Pound the alarm

Pound the alarm

Poison Ivy

Nous traversons la ville à vive allure. Autour de nous, les immenses tours de verres, les passants emmitouflés dans leurs épais manteaux, les rats et les pigeons, les néons et lumières des bars et restaurants…. Tout ça ce n’est que des lumières et des ombres sans formes, distordues par la vitesse de la voiture, le monde nous entourant se transformant en une masse que nous ignorons sans problème. Je pourrais conduire au milieu d’une vie complètement abandonnée que je ne verrais pas la différence tant j’ai l’impression qu’il n’y a plus que nous dans cette décapotable rouge au milieu de la nuit. Et puisque nous sommes seules ce soir à rouler, je pose ma main tremblante sur le levier et passe une vitesse avant de la reposer sur le volant. Et de serrer. Trop fort. Personne n’a pensé à allumer la radio quand on s’est installé, c’est pourtant plutôt dans mes habitudes de foutre de la musique à fonds mais ce soir, il faut se faire discrète, et puis je ne suis pas d’humeur à ça. Pas plus envie de blaguer, de rire ou juste même de parler. Le silence me va très bien ce soir, pour ne pas prendre le pas sur le brouhaha de pensées qui règne déjà dans mon esprit. A mes côtés, Ivy siège à la place passagère de ma voiture, aussi silencieuse que moi.

Pendant quelques secondes seulement, je détourne mon regard de la route et observe son visage, son expression, ses lèvres… Mon estomac se noue immédiatement à la vision de cette femme qui ces derniers jours semblent ne plus vouloir quitter mon esprit, pour qui j’ai de plus en plus eu de mal à me cacher à moi-même mes sentiments alors que l’on continuait de se voir pour préparer notre plan de bataille. Mais je détourne vite le regard, me reconcentre sur le chemin et notre mission ce soir, je n’ai pas de temps à perdre pour tout ce chaos actuel dans mon cerveau, de toute manière le bordel j’ai l’habitude alors je n’ai qu’à faire semblant qu’il ne se passe rien du tout et tout ira parfaitement. Voilà !

Une partie de moi à peur de l’avoir trainé dans un plan qui va peut-être très mal se finir pour moi, et dont elle serait clairement un dommage collatéral si cela arrivait. Parce que malgré toute la confiance que j’affiche au grand jour, même si je passe mon temps à rassurer les membres des Birds sur le fait que rien ne pourra m’arriver au cours de cette bataille dans laquelle je vais me jeter ce soir les deux pieds en avant, en vraie j’ai putain de peur. Et ça fait chier. J’essaye d’ignorer mes angoisses et de me dire que ce n’est que dans mon esprit et que tout se passera bien mais, les autres cris que me renvoient mon esprit ne sont pas bien plus rassurant. Même si me Joker ne m’apparait plus la nuit en cauchemar comme il le faisait après l’attaque du Black Cat, me torturant chaque fois d’une manière plus inventive que celle d’avant, il faut être honnête que cette mission dans laquelle je me suis lancée risque de faire des dégâts et pourrait même être suicidaire. Enfin si ça arrive… Ne pensons pas à ça… Au moins j’ai Ivy avec moi ce soir, une alliée qui risque de se montrer très utile.

Enfin je tourne pour sortir des larges avenues de Gotham et m’enfonce lentement à travers les ruelles sombres de la ville, finnisant par arrêter la voiture entre quelques poubelles au fond d’une allée sans sortie ou personne n’osera s’aventurer par peur d’y perdre son collier de perle et la vie.

- On continue d’ici à pied.

Il ne me faut pas plus de temps pour sortir de la voiture et aller jusqu’au coffre, révélant au clair de la lune la précieuse marchandise que ce dernier renferme. Continuant de garder le silence et mon regard loin d’Ivy, je m’arme donc pour notre mission de ce soir ; attache la ceinture de ces vieilles bombes fumigènes que j’affectionne tant autour de ma taille, et me saisis de mon habituelle batte de baseball clouté. Mes armes de prédilections en somme. Il y en a que ça à toujours choqué que je puisse me lancer dans mes combats sans même une arme à feu ou quelque chose d’un peu plus léthal qu’une batte mais, c’est toujours au corps à corps que je me suis sentie le plus à l’aise, certains semblant oublier que je n’ai pas vraiment l’entrainement militaire qui aurait pu faire de moi une bonne tireuse. De toute manière, ce n’est pas ça le plus important ce soir. Non, le colis si précieux que contient le coffre de ma décapotable est un petit sac de sport noir qui contient en vérité un explosif capable de faire sauter tout un bâtiment. Maintenant ne reste plus qu’à y aller.

Juste un instant.

Je claque le coffre de la décapotable et laisse mes mains reposer dessus juste quelques secondes de plus, le temps pour moi de me recentrer, de respirer. Ce que je m’apprête à faire ce soir risque de changer beaucoup de choses sur l’échiquier géant de Gotham, et si on réussit notre coup alors le Prince du crime risque de ne vraiment pas apprécier. Quel qu’en soit la manière il risque de réagir à notre attaque. Mais ce n’est clairement pas le moment d’avoir peur de lui Harley, aujourd’hui tu commence le combat de ton émancipation finale de ce putain de malade mentale et c’est le genre de bataille qui ne s’achèvera que par la mort d’un des deux opposants. Il va falloir se montrer vraiment courageuse sur ce coup-ci, vraiment, vraiment courageuse... Parce que si je ne crois pas à mon propre plan alors personne ne va y croire à ma place. Alors je prends une large inspiration et force un sourire à apparaître sur mon visage. Allez, let’s go !

- Bon. On est parti pour une soirée explosive Red ?

Une fois la voiture abandonnée discrètement à l’ombre d’une ruelle, il ne nous faudra pas plus de quelques minutes de marche à travers des ruelles sombres et malfamées de Gotham, ce qui est en fait un sacré pléonasme quand j’y pense vu la gueule de la ville, pour finalement rejoindre le bâtiment au centre de nos attentions ce soir. La planque d’arme principale du Joker et de tous ses hommes de mains, celle où sont entreposées la majorité des explosifs de ces derniers. Le but de notre mission ce soir est très simple : pénétrer dans la planque d’armes et se rendre au centre de cette dernière le plus discrètement possible afin de ne pas lancer l’alerte et se voir encerclée par encore plus d’hommes de mains, déposer notre joli sac d’explosif à l’endroit le plus central de cette planque d’armes et l’activer moi-même, et ensuite s’échapper le plus vite possible de cet enfer pour ne pas être toujours à l’intérieur une fois que le compte à rebours sera expiré.

- Bon, tu te souviens bien de tout ce que l’on a dit Red ?

Cette question, si je la pose c’est plus pour me rassurer moi-même que j’ai bien toutes les informations du plan en tête plutôt qu’autre chose, parce que s’il y a une chose dont je suis certaine c’est que Poison Ivy ne serait pas du genre à oublier les détails d’un plan. Elle a toujours été beaucoup plus doué que moi dans les trucs réfléchis quand elle mettait des actions criminelles en place, quand on faisait des vols de bijoux ou d’autres attaques dans le genre, moi dans le crime j’ai toujours été plus doué pour cogner d’abord et réfléchir ensuite aux conséquences de mes actions. Peut-être pour ça que je n’ai jamais été que la subordonnée d’un autre ou la membre d’une équipe, je n’ai jamais été trop faite pour une carrière solo. Alors là, monter moi-même un plan et en prendre la tête ça semble tellement hors de ma portée, tellement fou… Et puis encore plus aujourd’hui, j’ai tellement peur de me remettre de nouveau dans ce qui ressemble terriblement à une activité criminelle après avoir si longtemps été du côté qude la justice avec les birds, qui sait si je sais encore faire tout ça moi ? De toute manière, personne ne pourra répondre à cette question avant qu’on ne soit lancée. Ne reste qu’à espérer que le crime soit comme le vélo.

Alors enfin nous nous approchons en silence du bâtiment au centre de notre attention, profitant de l’ombre de la nuit pour mieux en faire discrètement le tour et enregistrer toutes les informations nécessaires à notre mission. A mon plus grand plaisir, je note que le bâtiment n’est pas si différent que cela qu’à l’époque ou je travaillais comme l’assistante du joker, et notamment les angles des caméras n’ont pas été modifiés depuis la dernière fois que je me suis rendue dans ce bâtiment. Il faut croire que les hommes de mains du Joker restent fidèles à eux-mêmes, très bon pour tout casser au hasard mais clairement moins pour toutes les technicalités. Au cours de notre tour d’observation, je repère également une dizaine de clowns bien armés et quatre maitre chiens. Une équipe qui nous donnera clairement quelques difficultés si elle venait à nous tomber dessus d’un seul coup mais rien de trop alarmant non plus, je crains plus qu’un des clowns profite du combat pour s’éloigner et aller appeler à l’aide.

A présent que les observations sont faites, il est temps pour nous de sauter dans l’action et ça passe d’abord par passer par-dessus le mur d’enceinte protégeant le bâtiment. Heureusement pour nous, cela se révèle une tâche très simple pour l’une comme pour l’autre et nous nous retrouvons très rapidement de l’autre côté du mur, retombant aisément sur nos pieds, continuant ensuite d’avancer discrètement pour éviter de nous faire repérer par les caméras de sécurité mais arrivant à traverser les quelques 200 mètres nous séparant du bâtiment de nouveau sans trop de problème. La nuit nous cache et mes quelques souvenirs des angles des caméras extérieurs nous permettent sans problème de nous avancer. Rien de bien compliqué pour nous pour l’instant, faut dire qu’on s’est introduit dans des musées et des boutiques de luxes bien plus sécurisé que ça mais je ne veux pas non plus trop me détendre, qui sait ce qui nous attends à l’intérieur.

Surtout qu’avant de rentrer, il nous reste encore à combattre les hommes de mains ou en nous en débarrassant d’une autre manière, plus discrète si possible. Et c’est encore une fois Red qui vient me sauver d’une situation compliquée, mon soutien de toujours, et lance sur les hommes de mains un des nuages toxiques dont elle a le secret. Et les résultats de ce dernier ne se font pas attendre car immédiatement les hommes de mains se mettent à tomber comme des mouches. J’en comptes un, puis deux, puis six et enfin dix ! Bingo ! Je me retourne vers Ivy et lui offre mon plus grand sourire de fierté et d’admiration devant le génialissime cerveau qui se cache sous une magnifique chevelure rousse, bon sang que cette femme est douée et intelligente en plus d’être magnifique, ça devrait être illégale. Mais il reste encore quatre garçons encore debout, enfin plutôt un debout et les trois autres qui tangent mollement. Ce sera tranquille. Alors je lève le pouce en direction de Red, je gère belle gosse !

- Coucou les garçons, maman est de retour à la maison, j’espère que vous avez été sage !

C’est parti pour ce que je sais faire de mieux, la castagne. Et c’est encore plus un plaisir de se battre quand il s’agit d’éliminer des putains de clowns obéissant encore à mon ex. Alors les doigts serrés fermement sur la poignée de ma batte de baseball, je m’élance à vive allure vers le plus en point des hommes de mains et vise clairement la tête.

Pound the alarm

Poison Ivy

Elle me dit c’est à toi et pour la première fois de la soirée le sourire que je lui offre est véritable et chaleureux. Oui c’est à mon tour d’utiliser le langage de la violence pour faire passer toute ma colère envers lui, c’est à mon tour de le faire souffrir, de me venger de tout ce qu’il m’a fait subir durant ces années… Qu’importe ce que peuvent dire tous les plus grands psychiatres de ce pays sur le faible intérêt de la vengeance dans la reconstruction psychologique d’une personne, il y a trop longtemps que j’ai brulé mes livres de Freud pour que tout cela ait encore le moindre intérêt.

- C’est le moment de lancer le show…

C’est partis. Quand je combats j’ai toujours l’impression que mon esprit se vide complètement de tout ce qui peut arriver de reste dans ma vie et qu’il ne reste plus que ce qu’il se passe à cet instant même, aux coups que je suis en train d’asséner à mon ennemi et à esquiver ceux qu’ils s’apprêtent à m’envoyer sur le coin de la gueule. D’autres arrivent sûrement à atteindre un tel état de détente complète de leurs cerveaux en pratiquant des activités plus saines et classiques tel que le yoga, la méditation, ou la course à pied, et bien moi c’est la violence voilà. Je ne trouvais plus la plénitude d’esprit qu’une fois le corps couvert du sang de mon ennemi… Couverte de sang rouge, de la couleur qu’était son sourire, de la couleur qu’est sa chevelure.

Le rouge colore ma vie, en imbibe chaque recoin.

A une époque qui appartient aujourd’hui à une autre vie, j’arrivais à atteindre cette planitude d’esprit quand je faisais de la gymnastique. Ça je peux vous le dire, il n’y avait rien de mieux pour me calmer complètement que de me mettre devant un carré de sol rebondissant et me demander d’effectuer un enchainement de gym au sol. Pendant quelques secondes au moins je pouvais tout oublier de ma famille et mon quotidien et j’enchainais simplement les mouvements, je ne pensais plus qu’au prochain saut et ne ressentais plus que la manière dont mes muscles se tendaient ou se contractaient à chaque mouvement. Ce n’est pas bien différent du combat au final, même si ça n’en a pas toujours l’air mes mouvements sont toujours calculés et réfléchis lorsque je m’attaque à un ennemi. C’est une prestation artistique que j’offre, un enchainement.

L’enchainement de ce soir je le connais par cœur. D’abord prendre son souffle et se concentrer sur ce que l’on s’apprête à faire et puis c’est parti. Alors je commence à courir sur quelques mètres et puis enfin je m’appuys fermement dans le sol pour prendre mon élan et m’élancer. Mes bras se lèvent en portant mon arme au-dessus de ma tête, les muscles de mes bras se tendent soudainement et je contracte les abdos pour conserver ma stabilité dans les airs. Mais je suis sûrement trop lente dans mon attaque car mon ennemi parvient à esquiver, ne serait-ce qu’en partie, l’attaque qui lui est destinée et le coup qui devait réduire son crâne à l’état de bouilli ne parvient qu’à atteindre son épaule. Le coup est suffisant pour arracher un cri de douleur au clown qui recule de quelques pas sous la douleur mais ce n’est pas suffisant pour le mettre hors d’état de nuire. Qu’importe il faut continuer le combat. Alors j’atterrit au sol en une roulade maitrisée et je relève immédiatement, je sais qu’il ne faut pas laisser à ces clowns le temps de m’atteindre. Je sais qu’il ne se priveront pas de me faire subir le moindre signe de faiblesse de ma part, le moindre écart d’un enchainement parfaitement maitrisé.

- Fait chier…

Les trois autres clowns se sont déjà rapprochés pour essayer de m’attaquer, ils ont le pas hésitant à cause du gaz d’Ivy pourtant je sais qu’aucun n’abandonnera le combat aussi facilement. Les clowns qui obéissent à Joker lui vouent le même culte que je lui vouais moi-même jadis, persuadés que ce dernier tient plus de la divinité du chaos que d’un être humain comme eux, espérant tous qu’il les sauvera d’une pathétique existence gangrénée trop tôt par la misère et l’ennui. La religion est sûrement l’opium du peuple mais à Gotham, c’est vers la folie que les hommes tournent leurs prières. Je ne peux pas leur en vouloir je sais bien, ils ne sont pas plus mauvais dans leurs cœurs que je ne l’étais quelques années plutôt. Juste les brebis d’un faux berger, d’un guide qui les emmène directement se jeter d’une falaise et ne pleurera aucune des bêtes qu’il y perdra.

Un premier s’élance alors vers moi et je réponds immédiatement en faisant de même, prête au choc du combat. Cependant la rencontre n’arrive pas. Bien que sonné par l’attaque toxique d’Ivy, le clown parvient aisément à m’esquiver et me fait regretter d’avoir manqué d’adresse en m’assénant un coup de poing américain en pleines côtes qui me force à reculer de quelques pas, légèrement sonnée par la douleur. Je me redresse aisément, le gaz à tout de même eut de l’effet et le coup ne m’atteint pas si violemment qu’il l’aurait fait en temps normal c’est certains. Tant mieux pour moi hein, je risque d’en avoir un certain nombre à affronter ce soir de clown, ce n’est pas pour tomber au premier venu…

Alors il faut toujours se relever et se préparer au prochain adversaire, ne surtout pas leur laisser la moindre chance de prendre l’avantage sur vous, de vous réduire en cendre. Les clowns sont à l’images de leurs maitre, façonné par sa pensée et ses ordres, et aucun d’eux n’hésiterait à punir la brebis ayant eu l’audace de s’éloigner du troupeau. Ah s’ils pouvaient ramener ma tête au Joker, ils le feraient sans la moindre hésitation. Les deux autres s’avancent déjà, je serre le poing autour de ma batte de baseball. Je ne me laisserais pas faire comme ça, je ferais couler le rouge de leurs sangs, j’en salirais tout. Je rendrais le monde plus sale que moi. Alors je lève mon arme pour m’en prendre à ces clowns mais la nuit est trop noire et la pluie bat trop fort, ou peut-être que j’ai trop peur de m’en prendre à eux après toutes ces années passées à me cacher, que je n’ai plus l’habitude de tout ça. Les deux hommes parviennent à m’esquiver en titubant de quelques pas en arrière, et je lève vers eux un regard hargneux. Putain, je suis vraiment devenue si faible que ça ? Est-ce que m’entrainer n’a servis à rien ? Est-ce que je n’ai donc aucune chance de m’élever contre cet homme qui m’a tant fait souffrir, non je refuse de croire à ce scénario. Et puis de toute manière, même si je n’y arrive pas seul cela n’est aucun problème, parce que je ne suis pas seule face à eux ce soir.

- Putain ! Red j’ai besoin de toi.

Red, à toi de faire couler le rouge de leur sang. Colore ma vie de ton rouge.

Pound the alarm

Poison Ivy

Comme Red me l’avait demandé, je reculais de quelques pas et laissait à cette dernière l’espace de faire ce qu’elle avait à faire sans risquer de la déranger ou de me retrouver accidentellement blessée en faisant un faux mouvement ou je ne sais pas trop. Le terrain à présent claire, je la vis qui fermait les yeux pour se concentrer et levait les bras, faisant ainsi usage de ses pouvoirs pour aller réveiller quelques plantes endormies aux alentours et les appeler à rejoindre notre combat. Je ne pus m’empêcher de me retenir de sourire en la voyant comme ça si concentrée et surtout si furieuse, semblant prête à détruire quiconque oserait se mettre sur notre chemin. Elle était si belle.

Des Poison Ivy s’approchèrent soudainement, semblant presque sorties de nulle part, et se dirigèrent vers les pieds des quatre clowns. Des Poison Ivy. Je ne m’y connaissais pas plus que cela en termes de plante, en fait c’était plutôt l’inverse. J’avais la tendance terrible à crever toutes les plantes qu’on me posait entre les mains, mon alimentation catastrophique manquait si cruellement de légumes depuis des années que je n’étais même pas sûr de pouvoir encore faire la différence entre une courge et un concombre si on me posait les deux non-transformés devant moi. Mais des Poison Ivy, ça j’aurais pu les reconnaitre et les nommer à des kilomètres et sans le moindre doute, c’était sûr. Parce que c’était sa plante à elle. Celle dont elle avait pris le nom. Celle que j’avais vu si souvent sur son corps, couvrir sa peau teintée de vert comme d’autres aurait porté un t-shirt ou autre vêtement, non elle c’était cette plante qui cachait sa nudité. Il y avait un côté presque biblique à sa manière de s’habiller, Eve n’était pas vraiment plus vêtue au Paradis alors pourquoi aurait-elle eu besoin de se cacher, alors qu’Ivy aussi créait son paradis. Je me tournais vers elle, admirative de sa puissance et cette impression qu’elle appartenait à un monde différent du miens, à un paradis que j’étais trop souillée pour y mériter une place.

« C’est toi la meilleure Red. »

Le lierre qui s’était rapidement approché des pieds des clowns avait réussi à en attraper trois, et une fois leur prise assurée sur ses derniers les plantes avaient très vite commencé à grandir et à remonter le long du corps des hommes jusqu’à bloquer les bras des individus. Un quatrième parvint à échapper aux plantes et se lança immédiatement sur Ivy. J’hésitais un instant à m’occuper de son cas mais il était trop loin pour que je puisse être à son niveau assez vite pour le retenir, et de toute manière je ne doutais pas de la capacité d’Ivy à se défendre face à un clown minable. Alors je me retournais vers ceux qui étaient entravés dans les lierres, les trouvant déjà en train d’essayer de se libérer de leurs entraves qui ne résisteraient sûrement pas très longtemps à leur force. Autant m’occuper de leur cas pendant qu’ils étaient bien empaqueté par les lianes et taper dedans comme dans une pinata, rien de plus simple. Avec un peu de chance ils feront tomber quelques sucreries quand je taperais dedans !

Alors grand sourire, je fais tourner ma batte de baseball entre mes mains et m’approche des clowns entravés. A chaque pas, je peux sentir leur peur grandir alors que leurs yeux s’écarquillent toujours plus, et qu’ils se tortillent toujours plus fort pour essayer de se libérer de leurs entraves avant que je ne sois arrivée, en geignant comme des gamines qui se pisseraient dans la culotte.

Ah quel plaisir ça peut faire de les voir me craindre comme ça, trembler de peur à la pensée de ce que je vais leur faire subir. Des années que ces imbéciles de clowns me prennent pour une moins que rien, à me traiter comme une pauvre imbécile qui à eu la connerie d’abandonner le joker et qui n’est plus rien sans lit, l’imbécile qui s’est fait rétamer quand elle avait osé s’opposer au roi du crime pour la première fois… Même quand j’étais la gentille petite arlequine au service de leur maitre, ils me prenaient pour une pauvre blonde incapable de la moindre réflexion par elle-même, une sorte de paillasson sur qui on pouvait marcher sans problème… Et ça encore c’était sans compte ceux qui passaient juste leurs temps à me mater le cul en pensant que c’était là la seule chose que le Joker voyait en moi. Une imbécile ou une salope… Ils allaient voir ce dont elle était capable tiens…

« Bon qui veut passer en premier ? »

Je savais très bien que ce que j’allais faire était clairement le genre de choses que les Birds of Prey n’allaient pas approuver, comme elles n’approuvaient pas de mon expédition de ce soir de manière générale de toute manière. Quelques années plus tôt je m’étais engagée à devenir une personne meilleure à leur côté, de mettre fin à une vie de chaos et de crime en échange de leur protection contre le Joker. Mais cette quête de vengeance dans laquelle je me lançais ce soir allait forcément m’éloigner de cette toute nouvelle vie de personne de la justice et de droit, et m’éloigner de ces dernières. Heureusement, Red était là.

Je fermais les yeux pour oublier tous mes tourments moraux.


Alors je me plaçais devant les trois hommes et serrant le poing sur ma batte, j’armais mon bras et l’abattis sur le premier homme. Il y eut un bruit de crac sort et gardant les paupières fermées, je détournais la tête alors que quelques gouttes de sang m’aspergeaient le visage. Quand je les rouvris, ce dernier était inerte. Froid. Sans perdre plus de temps, je profitais de leurs immobilités pour répéter la même action sur un deuxième clown qui s’effondra à son tour. Mais lorsque je voulus m’occuper du dernier des trois clowns, se dernier avait réussi à gagner assez de mouvement dans les lierres et il se tourna assez pour ne recevoir mon coup que dans l’épaule, et mon attaque ne fut donc pas fatale.

Code:

Le clown qui n'est pas restreint par les lianes s'attaque à Ivy.
Harley s'occupe des trois qui sont entravés, et en tue deux, elle inflige deux dégâts au dernier (il lui reste 4pv).

Pound the alarm

Poison Ivy

Il me fallut juste quelques secondes de repos après avoir aligné les clowns qui étaient entravés à l’aide de ma batte de baseball et je me penchais en avant, main sur les genoux, histoire de reprendre un peu mon souffle. Ouai bon je n’étais plus aussi jeune que je ne l’aurais aimé…

Et soudainement les tirs d’une arme à feu se firent entendre dans la nuit, immédiatement suivis d’un bruyant gémissement féminin qui m’arrachèrent un frisson d’angoisse à la pensée de ce qui venait d’arriver. Ce n’était clairement pas le cri d’un des hommes de mains du Joker, ça non, et puis ce n’est pas comme si nous étions l’une ou l’autre venu avec des armes à feu donc clairement cette option était à rayer de la liste. Ce n’était pas moi non plus, vu que je ne venais clairement pas de recevoir une balle en pleins corps, honnêtement j’avais assez souvent tenté l’expérience pour savoir reconnaitre cette sensation extrêmement agréable. Alors il ne restait plus qu’une seule solution et clairement celle que je redoutais le plus ; c’était Ivy qui venait de prendre la balle.

- Red !

Putain ! Elle était touchée et vraiment gravement, et je ne pouvais pas m’empêcher d’être terrorisée à l’idée qu’elle soit blessée durement au nom de ma vengeance à la con. Merde ! Non, non elle devait survivre elle, Ivy elle avait un plus grand destin à réaliser que de crever maintenant.

Il fallait réfléchir très vite si je voulais nous sortir en vie de ce merdier complet, si je voulais surtout éviter qu’Ivy ne finisse capturé par les hommes de main de mon ex… Je connaissais trop bien la cruauté de ce dernier pour savoir ce qu’elle risquait si elle tombait entre ses mains, et pour surtout souhaiter que ça ne lui arrive jamais au grand jamais... Pas vraiment le genre d’homme à respecter la convention de Genève niveau traitement des prisonniers. Moi encore j’avais l’habitude à force et puis j’étais sacrifiable sans trop de problème mais elle… Pas elle non, Ivy elle avait clairement un autre destin sur cette terre que d’être sacrifié au nom de ma vengeance. Putain Harley pense, pense, pense… J’allais clairement devoir mettre mon projet de vengeance de côté pour un petit moment afin de sortir Ivy de là, parce qu’il était hors de question de la perdre au nom de cette vengeance.

Allez Harley réfléchit un plan, vite, vite, vite… Je regardais autour de moi, le clown qui venait de tirer sur Ivy risquait soit de s’en prendre à moi ce que je pouvais encore gérer tant que ça restait du 1v1, ou de s’en prendre de nouveau à Ivy ce qui était bien plus compliqué pour moi à gérer. Deux autres clowns semblaient en train de se réveiller, l’effet du poison d’Ivy se dissipant, et ça n’annonçait rien de bien sur le nombre d’ennemi que j’allais devoir affronter… Impossible pour moi de gérer à la fois les ennemis et faire en sorte qu’aucun n’achève Ivy en même temps, il n’y avait d’autres possibilités de la fuite… Mais… Putain mais oui ! Avec un peu de chance ça allait le faire !

- Pam Pam, va falloir courir un peu…

Et sur ce, je tirais une petite bombe de fumée et levais le bras pour afficher ce nouvel item qui venait d’être obtenu -insérer bruitage de Zelda-. Et en sortant ce nouvel item, je pouvais sentir que j’avais d’un coup obtenu l’attention de tous les petits clowns autour de nous qui se demandait si j’avais prévu de les faire exploser comme ça sur un coup de tête, et honnêtement j’aurais peut-être dû prévoir de quoi les faire péter ça aurait été vraiment fun à faire ça. La prochaine fois il faudrait que je prévoie ça…

Mais avant de penser à ça, il fallait se barrer de là au plus vite. J’offrais donc mon plus grand sourire aux clowns autour de moi, prenant un plaisir certains à les voir se pisser dessus à la pensée de ce que j’allais leur offrit, et je balançais ma bombe de fumée au sol. La fumée enveloppa soudainement tout le groupe et les fit tous disparaitre sous une même enveloppe grise, alors j’en profitais et courrais au plus vite vers ma chère Red, faisant glisser un de ses bras autour de mes épaules pour l’aider à courir hors de ce bordel.

- Va falloir y aller là Red, tu vas y arriver.

Alors en la laissant s’appuyer, je nous guidais aussi loin qu’il nous soit possible de la zone de combat pour nous sortir de tout ce merdier, espérant clairement qu’aucun des hommes de main du Joker n’ait réussi à nous suivre parce que ça risquait d’être un peu compliqué là. Et tout le long de notre fuite je ne pus m’empêcher de fixer la blessure d’Ivy, craignant que cette dernière ne perde trop de sang sur le chemin… Bien sûr elle était en partie plante mais elle restait aussi humaine… Et je ne pouvais pas la perdre… Non… Tout le monde sauf elle… Pas avant de lui avoir dit…

Code:

Harley Quinn et Poison Ivy profitent de la bombe de fumée pour s'enfuir et sortir de la zone de combat, elles espèrent ne pas avoir été suivi par un des clowns.
Poison Ivy reste fortement blessée.
Aucun clown n'est attaqué pendant ce tour.