Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ? - Ft. Zatanna

Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?
xx feat. @Zatanna Zatara xx

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. - William Shakespeare

28 Mars 2020

Les mains sur le rebord du lavabo, je relevais la tête sur le miroir embué, je crois qu'en ce moment, c'est encore comme ça que je préfère mon reflet. Ainsi, il reflète ce que je suis, un être floue. Et quand quelques gouttes coulent en y formant des sillons après que je me sois passer de l'eau sur le visage en éclaboussant un peu.. c'est un portait encore plus réaliste : un visage flou plein de larmes.

Ca fait trois semaines que j'ai eu cette autre absence, la maison entière me donne l'impression de vouloir m'écraser sous cette perte...enfin sous le poids de la peine qu'elle engendre pour tout le monde ici. La colère, la tristesse, l'anxiété... je sais pas comment gérer ça, enfin si je sais mais ça m'épuise. J'ai les épaules qui s'affaissent, et je n'arrive à souffler un peu que quand ils sont tous partis... j'ai besoin d'être seule, de pouvoir me centrer sur moi même. Bordel, quand ils sont là, j'ai l'impression que mon accablement est mille fois pire...
Allez, respire Rox, tu peux y arriver, inspire, expire... Je sais, ta tête est lourde mais il faut la relever sinon... un peu de froid... je n'ai même pas remarqué que mon front avait aterri contre ce putain de miroir... respire putain, respire... la boule dans ta gorge n'empeche pas l'air de passer, c'est dans ta tête ça, comme l'impression que ton désespoir est plus grand quand la maison est pleine... c'est dans ta tête rien de plus. La culpabilité d'être revenue sans lui, c'est ça qui t'écrase quand ils sont là c'est tout. PUTAIN RESPIRE ROXY !

J'entend le son du miroir qui se fendille plus que je ne le sens et comme une conne il faut que j'appuie dessus, que j'y enfonce cette fichue caboche qui n'est pas capable de fonctionner correctement. Bordel, si Jason ou Sarah entre maintenant, tu auras l'air d'un connard de bélier entrain de vouloir défoncer l'armoire de toilette. T(auras l'air folle et tu retourneras faire coucou à l'asile! Tu te souviens comme tu avais adoré ça ? Tu es trop conne quand tu t'y mets !
Inspire, expire et décolle ton front de ce miroir que tu vient de défoncer, en plus ça coule tiède sur ton front, tu t'es coupé pauvre idiote !

Bon voilà, j'ai plus qu'à me nettoyer et me débrouiller pour que mes cheveux cachent ma connerie, ce qui ne me prend que quelques minutes, l'armoire de toilette et de toute façon devenue une vraie armoire à pharmacie ! Enfin va falloir que je la change maintenant quoique après le reflet flou, le reflet cassé, c'est pas si mal.

Bon faut que je sorte, que je prenne l'air, que je m'éloigne d'ici, d'eux, de tout ça avant de vraiment virer barje. J'enfile les fringues qui me tombent sous la main et visse une casquette sur ma tête, c'est pas pour le soleil, on est en mars et il est sept heures du mat alors le soleil, il flirte à peine avec l'horizon... Allez, une gellule et je me tire.

Une heure plus tard

Me voilà devant la tombe de Nana et Pepou... Je sais même pas pourquoi mes pas m'ont conduit là, peut être pour éviter l'heure de pointe et tous ces gens qui se pressent vers leurs boulots. Les cimetière a huit heure du mat un jour de semaine, y'a pas foule et ça me va très bien comme ça. D'habitude, je n'aime pas trop ça mais la morosité ambiante me va plutôt bien au teint aujourd'hui...
Tu vois Nana, j'ai même enlevé ma casquette et je me surprends à la tenir presque religieusement devant votre dernière demeure. "R.I.P. - Helen et Stuart Shaw 12 Avril 2017 - 76 et 78 ans" à croire que vous me manquez dans les moments difficiles... comme quoi, votre maison à toujours été mon havre et maintenant, c'est d'autres gens qui l'habitent et je ne suis plus bien nulle part, même pas dans mon nouveau chez moi. Enfin ça à toujours été chez Vic au fond, même si j'y étais chez moi...avant...

Je prend une plus grande inspiration, apparemment je ne vais plus être seule très longtemps, j'entends des pas sur l'allée de gravillons.. ouais il est temps de partir mais pour aller où ? Je me détourne alors que l'autre silhouette bifurque sur le chemin, je lé dépasse sans vraiment la regarder, on est dans un cimetière, on a le droit de pas être très polie et ma main serra un peu plus mon couvre chef à l'effigie d'une équipe locale. Mais avant de quitter l'endroit, je m'arrête devant cette statue qui orne le centre de l'endroit, je crois que c'est la première fois que je m'y intéresse vraiment. Mais aujourd'hui, je redécouvre cette sculpture, elle présente un ange guidant les défunts et dessous une stèle sur laquelle était inscrit :
« Honorons ensemble, tous les défunts sans sépulture.» une jolie petite fioriture sépare cette phrase d'une autre maxime : « Ceux qui sont passés sur l'autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous »

Je sens la boule revenir dans ma gorge et ça fait mal, j'ai les muscles de ma mâchoire tout crispé et je crois que j'ai autant envie d'éclater en sanglot que de brûler toutes les fleurs qui ornent le pied de cette statue, tous ces bouquets qui honorent ceux qui n'ont plus de corps pour être ensevelis sous ces tombes ou brûlés dans ces urnes... tous ceux qui me hurlent que Vic est avec eux ! Allez vous faire foutre ! Et vous allez me dire que s'il est mort je dois me réjouir car il est "plus vivant que moi" ! Allez vous faire enfiler par les angles à tire d'aîle je suis sûre qu'ils peuvent vous la mettre bien profond !
je file un coup de pied à ce bout de marbre gravé et MERDE! Putain ça fait mal ! Fais chier.

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Le chant léger des oiseaux. Les feuilles qui bruissent sur les branches des quelques arbres présents. Nulle âme qui vive à l’horizon. Un tableau reposant toujours bienvenue pour Zatanna qui depuis désormais quatre années venait dans la première heure d’ouverture ou la dernière afin de se recueillir sur la tombe de son père. Quatre années. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas eu le plaisir de voir le visage de celui qui lui avait tant apprit sur la magie et la scène, d’entendre sa voix la conseillant sur son placement lors d’un tour ou la volonté et la concentration qu’elle devait unir pour user de la magie. Elle avait appris à se débrouiller seule, parcourant le monde en quête de savoirs occultes, mais rien ne valait vraiment les conseils d’un père lorsqu’on en avait besoin. Même pour les tracas les plus insignifiants de la vie de tous les jours. Elle devait peut-être songer à monter une tournée pour lui rendre hommage à travers le pays et faire quelques dates en Europe l’an prochain, il faudrait qu’elle en parle à son agent et ses techniciens. Si elle était le visage et celle qui exécutait les tours, elle était loin d’être seule.

Serrant un peu plus fermement son bouquet d’iris bleus contre elle, Zatanna continua d’avancer entre les différentes allées du cimetière de Gotham jusqu’à parvenir à l’emplacement où était enterré Giovanni Zatara. Elle s’arrêta net et observant une fois de plus les inscriptions sur la pierre tombale, elle vint s’accroupir pour déposer le bouquet à la place du précédent qui ne ressemblait plus à grand-chose depuis le temps la dernière fois qu’elle était venue. Elle resta ainsi là plusieurs minutes auprès de son père sans prononcer le moindre mot, se contentant de laisser le calme du cimetière l’envelopper et laisser son esprit lui rappeler quelques bons souvenirs qu’elle avait pu partager avec lui. Tu me manque tant, papa, finit-elle par penser tandis qu’elle se relevait, posant une main sur la tombe en guise d’aurevoir, avant de s’éloigner. Si elle aimait prendre un peu de temps ici, elle n’aimait cependant pas voir trop de monde et un samedi matin les chances qu’il ait du monde augmentaient sensiblement.

Quittant le petit chemin qui courrait sur l’herbe, la magicienne emprunta celui de gravillons qui servait de trajet principale et ne faisait pas vraiment attention à ce qu’il pouvait se passer autours d’elle. La jeune femme ne porta pas grand intérêt envers cette femme devant la statue de l’ange qui trônait au centre du cimetière, se dirigeant vers la poubelle la plus proche pour y jeter son bouquet. Mais alors qu’elle s’apprêtait à reprendre son chemin pour continuer vers la sortie des lieux, l’attention de Zatanna fut attirée par un bruit de coup et se retournant, elle remarqua la posture de la femme qui semblait difficilement s’appuyer sur son pied. Haussant légèrement un sourcil, ce fut alors quelque peu préoccupée que la jeune femme s’approcha de l’inconnue.

- Est-ce que tout va bien madame ? demanda-t-elle sans pouvoir décrocher son regard de ce visage qui abritait quelque chose qu’elle n’arrivait pas encore à déterminer.

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28 Mars 2020

Marbre 1 - Roxanne 0... encore un match de perdu, pas étonnant, j'ai tout d'une perdante ces derniers et merde ça fait super mal. Ma main se serre un peu plus fort sur ma casquette, le tissu fait plein de plis. J'ai même pas fait gaffe que quelqu'un était passé pendant que j'engueulais les fantômes... enfin façon de parler même si parfois j'ai de drôles d'impressions. Parfois quand je me balade ici, je crois apercevoir du mouvement, des impression qui me file un frisson glacial dans le dos, c'est pour ça que j'ai appris à plus faire attention sinon, retour à la case camisole !

Je sais que Sarah me regarde bizarrement parfois, je pense qu'elle s'inquiète, non je le pense pas, je le sais me demandez pas pourquoi, je le sais c'est tout. Pour l'instant je rempli la case deuil, alors on me pardonne toutes mes bizarreries, celles que je n'arrive pas à cacher en ce moments et qui me font prendre double dose de cachetons et pas que des cachetons... j'ai d'ailleurs le bras qui me démanges alors que je dévisage cette femme qui me parle.

Elle a l'air bien réelle, sa voix est claire, j'ai le cerveau comme au ralenti et mes pupilles doivent être dilatées un peu... beaucoup. De quoi elle me parle ? Je te connais pas moi, pourquoi tu veux savoir comment je vais ? Ouais, là pour le coup la perplexité doit se voir sur mon visage. Et puis : Madame ?! Bordel, j'ai pas l'habitude qu'on m'appelle Madame, merci le coup de vieux... ouais en fait je m'en fous, j'ai l'impression d'avoir pris vingt ans dans les gencives pour une journée d'absence.

« Oui, ça va » réponse purement mécanique, j'ai même pas réfléchi à ce que j'allais dire avant de l'ouvrir.
Et tu m'excusera Madame, mais je me tire, on est deux dans ce cimetière, c'est déjà trop. Alors ciao, et puis j'ai le bras qui me démange encore et ma main bien frotter l'intérieur du coude avec un peu trop d'entrain. Ouais, me manque un petit truc pour tenir. Je me tourne et autant les premiers pas, j'ai rien senti, totalement au radar, je crois l'héro ça te grille les connexions nerveuses ou une connerie du genre. Mais là, à même pas deux mètres de la petite brune, le pas suivant me déchire la jambe! Une onde de douleur qui part de mon orteil et me remonte le long du tibia comme si mon os se fissurait sur toute la longueur et résonnait dans tout mon corps pour enfin arriver au cerveau... Trop tard, j'étais déjà à terre, à genoux ou plutôt à quatre pattes comme un pauvre clébard, les mains sur le gravier.

Putain, fait chier ! Je sens ma respiration et mon coeur qui s'emballent, et ma gorge qui m'étouffe à m'en faire mal. Mes fesses retombent sur le sol... ouais c'est ça, j'aurais toujours l'air moins con assise qu'à quatre pattes haletant comme une chienne. Je remonte la jambe qui me fait mal, Marbre 2 - Roxanne 0... je sens bien la douleur maintenant. Et quand mes yeux tombent sur mon genoux, il y a un joli trou maintenant... bon il était déjà élimé mais les petits cailloux ont eu raison de lui.
La boule grossit encore dans ma gorge et cette fois, c'est trop. C'était le pantalon que Vic préférait, il disait qu'il me faisait un cul de déesse avant d'y filer une petite tape de gros macho qu'il était pas tant, enfin peut être un peu. Et j'éclate en sanglots comme une idiote. Pour un putain de pantalon ! Tu demandais quoi Madame ? SI j'allais bien... je crois que non en fait.

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

Dans le calme ambiant, il était facile d'entendre le moindre bruit émis dans et aux abords du cimetière. La ville commençant peu à peu à s'éveiller, le gardien marchant sur les graviers, les oiseaux chantant... ou encore un coup sur une surface dure. Alors que la magicienne prenait le chemin qui la mènerait vers la sortie elle n'avait donc que pu être interpellée par ce bruit et être guidée par sa curiosité naturelle. Il y avait cette femme près de cette statue représentant un ange et elle semblait être l'orgine du bruit que Zatanna venait d'entendre. Est-ce qu'elle allait bien ? Était-elle en pleine détresse ? Voulait-elle de l'aide ou reste seule ? Nombreuses étaient les questions qui flottaient dans l'esprit de la magicienne, quelque peu inquiète que l'inconnue se soit blessée de quelque manière que ce soit ou sur le point de le faire. A peine la question sur son état fut-elle prononcée par Zatanna, la femme se retourna, les traits tirés par une forme de perplexité. Était-elle surprise de croiser quelqu'un ? Que l'on s'adresse à elle ? La jeune femme se pinça les lèvres puis entendant la réponse -peu convaincante- elle se mordilla légèrement l'intérieur de la joue.

- Je suis désolé de vous avoir importunée, répondit-elle alors que la femme se mettait en mouvement, semblant être décidée à partir.

Mais à peine quelques pas furent faits que l'inconnue sembla comme foudroyée sur place, se raidissant brusquement avant de tomber en avant et finissant à quatre pattes sur le sol. Écarquillant les yeux de surprise, Zatanna resta un instant figée sur place avant de se précipiter au chevet de la femme qui venait de s'asseoir pour remonter une jambe qui semblait douleureuse. Lorsqu'elle posa les yeux sur le genoux de l'inconnue, la magicienne constata que la chute l'avait blessée et elle suposa que cette chute était dûe à une faiblesse préalable de la jambe... probablement à cause d'un coup donné sur une surface dure. Peut-être s'était-elle cassé quelque chose ? Si physiquement elle n'était pas en forme, psychiquement elle dégageait une forme de tristesse et comme pour souligner cette impression la femme éclata en sanglots.

- Ça va aller, rester immobile, dit-elle avant de poser prudemment ses mains sur cette jambe. La discrétion était nécessaire pour les homo-magi, étant trop peu nombreux et l'humanité n'étant pas prête pour accepter l'existence de la magie, mais Zatanna ne pouvait pas laisser cette femme souffrir des mois durant en se contentant d'appeler une ambulance. S'assurant d'un coup d'œil qu'on ne lui prêtait pas attention, elle se concentra et visuala ce qu'elle voulait faire. siréuG murmura-t-elle et presque instanément l'air se mit à vibrer, la magie glissant le long des mains de Zatanna pour venir ensuite s'infiltrer a travers le vêtement puis la peau pour guérir ces blessures fraîches. Ne tardez pas à aller à l'hôpital, vous vous êtes peut-être cassé quelque chose. Comment puis-je vous aider ?

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28 Mars 2020

L'autre visiteuse de cimetière avait à peine terminé sa petite phrase de politesse qui atteignait à peine mon cerveau, de toute façon, je suis même pas sûre que quoique ce soit puisse m'atteindre. Même la douleur avait du mal à faire son chemin, j'avais fait plusieurs pas déjà avant de faire en rencontre imprévu et non voulu avec le sol et que je tombe dans une posture stupide, comme si j'avais besoin de ça ! C'était quoi l'idée ? Un message du destin pour me dire que j'étais retombmbée plus bas que terre ? Désolée mais envoie moi dans une tombe la prochaine fois, ce sera plus clair...
Et en m'asseyant, je vois un trou.. un putain de tour dans ce pantalon que je m'étais mis sur les fesses ce matin comme si avoir un cul d'enfer le ferait revenir. Bordel Vic, tu es où ? S'en est trop et si je sens la douleur qui me coupe le souffle comme si j'avais cinq ans, ce n'est pas elle qui me fait monter le sel aux yeux... c'est l'absence, c'est les traces un peu plus rouge sur mon genoux qui me rappellent que quand j'ai repris conscience, quand j'ai découvert l'absence de Vic... du sang, j'en avait sur les mains... ET PLUS AUCUN PUTAIN DE SOUVENIR !
Ma main se relève sur ma bouche pour réprimer cette envie de crier, de hurler; d'exploser en espérant emporter le monde dans ma douleur... j'ai trop mal, j'ai trop de peine... je ne veux pas faire de deuil et pourtant je suis là dans un cimetière et j'ai l'impression de sentir la mort partout, de sentir des mouvements, des présences comme si l'air prenait consistance pour m'écraser... je suis en crise mais cette fois, c'est moi ou c'est cet endroit.

Mais au milieu de cette impression morbide et oppressante, il y a une vie qui se manifeste, une femme qui me regarde, qui me parle et que j'entends sans réellement l'écouter. Je baisse mécaniquement les yeux sur ses mains qui me touchent, c'est étrange, j'ai comme envie d'un calin et de la repousser en même temps et... et puis plus rien...

C'était quoi ça ? Michel venait de remonter à la surface, il avait ressenti de la magie. Oh, il ne s'éveillait pas au moindre homo magi croisé même s'il n'en restait pas tant mais là, la magie touchait son vaisseau, touchait Roxanne, et il n'avait pas tant investi dans cette petite pour la laisser mourrir même si elle le désirait parfois. Mais bon, cette petite était tenace sans le savoir, car même si elle s'injectait ces substances impropres dans les veines et bon sang que les sensations dans son corps était désagréable ! Malgré ça, elle continuait et s'accrochait à ce Vic et à la vie, il pouvait au moins lui accorder ça et heureusement qu'elle n'était pas aussi pitoyable que certains de ces enfants du Tout Puissant qui franchement, ne méritait pas la chance qui leur avait été offerte d'exister. Bref, s'il était remonté c'était pour vérifier ce qu'était cette source s'insinuant dans son corps d'mprunt et l'espace de quelques secondes, un éclat plus lumineux passa dans le regard bleu de Roxanne, le temps d'analyser et repartie aussitôt que l'Archange avait compris ce que faisait cette homo magi, des soins. Et bien, qu'elle continue, même si la pilote se serait remise assez vite par la bénédiction de sa grâce divine. Mais si par hasard elle pouvait aussi lui soigner ses addictions, qu'elle n'hésite pas cette petite brune. Tant qu'elle ne voulait aucun mal à Roxanne, Michel pouvait retourner en veille.

J'avais encore les yeux sur ses mains, zéro réaction, elle m'avait fait quoi ? Je me recule sur les fesses. Il vient de se passer quoi là ? Au moins, ça à le mérite d'avoir calmer les sanglots même si j'ai la gorge affreusement serrée. J'ai l'impression de... je sais pas... d'avoir buggé quelques secondes... une absence ? Non, non je dois juste être sonnée par tout ça rien de plus.
Je déglutit malgré la boule douloureuse, et ce n'est que là que je remarque que je n'ai plus mal au genou par contre. Mes yeux passent de la brunette à mon genou, le trou dans le denim est toujours là mais plus de points rouges. Je bouge mon pied, rien. Bordel, j'ai rêvé tout ça ou quoi ? Non, le trou est là, mon jean est fichu...
Je secoue un peu la tête avant de relever mes yeux rougis et encore trempé sur la femme. Comme elle pouvait m'aider ?
« Tu sais retrouver des gens ? Savoir s'ils sont morts ou pas ? Les ramener ? » ouais des tas de questions, d'idées déferlent sous mon crâne, tout ce que j'ai rêvé s'exprime, qu'on me rende la mémoire, qu'on me ramène Vic, qu'on me dise enfin où il est, ce qui s'est passé ! Ça doit n'avoir ni queue ni tête, d'autant que j'ajoute. « Tu peux soigner, la tête, le coeur, rendre des souvenirs ? »

Je me redresse finalement et ramène ma jambe pour me mettre en tailleur, mes mains viennent essayer mes joues. Je n'aime pas pleurer devant témoin même si je sais que les émotions sont ce qu'elles sont, c'est comme ça, y'a rien de honteux, mais j'aime pas trop ça...enfin j'imagine que personne n'aime. Allez Rox, remet un peu d'ordre, tu pars dans tous les sens et tu piges rien à la situation alors, reprends par le début.
« Tu m'as fait quoi ? Je n'ai plus mal au genou, ni au pied. Tu es qui ? Une sorte d'ange ? » ouais l'idée parait con je sais, mais ça doit être cette statue de merdre dans mon dos qui influence mes pensées... et puis, franchement, qui peut bien se balader dans un cimetière pour soigner le genou d'une paumée ?

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

D’ordinaire, Zatanna ne se serait pas mêlée de ce qui ne la regardait pas. Se contentant de poursuivre son chemin pour quitter le cimetière pour mieux le retrouver quelques jours plus tard. Mais pas aujourd’hui, pas avec cette femme qui semblait s’être sérieusement blessée et qui avait assurément besoin -même si cette dernière pouvait le nier- qu’on lui prête assistance. Malgré la nécessité de conserver une certaine discrétion sur sa nature, la jeune femme ne pouvait pas se résoudre à détourner le regard et s’éloigner alors qu’elle avait la capacité d’aider cette inconnue sur laquelle semblait s’être abattu un mauvais sort. Ce fut alors naturellement, sans la moindre hésitation que la Zatara se précipita au chevet de la femme, examinant rapidement cette blessure : si ce qui s’offrait à ses yeux restait superficiel, ce qui s’en cachait était probablement plus important. La chute n’était pas due à une jambe en parfait état et cela devait forcément avoir un rapport avec le bruit sourd entendu un peu plus, le bruit d’un membre frappant une surface bien trop dure pour rester intact. Après un rapide coup d’œil pour s’assurer qu’il n’y aurait aucun témoin de son œuvre, Zatanna utilisa la magie pour guérir la pauvre femme.

Laissant sa concentration guider la magie sur ce qu’elle devait accomplir, quelque chose déclencha un frisson qui vint lui parcourir l’échine sur toute sa longueur. Mais c’était étrange comme sensation, ce n’était pas oppressant comme ce que pouvait dégager une divinité ou un démon et pourtant il y avait de la puissance. Elle détourna légèrement le regard de la jambe pour observer du coin de l’œil le visage de la femme seulement la sensation disparu aussi qu’elle ne s’était manifestée. Que venait-il de se passer ? Qu’est-ce qui avait pu déclencher cette sensation ? Jugeant que la magie avait fait son œuvre, Zatanna relâcha doucement la jambe de la femme tandis que cette dernière semblait surmonter le choc de ce qui lui était arrivé. Comment pouvait-elle lui expliquer ce qui venait de se passer ? Etait-ce seulement possible de mentir sans risquer de la contrarier et d’avoir des problèmes dont elle se passerait bien ? La magicienne se pinça les lèvres et braqua soudainement son regard vers la femme, sentant une vague de chaleur l’envahir alors que cette dernière lui posait une série de questions dont les réponses ne manqueraient pas de satisfaire pour certaines mais de beaucoup décevoir pour les autres.

- Je…

Zatanna se pinça à nouveau les lèvres tandis que devant elle, l’inconnue se redressait pour s’asseoir en tailleur, s’essuyant les joues. Cette femme semblait en proie à de fortes émotions mais aussi semblables à ceux qui guettaient Bruce et qui ne cessaient de jouer avec John. Se passant une main sur le visage, la jeune femme prit une profonde inspiration pour reprendre un peu contenance. Comment expliquer les choses ? D'autres questions allaient -plus que probablement- être formulées. Les réponses qu'elle essaierait d'apporter seraient-elles satisfaisantes ?

- Vous aviez besoin d'être soignée. Je ne suis pas un ange mais je suis en mesure de soigner les autres, répondit-elle tout d’abord avant de se relever, tendant la main vers la brune encore assise pour l’aider à se remettre sur pieds et se donnant ainsi quelques secondes supplémentaire pour ne pas avoir à répondre aux questions concernant les morts. Je m’appelle Zatanna et vous, comment vous appelez-vous ? Est-ce que je peux appeler quelqu'un pour vous ?

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28 Mars 2020

Comment on pouvait faire disparaître la douleur comme ça ? Est ce qu'elle pouvait faire ça avec toutes les douleurs ? J'étais totalement paumée, pas que par son geste, enfin même si ça m'aidait pas à remettre de l'ordre dans ma tête mais par tout au fond. Je suis tellement abattue que je sais plus où j'en suis et je vis mes journées comme si elles étaient des illusions, comme si le monde avec son petit train de vie normal, c'était pas réel. Bah oui franchement, comment le monde pouvait il encore tourner alors que Vic avait disparu du mien ! La terre entière aurait dû se stopper ce jour là et tout remuer jusqu'au ciel pour le retrouver mais... mais j'étais seule et je ne soulevais que de la poussière !

Tu me regardes dans les yeux mais tu réponds pas ? Pourquoi ? Parce que tu vas me dire que non ? que tu peux pas faire tout ça parce que c'est totalement débile et désespéré ? Je sais... je le sais bien mais je dois bien m'accrocher à quelque chose non ? Sinon, il me reste quoi ? Et là, j'ai juste l'impression que toute la peine du monde est sur mes épaules et je dois lutter pour pas refondre en larmes. Je me redresse, ôte l'eau de mes joues même si j'en ai encore au bord des yeux, je dois avoir l'air bien mais franchement, c'est le cadet de mes soucis et ce qu'à fait cette fille est probablement le seul truc qui me permet de me redresser sinon je crois que dans vingt minutes je suis encore le front sur le gravier à moins que je l'utiliser pour défoncer tous ces hommages aux morts... Bordel, je veux pas qu'il soit mort !

Elle était en "mesure de soigner les autres", ça ne répond pas vraiment à ma question et encore moins à l'avalanche que je lui ai balancé dont l'espoir forme une myriade de possibilités, d'espoirs sans doute complétement débile dans cette petite tête qui serait prête à tout même à vendre son âme pour retrouver l'homme qu'elle aime. Aïe ! Je porte ma main à ma tempe un court instant, un pic douloureux vient de me traverser le crâne et a disparu aussitôt.

Michel se cantonnait mordicus à laisser son libre arbitre à son hôte, elle pouvait proférer toutes les idioties qu'elle voulait, et il la laissait même détruire son corps et ses neurores à coup de piqures d'héroïne ! Il avait beau mépriser ce comportement et haïr les effets secondaire qu'il subissait par contre coup, il la laissait faire car ainsi était la création du tout puissant !
Michel était d'une patience d'ange avec Roxanne... mais tout de même ! Vendre son âme ! Il y avait des limites à ne pas dépasser ! Et puis, ce n'était qu'un spasme douloureux, il faut parfois punir pour éduquer !

Elle me tend la main, elle le fait même concrètement et métaphoriquement et là en la regardant d'en bas, je dois admettre que je me sens un peu con quand même. Alors, après avoir chassé un peu plus d'eau de mes yeux, je prends cette main et je me relève, confirmant dans le mouvement que je n'ai plus du tout mal à la jambe ou au pied. Zatana donc, voici le prénom de la femme capable de soigner les gens juste en les touchant ? Je regarde encore mon genou, je sais que mes petits bobos se soignent assez vite, je marque pas beaucoup mais là c'est autre chose encore.
« Je m'appelle Roxanne. Je suis désolée, c'est pas vraiment un bon jour. » Bon, elle mérite quand même un minimum d'excuses même si la politesse, les codes sociaux et tout le reste me paraissent tellement futile. « Pas besoin, je sais encore où j'habite; Mais, merci et merci pour ça aussi. » un petit geste du genou.« Mais, comment vous avez fait ça ? Je suis désolée pour toutes les questions mais, il s'est passé un truc et j'ai pas compris là..» j'ai toujour été partisante de la clarté et de savoir le dire quand on a pas compris un truc, c'est comme ça qu'on apprend quand on est de base une merde à l'école, et ça éviten aussi de se faire une fausse idée en "croyant que"...

Je la laisse parler et quand elle s'interrompt, j'ouvre une main vers le chemin, je découvre qu'avoir une présence, contrairement à d'habitude, ça m'aide à me concentrer un peu, à faire autrechose que de vouloir incendier le monde à cause de son indifférence à mon drame personnel... Je sais, c'est stupide et égocentrique mais, j'ai découvert que c'est comme ça, quand on a mal au plus profond de la poitrine, y'a plus que cette douleur qui compte... et trouver un espoir pour tenir et cette femme... cette femme en était peut être un ? Alors je l'invite indirectement à poursuivre quelques pas ensemble. « Vous partiez aussi ? »

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

La réaction de la brune face à ce qu’il venait de se produire était tout à fait normal. Qui ne chercherait pas à poser mille et unes questions après avoir vu ce qui s’apparentait à un miracle se produire sous ses yeux ? Il se serait agit d’un enfant, Zatanna n’aurait pas un seul instant hésité à lui accorder son plus beau sourire en lui disant qu’elle avait fait disparaître la douleur grâce à la magie et elle aurait eu le droit à un regard autant émerveillé qu’impressionné. Mais comment pouvait-elle justifier ça auprès d’un adulte, d’une personne ayant déjà roulé sa bosse et chez qui son intervention pouvait pousser à des réactions extrêmes ? Si elle était capable de répondre aux questions innocentes d’un enfant, elle ne l’était pas pour celle d’une personne ayant pu connaître la douleur de la perte d’un proche, qui était en proie à une détresse qui ne pouvait qu’être contrôlée par quelques moyens. Trouver des gens, elle pouvait en être capable. Savoir s’ils étaient morts, elle pouvait demander de l’aide. Les ramener d’entre les morts… elle l’avait déjà fait une fois, sur un lapin, et voir son père subir les conséquences à sa place l’avait marquée.

Comment expliquer à cette femme que c’était possible mais que le coût d’une résurrection était proportionnel à la taille de l’être ramené ? Il s’agissait tout simplement d’un numéro d’équilibriste… Zatanna évita soigneusement de répondre à la majeure partie des questions, se contentant de répondre à celle concernant ce qu’elle venait de faire et si elle était une sorte d’ange. Si la comparaison pouvait être flatteuse la jeune femme pouvait presque entendre John rire, s’il était bien placé pour connaître les démons, il en allait de même pour les anges et nulle créature aussi divine soit-elle n’était parfaite. Les sentiments auxquels l’inconnue était en proie se révélaient être d’une force qu’il n’était pas possible d’ignorer aisément, si tout en elle criait qu’elle avait besoin d’aide alors pourquoi la magicienne avait ressenti cette onde de puissance émaner de celle qui venait d’être soignée ? Etait-ce seulement son esprit qui lui jouait des tours ou la femme n’était pas humaine ? Cette dernière porta sa main au niveau de sa tempe et à nouveau cette sensation de puissance, de chaleur, lui parvint. Si cela venait bien de ce corps, ça ne semblait pas être volontaire… de la part de la femme.

Avait-elle affaire à un cas de possession ? Si c’était bien le cas, ce ne devait pas être de ces habituels dont s’occupait Constantine ou qu’ils s’évertuaient à combattre depuis plusieurs mois. Une fois relevée, la magicienne tendit la main à la femme pour l’aider à se relever et alors qu’elle se présentait, la brune regarda à nouveau son genou. Il paraissait clair qu’elle ne se remettait pas encore de la disparition « magique » de sa douleur. Il fallut quelques instants avant que cette femme à laquelle elle était venue en aide se présent sous le nom de Roxanne et de s’excuser. Probablement pour son manque de courtoisie lorsqu’elle avait été abordée. La jeune femme hocha légère la tête avant de se pincer à nouveau les lèvres lorsqu’à nouveau la question de « comment elle avait fait » lui fut posée. Que dire : jouer la sécurité et prendre le risque de ne pas être crue, de s’enfoncer dans le mensonge ? Ou dire la vérité et prendre le risque de voir un adversaire supplémentaire s’ajouter à cette liste qui contenait déjà deux êtres puissants ? Se passant une main sur la nuque, Zatanna prit une profonde inspiration.

- Je… Je manipule la magie et contrairement aux sorcières, je n’ai pas eu à vendre mon âme au Diable pour en être capable. C’est grâce à la magie que je vous ai soignée, répondit-elle avant que Roxanne ne lui ouvre le chemin, semblant déterminée à vouloir qu’elles effectuent quelques pas ensemble. Si elle n'était pas dénuée de capacités à mentir, sur certains sujets l'exercice était plus délicat et si elle aurait pu se laisser tenter par se faire passer pour une méta-humaine, ce qu'elle avait ressenti émaner de la brune l'avait finalement poussée à dire la vérité. Oui. Et vous ?

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L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. - William Shakespeare

28 Mars 2020

Bon sang ce que c'était dur de remettre de l'ordre dans cette petite cervelle ! J'ai jamais été la plus fine, la plus futée ni rien, j'ai appris tout sur le tas et j'ai une bonne mémoire heureusement, des petits moyens mnémotechnique pour m'aider mais c'est tout. Mais là, j'ai la tête dans un autre univers je crois, j'arrive pas à raccrocher au monde réel depuis... depuis que je me suis réveillée dans la voiture les mains en sang et sans Vic... Putain, je sais pas ce qui s'est passé et ça me torture... alors ouais, je crois que j'ai juste pas envie de rentrer. De toute façon, j'aurais pas dû rentrer si c'était sans lui !

Et me voilà dans un cimetière pour... pour je sais pas trop quoi, essayer de savoir, avoir un putain de signe ? Non, pour me convaincre qu'il est pas mort, que le sang sur moi, c'était pas le sien ! Et tout ce que j'ai gagné, c'est de me péter le pied sur un bloc de marbre et... et cette fille là. Au départ j'étais venue à cette heure dans l'espoir de croiser personne... mauvaise pioche ! Mais... cette nana, elle a quelque chose, quelque chose qui me laisse espérer, c'est peut être un peu fou et débile mais... mais, je dois essayer non ?

Alors oui, je l'ai prise cette main tendue, dans tous les sens du terme et je fais un effort pour être quand même plus polie, elle m'a soigné, je suis toujours pas certaine de piger comment... alors je lui demande parceque je peux pas juste renrer comme ça, sans savoir, sans tenter ma chance. J'arrive a pas ressortir ma salve de questions de tout à l'heure, mais elles sont toujours là dans ma poitrine a essayer de faire redémarrer mon coeur.

Michel aussi écoutait les propos de la jeune femme brune, il ne croisait pas de magie tous les jours et losqu'il en croisait, elle exhalait trop souvent les effluves âcre des démons ! Mais il resta passif cette fois, et rassuré de la précision de cette femme sur l'origine de sa source. Enfin, il faudrait qu'il prenne quelques secondes pour vérifier son âme mais il devait se montrer plus discret, elle avait tenté de le toucher et n'avait fait que l'effleurer, qu'elle reste dans ce doute, qu'elle pense à une enfant bénit de Dieu, au fond, recevoir un ange en soi, n'était ce pas un cadeau divin!

Et voilà que "comme par magie" semble avoir pris un tout nouveau sens mais je sais pas c'est quand même bizarre et en même temps, j'ai plus rien, ni au genou, ni au pied. Ma main monte à mon front et même là je sens plus la douleur quand j'appuie sur ma coupure. Bordel! Elle m'a soignée comme par magie ! MAGIE ! Et là mon coeur s'emballe parce que... Parce que ça justifie toutes mes autres questions et il faut que je trouve des réponses ! Alors, si je te propose de faire le chemin vers la sortie ensemble, je dois bien avouer que ce n'est pas pour ton aimable compagnie désolée mais, il faut que je sache !
« Oui, j'ai plus rien à faire ici.» et j'espère que je n'aurai plus rien à y faire... Enfin, à part rendre visite à Nana et Pépou, oui, je ne veux pas avoir à faire graver une autre pierre ici ! On entame donc la remontée de l'allée principale vers les grilles grandes ouvertes du cimetière. Bon, je peux pas attaquer de but en blanc en lui demandant si elle peut aussi communiquer avec l'au-delà. « Tu manipules donc, la magie ? Alors, ça existe, la magie ? » autant commencer par le début car, je sens un frisson d'excitation naître dans ma poitrine et si elle m'a dit n'importe quoi, faut que je le sache avant de chuter d'une autre falaise.

On arrive sur le trottoir bordé de chataîgner, mais je n'ai pas encore toutes mes réponses et je veux pas rentrer sans et je sais pas si on à le même chemin pour rentrer mais comme mon regard accroche l'enseigne d'un Starbuck, bah écoute, excuse toute trouvée pour pas s'arrêter là. « Je peux t'offrir un café ou un thé pour te remercier ? » mon geste indique la coffee shop et c'est con, j'ai une boule au ventre en me disait "dis pas non, s'te plait!" et je me suis même pas aperçut que je l'avais tutoyée depuis tout à l'heure.

Bon, ouf, c'est un oui, et on va jusqu'à l'enseigne à le sirène couronnée où on passe commande, pour moi c'est un Moccachino et je te laisse choisir, si tu veux manger un truc vas y, après tout c'est l'heure du petit déj, y'a d'ailleurs quelques clients attablé, même un avec des pancakes au sirop d'érable... d'habitude ça m'aurait donné faim mais là, ça fait des semaines que j'ai plus d'appétit, je sais même pas que la Moca va passer. Le gars prends nos noms et il annonce le tarif, mais au moment ou je met la main sur ma poche arrière... Merde! Bon je vérifie mes autres poches quand même, je me suis peut être juste planté... Putain... pas dans le pantalon, pas dans le blouson... Fais chier ! De quoi tu as l'air Rox hein ? Et voilà, je sens l'agacement qui monte alors que le type de l'autre côté du comptoir semble s'impatienter. Je me pince le haut du nez entre le pouce et l'index... j'aime pas ça, putain, y'a quelque chose qui peut bien se passer ? Oui ? Non ? J'en ai la gorge qui se serre comme une idiote merde. « je... Je suis désolée, je.. j'ai rien pris en sortant de chez moi. »

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

Expliquer à un humain que la magie était un concept bien réel et non pas un tour de passe-passe réalisé sur scène n’était pas une chose aisée. Ceux qui y avaient déjà été exposés au cours de leur vie, ils étaient moqués lorsque toutefois ils n’étaient pas mis au ban de la société, parmi les esprits les moins parfaits. Et puis il existait toujours dans l’inconscient le souvenir des différentes exécutions pour sorcellerie, que cela soit au Etats-Unis ou dans le reste du monde. Il était donc possible que Zatanna puisse être crainte comme provoquer un relatif intérêt et Roxanne semblait être de cette deuxième catégorie, soulageant quelque peu la jeune femme même si devoir faire attention aux réponses qu’elle donnait pouvait être délicat. Mais il était probablement trop tard pour faire machine arrière : la magicienne avait soigné les blessures l’humaine et cette dernière s’était empressée de lui poser une rafale de questions aussi bien pertinentes que trahissant une histoire déchirante. Un récit qui ne serait probablement pas des plus agréable à entendre si au travers de ses questions, la brune cherchait d’une certaine manière à se confier à une parfaite étrangère. Une fois sur leurs deux jambes elles commencèrent à gagner la sortie.

- Oui la magie existe et je la manipule naturellement, répondit-elle, plongeant ses mains dans les poches de son manteau. Mais gardez ça pour vous s’il vous plait, ce n’est pas quelque chose que le monde entier devrait savoir. Il existait déjà bien assez de problèmes un peu partout dans le monde, il n’était pas nécessaire d’ajouter une nouvelle crainte pour l’humanité tout comme il n’était pas nécessaire pour la magicienne d’ajouter un nouveau danger à celui auquel elle était déjà exposée. Elles finirent par arriver à la sortie, sur ce trottoir bordé de châtaigner et alors que Zatanna s’apprêtait à prendre congé, la proposition de Roxanne l’en empêcha. Boire quelque chose… Son regard se détourna de la brune pour se poser sur l’enseigne verte située non loin d’elles. C’était tentant. La jeune femme posa à nouveau son regard sur celle qu’elle avait aidé puis elle haussa les épaules. Oui, pourquoi pas ! répondit-elle avant de suivre cette femme dont il s’était dégagé quelque chose d’étrange lorsque la magie avait soigné ses blessures. La curiosité avait beau être considérée comme un défaut mais elle poussait la magicienne à rester près de la brune, cette dernière pouvait lui apprendre quelque chose.

Un mocaccino fut commandé par la première et la seconde fit porter son choix sur un café noir, légèrement sucré. Mais alors que le serveur annonçait le montant de la commande et que Roxanne s’apprêtait à payer, la magicienne remarqua qu’elle cherchait un peu trop dans ses poches pour qu’un quelconque moyen de paiement soit présent sur elle. Se pinça les lèvres un instant face à cette scène qui se déroulait devant elle, elle hocha légèrement la tête lorsque Roxanne s’excusa de n’avoir rien sur elle pour payer leur café. Fouillant dans son sac, Zatanna pris son porte-monnaie pour en sortir deux billets qu’elle tendit ensuite au jeune homme qui paraissait commencer à s’impatienter.

- Gardez le change, dit-elle avant qu’il ne se mette à faire leur boissons. J'espère que vous pardonnerez l'absence de réponses concernant plusieurs de vos questions, n'y voyez pas une quelconque mauvaise volonté de ma part. Certaines questions ont des réponses que nous ne sommes pas tous prêts à entendre.

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28 Mars 2020

Mes semelles font un drôle de bruit sur le gravier de l'allée ou c'est dans ma tête ? Ouais peut être, de toute façon, quand tout est calme, le moindre bruit semble assourdissant alors je comble le silence en parlant et de toute façon, j'ai quelques trucs que j'ai besoin d'éclaircir là tout de suite sur cette "magie" qui n'appartient apparemment pas qu'au monde de Harry Potter... Et si tous ces récits avaient un fond de vérité ? Bordel, si Voldemort débarquait demain, ils seraient bien là dans leur petit monde de moldu... Quoique au fond, quelle importance, un Voldemort était déjà venu lui voler ce qu'elle avait de plus cher... le reste du monde pouvait crever non ? Oui. Non. Peut être pas... c'était étrange de sentir que je m'accroche encore à cette vie à tout ça... alors qu'au fond de moi, c'est juste un grand trou plein de vide.

C'est peut être à cause d'elle dans un sens, ce petit bout de femme qui fait des miracles, comme quoi les miracles ça existe et apparemment ça s'appelle la magie et c'est secret.
« Je n'en parlerai à personne, promis. » de toute façon, je vais pas te dire l'inverse sinon il se passe quoi ? Tu fais l'inverse et tu m'envoies six pieds sous terre ?
Putain Roxy, tu vois comme tu es risible ?! Non mais franchement, tu es là à te lamenter à ne vouloir plus croire en rien parce que Vic a disparu, tu ne veux pas croire à sa mort mais tu penses à lui au passé... tu fous des coups de boule au miroir parce que tu penses vouloir crever, mais à quoi bon mourir si tu le crois en vie ?

Je sais pas putain, je suis totalement paumée et je sais plus réfléchir droit depuis de toute façon... va me falloir une autre dose, ça se bouscule trop dans ma tête. Mais cette femme, cette femme c'est une lueur qui brille dans le brouillard, un espoir de retrouver un chemin peut-être. Alors je vais pas la lâcher, pas comme ça, je dois remettre juste assez d'ordre sous mon crâne pour avoir des réponses. Et c'est l'enseigne d'un Starbucks qui me donne la clé.. enfin qu'elle accepte de boire un café avec une inconnue rencontrée dans un cimetière, c'était pas gagné mais étonnamment elle accepte. Ouais, peut être qu'elle veut en savoir plus elle aussi, au cas où je cafterai sur la magie.. enfin non, j'en sais rien... elle a l'air gentille. Je dois trop trainer avec des gens louches et des menteurs, peut être que j'ai oublié ce que c'est la "bonté"...
Et évidemment, c'est qu'une fois arrivée à la caisse et passé ma commande que je me rends contre que je suis sortie à poil ! Enfin au sens figuré hein, j'ai peut être le jean troué mais je suis pas une exhibe. Et la femme, enfin Zatanna qu'elle a dit qu'elle s'appelait, merci le rappel du gars qui a pris la commande... Elle me prouve qu'apparemment, la bonté ça existe encore... Non mais déjà elle paye sans râler mais EN PLUS elle demande même pas à récupérer la monnaie ! Bon au moins le type derrière le comptoir retrouve le sourire.. et ouais mec, tu vas pouvoir mettre la monnaie dans ta poche et dire merci à la dame pour le pourboire.

On se décale un peu sur le côté le temps qu'ils préparent notre commande et là je dois dire que mon affaire semble mal engagée... Ok, d'entrée de jeu, tu m'annonces que faut que je t'excuse de pas me donner toutes les réponses. Ok... bon, c'est pas vraiment ce que j'espérais et franchement, j'ai limite envie de dire que t'abuses et qu'il fallait pas me parler de magie à ce compte là ! Mais j'imagine que c'est pas en t'envoyant bouler ou en te traitant de connasse que je vais les obtenir ces réponses et puis... tu me payes un Mocaccino, ce serait moi la connasse. Pfff... c'est moi ou y'a une ambiance de merde dans ce café ? Un rapide coup d'œil à l'urne à pourboire et ça se confirme, ambiance de merde. Bon, bah on va essayer de pas se faire polluer et rester aimable a Miss Bonté.

« J'imagine que c'est normal. Mais tu m'en voudras pas si je t'en reposes certaines pour voir ? » Oui parce que sur le coup, je sais pas trop si c'était un moyen de dire que tu voulais répondre à "aucune" des questions que j'ai posé tout à l'heure ou si, c'est juste certaines.
Les cafés sont assez vite prêts, en même temps y'a pas foule et les machines sont déjà chaudes. « Rozanne et Xatana ! » Ah ouais... ça doit être nous ça ou nos jumelles maléfiques va savoir.

On récupère nos boissons et je nous trouve une table, y'a du choix mais, je préfères une plus à l'écart du passage et de la caisse, y'a quand même pas mal de clampins qui font que prendre à emporter. « Je sais même pas par où commencer... c'est tellement dingue. » et rien qu'en disant ça je me dit que je commence déjà mal en fait alors bon faut se reprendre et essayer de pas faire fuir la dame, sinon j'aurais jamais mes réponses et en même temps, je veux pas prendre le risque de trop tourner autour du pot alors... je sais pas.

« Je te proposes que déjà, tu me tutoies. J'ai tendance à tutoyer facilement et avec le choc c'est venu encore plus vite que d'habitude alors, comme je vais me sentir con a force de t'entendre dire "vous"...je te proposes de passer au "tu" toi aussi. » voilà, le tout avec un sourire même si je sais que mes sourire ont plus l'éclat d'avant. Au moins, qu'on parte sur une base plus égale, en plus... oui t'as l'air un peu plus jeune que moi mais t'as plus quinze ans non plus, désolée si ça te défrise mais qu'est ce que j'y peux, on grandit toutes.
Ce moka est pas mauvais, le chocolat sucre le café et en casse un peu l'amertume et de l'amertume, j'ai déjà ce qu'il faut en magasin pour pas m'en ajouter. « J'imagine que t'es venu te recueillir sur la tombe de quelqu'un ce matin. Toutes mes condoléances. »
Le temps de papoter joie de cimetière entre deux gorgés du liquide encore fumant. Ça brûle la gorge quand ça passe, je sens l'œsophage qui se contracte, en me disant que ça va peut-être m'étouffer mais non, ça brûle juste en me rappelant que je vis toujours et que ça fait mal de vivre.
« Tout à l'heure tu m'as soigné le genou et je crois même... » je vire ma casquette et je tâte le haut de mon front pour vérifier, ouais la douleur est partie. « Et même là... ouais j'ai eu une petite mésentente avec mon miroir ce matin... » Oh putain Roxy tu es tombée bien bas je crois... « Et y'a plus rien. Et tu as appris ça ou c'est inné ? Et, tu peux faire d'autres trucs ou c'est genre t'a qu'un seul pouvoir et t'as deux soeurs et y'a qu'en alliant vos pouvoirs que vous pouvez faire des trucs de dingue ? » ouais, un papa absent et qui en avait rien à foutre de mon éducation... faut pas s'étonner que j'ai bouffé de la série télé à outrance hein...

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

Lorsque Roxanne lui promis qu’elle ne parlerait à personne de ce qu’elle avait entendu, la magicienne la remercia d’un hochement de tête. Lorsque les premiers super-héros venus d’ailleurs étaient sortis au grand jour, il avait fallu du temps aux humains pour accepter le fait qu’ils n’étaient pas seuls dans l’univers et aujourd’hui encore certains pouvaient éprouver de sérieuses difficultés à accepter la présence de ces êtres non-humains. En un sens elle pouvait comprendre cette crainte car la puissance attirait la puissance et conquérir -ou du moins attaquer- la Terre semblait être devenue le nouveau défi à relever dans cette univers depuis quelques années. Pour ce qui touchait au monde de l’occulte, si beaucoup pouvaient croire aux tours de magie, aux anges et démons, comme pour les héros venus d’ailleurs ou génétiquement modifiés beaucoup n’étaient pas prêts à découvrir cet envers du décors. Qui aimerait savoir que des vampires pouvaient réellement arpenter les rues la nuit ? Qui pouvait accepter le fait qu’un voisin soit réellement possédé par un démon ? Qui pouvait vivre en sachant qu’un nécromant pouvait s’amuser à réveiller les corps de proches pour en faire une véritable armée ? Ou encore qu’une épée pût piéger une âme en son sein ?

Les deux femmes passèrent commande et alors que Roxanne s’apprêtait à régler leur consommation, cette dernière se rendant compte qu’elle n’avait rien elle s’excusa auprès de Zatanna. Il n’y avait rien d’amusant dans le fait d’assister à un tel moment alors qu’offrir un café semblait être important pour celle auprès de laquelle la magicienne était venue en aide et ce fut sans le moindre agacement qu’elle se chargea alors de sortir deux billets pour payer leur commande. Lorsque le serveur se détourna d’elles pour commencer à préparer leur boissons Zatanna s’excusa de ne pas avoir répondu à toutes les questions qui lui avaient été précédemment posées et Roxanne ne perdit pas de précieuses secondes avant de lui demander si elle pourrait lui en poser d’autres. Si cela ne concernait pas la mort, elle serait plus encline à le faire mais ça elle le saurait au fur et à mesure.

- Oui et je tâcherai d’y répondre au mieux, répondit-elle avant qu’elles ne finissent par être appelées par leur noms sciemment mal prononcés. Voilà bien une coutume de ces dernières années que la magicienne avait bien du mal à comprendre, était-ce vraiment censé être amusant à faire ? Récupérant son café noir, Zatanna suivit la jeune femme vers une table à l’écart des nombreux passages de commandes à emporter et de la caisse, ce qui leur permettrait d’être au calme pour discuter. Ce fut qu’une fois qu’elles furent assises que l’humaine s’employa à les remettre sur les voies de la conversation, déclarant tout d’abord ne pas savoir par où commencer avant qu’elle ne lui propose de la tutoyer, semblant l’implorer à demi-mots de ne plus la vouvoyer alors qu’elle utilisait aisément le « tu ». Si tel était son souhait. C’est d’accord, plus de vouvoiement !
Prenant une première gorgée de café, la magicienne attendit patiemment la suite. Quand fut mentionnée la raison pour laquelle elle s’était trouvée au cimetière, la jeune femme se pinça légèrement les lèvres avant de reprendre une gorgée. Même après quatre ans, une telle absence était encore douloureuse.

- Oui, ça fait quatre ans que je viens presque régulièrement déposer un bouquet la tombe de mon père. Je suppose que ta présence au cimetière est aussi liée à un moment de recueillement ou peut-être un besoin de poser des question, répondit-elle. Elles échangèrent quelques instants sur le sujet avant que leur conversation ne dévie à nouveau sur les questions concernant la magie. Silencieuse, Zatanna écouta attentivement Roxanne et l’observa ôter sa casquette tandis qu’elle lui signalait s’être blessée le matin-même et que depuis son intervention il n’en restait aucune trace. C’est de la fiction pure mais toutes les légendes ont une part de vérité. Les sorcières existent et doivent vendre leur âme pour avoir des pouvoirs mais ils ne proviennent pas de sources foncièrement bonnes. Je manipule naturellement la magie, c’est génétique pour ma famille et moi, et j’ai appris à me servir de ses différentes formes. Je peux aussi bien remplir gratuitement nos verres de n’importe quelle boisson comme je peux faire apparaître un tigre blanc sur la table derrière nous, faire littéralement pleuvoir des cordes ou encore soigner. Les sorcières doivent utiliser des sorts, moi je me sers de mon imagination.

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28 Mars 2020

La jolie brune avait donc perdu son père. C'est triste, quatre ans... moitié moins que depuis la mort de ses grand-parents et elle y pensait encore avec tristesse et... regrets... Elle n'avait pas été une bonne petite fille.

« Oui, je suis venue voir mes grand-parents.» bon en vrai mes pas m'ont conduits là sans vraiment que j'y pense mais qu'importe. « Ils sont mort il y a six ans, un accident de bus. Et puis... fallait que je vérifie un truc.» franchement, j'hésite à lui dire mais... c'est peut être bien la seule qui me prendra pas pour une cinglée alors...allez... pourquoi pas. « Et puis, je voulais aussi vérifier un truc, j'ai... l'homme que j'aime à disparu y'a quelques semaines.» tout en parlant, je regarde la mousse de mon moccacino, ces toutes petites bulles au milieu du lait émulsionné.. je les vois même pas. « je crois que j'espérais que ça me filerai une sorte de "révélation", de savoir s'il vit encore ou s'il... s'il est mort.» putain que ce mot m'arrache la langue. « Je sais, c'est con mais ça m'arrive des fois.»

Je finis par ma décider à boire ma tasse avant que ça soit froid, froid c'est dégueulasse et encore, là je m'en fous.. faut dire que je me fous d'un peu tout, sauf de ma prochaine dose. Et voilà, d'y penser j'ai le bras qui démange ! Je jette un oeil à l'heure... bordel, faut que j'attende encore deux heures... Bordel Vic... pourquoi tu m'as demandé de faire gaffe... une petite overdose et... et si t'es pas mort je serais complétement conne de le faire.
Et si je veux qu'elle m'aide à savoir si ça vaut le coup que je continue à chercher alors que j'ai pas l'ombre d'une piste sérieuse... va falloir aborder le point qui m'intéresse le plus là tout de suite. La magie, ça marche comment ? Et au moins, elle accepte de m'expliquer et franchement vendre son âme ça craint non ? Mouais en fait non, si demain on me disait : donne moi ton âme et je donne le pouvoir de retrouver ton homme, je crois que je réfléchirai même pas. Mais elle, elle était pas du genre à pactiser avec le démon hein... ouais, ça se voit, elle a quelque chose dans le regard qui me fait dire ça, ou alors c'est cette bouille, je parie qu'on lui donne jamais son âge et même moi je saurais pas dire quel âge elle a, vingt, vingt cinq ans ? On s'en fout un peu celà dit. Mais ce qu'elle me décrit comme pouvoir c'est juste dingue et ça fait remonter l'espoir d'un cran... même deux !
« Bah limite, t'es jamais à court de solution le jour où tu pars sans ton portefeuille..;» Bon ça se voulait de l'humour mais je crois que c'est pas tout à fait sorti comme j'aurai voulu... « Et tu peux vraiment tout faire à volonté ? Toi, tu peux savoir si quelqu'un est mort ou pas ? »

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Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

L’existence de la magie était un secret farouchement gardé depuis des siècles, plus encore lorsque ceux dont Zatanna partageait les gênes s’étaient retirés du monde pour se cacher. L’Histoire avait prouvé que d’en occulter l’existence ou d’en refuser sa véracité était ce qu’il y avait de mieux pour ceux qui la manipulaient, ceux qui avaient été créés grâce à elle mais aussi ceux qui n’étaient que de simples humains parfois pris pour cibles par ceux qui la craignaient. La magicienne ignorait si révéler un tel secret à Roxanne était une bonne ou une mauvaise idée, cette dernière pouvait tout à fait contacter mille et une personnes pour dire tout ce qui lui avait été raconté, mais elle avait la sensation que la brune pouvait se montrer être une véritable personne de confiance. Et puis il y avait eu ce qu’elle avait ressenti à l’instant où elle avait usé de la magie pour la soigner, semblant réveiller momentanément quelque chose qui s’était caché à elle. De quoi s’agissait-il ? C’était-là une question légitime à laquelle Zatanna espérait trouver une réponse, même si son instinct lui disait que ce n’était pas quelque chose de mauvais à combattre. Elle bu une nouvelle gorgée de sa boisson.

- Mes condoléances pour tes grands-parents, dit-elle avec une sincérité non feinte. Perdre un proche n’était pas un évènement inconnu de la jeune femme qui n’avait été élevée que par son père et avait grandit au gré des visites de son cousin, Zachary. La solitude était un sentiment récurrent dans sa vie, aussi entourée pouvait-elle être lorsqu’elle partait en tournée ou sortait profiter de la vie noctambule. Tu sais que si la magie existe, il en va de même pour bien d’autres choses… Si tu poses la bonne question avec ton cœur, tu pourrais finir par avoir une réponse, poursuivit-elle avant de porter à nouveau son gobelet à ses lèvres. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire que de lui émettre l’idée de s’adresser à la puissance supérieure qu’était Dieu mais l’espoir n’était que rarement mauvais à entretenir.

Leur échange se poursuivit sur la magie et Zatanna s’employa à fournir des explications sur les différences entres des sorcières et des « magiciens ». Ne manquant pas de sourire à la réaction de Roxanne : oui, elle n’était jamais vraiment à court de solutions si elle avait besoin de quoi que ce soit. Lorsque Roxanne poursuivit, la magicienne se pinça légèrement les lèvres.

- En théorie c’est possible, oui. Mais sache que si la personne que tu cherches est morte, il ne faut pas la faire revenir, c’est dangereux et le prix à payer est trop important pour passer outre. Nouvelle gorgée de café. Un objet lui appartenant c’est utile, un auquel il tenait c’est encore mieux. Si tu trouves ça, je pourrais essayer de t’obtenir une réponse.

Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?
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28 Mars 2020

Je bouge la tête pour accepter ses condoléances, c'est gentil même si là, ça commence à dater et un deuil plus récent (enfin j'ai pas envie de parler de deuil) me pollue l'esprit au point que même cette perte là passe au second plan. Et puis, quand on dit que le temps fait son oeuvre, quelque part c'est vrai, même si là j'ai l'impression que rien ne réussira à m'ôter ce mauvais goût dans la bouche celui qui ne m'a pas quitté depuis que je suis revenue seule.
Mais quand elle me sort sa phrase sur "demande avec ton coeur", je crois que je ne peux pas cacher à quel point je trouve cette idée débile ! Enfin, je suis sans doute un peu dure mais là tout de suite, je ne vois pas qui ou quoi me répondrait à moins que je parle à ce qui est au fond de moi et qui me provoque ces drôles de sensations dans certains lieux, ou disons plutôt des convictions, mais je suis peut être tout aussi conne d'y croire. En tout cas, une chose est claire, moi qui pensait faire l'aveu de ma croyance en une sorte de "don" et bah en fait ça n'avait rien de clair.
« Je parles pas de faire une prière à je sais pas qui... mais d'avoir des drôle d'impressions dans certains lieux, ou d'avoir des sortes de convictions qu'un drame s'est produit, ce genre de chose.» même moi je me fais l'impression d'être une folle ou une sorte de m'as tu vu a s'inventer des dons quand je m'entends évoquer ça ! « Je n'ai rien de magique moi, mais voilà, j'espèrais qu'en allant au cimetière, je saurais s'il est mort ou pas, c'est tout. »

Je goûte mon café tant qu'il est encore chaud, et il me le paraît d'autant plus au travers du gobelet en carton que j'ai les doigts gelés. C'est comme si je ne parvenais plus à me réchauffer ces derniers temps. Tout est froid de son absence et pourtant des détails me disent qu'il est en vie, comme cette façon de vérifier l'heure avant de me piquer à nouveau le bras pour partir ailleurs et oublier le temps d'un trip que je n'ai plus de vie. C'est lui qui m'a apprit à faire attention à ça, à suffisamment espacés pour ne pas retomber dans le "full accro" même si là, j'essaye juste d'éviter l'overdose, mais si elle peut m'obtenir la réponse et qu'elle me dit "il est mort", franchement, je ne suis pas sûre de vérifier l'heure la prochaine fois... Aïe, à nouveau cette petite douleur vive qui ne dure pourtant qu'une seconde à peine.

Du coup, je me lance quand même, le doute c'est autant de l'espoir qu'une torture, alors si la magie peut aider puisqu'elle semble exister... C'est dingue quand même mais ce qu'elle a fait à mon genou, j'ai pas halluciné en le voyant écorcher, ni la douleur dans mon pied et il me suffit de bouger la jambe pour vérifier que tout à bien disparu "comme par magie" justement. Allons y franco allez ! Qu'est ce que je risque ? Gros si la réponse est oui, oui je sais, mais j'ai jamais eu peur du risque et si je dois finir de tomber en miette alors "ainsi soit il !".

Elle commence par une mise en garde et même si ma tête acquiesce parceque de toute façon c'est la réponse qu'on attend quand on prévient quelqu'un de ne pas faire quelque chose, ma main libre elle, se ferme en poing contre ma cuisse sous la table. Franchement, si une magie existe pour ramener Vic, est ce que j'aurais la sagesse de suivre son conseil, quel qu'en soit le prix ? Je ne suis pas certaine.
« Les morts doivent rester où ils sont... j'imagine que c'est une règle du monde, je vois. » Je vois mon cul oui, mais je sais au moins que ce ne sera pas vers elle que je devrais me tourner. Mais comment on trouve des magiciens ? Et surtout, des qui font ce genre de choses ? Aïe ! Je crois que le manque commence à me filer la migraine !

Dans son esprit, Michel suivait la discussion sans se manifester, éternel témoin des frasques de son hôte et ces derniers temps, sa façon de penser commençait à l'inquiéter. Lui qui l'avait choisie pour cette pugnacité à vouloir vivre alors qu'elle était à peine née... Voilà qu'un drame (auquel il n'était hélas pas étranger) lui donnait des idées de plus en plus macabre.
Au moins la promesse faite à cet homme la poussait à ne pas sombrer dans les drogues plus qu'elle ne l'avait fait jusque là mais voilà maintenant qu'elle parlait de ressuciter les morts ! Non mais quelle idée ! Même si cette homo magi paraissait d'une bonté d'âme qui plaisait bien à l'archange et attirait sur elle un regard bienveillant, peut être aurait il dû mettre fin à cette rencontre...
Non, il ne devait pas intervenir, du moins pas plus que par ces petites réprimandes qui lui donnaient ces petits pics douloureux. A force de souffrir à chaque idée douteuse, celà devrait la conditionner à arrêter d'en avoir non ? Comme dans ces principes de conditionnement mis en place par quelques psychiatres.
Qu'il n'était pas toujours aisé de n'être qu'un témoin inactif ! Et s'il se permettait quelques petites et discrètes ingérences, ce n'était que parceque la peine qui déchirait le coeur de la pauvre Roxanne était un peu de son fait, même s'il était intervenu avant tout pour lui sauver la vie et sauver sa mission à lui sur Terre.

La douleur passa aussi vite qu'elle était venue et Roxanne se re concentra sur la suite des propos de la magicienne. « Des objets à lui, j'en ai plein, j'ai ça...» je passe mes mains autour de mon cou et en retire une longue chaine au bout de laquelle pendouille une petite médaille frappée de l'image de Saint Christophe. « C'était à lui, sa mère lui a offerte, il y tenait beaucoup. » et je tends la médaille autour de la table. Il n'était pas forcément croyant ou du moins pas pratiquant, mais sa mère l'était et cette médaille était un peu comme un porte bonheur... ça ne marche pas à tous les coups ces trucs là. « Tu peux faire ça là, comme ça ? Ou il faut un endroit spécial, un rituel ou genre que ce soit la pleine lune ? »

- code by lilie -

When an Angel lives in the body of a Sinner

Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?

La perte d’un parent proche n’était pas une situation aisée à traverser, elle l’était d’autant moins lorsque l’on se trouvait en capacité de communiquer par quelques biais que ce soit avec les défunts. Une habileté utile en maintes occasions mais qui pouvait rapidement se révéler être un fardeau lourd à porter. Combien de fois avait-elle pu songer à attirer jusqu’à elle l’âme de son père pour ne serait-ce que le voir à nouveau ? Combien de fois avait-elle pu se préparer à le faire avant de se résigner ? Elle pouvait comprendre la volonté de Roxanne à vouloir tout tenter pour retrouver celui qu’elle avait perdu, ignorant s’il était en vie, quelque part. Avant qu’il ne tente de la tuer, n’aurait-elle pas tout fait pour Nick ? Avant qu’il ne lui brise le cœur, n’aurait-elle pas tout fait pour John ? Durant un court instant, Zatanna sentit son visage s’assombrir au souvenir de ceux qu’elle avait aimé : elle aurait tout tenté pour les retrouver s’ils avaient disparu. Aux paroles de la jeune femme, elle se pinça les lèvres avant de reprendre une gorgée de sa boisson puis une seconde.

- Cela aurait pu être possible mais quelqu’un t'aurait apporté cette aide, répondit-elle sans toutefois en dire plus que de raison : elle en disait déjà beaucoup sur un univers dépassant l’entendement des humains. Mais s’il y avait bien une chose sur laquelle la magicienne ne pouvait pas s’empêcher de s’exprimer, il s’agissait de la mort et de la possibilité de ramener des morts parmi les vivants. Elle avait déjà pu voir quel prix son père lui avait évité après qu’elle eut ramené le lapin, elle imaginait sans mal l’ampleur des conséquences s’il s’agissait d’un être humain. Roxanne hocha la tête, semblant comprendre la mise en garde, avant que ses traits viennent se crisper légèrement sous l’effet de ce qui semblait être un mal de tête et Zatanna lui proposa d’essayer d’en apprendre plus sur cet homme que l’humaine recherchait. A condition de disposer d’objets lui ayant appartenus. Elle observa Roxanne retirer sa chaine et lui présenter un médaillon à l’effigie de Saint-Christophe.

- Je te propose ceci : rassemble encore trois autres objets à lui et contacte-moi quand tu seras prête. Nous irons dans l’endroit qu’il fréquentait le plus, d’accord ? dit-elle, plongeant sa main dans son sac pour prendre un stylo et griffonner sur une serviette son numéro de téléphone. Garde-le précieusement et ne le donne à personne s’il te plait.

Si la mort est une absence, une présence est elle signe de vie ?
xx feat. @Zatanna Zatara xx

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console. - William Shakespeare

28 Mars 2020

Possible ? D'avoir une révélation en marchant dans un cimetière ? Oui, après tout, si mes pas m'avaient conduit là bas, c'était un peu beaucoup pour ça et si mon pied avait perdu le match contre un bloc de marbre, c'était parce que pour une fois que j'aurais voulu avoir quelque chose de spécial.. Ce n'était pas venu.
A l'entendre il me faudrait de l'aide pour ça. Ok, mais cette aide, pouvait elle me l'apporter ? Avait elle d'autre tours de magie dans son sac ?

Non mais ! Regardez-moi ça ! Me voilà prête à croire à la magie, là comme ça, juste parce qu'une fille m'a soigné juste en me touchant le genou... Oui c'était assez impressionnant mais peut être que j'avais halluciné ma douleur dans le pied et ...
Ma main passa discrètement sur mon genou par dessous la table, la peau était lisse... je n'avais pourtant pas rêvé le sang et l'écorchure... enfin, je ne crois pas.

Alors si elle pouvait faire ça, elle pouvait peut être faire d'autres choses, et comme elle disait elle même qu'en plus de la magie d'autres choses extraordinaire existent... pourquoi pas les fantômes... et si l'esprit d'un mort errait quelque part, peut être qu'on pouvait le remettre dans son corps et le réveiller ? Je sais, mes théories deviennent farfelues mais j'ai le bras qui me démange, le coeur en miette et l'esprit qui est sans doute prêt à croire tout et n'importe quoi pour se raccrocher à un espoir.. n'importe lequel. Pour me convaincre que ce sang sur mes mains n'était pas le sien...

Mais je voulais bien acquiescer à sa mise en garde, elle a l'air du genre gentil et sage cette fille, le genre raisonnable à suivre les règles, comme je l'avais été petite, avant de comprendre que ça servait à rien. Qu'être sage rendrait pas papa plus fier de moi, que ça ne le ferait pas rentrer plus tôt et sobre, ni éteindre sa clope pour ne pas foutre le feu à la maison... Mais elle, elle était pas faites du même bois que moi et je crois que même en étant aussi sage qu'une image, je serais incapable de ne pas tenter n'importe quoi pour Vic, même les idées les plus folles... Comme accepter de croire à la magie et de lui tendre la médaille de Saint Christophe de Vic dans l'espoir qu'une inconnue communique avec l'au-delà !

Mais une médaille ne suffisait pas, il fallait trois autres objets. Ce n'était pas un souci, j'ai tout ce qu'il faut à la maison, quand au lieu... j'en ai bien un en tête, ce n'était peut-être pas celui où il passait le plus de temps mais le plus emblématique de "nous" et où on avait vécu des moments intenses en émotion... ou alors... Il restait la voiture de Vic, il faudrait juste que je trouve le courage de remonter dedans et de la sortir du garage malgré les morceaux de verre qui jonchaient encore les tapis... malgré les souvenirs que j'avais et qui me manquaient... Tiens, ça aussi il faudrait que je lui demande... si elle peut ramener la mémoire...

Mais elle me tend son numéro pour convenir de la suite et tenter déjà de voir s'il est dans le monde des morts ou s'il traîne encore debout dans ce monde... où qu'il soit, je ferai tout pour le retrouver.
« Merci Zatanna. Merci de bien vouloir essayer. »
Je prend la serviette et la plie soigneusement. Mon Moccachino est froid maintenant et je sens l'intérieur de mon coude qui me brûle et ce frisson malsain dans le corps qui appelle ma dose... Je crois que c'est la fin de la pause café, j'ai besoin d'une dose de sucre liquide à m'injecter dans les veines.
« Je le garderai pour moi, comme tout le reste, tu as ma parole » et aussi déboussolée que je puisse être, je ne trahis pas une parole donnée, c'est le code de la famille.

« Je t'appelles bientôt et cette fois, c'est moi qui offrirait la boisson. »

Je re visse ma casquette sur la tête et salue la demoiselle, j'ai les doigts qui tremblent et je sens que je peine à rester en place, et une sueur froide me coule dans le dos. Pardon Vic... je sais que tu détestes ça mais c'est le seul moyen que j'ai de tenir... et puis tu n'avais qu'à être là, et rester avec moi !

- code by lilie -

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