne peut accepter, jusqu’à l’explosion même. Pour autant, je ne me formalise pas. J’ai appris à m’adapter à mon interlocuteur ou, à contrario, à trouver un terrain d’entente ou des compromis appréciables pour les deux parties. Ainsi, lorsque Laura De Mille m’annonce qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour son régime alimentaire, je suis des plus ravies.

Elle me propose une galerie avec une exposition alternative. Si je trouve bien des défauts aux Surfaciens, je ne peux pas nier leur vaste registre artistique. Contrairement aux Atlantes, ils ne sont pas limités par une absence de soleil ou par une quantité d’eau omnisciente et oppressante. Si j’ai à dominer ou à guerroyer avec ce peuple-ci, un beau jour, je prendrai bien garde de préserver ce patrimoine même. Il y a là de magnifiques trésors qui renseignent autant sur l’histoire de ce monde-ci mais également sur les aspirations évidentes ou secrètes de l’humanité. Le plus déroutant est le constat que nos désirs, nos colères ou nos peurs ne sont pas si différents.

- La nuit nous appartient. Allons-y.

Il ne sert à rien de tergiverser un temps inconsidérable sur les différentes options. J’ai besoin de bouger et dégourdir mes jambes, de virer la grosse fumée inspirée au cours de la soirée de mes poumons et surtout explorer ce monde qui change constamment. Nos villes ne sont guère différentes, changeant au gré des humeurs des monarques, des populations, des conditions marines ou du temps.

Je profite de cette balade-ci pour observer la brunette avec un peu plus d’attention. Elle n’est pas dotée d’une beauté surnaturelle, mais elle a assurément un charme magnétique. Mais elle n’a pas que cette aura mystérieuse autour d’elle. Si ses généreuses formes sont agréables, le piège réside tout naturellement dans le sourire. Il est grand, chaleureux et, surtout, contagieux. La dame le devine bien et en joue splendidement – à moins que cette attitude joyeuse soit sa marque de fabrique. Elle n’est pas exceptionnellement musclée ou, au contraire, pas exceptionnellement filiforme. Elle est véritablement faite pour être actrice, et non mannequin ou soldate.

Inconsciemment, j’abaisse ma garde, prends davantage mes aises, me laisse entrainer par ses propres caprices. Si elle pointe du doigt un monument ou un élément qui se fond ou qui se dégage du paysage, je suis du regard et écoute attentivement. Si elle rit, je m’y joins, qu’importe que je comprenne ou pas la touche d’humour. Si elle veut se rapprocher, je ne résiste pas, je ne montre aucune gêne.

Parmi les miens, je suis considérée comme une générale et une conseillère extrêmement respectueuse des traditions … tant que je ne suis pas prise la main dans le sac d’un quelconque crime à nos us et coutumes ou à nos gens. Le peuple ne se leurre pas : tout le monde a ses démons, ses squelettes, ses dérives, ses envies et ses préférences. ET pourtant, tous attendent ce parfait jeu hypocrite de notre part.

Depuis que j’ai découvert la Surface, bon gré, mal gré, consciemment ou inconsciemment, j’ai associé ces terres chaotiques à une notion de liberté et laisser-aller. Je suis moins sur le qui-vive et à peine regardante du protocole. Cela ne veut pas dire pour autant que je m’abandonne aux pires des vices. Si la Surface m’a débridé sur certains aspects, ma défunte sœur m’a également appris que le pire attend ceux qui ne font pas attention aux pièges.

- En dehors de l’art, qu'aimez-vous ?

Nous ne tardons pas à arriver à destination. L’ambiance est à la fois similaire et différente à celle de cette fête enfumée. Les hommes et les femmes ont ce même air suffisant, mais leur regard est un brin plus rêveur – leur interlocuteur ou le verre dans la main semblent être un accessoire dans leur univers. Dès nos premiers pas, nos sens sont déjà assaillis. Lumière tamisée dans une pièce, fond sonore sourd et grave, une huile essentielle diffusée et une petite brume qui se dépose par intermittence sur nous. Mais ce n’est que la première pièce. Au loin, je vois deux ou trois pièces, avec chacune une ambiance particulière – dont l’une qui est plongée dans le noir complet.

Dans ce hall d’entrée, une femme des plus banales patientes, adoptant une attitude simple. Les gens autour l’étudient. Nous approchons et avons droit au petit speech. La demoiselle n’est nulle autre qu’une femme du public et elle restera ainsi tant qu’elle n’est pas remplacée. Le but est d’étudier une œuvre vivante et constater son changement selon le modèle. Je ne saurais pas dire si c’est brillant ou navrant.

Je me tourne vers la brunette, cherchant à deviner ses propres appréhensions. Pourtant , à bien des reprises, mon regard glisse vers cette pièce entièrement noire – les pièces sombres ou noires m’apportent plus de confort à la Surface, me ramenant presque à ma belle mer.

- Il faut bien oser. Admirez et devinez qui je suis dans mes rêves les plus fous.

Je prends la place du modèle, et adopte volontairement la posture royale du roi atlante lorsqu’il se présente à son peuple. Je prétends tenir un Trident, je garde le port bien droit mais raplatie un peu la tête comme si je porte la couronne de cérémonie et mon autre main est posée sur mon cœur. Allez, Surfaciens, admirez éventuellement l’hypothétique future dirigeante d’Atlantis. Car à défaut d’avoir un vrai leader, je serais ce leader dont nos gens ont cruellement besoin.

Codage par Magma.