I want to help you, please, say yes ! (soir 04.08) [Terminé - Intrigue I]

Je suis votre plus grand fan.

Metropolis était la ville où j'étais né, la ville ou j'avais passé le plus clair de ma vie. Et pourtant, depuis la disparition de Superman et des autres héros, tout allait de plus en plus mal. C'était aussi le cas à Gotham et ailleurs, bien évidemment, mais ici, c'était assez critique de mon point de vue. Mais Superman était de retour et ça, c'était la meilleure nouvelle que j'avais entendue depuis longtemps. Il allait pouvoir ramener un peu d'ordre, mais ça n'allait pas être simple. Toujours est-il que je gardais tout de même espoir de le voir un jour, de pouvoir lui parler et lui proposer de l'aider. Avec les moyens du bord, je ne savais pas voler, je n'avais pas une force surhumaine, mais j'étais malin. Enfin généralement. Mais j'étais aussi doué pour m'attirer des ennuis aussi, donc bon, comme le disaient mes soeurs, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Je n'en savais rien, mais il était le héros de cette ville après tout. Je soupire un bon coup et rabats la capuche de mon sweat sur ma tête. La nuit commençait à tomber et il était grand temps que je rentre chez moi. La journée n'avait pas spécialement été longue, mais j'avais eu pas mal de choses à faire et j'avais aussi fait un détour par le cimetière pour parler à maman. Elle ne m'entend pas, je le sais bien, mais c'était comme un besoin. De la rassurer quant au fait qu'on allait bien tous les trois, qu'on s'en sortait bien, ce genre de chose. En passant devant une vitrine, je vois que je suis suivi par un homme, mais jusque-là, rien de trop inhabituel. Tout en restant sur mes gardes, je continue de marcher avant de prendre une ruelle et de me planquer dans l'ombre. Je savais que cette ville était dangereuse et je ne voulais pas mourir tout de suite. L'homme entre aussi dans la ruelle et quand il passe devant moi, je le reconnais. C'est un junkie de mon quartier, sans doute en manque de came d'ailleurs. Il semble me chercher quelques minutes avant de jurer et de partir.

Dos collé au mur, je respire doucement et j'attends quelques minutes avant de quitter ma cachette. Mon passage à l'école de police n'avait pas été en vain sur certains points. Au lieu de reprendre mon chemin, je décide de faire un détour par d'autres rues adjacentes. Mais j'entends rapidement du bruit, comme si des gens étaient en train de se battre. Encore une bagarre de rue comme tant d'autres après tout. Enfin c'est ce que je me disais quand je vois quelqu'un faire un vol plané de plusieurs mètres. Doucement, je regarde ce qui se passe dans cette petite impasse et ce que je vois me surprend. Superman, il était là ! Il n'était qu'à quelques mètres ! Il était donc vraiment de retour, non pas que j'en doutais après l'annonce fracassante qu'il avait faite, mais tout de même ! Complètement absorbé par ce que je voyais, je n'entendis pas le type se relever derrière moi, mais il marcha sur un bout de verre et par réflexe, j'attrape le couvercle d'une poubelle et me retourne pour m'en servir comme arme. Cette fois, il tombe à terre, vraiment sonné et je donne un autre coup pour être certain qu'il va faire de beaux rêves pour quelques heures. Et soudainement, le silence revient. Je lâche le couvercle et m'avance. Il était encore là. " Vous êtes vraiment là. Je rêve pas hein ? C'est vraiment vous ?" Je sais que ça fait un peu fanboy, mais rien à faire. Je m'avance et souris comme un gamin qui voit le père noël pour la première fois de sa vie. " Vous savez, vous êtes mon héros depuis toujours... C'est... C'est dingue de vous rencontrez en personne ! Je..." Respire Morgan. " Eh dites, vous étiez sérieux quand vous avez lancer votre appel l'autre jour ? Parce que si c'est le cas, je voudrais vous aidez à rendre cette ville meilleure qu'elle ne l'a jamais été." Bon ce n'était peut-être pas le lieu ni le moment, mais une chance comme ça ne se représentera sans doute jamais. Mais j'étais sérieux tout de même. J'aimais cette ville malgré ses imperfections et je savais bien que ça ne serait pas facile, mais il fallait essayer. Cela en valait la peine.

03.08.2022

Chocolat en bouche, un carreau que Loïs a réussi à carrer entre mes lèvres avant que je ne quitte notre appartement, je survole Metropolis. Jadis, elle était ma ville. Aujourd’hui, je ne la reconnais plus. Si les méta-humains et les criminels causent un chaos constant, et total, ils ne sont pas la cause même de ce pressentiment. Le passé – la grande métropole –, le présent – la bordélique ville –, son futur – la ville des mille et unes opportunités – et surtout son reflet dans les univers alternatifs – une ville en cendre – se confondent. Je m’étonne que certaines structures soient toujours debout ou, à l’inverse, qu’elles aient disparu. Je finis par avaler, difficilement vu que mes mains sont collées à mon corps, ce maudit carré marron.

Je me pose finalement sur le sommet d’une tour et scrute l’horizon. Au lieu de me focaliser sur tous ces conflits sanglants par-delà la frontière américaine, je me concentre sur les ruelles – les plus brillantes comme les plus sordides – pour y repérer quelques criminels. Je ne tarde pas à remarquer la course effrénée d’un homme, balançant quelques décharges électriques à ses assaillants. Je comprends vite que la police est dépassée face à ce méta-humain, et que mon aide serait la bienvenue. A moins que je ne me fasse des idées.

N'ai-je pas déjà réduit à cendre cette Ville, tant dans cette réalité que dans l’autre ? Ma vision se brouille. N’ai-je pas humé sa cendre – à moins que ce ne soit celles de ses martyrs ? La bille remonte aux bords des lèvres. Et, enfin, n’ai-je pas senti tous ces os craquer sous mon poids – lors de confrontation violente avec mon alter-ego –, ou sous mes poings ? Un poing qui tremble, qui est fébrile. N’ai-je pas suffisamment la preuve que je ne peux pas appartenir à ce monde, que je suis un grand danger pour ce dernier ? Je les avais, évidemment.

Entre temps, le méta-humain aux petits éclairs a pu fuir. Je ne bouge toujours pas, réfléchissant encore sur ce que je dois faire. Dès cet instant, chaque décision compte, et me rapproche d’une destinée : celle d’un héros exilé, ou celle d’un tyran sanguinaire. Je le sens, au plus profond de moi. Plus j’avancerai, plus je croulerai sous le poids de ce passé, et plus mes options seront limitées, jusqu’à ne plus en avoir. On pourrait croire qu’en empruntant une seule fois ce chemin, nous n’aurons plus de telles situations. Il faut être bien naïf pour y croire. La vie est une succession de choix multiples. A terme, tous amènent à une seule et unique option, nous amenant à une félicité bien méritée ou, au contraire, à un enfer ignoble. Et puis, le cycle reprend.

Il use. Il nous renouvelle.

Du coin de l’œil, je vois ce criminel foncer droit devant. Et non loin, un civil s’approche. Avant même que je ne me rende compte de mon geste, le méta-humain valse de quelques mètres. Mon coup a été bien mou, laissant encore au méta-humain cette opportunité de prendre ses jambes à son cou. Malheureusement, c’est sans compter sur ce civil. Et ce dernier parle, maintenant. Je reconnais son sourire, son ton ou encore ses traits.

Oui, je sais que je suis ton héros : tu me l’as tant répété, à la belle étoile ! Oui, je connais ton rêve le plus cher : protéger tes sœurs, les personnes que tu aimes ou encore cette ville chère à ton cœur. Oui, je te reconnais, Morgan Mercer. Dans un autre monde, tu n’as été ni plus, ni moins, qu’un ami et même un bras droit …

Jusqu’à ce que je ne te tue.

- Rentre chez toi, gamin. Tu n’as pas l’étoffe d’un héros, répondis-je.

Ma réponse est brutale, et impitoyable. Et surtout un mensonge. J’ai vu de quoi il est capable, animé par une passion sincère pour la justice. Il pourrait, presque, me faire penser à Bruce ou à Oliver, prêt à surpasser ses limites humaines pour vivre pour ses idéaux. Cependant, à l’inverse de ces deux héros solitaires, ce brun peut diriger et réunir des foules … Il a la trempe d’un leader.

Et pourtant, je m’y refuse à l’y plonger.
L’histoire ne peut pas se répéter. Je refuse.

Je le dépasse, me saisis du criminel et m'assure qu'il est bien assommé en le secouant un peu fortement.

- Ce type laisse échapper des décharges électriques. Tu as échappé belle à une mort par électrocution, commentais-je, dans le vain espoir que cette nuit lui suffirait pour ranger ses idéaux et aller vivre une vie simple ...

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@Clark Kent

C'était une vraie aubaine de tomber sur lui en plein milieu de cette soirée dans une ruelle de Metropolis. Je me rendais bien compte de la chance que j'avais en cet instant. Et putain, j'avais tant de choses à lui dire et probablement qu'il n'en aurait rien à faire de la moitié, mais je me rendais soudainement compte qu'il avait manqué à cette ville ! Metropolis avait besoin de son héros, tout comme Gotham avait besoin de Batman, Metropolis avait besoin de Superman. Mais là, je passais presque pour un fanboy, un vrai gamin un matin du 25 décembre qui découvre la meilleure surprise de sa vie au pied du sapin. Mais quand il me parle, je suis quelque peu surpris. A dire vrai, je m'attendais à tout sauf à ça. Il me dit de rentrer chez moi. Sérieux ? Que je n'ai pas l'étoffe d'un héros, ça je pouvais encore l'accepter, mais je ne suis plus un gamin depuis bien longtemps. Je n'avais jamais vraiment d'enfance à proprement parler. Enfin plus après mes dix ans. " Eh pour quelqu'un qui a lancer un appel à l'aide pour la ville, je ne vous trouve pas très coopératif." Bon après, je n'étais peut-être pas exactement ce qu'il attendait comme renfort. Ouais sans doute. Je m'avance dans cette ruelle où il avait fait le ménage, mais je le garde dans mon champ de vision tout de même, il ne faudrait pas que je parle et qu'il s'en aille. Il me dépasse pour aller secouer le type que j'avais assommé à coups de couvercle de poubelle. Je savais que j'avais eu de la chance, mais quand il m'annonce qu'il balançait des décharges électriques, j'en eus un léger frisson. Un métahumain. Génial. Je ne réponds rien et regarde les autres et leurs tenues, le crâne rasé, ça me fait penser à un truc pas franchement joyeux. " Leurs tenues, ça m'fait penser à un groupe de néo-nazis." Je soupire. " Il y a forcément une amicale d’anciens nazis. Ou un club, une association… Un mémorial nazi peut-être ?" Je réfléchis plus pour moi qu'autre chose, mais maintenant qu'ils sont hors d'état de nuire pour cette nuit, je soupire et me retourne vers lui.

Il allait falloir que j'arrive à le convaincre. Après tout, je n'étais qu'un humain, mais j'avais de la ressource et surtout j'avais envie de faire des choses pour ma ville. Pour que mes soeurs n'aient plus peur de se promener une fois la nuit tombée sans tomber sur des types qui ont l'air de tout, sauf de types avec de bonnes intentions. Et pour les autres citoyens également. C'est pour ça que j'étais rentré à l'académie de police à la base, avant de me rendre compte à quel point la corruption avait pris le pas sur le reste. " Ouais d'accord, je ne suis peut-être pas ce que vous attendiez quand vous avez lancer votre appel. Je ne suis qu'un humain, je ne vole pas, je ne lance pas de décharges électriques à l'image de ce gus..." je désigne le type d'un vague geste de la main. " Mais j'aime ma ville et j'en ai marre de la voir aux mains de sales types." Que dire ensuite ? Réfléchis Morgan, vite vite vite... " Vous êtes partis très longtemps, vous savez, ils n'ont pas attendus pour prendre le pouvoir. Même ce type, Dent, il est venu de Gotham et veut s'emparer de la mairie." Bon okay, ça ne voulait rien dire et ce n'était pas comme ça que j'allais le convaincre de quoi que ce soit. " Tout seul, vous n'arriverez à rien. Vous avez besoin d'aide. Je connais Metropolis, je connais les gens qui y vivent, j'ai passé la majeure partie de ma vie ici. Je sais que je pourrais vous êtres utile ! Je ne serais peut-être pas votre Robin et je m'en fous en fait." Je regarde la ruelle une fois de plus et hausse les épaules. " Il y a pleins de gens ordinaires, comme moi qui veulent juste pouvoir vivre tranquillement, mais c'est impossible. De toute façon, avec ou sans vous, j'irais faire un peu de ménage dans ma ville." J'avais pris cette résolution depuis la mort de ma mère, mais son retour m'avait convaincu de mettre ce plan en marche. Même si je n'avais pas de plan

Il n’a jamais été question de recruter uniquement des méta-humains. Au contraire ! L’appel est une invitation à toutes personnes qui souhaitent changer le monde, à leur propre échelle. Morgane manque de capacités surhumaines – ou surnaturelles – mais il a un grand potentiel en tant que leader. Or, qu’est-ce une civilisation ou une organisation sans un guide ? Sans Wonder Woman et Batman, est-ce que la Justice League aurait tout bonnement existé et perduré dans le temps ? Et puis, il y a encore tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont marqué l’Histoire, par leur charisme, par leur force, par leur entêtement !

Oui. Il peut changer le monde.
Et non. Je refuse.

- ….De toute façon, avec ou sans vous, j'irais faire un peu de ménage dans ma ville.

A cette dernière phrase, je me stoppe et me tourne vers lui. Que cherche-t-il à faire, exactement ? Pourquoi a-t-il ce besoin viscéral de provoquer ses interlocuteurs, en leur offrant la réponse la plus agaçante possible ? Mon regard peut tuer et je m’y asseye presqu’aussitôt. Sauf qu’au lieu de rougir et balancer des rayons lasers, mes pupilles le dardent, furax. J’aurais pu maintenir ce vis-à-vis plus longtemps … si ce n’était pas lui. Plus je le fixe, et plus les souvenirs reviennent. Ils sont nombreux, mais tous teintés d’amertumes et de souffrances.

Et voilà que ce visage se confond avec celui de son alter-égo. Le sourire est toujours là, mais le sang le recouvre, l’étouffant impitoyablement. Cette épaisse chevelure dont il est si fier n’a pas perdu de sa superbe, mais la poussière le masque, lui donnant un air de vieillard. Et puis, il y a une affaire de cœur. Ici, il bat, il s’affole, il s’excite. Là-bas, il n’est que silence. A cet instant, je me rends compte que je n’ai pas la force de subir un second échec – et de perdre, encore, un précieux ami. Si nous sommes étrangers ici, nous étions des frères d’armes là-bas.

Je le connais. Il va tenter. Il va rater. Et il va simplement se relever et retenter. Tenace, et rancunier, il refusera de courber le dos à l’injustice. Il cherchera à rétablir l’ordre par tous les moyens, quitte à donner de sa personne – voire à sacrifier sa vie. Telle est sa nature. Que faire ? L’ignorer, ou le soutenir, reviendrait à le tuer pour une seconde fois.

- Tout le monde ne peut pas simplement répondre à mon appel, et imposer sa propre justice dans les rues de Metropolis. Nous ne vaudrons guère mieux que cet homme, répondis-je, la mâchoire crispée malgré moi. J’ai la Justice League avec moi, je ne suis pas seul, conclus-je.

A cette dernière phrase, je me renferme.
Ai-je encore le droit d’appartenir à une telle organisation ?
Puis-je me clamer assez vertueux, juste et honnête pour incarner la Justice et l’Espoir ?
A ces deux questions, une seule et unique réponse : non.

- Si tu souhaites aider, alors préviens surtout les autorités quand tu es témoin d’un crime.

Je me tais, hésitant.

- Ou appelle moi. J’entendrai l’appel.

Au grand dam de beaucoup, j’ignore de plus en plus d’appel. Ce monde doit, petit à petit, apprendre à vivre sans son héros et laisser la place à de nouveaux – plus aptes à assumer une telle fonction. Cependant, je sais faire des exceptions à ceux envers qui j’ai des dettes, comme Morgane, ou qui sont tout bonnement important pour moi, comme Loïs ou ma mère.

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@Clark Kent

Mais qu'est-ce qui se passait au juste ? Je n'étais même pas certain de comprendre ce qui se passait réellement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il saute au plafond, parce que quelqu'un répondait à son appel, mais là ? S'il ne veut pas d'humain, alors il fallait qu'il le dise clairement, non ? Je n'en savais rien. Ces types, c'est la base de la criminalité à Metropolis, on en croise quasiment à tous les coins de rue désormais, la nuit était véritablement dangereuse et ma mère en avait fait les frais, malheureusement. Je serre les poings en pensant à elle, parce que c'était bien pour que mes soeurs soient en sécurité, qu'elles puissent se promener le soir comme elles le voulaient, sans avoir à craindre qui que ce soit. Mais alors qu'il partait, il s'arrête et se retourne vers moi. Si un regard pouvait tuer, je serais probablement déjà mort depuis quelques secondes. Pourtant, je ne baisse pas le regard. Provocateur, je pouvais l'être jusqu'au bout des ongles, c'était dans ma nature. Ce qui a le don d'énerver les gens au plus haut point quand je poussais le bouchon le plus loin possible. C'est lui qui détourne le regard en premier et j'en suis étonné. Mais je garde le silence pendant les secondes suivantes, cherchant ce que je pourrais dire de plus. Je n'allais pas abandonner, avec ou sans lui, j'allais faire ce qu'il fallait. Tant pis si je me blesse, tant pis si je finis à l'hôpital, tant pis si je meurs, si au final, j'ai gain de cause et que le monde soit un peu plus sûr ?

Il reprend la parole et je ne peux que sourire de façon assez ironique. Tout le monde ne peut pas répondre à son appel ? Sérieusement ? Pas mieux que ces types ? Vraiment c'est ce qu'il pense ? Parce que moi je les connais les types dans ce genre, ils n'ont aucune morale, s'en foutent de tout et tout ce qui compte c'est leur petite personne. Je soupire. " Donc, vous passer à la télé et dans les journaux pour un appel à l'aide... Mais vous refusez ? Avec tout le respect que j'vous dois, c'est quoi le problème ?" La Justice Leaugue, ouais un noble idéal, une belle team, mais concrètement ce ne sont pas eux qui vont sortir Metropolis de cette spirale de violence. Et quand il me demande d'appeler la police si je vois quelque chose, j'éclate de rire. Je ne peux même pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Merde, j'en pleurerais presque ! " La police ? Nan mais vous êtes pas au courant ? J'ai fais l'académie de police, y'a plus de flics corrompus que de flics qui ont à coeur de faire leur boulot." J'étais amer, parce que j'avais dû renoncer à un rêve qui me tenait à coeur. " Ma mère ne serait pas morte sinon." Mais ce n'était pas la question du jour. Il ajoute d'un ton hésitant que si je l'appelle, il répondra. Je le regarde, de manière assez critique. " J'en suis pas certain moi." Ce n'était pas contre lui, mais de ce que je voyais, il n'était pas en état de venir en aide à qui que ce soit. " Je sais pas ce que vous avez vécut, mais si vous voulez aider cette ville, il va falloir revenir. Metropolis à besoin de vous." Mais bon je n'étais qu'un gamin de vingt-huit ans, je ne pouvais pas comprendre très certainement.

J’écoute cet écho d’un univers semblable à celui-ci. J’entends cette voix d’outre-tombe ravivant les souvenirs d’un monde endeuillé en cendre. Je veux y répondre, mais j’en suis tout bonnement incapable.

Quel est le problème ? Je l’ai déjà trainé à une mort certaine. Suis-je prêt à recommencer avec lui, à trahir sa confiance à nouveau et surtout à assister à sa mort pour la seconde fois ? Je sais qu’il n’y a pas de guerres et de batailles sans dommages collatéraux – mon alter-égo me l’a appris durement. Pourtant, je veux me raccrocher à cet espoir ténu qu’il existe toujours une voie différente, sans tragédie, sans drame et sans deuil. J’en ai besoin pour supporter cette culpabilité pesante au quotidien, continuer à accomplir mille et une missions, et prendre mon mal en patience jusqu’à ce que je puisse construire une prison capable de me retenir. J’ai envisagé la zone fantôme, mais je n’ose pas pour le moment. Le risque que des criminels extrêmement dangereux et enfermés dans ladite zone en profitent pour s’échapper et semer un nouveau chaos. Il est hors de question que ma pénitence commence en laissant en liberté des hommes et des femmes prêts à raser la Terre pour quelques projets délirants et fous.

- Jim Gordon est un homme qui a bataillé toute une vie contre la corruption au sein des forces de l’ordre de Gotham. Il a trouvé un partenaire, en la personne du Chevalier Noir. Ne penses-tu pas qu’il est un exemple à suivre ? , demandais-je.

La police est corrompue. Je soupire. Je comprends. Pourtant, je cherche encore mille et une raisons pour le détourner de cette voie dangereuse où il veut s’engager. Certes, je le pousse vers une alternative tout aussi tendue et aussi compliquée mais celle-ci est constituée de personnes armées, entrainées et surtout disciplinées.

- Il a suffi que je disparaisse deux ans pour que tout s’effondre. Sais-tu ce que cela veut dire ? Metropolis n’a pas besoin de moi. Metropolis a besoin d’une force différente, qui peut perdurer dans le temps et qui saura s’adapter justement aux nouvelles problématiques. Qu’as-tu à offrir à cette ville que tu chéris, autre qu’une tête brûlée, des poings que n’importe quel méta pourraient écraser ?

La question est davantage rhétorique pour moi. Je connais parfaitement ses capacités.

- Retrouve-moi à Bakerline, dans une semaine, à 20h. Toi et moi allons nous affronter. Evidemment, pour que ce soit équitable, je promets que je ne volerai pas et que je n’utiliserai pas mes pouvoirs. Si tu me touches, j’accepte de te considérer sérieusement et de te tester sur le terrain. Si tu échoues, tu retournes à l’école de police, ou alors tu te trouves un boulot civil sans danger. Avons-nous un accord ?

La décision est sienne dorénavant. A défaut d’être aisé à battre, il reste un gamin plus ou moins loyal à sa parole. Du moins, tel est mon souvenir.

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@Clark Kent

C'était à n'y rien comprendre. Est-ce que j'avais loupé un épisode ? Il y avait forcément quelque chose et en même temps, plus je l'observais, plus je me rendais compte qu'il semblait... Différent. Il n'était pas comme dans mes souvenirs, c'était troublant, déstabilisant. Parce qu'un héros se doit d'incarner quelque chose, non pas que je sois déçu, mais surpris. Il me parle alors de Jim Gordon et je souris légèrement. Evidemment que dans le genre, c'est l'exemple à suivre, je ne dis pas le contraire, mais Gotham et Metropolis, bien que similaires sur certains points sont diamétralement opposés sur d'autres. Je secoue légèrement la tête, mais mon regard trahissait de l'incompréhension. " Jim Gordon a trouvé Batman, ou l'inverse peut importe. Mais vous... J'en sais rien..." C'est confus, cette situation l'était tout autant. J'entends un gémissemement sur la gauche et je baisse les yeux. Visiblement, il y en a un qui sortait de l'inconscience et un coup de pied le renvois dans les vapes. " La corruption atteint des sommets a Metropolis, vous n'avez même pas idée." Il est vrai que j'avais renoncé au bout de deux ans, mais ce n'est pas pour autant que j'avais abandonné ce rêve. Juste mis de côté, le temps que les choses s'améliorent, si cela est possible. Et avec le retour de Superman, je pensais dur comme fer que ça serait le cas.

Je l'écoute et je fronce légèrement les sourcils. Ce que j'avais à offrir à cette ville ? Je commence à y réfléchir en silence et je me dis que c'est une bonne question à laquelle je n'avais pas spécialement de réponses. Evidemment, j'étais conscient de mes capacités, de mes qualités et défauts, mais c'était toujours compliqué d'être partial quand ça nous concerne." Nan mais vous rigolez j'espère ? On a besoin de vous ! Cette ville a besoin de son protecteur ! Si vous ne voulez plus assumé ce rôle, je ne sais pas ce qu'on va devenir." Je passe une main dans mes cheveux, légèrement nerveux de la tournure que la discussion prenait. " Ce que je sais c'est que j'ai mes idéaux pour moi, alors oui peut-être que je vais prendre cher contre le premier métahumain que je vais croisé, mais il n'y a pas que le combat. Il y a forcément d'autres solutions, même si la force sera forcément utile."

Parce que je savais que reprendre le contrôle de cette ville ne passerait pas seulement par les mots. Mais c'est un bon début, mais si la force est nécessaire, alors je serais prêt, avec ou sans lui. Mais avec, c'est quand même mieux. 'écoute son ultimatum et je souris légèrement. " Si je vous touche, vous me prenez dans votre équipe. Si j'échoue, je retourne à l'académie de police et j'y resterais cette fois." Cela me semblait plus que bien. Intérieurement, je savais que je ferais tout ce qui m'est possible pour le toucher, même si j'étais réaliste sur le fait que ça serait vraiment compliqué. " J'y serais, ne soyez pas en retard." Je souris amusé, mais au fond, j'étais plus que sérieux et plus que motivé.