Alyssa Ward - Des liens en or

Golden Mummy
L’hérédité.
A la connaissance d’Alyssa, son pouvoir ne se transmet que de façon héréditaire, et les précédentes transmissions s’étaient toujours faites chez les femmes de la famille, et selon un schéma bien particulier : en sautant une génération, car chaque femme alchimiste de la famille engendre un homme, lequel engendre une nouvelle alchimiste.
Ce serait un raccourci de dire que son pouvoir vient directement de sa grand-mère, mais sa formation, son apprentissage de la maitrise, ainsi que son perfectionnement vient bien d’elle.
Cette femme était comme sa seconde maman, comme sa professeure principale, son modèle de vie, et elle entretenait avec elle une relation privilégiée qui dura des années avant qu’elle ne décède. Sans dénigrer ses parents, Alyssa considère qu’elle doit l’ensemble de son avenir à sa grand-mère, et probablement sa survie dans la situation la plus délicate de son existence.
Golden Boy
Andrew Davis.
Il s’agissait de l’amour de sa vie mais aussi, de son pire ennemi. Alyssa l’a rencontré au tribunal. Assez rapidement, il devenait évident qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, qu’ils allaient construire un avenir ensemble, côte à côte en regardant dans la même direction. Une épopée dans la vie assez classique, une vie de couple remplie, faite de sorties, de moments heureux, de belles histoires, de romance et d’amour. Puis vint les fiançailles, le mariage et sa préparation, le jour J, où elle lui dit « oui » sans même avoir une once d’appréhension, pour le meilleur comme pour le pire. Mais le pire n’existait pas. Un instant dans son regard et elle était rassurée. Un instant dans son regard et elle se voyait mourir très vieille dans un lit à ses côtés. L’arrivée du petit Linus dans leur existence acheva de compléter un tableau parfait, ceci afin de préparer un autre acte à leur vie.
Un acte impossible à prévoir, impossible à croire. Quand le petit fêta son anniversaire, Andrew fit disparaitre la jeune femme, l’enlevant pour la confier à une organisation criminelle qui allait se servir d’elle de biens des façons. Pour le pire et pour le… pire.
Golden Hell
L’or.
Et pas de maison du café. Alyssa se retrouva enfermée. Sa condition de femme, et plus largement d’humaine, fut reléguée aux oubliettes. Elle devint un objet, une machine, un appareil dont on se sert à sa guise pour fabriquer de l’or. Au début, elle résista. Au début. La torture, les maltraitances, rien n’y fit. Jusqu’à ce qu’elle soit mise face à son enfant et que ce dernier fut menacé. Alors, qu’importe ses principes, ses valeurs, ses fondamentaux, elle ne pouvait pas mettre en danger la chair de sa chair. La descente aux enfers fut terrible, pourtant jamais l’idée de mettre fin à ses jours ne lui traversa l’esprit. Elle espérait une arrivée providentielle dans les premiers temps, une arrivée héroïque, mais rien ne vint. Elle resta enfermée pendant cinq longues années. Cinq longues années où elle ne fit pas que fabriquer de l’or pour ces gens.
Golden Oscar
Wilde.
Même en cage, l’animal sauvage se souvient d’où il vient.
Son calvaire ne s’arrêtait pas à fabriquer de l’or, malheureusement. Les affaires étaient boostées par l’afflux d’or qu’il fallait écouler et revendre, et par la disparition de la League. Une organisation plus structurée se forma petit à petit autour d’elle. Ses géôliers profitèrent du chaos de Gotham pour monter un commerce d’être humain, voué au plaisir de la chair et du sang, et il fut tout naturel pour ses ravisseurs de la faire participer au même titre que les autres personnes enlevées et traitées comme esclaves modernes.
Quand elle ne fabriquait pas de l’or, elle fabriquait du plaisir auprès des hommes et des femmes qui venaient chercher la décadence la plus totale dans ce club, ou quoique ce fut d’autre. Les fantasmes les plus malsains, les plus sensationnels, étaient proposés. Son statut particulier lui épargnait les scénarios où l’esclave était tué, torturé, mais pas le reste.
Elle était leur poule aux œufs d’or, dans tous les sens du terme. D’une humaine, il ne restait pas grand-chose, qu’un reflet d’elle-même incapable de résister. Heureusement, même si c’était bien triste, elle se lia d’amitié au fur et à mesure avec des personnes qui arrivèrent après elle et qui se trouvèrent dans la même situation.
Oscar, comme elle l’appellerait plus tard, fut sa première victime. Un client qui abusait d’elle, des services du club, des privilèges que son argent lui permettait d’obtenir. Ce fut sa première transmutation d’un humain en or, un déraillement qui posa la première pierre de l’édifice de sa rébellion imminente.
Golden Escape
Trop, c’est trop.
Il vient un moment où la psyché humaine à ses limites, où le mal est tellement profond qu’il ne permet plus que deux choses : une ultime résistance, un baroud d’honneur, ou un abandon total avec la mort en ligne de mire.
Les années passèrent. Son fils grandissait sans elle, loin des yeux, loin du cœur. Sa haine envers Davis enflait tellement qu’elle supplantait tout autre sentiment rationnel, grignotant sa volonté jour après jour jusqu’au point de bascule où ses ravisseurs voulurent supprimer une nouvelle fois un autre point d’attache presque « plaisant » pour elle, à savoir sa petite bande « d’amis ». S’ils n’étaient pas non plus comme les quatre doigts de la main, ils étaient une équipe soudée dans la tourmente. Les perdre était insupportable. Il fallait se défendre. Il fallait… se défendre.
Alors elle s’était défendue, pour la première fois depuis longtemps. Il fallait croire que cette étincelle avait mis le feu aux poudres parce que le soulèvement fut général. Le plus triste restait que les esclaves se battaient entre eux alors que leur colère devait être dirigée vers leur geôliers.
A l’issu de la confrontation, elle perdit connaissance après qu’une magicienne enfermée avec elle la lie à sa petite bande « d’amis » dans sa chair transmutée en or. Compté parmi les mortes, elle fut transportée dans une usine de fabrication de pâtée pour chien pour être retraitée avec les autres cadavres de la mutinerie. Alyssa reprit connaissance dans le compacteur, parvenant à s’échapper avant de finir en bouillie et en conserve, bien assaisonnée.
Actuellement :
Une femme en or, une situation à un ducat.
Alyssa est maintenant libre. Libre de retrouver sa vie, du moins ce qu’il en reste. Elle apprend rapidement qu’elle n’a plus vraiment d’existence, portée disparue, comme tant d’autres après l’avènement du crime. Il lui manque six ans d’existence à rattraper, six ans d’actualité, six ans d’évènements.
Ses biens n’existent plus, elle n’a plus rien, si ce n’est sa vie, le plus important. Livrée à elle-même à Gotham, elle devient une de ses âmes errantes qui déambulent dans les rues, sans le sous, avec une santé précaire, conséquence logique des années de privation et de maltraitement qu’elle a enduré.
Maintenant, elle doit se refaire une situation, reprendre les choses en main, tuer Davis et retrouver son fils. C'est dans la rue, en tant que SDF, qu'elle repart de zéro.