A soul that looks like mine † Evelyn

♱ A soul that looks like mine ♱

La Mort est une chienne qui n'embrasse que ceux qui la craignent, mais se refuse à voir les illuminés prêts à recevoir son baiser. - Faith Cross

Hôtel de Baba, Oldtown de Gotham, 7 octobre 2022...

         L’hôtel de Baba est une terre d’accueil neutre pour bien des créatures surnaturelles et il n’était pas bon d’être humain dans les casinos souterrains se trouvent sous ses fondations. Faith observait d’un regard attentif la table des Upirs, non pas que la présence des fils de la reine de sang l’ennuyait, c’était plutôt celle de la stryge qui l’interpellait. Généralement, les créatures se donnaient pour objectif de rester entre eux, dans leur coin. Se mélangeant rarement. Les différences rendaient nerveux, la bestialité souvent échappait à leur contrôle comme un instinct primaire et indomptable. Les employés de l’hôtel étaient bien évidemment formés à gérer les situations les plus inhabituelles... Pour autant, il était toujours bon d’avoir une sorcière du calibre de la semi-démone pour gérer une potentielle perturbation. Mais vampires comme stryge, ces derniers semblaient bien plus intrigués par le croupier de leur table de jeu que par l'intrusion de la stryge.
        Oui, ils semblaient s’intéresser à ce qu’il était. Il s’agissait de Jasper, un automate de bois, créer sans doute vers le 18e siècle. Une magie ou une alchimie inconnue lui donnait vie, Faith l’avait recueilli la première fois vers la fin du 19e siècle pour lui offrir un abri dans un cirque de l’étrange, un freak show composer de divers créatures méconnues. Avant que la gothique ne décide de le récupérer à nouveau, il y a seulement quelques mois de cela pour en faire cette fois un employé du vieil hôtel de Baba. Oui. Les employés, pour ainsi dire tous, n’étaient aucunement humains. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, laissant déverser la lourde et sinistre aura de la maîtresse des lieux. Même ceux pourtant incapable de sentir la magie, portait un regard vers la mère de Faith qui se releva de son siège, redéposant son verre sur le comptoir du mini-bar. « Faith. » Annoça-t-elle, la gothique n’attendit pas que sa mère se répète pour approcher, plaçant ses mains dans les poches arrières de son jean. La jeune sorcière faisait bien partie des seuls personnages à être si décontracté en présence de celle surnommer parfois Baba Yaga du à la forme horrible qu'elle revête.  

        Ce n’était pas tellement de sa faute quelque part, Faith ne voyait que sa mère avant toute chose. Le respect qu’elle lui portait depuis son énième réincarnation ou renaissance, était celui d’une fille de 19 ans, plus que celle sorcière vieille de six siècles. « Tu veux me parler m’man ? » Kassandra observa un moment la table des Goules et ceux des autres revenants. « Une vieille amie vient de revenir en ville, je suis surprise qu’elle ne soit pas encore passée à l’hôtel. J’aimerais que tu lui rendes visite. » Faith leva un sourcil avant de fixer à son tour la direction vers laquelle le regard de sa mère était porté, sans vraiment comprendre ce qu’elle cherchait à déceler à la table des revenants bien trop préoccuper à lancer leurs dés dans la joie et la dépravation morbide. « Elle devrait se trouver à cette adresse. Quand tu seras prête pour partir, je te dirais quel message lui livrer. » L’adolescente observa le bout de papier soigneusement plier par sa mère, sans vraiment comprendre ce que tout cela signifiait. Elle avait le regard lointain, l’esprit évasif...
        « Une chose, te trouble-t-il ? » Initia Kassandra, faisant relever le regard de sa fille dans sa direction. « Rien... Je... Juste un rêve. » Répondit l’adolescente, tentant de minimiser sa réaction, mais le regard de sa mère et son silence lui fit comprendre qu’elle allait difficilement tenir ses pensées secrètes. Pour Baba, quand les rêves n'étaient pas des visions des anciennes vies de sa fille, ils avaient probablement une connexion médiumnique. Du moins, il y avait sans doute un sens à en tirer même si la concernée ne les comprenait pas forcément. La gothique laissa échapper un souffle de résignation avant de rassembler ses souvenirs. « J’ai rêvé d'un tunnel, d’une route isolée. J’étais en voiture avec des amies que je n’ai pourtant jamais vue. Ce tunnel passait sous une montagne, il était vieux et guère entretenu, sans doute abandonné. Tout était obscur à l’intérieur si bien que même les phares de la voiture semblaient inutiles. » Ce qui était étonnant contenu du fait que Faith était une créature de ténèbres et qu’elle voyait dans le noir comme en plein jour.

        Mais pas dans ce rêve, dans ce rêve sa vision était sans doute identique à la perception humaine... « De mémoire, l’on devait juste se rendre quelque part, je ne sais plus où... Mais il fallait passer par ce tunnel, un tunnel dont les locaux disaient que l'on n'en revenait jamais, mais ça semblait plus de l’ordre de la légende, qu’un fait réel. » Baba croisa les bras, attentive. « Mais nous n’avons pas traversé... Avant d’entrée dans le tunnel, du moins, celui qui conduisait, insista pour faire demi-tour. Par la suite, je me suis retrouvée ici, dans ma chambre... Des enfants, humains, jouaient dans les couloirs de l’hôtel, avant que chacun s’intéresse à la porte de mon appartement, y gravant une croix. C’est tout... » Cela n’avait pas de sens particulier, pas de corrélation entre les deux événements, ce n’était peut-être rien de plus qu'un rêve. Oui. Mais... Faith avait l’impression que les enfants avaient tout de même une connexion avec le tunnel, mais elle ne saurait expliquer pourquoi. Rien ne le prouvait. Un silence s’installa avant que la maîtresse des lieux ne se contente d'acquiescer de la tête. « Bien... On en reparlera à ton retour. »    

Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        La magie... C’est bien la première chose qui empestait ici. Faith reconnaissait sa noirceur familière et pourtant, inconnu... La sorcellerie offrait bien des avantages comme traiter avec certaines forces dites impies, parfois d’une horreur absolue. Parmi ses innommables arcannes ténébreuses, la gothique avait elle-même pratiquée ce qu’elle ressentait ici. Pourtant, il y avait une profondeur en ces lieux qu’elle n’avait jamais touchée ou atteinte même dans ses vies précédentes. Le livre du diable ou livre des ombres, offrait une vaste science de l’obscur et des arts interdits, ainsi qu'une connaissance hérétique de la sorcellerie des enfers. Mais ici, elle se sentait en terre inconnue d’un domaine pourtant familier. En cet instant, elle aurait voulu que le retour des souvenirs de ses vies précédentes fût plus aisé, plus vif et moins sélectif, pour comprendre ce qui lui échappait ici. Elle put voir depuis la grille d’entrée que le domaine était assez grand, mais rien d’étonnant venant des manoirs se trouvant dans les Palisades... Le plus impressionnant restait tout de même celui de l’enfant chérie de Gotham.  
         L’adolescente appuya sur l’interrupteur de l’interphone, voulant se contenter d’une entrée tout ce qu’il y avait d’ordinaire. Sa mère lui avait bien fait comprendre qu’elle n’était pas venue rencontrer une ennemie ici, autrement, elle ne l’aurait certainement pas envoyé à un danger potentiel. Ce qui vexait un peu Faith par ailleurs. Oui. Son âme était vieille, mais elle n’était qu’un bébé aux yeux de sa mère, la faute à cette malédiction qui la forçait à mourir pour renaître à nouveau en tant que nourrisson vulnérable, souvent vide de tout souvenir. « J’ai l’impression de ressentir la présence d’une Nyavka. » Chuchota-t-elle, d'une pensée dite à haute voix. Loin de l’Ukraine et loin des entrailles de l’hôtel de Baba, cela paraissait improbable aux yeux de la jeune sorcière.

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La Mort est une chienne qui n'embrasse que ceux qui la craignent, mais se refuse à voir les illuminés prêts à recevoir son baiser. - Faith Cross

Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        Aucun sain d'esprit ne pourrait voir en ces lieux une terre d'accueil, hormis peut-être une sorcière qui, elle-même, avait cruellement participé à la création d’une paranoïa collective dans une Salem isolée aux 16e et 17e siècles. Plus encore, elle trouvait ce manoir et son domaine ronger par la mort et la pourriture d’une beauté particulière qui la rendait indubitablement nostalgique. Cette contemplation des lieux avait bien failli lui faire manquer de courtoisie quant à la proposition que lui faisait ce majordome d’outre-monde. « Ce ne sera pas de refus, je ne manquerais pas d’en remercier la maîtresse de lieu. » Il était vrai quant au fait qu’elle avait répondu à la demande de sa mère sans se sustenter au préalable, et puis il serait malvenu de sa part de refuser une proposition si avenante et si hospitalière. Mais par la suite, son intérêt se portant sur le majordome alors qu'elle monta à l’intérieur du véhicule qui n’était pas sans rappeler celui de sa mère.
      Faith avait déjà ramené un mort à la vie, c’était à l’époque où elle voulait un peu tourmenter psychologiquement cette pauvre Zatanna Zatara. Cependant, son sortilège le plus avancé, mêlée à un rituel plus complexe encore, ne permettait guère quelque chose comme le réveiller d'une conscience chez le cadavre. C’était tout au plus des marionnettes guidées soit par l’instinct, soit par des ordres préétablis et très mécanique. Or, celui qu’elle observait devant elle, était capable de tenir, semble-t-il, une conversation avec l’adolescente. Comment la connaissance de sa mère s’y était-elle prise ? Avait-elle enfermé un esprit dans le cadavre ? Ou bien avait-elle fait usage d’une technique qui était totalement inconnue à la semi-démone ? Il y avait des revenants à l’hôtel de Baba, mais ces derniers n’était pas vraiment le fruit d’une magie noire, mais davantage le fruit des failles infernale qui leur avait permis de revenir sur terre sous forme mi-physique, mi-spirituel. Des êtres qui n’étaient plus vraiment mort, mais plus tellement vivant non plus, piégée entre les deux mondes d’une manière qui leur était propre.

        Pourtant, Baba avait accordé un regard à ces derniers en parlant de cette vieille amie, ce geste n’était pas anodin et il n’avait pas échappé à la vigilance de l’adolescente. Se pouvait-il que d’une quelconque manière, celle qu’elle était venue voir était capable d’influencer les êtres d’outre-tombe à un niveau qui échappait à la Gothique. C’était une hypothèse qu’il semblait sage de ne point écarter. Le carrosse funèbre en mouvement, observa le paysage désolé d’un regard envieux. En dépit de l’apparence d’une absolue horreur du domaine longtemps souillé par une impie corruption, il y régnait au regard de la jeune Cross quelque chose qui lui semblait tendrement paisible. Une quiétude que ne saurait percevoir un individu autrement plus ordinaire que la jeune sorcière. Le trajet ne fut pas bien long avant d’arriver à la demeure, elle semblait illustre, mais guère à sa place.  
      Ceci fit émerger un souvenir lointain de Faith, en présence d’une Kassandra déformé par la vieillesse, dépourvue de mâchoire et de ses globes oculaires. Malgré son apparence horrifique, faussement fébrile, elle semblait plus dangereuse encore que dans sa forme juvénile, invoquant son illustre demeure qui se mouvait à l’aide de jambes fait d’accumulation d’autres membres humains... Certainement ceux de toutes les victimes qui avaient eu le triste destin de croiser le chemin d’une Baba encore impitoyable. Une demeure mouvante, c’était ce que l’adolescente ressentait ici. Après tout, c’était bien la première fois qu’elle entendait parler d’un manoir Blackwood, or ce dernier semblait vieux et guère récent... Descendant du véhicule, le majordome annonça que sa maîtresse attendait Faith dans le salon. Intéressant. Le fait est qu’on était déjà venue la chercher à la grille ne l’avait pas tant interpellé que ça, la clairvoyance était une magie assez universelle que le don soit due à de l’omniscience ou bien à des talents médiumniques.        

       Mais la jeune sorcière commençait à être intriguée par toutes ses dispositions prises pour l’accueillir comme si elle était une invitée de marque. C’était bien étrange... Mère était importante pour nombre d’individus, mais ses derniers étaient limités. Elle ne faisait pas l’étage de sa grandeur, encore moins du pouvoir qu’elle pouvait détenir. Aussi, pour Faith, il était peu probable que sa mère puisse avoir réellement des amis sur qui compter. Mais c’était là les pensées d’une enfant qui subissait de nouveau une existence sans plus rien savoir du passé. Et au fond, elle ne savait donc rien. Arrivées dans le salon, c’était naturellement un visage qui lui était étranger qui se révéla à elle. Pourtant, son prénom sorti de la bouche de cette femme comme si elles étaient de vieilles amies. Évidemment, Faith ne s’en offusqua aucunement, beaucoup d’être de ses vies passées, dont justement Jasper, lui étaient revenues tardivement. Elle était donc au contraire, désolée de ne pas être en mesure de lui rendre l'enthousiasme de leur retrouvaille.
       « J’aimerais pouvoir en dire autant. » Annonça la fille de Baphomet en toute sincérité, et ce, avant d’être invitée à s’installer. « Oh non... La température et la luminosité sont ainsi idéales. » La sorcière utilisait un temps et un style de langage soutenu, chose qu’elle ne faisait point en présence de sa mère ou de ses connaissances humaines. Mais elle ne savait jamais sur qui elle tombait, des anciens amis, des anciens ennemis. L’un ou l’autre n’avait pas à connaître ce qu’était Faith dans ses moments libres et de plénitude innocente que lui offrait la vie humaine. « Ne le soyez pas... La clientèle de l’hôtel a doublé ses derniers siècles, il est difficile pour mère de prendre congé sans une raison valable. Mais elle tenait toutefois à connaître la raison pour laquelle vous ne lui avez pas fait grâce de lui annoncer votre retour en ville, au vu de votre amitié. » Amitié... C'était sans doute un bien grand mot, mais c’était une formalité de langage qu’il fallait mettre en lumière pour Faith, afin de revêtir son discours d’une touche d’hypocrisie qui était d’usage au sein des vieilles noblesses.  

         Et assurément, celle-ci avait l’attitude d’une femme qui n’appartenait pas à cette ère. Elle comprenait l’état d’esprit actuel de l’adolescente, car sa question tomba presque comme une bénédiction. « Rien qui ne me vient à l’esprit à l’heure actuelle, mais j’imagine que ce n’est pas la première fois que vous me posez cette question ? » Oui, elle ne semble même pas étonnée quant à cette constatation, combien de Faith avait-elle rencontré avant celle-ci ? Combien de fois l’adolescente était-elle morte et l’avait oublié encore et encore ? Sans doute un nombre qui pouvait rendre fou le plus lucide des hommes.  

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La Mort est une chienne qui n'embrasse que ceux qui la craignent, mais se refuse à voir les illuminés prêts à recevoir son baiser. - Faith Cross

Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        « Jusqu’à ce que la mort m’emporte à nouveau. » Répondit l’adolescente, quant au fait qu’il n’y avait pas de mal à se redécouvrir. Le problème étant que bien qu’elle eût oublié son passé, elle ressentait une sorte de lassitude. Comme un caractère mémoriel gravé dans son âme elle-même plus que la mémoire de son nouveau corps physique. Aussi, elle n’avait pas envie de refaire les mêmes choses pour la énième fois. Était-ce sans doute pour cela qu’en cette ère, la sorcière jouait les justicières, plutôt que la méchante sorcière perdue dans son horrible bois ? Sans doute... De plus, ce n’était pas comme si elle avait le choix. Quelque chose avait changé avec Kassandra au cours de l’histoire, désormais elle était devenue plus soft que le monstre décrit dans les récits de ceux ayant failli être ses victimes. Dans cette vie, Kassandra avait longtemps refusé d’éduquer Faith à la sorcellerie, la forçant à subir ses pouvoirs en lui faisant croire qu’elle imaginait tout. Voulant qu'elle vive comme une humaine.
       Faith avait alors cru qu’elle était simplement folle pendant toute son enfance et ne comprenant ce qu’elle était vraiment qu’au début de son adolescence. Elle ne savait pas pourquoi sa mère avait changé, pourquoi elle voulait que sa fille se comporte comme une humaine alors même que ses pouvoirs et sa nature démoniaque, la rendait par essence différente. Mais pour sûr, aujourd’hui Faith ne pouvait plus faire ce qu’elle voulait devant sa mère. Elle lui cachait même son activité héroïque... Héroïque, une façon de parler bien sûr. Ce que faisait la gothique était tout sauf très héroïque, mais elle pensait agir de la meilleure et de la plus brave des manières. La définition de justice s’appliquant à ce qu’elle faisait, et cela, lui suffisait pour croire qu’elle était du bon côté. Pour autant, elle tuait ceux et celles qui le méritait, mais dans une perversité sans nom. Non pas qu’elle était une sorte de perverse elle-même, oh non...  

       Elle appliquait seulement les règles simples de l’œil pour œil et dent pour dent. Par exemple : cette mère jetant son bébé fraîchement née à la mer dans un sac-poubelle, et ce, afin de ne pas avoir assumé la responsabilité d’être médiatisé comme la fille d’un politicien mineur, déjà enceinte. Cette mère fut tuée par Faith qui l’avait attaché quelque part proche des quais, noyée à la montée de la marée, non sans savoir que Faith révélerait sur le web les preuves de sa grossesse. Ainsi était la justice de Faith. La mort. Et elle pensait que Batman et Superman devraient suivre son exemple, arrêter d’épargner la vie de pauvres fous qui n’attendaient que de rejoindre le grand parc d’attraction de Lucifer. « Disons, simplement que nous avons beaucoup d’ennemis... Et que pour instaurer une relation de confiance légitime, une bonne communication est essentielle pour éviter toute mauvaise interprétation ou malentendu. » Lui répondit l'adolescente quant à sa deuxième phrase.
       Des complotistes un peu dérangés, ou même de jeune magicien à l'ambition démesurée, pourraient chercher le grain de sel là où il n’avait pas lieu d’être. Sans compter, les probables agents de Baphomet qui voulait récupérer sa reine, sa première-née au détriment de sa volonté. Le majordome vint apporter les plats. « Ah... J’en oubliais d’être courtoise. Merci pour cette hospitalité, Miss Blackwood. » Faith avait besoin de manger... En effet... Kassandra veillait à ce que l’hymen de sa fille soit intact. L’acte sexuel renforçait la part démoniaque de Faith, la succube, et cela ne la rendait pas seulement plus puissante... Plus elle dévorait l’âme des hommes, plus les ténèbres influençaient son esprit, corrompaient sa personnalité. C’est pourquoi Baba forçait l’adolescent à porter de multiples talismans pour garder les pulsions succubus de sa fille sous contrôle. Mais du fait que sa part démoniaque était gardée scellée, Faith avait besoin de se nourrir comme tout humain ordinaire.  

         Faith avait déjà entamé quelques bouchées sans aucune réticence, alors que son hôte lui annonçait ne pas être une menace pour sa mère. Ma foi... Tout magicien ou sorcière était une menace quoi qu'ils en disent. Baba était puissante, de par l’accumulation de connaissance et d’expérience à travers l’âge, mais elle n’était, en aucun cas, invulnérable. Tout ce qui échappait à son contrôle, était une menace et davantage aujourd’hui, maintenant qu’elle était poussée par une résolution plus morale. Ce qui avait préservé Kassandra était sa prudence. La Gothique ne répondit rien, ce n’était pas à elle d’apporter une réponse ici. Elle n’était que la messagère de sa mère, elle ne préférait rien dire ici qui pourrait ne pas correspondre aux pensées de sa Kassandra. Elle écoutait la réponse d’Evelyn face à sa question précédente. Il semblerait qu’à une époque qu’elle et sa mère eussent demander les services de cette femme. Ce qui était étonnant... Est-ce que ses connaissances étaient plus avancées que sa mère dans un domaine en particulier ?  
        De toute évidence, cela devait être en lien, encore une fois, avec la nécromancie. Ce qui intriguait fortement la jeune sorcière, elle en était curieuse. Elle n’y pouvait rien. C’était la curiosité qui poussait les femmes de leur espèce à être ce qu'elles étaient aujourd’hui. « Annihiler le Diable... L’image me plaît. » Mais Diable était un rang particulier chez les démons, ceux qui l’atteignaient n’étaient pas faciles à combattre. Le diable Originel était Satan un ange très puissant, tandis que le diable actuel de l’enfer était plus terrible encore, car étant l’archange Lucifer. Le père de Faith lui était un démon, mais un démon qui avait eu l’ingéniosité de séduire les humains, plus que les effrayer... Qui ne connaissait pas la tête de bouc aujourd’hui ? Il faisait partie de la pop-culture, des églises satanistes dite “légales” avaient des sculptures à son effigie. Comme les dieux, vénérer un démon, c’était leur offrir de la puissance. Sans oublier, LaSombra, composé de son incestueuse Harem dont Kassandra était la fondatrice, mère et sœur de toutes les sorcières qui s’y trouvaient, dont Faith.

         Non... Faith ne voyait pas comment le détruire... Et sa mère non plus ne semblait pas encore savoir comme y arriver malgré les siècles à se cacher de lui. Surtout que Baphomet, ne marchait en ce monde que durant le Sabbat, soit pendant les solstices. Cela rendait compliqué de connaître ses faiblesses. Sa dernière question tomba... La sorcière prit un verre pour rincer sa bouche devenue pâteuse avant de prendre la parole. « Elle ne se mêle pas aux histoires des mortels, tant qu’ils n’ont aucun moyen de percer les protections de l’hôtel. » Et même si l’un d’eux y arrivait par miracle, ce qu’il y trouverait causerait sans doute sa mort. Il y avait de terribles prédateurs dans les entrailles de l’hôtel, dont beaucoup appartenaient aux folklores horrifiques de leurs nombreuses histoires. « Moi... J’ai rencontré Superman par contre. » Annonça la sorcière avec une pointe de fierté, sans doute mal placée.  

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Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        Oui, Kassandra avait ses raisons de s’inquiéter du silence d’une personne avec qui elle avait pourtant jadis traité. Sa longue expérience lui avait largement appris Ô combien la traîtrise était le nerf des ombres informes et perverses qui proliféraient dans un monde tout aussi macabre que leur existence. La conspiration n’était alors qu’une formalité pour toutes celles et ceux qui aspiraient à élargir leur sinistre connaissance dans le domaine de la magie noire ou de la sorcellerie démoniaque. En effet, c’était un monde où l’on voulait absolument tout avoir, où l’on n’était jamais satisfait de ce que nous avions déjà. Toujours plus. Et que dire si un confrère ou une consœur avait ce petit plus absent parmi vos qualités. Soit il ou elle était la cible d’une fascination morbide ou bien celle d’un mépris acide. L'un ou l’autre, c’était un ou une rivale. Il était donc compliqué d'établir des relations stables basées sur une simple confiance cordiales. Non. Des limites et des règles devaient être respectées pour entretenir l'illusion d'une relation.
      Ou bien les hyènes finiraient par oublier leur place dans un monde dirigé par des lions. Kassandra n’avait pas la bêtise d'imposer son autorité en dehors de l’hôtel de Baba, elle a été la sorcière suprême de son Coven assez longtemps pour comprendre que même ses propres étaient capables du pire pour prendre sa place et obtenir à leur tour le rang de sorcière ou mère suprême. Elle savait qu'imposer engendrerait irréfutablement une réaction hostile, c’est pourquoi elle laissait le choix à ceux et à celles d’entrer ou non dans son hôtel, mais que s’ils le faisaient, alors ils devraient en respecter les règles. Et tout simplement ignorer ceux qui vaquaient à leur occupation. Le cas d’Evelyn était toutefois particulièrement différent. Elle n’était pas une ennemie, mais elle n’était pas non plus une étrangère. Kassandra ne pouvait pas simplement continuer à l’ignorer. Notamment, car elle avait besoin de savoir si leur relation était toujours telle qu’au moment où elles s’étaient quittées la dernière fois, ou bien que ce dernier eût indubitablement changé.

       Il suffisait d’un rien pour que la vie d’une sorcière, même immortelle, puisse basculer du jour au lendemain. Il fallait donc s’informer de la situation au plus vite et établir quelques préparations en conséquence. La sorcière adolescente écouta en silence son hôte, prenant soin de déguster les plats qui lui avait été apportée. La correction de son nom, toutefois, fit sortir Faith de son mutisme courtois. « Ah mes excuses, Lady Blackwood. » La conversation se poursuit et Faith répondit. « Oui, je n’ai aucun doute que toute chose peu périr, j’ose même espérer qu’il est de même du créateur lui-même... Si ce dernier existe. » Oh, il devait bien exister, après tout le diable existait, l’un d’eux étaient son père, mais ajoutant à cela qu’elle a rencontré un ange. Pouvait-il y avoir des anges sans ce dieu unique ? La gothique avait une fois prier Dieu, c’était bien avant qu’elle n'apprenne à nouveau qu’elle était une sorcière.
       Ce dernier n’a jamais répondu à ses prières et si elle aurait pu croire que c’était parce qu’elle était à moitié démone, succube de surcroît, elle a fini par comprendre que même un homme de foi n’entendait aucune réponse de la part de l’unique. Peu importe... Evelyn mentionna qu’elle aurait aimé être guidée par Kassandra. « Mère ne se mêle pas aux affaires des hommes, mais elle n'est pas ignorante de leur mode de vie et de leur activité... Elle a même dû apprendre à faire affaire avec la Pègre locale... Ces derniers ont tendance à faire un peu ce qu’ils veulent, en persécutant des commerces sur leur territoire, l'hôte y compris... Mais plutôt que d’agir contre eux et trahir sa nature, elle se sert d’eux afin de permettre à l’hôtel de prospérer. Ça ne va pas plus loin que ça... Ou alors, elle ne m’en a jamais faire part. Toutefois, rien ne vous empêche d'en discuter avec elle. » Faith, si elle était pour sa part influencer par le monde humain, elle n’avait pas assez de recul sur le monde des sorciers pour aider Evelyn avec toutes les qualités d’un bon guide. Elle-même était souvent recadrée par sa mère, car incapable de subtilité, quand il était question de sorcellerie en public.

          « Pour être honnête, il est loin de ressembler à l’homme dépeint dans les journées. Ce qui ne veut pas dire qu’il est décevant, au contraire... Mais il est étonnamment plus humain que la plupart d’entre nous. » Répondit-elle quant à la question du Superman... Mais tout en prenant soin de ne pas mentionner le fait que l’homme d’acier ne semblait posséder aucune protection contre la magie. Elle se refusait d’être responsable d'une potentielle envie, de sa camarade ici présente, d’aller rendre visite à l’homme de l’espace avec des motivations douteuses. Superman n’était pas l’ennemi de l’adolescente qui ne voulait absolument pas le voir périr à cause d’elle. Est-ce que Superman lui avait fait de l’effet ? Une question qui pouvait être interprétée de bien des manières. « On a discuté d’une chose pour laquelle... J’avais un doute. Et il m’a donné des pistes de réponse. »  

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Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        La vie était étrange et pour sûr, aux yeux de la sorcière, c’était Dieu l’unique, qui l’avait rendu si peu évidente et profondément malheureuse, pour ne pas dire chaotique. Un être comme lui était, ce que l’on disait de manière improbable, le “tout-puissant”... Ce genre, d'être devait forcément être capable de créer un monde utopique. Mais si les démons existaient, si Faith elle-même était issue de la semence du vice, alors Dieu n’était qu’une vaste blague. Sinon pourquoi diable avait-il offert le libre-arbitre ? Pourquoi laisser le choix aux humains de commettre leurs erreurs, leurs atrocités ? Quand il serait plus bénéfique pour tout le monde, d’être formaté à être bon et rien de plus. Qu’était-ce qu’avoir la foi, si ce n’était dans l'unique but de rappeler à l’ego d’un être unique ? Bonne question. La sorcière n’arrivait pas à saisir la raison de son existence et celle du reste des espèces... Pourquoi être bon ou digne de l’amour de Dieu quand lui-même a sciemment choisi de nous faire subir un genre d'épreuve qui conduisait à l'enfer s'il n'était point satisfait. Le fait de tester notre amour, ne devait être qu'un moyen pour lui de se divertir.
         Aussi, Faith n’aimait pas Dieu... Puisque ce dernier lui laissait le choix de ne pas l’aimer, et surtout, parce qu’elle ne voulait pas lui offrir la satisfaction de l’avoir choisi selon les règles d’un jeu plus perfide encore que la raison même de leur existence. Quelle idée d’avoir façonné l’enfer dans l’optique de faire souffrir ceux et celles qui ne seraient pas en accord avec ses principes. Quelle idée de sauver ceux qui auraient abandonné leur conviction personnelle pour lui. Aimé ou être rejeté. Est-ce là la foi ? Ça ressemblait énormément à ce que son propre père “le Diable” faisait au sein du Coven LaSombra avec ses propres filles, harem impie incestueux. Maintenant, savoir ce que ce type pensait de la nécromancienne ou bien de ce qu’il pensait de Faith et de Kassandra, c’était une supposition que la sorcière ne préférait ne pas avoir. Déjà, parce qu’elle s’en foutait pas mal de son avis et surtout, elle ne voyait pas comment l’on pouvait être en mesure de comprendre une telle entité.

       Mais il était vrai que ni l’adolescente, ni sa mère portaient les préceptes du tout-puissant dans son cœur. Faith ne répondit rien concernant le fait que cette femme pensait que sa mère et elle-même étaient l’ennemi des anges et des démons. Tournant simplement un regard curieux vers elle. Pas certaine de comprendre ce qui l’avait amené à penser cela. Avait-elle dit un truc qui le laissait supposer ? Faith ne croyait pas aux actions des anges ? Oui, elle avait vu un ange prêt éradiquer un démon, le renvoyer en enfer... Mais n’était-ce pas étrange ? C’était bien le seul a faire une chose pareille, qu’en était-il des autres anges qu’on ne voit jamais, même lorsque le mal était sur le point d’anéantir le monde, pourquoi sa mère ne s'en était jamais inquiétée ? Faith n’avait pas l’impression d’être l'ennemi des anges quand ses derniers ne faisaient qu’ignorer son existence comme si elle n’était qu’un insecte insignifiant. Qu’en était-il des démons ? Là aussi, elle n’était pas en conflit avec les démons, au contraire... Seul son père était le démon à fuir et simplement, car Kassandra ne voulait pas retourner au Coven pour se soumettre de nouveau à lui.
      La discussion se poursuivit, la forme de sa mère fut abordée. « Oui. » Mentit-elle sans une once d’hésitation. En réalité, c’était elle qui avait fait usage du sortilège malgré l’interdiction de sa mère qui ne tenait pas à retrouver justement sa forme à cause du sacrifice que cela impliquait. Le cœur d’un nourrisson fraîchement né. Faith n’avait pas tué elle-même l'enfant, mais elle avait tout de même demandé à l’un des démons de sa connaissance de leur faire en échange de son asile à l’hôtel de Baba. Sa mère lui avait jeté une malédiction en retour pour la forcer à ne plus utiliser la magie comme elle le voulait. Du moins, il y avait une conséquence à faire usage d’un pouvoir important. Dans le cas de Faith, elle redevenait une gamine. Ça pouvait être drôle dans l'instant, mais en réalité, cette forme était dangereuse, car amenant diverses problèmes liés à sa part succube dont elle n’avait aucun contrôle. L’impossibilité de faire usage de sa magie avec la même facilité que sous sa forme adulte. Non. Il n’y avait rien de drôle là-dedans.  

        Concernant ses doutes, la nécromancienne voulait savoir... Ce qui fit poser les couvercles que Faith utilisait sur la table, non pas que cela lui avait coupé l’appétit. Mais l'adolescente songea qu’il y avait ce sentiment d’échange un bien pour un autre et pour l’heure, elle ne tenait pas à offrir ce qui devait rester entre elle et Superman, elle n'avait plus faim. L’adolescente fixa un moment son hôte, avant de simplement se lever. « Je pense que j’ai déjà bien assez pris de votre temps, Lady Blackwood. » Déclina poliment la sorcière. Le sujet abordé avec Superman semblait pour Faith quelque chose que le héros pouvait potentiellement comprendre, mais que l’adolescente peinait à saisir, et ce, à cause de son éducation, de sa nature sans doute. Sa curiosité avait été satisfaite et elle ne ressentait plus le besoin qu’on aborde de nouveau le sujet. Surtout pas avec une magicienne qui appartient à l’univers même qui a engendré les doutes en question en premier lieu. « Je n’étais présente que pour livrer un message. Que puis-je dire à mère vous concernant ? Lui feriez-vous l’honneur de lui rendre visite à votre disponibilité ? »  

♱ A soul that looks like mine ♱

La Mort est une chienne qui n'embrasse que ceux qui la craignent, mais se refuse à voir les illuminés prêts à recevoir son baiser. - Faith Cross

Manoir Blackwood, The Palisades, Gotham, 7 octobre 2022...

        En dépit de ce que son attitude laissait supposer, la sorcière n’était aucunement mal à l’aise. Cependant, il était vrai qu’elle n’aimait pas qu’on la presse sur des choses qui ne concernaient même pas sa propre mère. Oui, tout n’était qu’une question de point de vue, la pauvre nécromancienne n’avait fait que poser une question dans le but, très certainement, de faire la conversation avec l’adolescente. Bien que la Cross puisse posséder une âme vieille de six siècles, elle n'était présentement qu’une adolescente avec ses humeurs d'adolescente. Oui, quelques-uns de ses souvenirs passés avaient émergé, lui révélant partiellement ses identités et sa mentalité d’antan. Elle savait des choses, les comprenait, ce qui la rend certes plus mature que les jeunes de son âge. Elle savait pourquoi elle était une sorcière, pourquoi elle avait commis diverses horreurs, pourquoi elle ne faisait plus partie du Coven. Elle savait même que c'était sa malédiction de se rappeler de la souffrance qu’elle avait traversée au fil des époques.  
         Mais malgré tout cela, son caractère était propre à l’éducation et les expériences qu’elle avait vécu dans cette vie-ci. « Si me faire culpabiliser est dans votre projet, vous risquez d'y passer l'éternité. » Annonça l’adolescente, mais sur une pointe d’humour sarcastique qui lui était propre. Un moyen pour elle de laisser partir la frustration qui avait pu rapidement monter précédemment. La sorcière croisa les bras, délibérément songeuse, elle fixait le vide un moment comme si elle tentait d’y percevoir quelque chose d’invisible. Étant donné que les deux femmes étaient en mesure de voir l’invisible, toutes deux savaient qu’il n’y avait rien vers le point que Faith observait. Aussi, il n’y avait aucune difficulté à saisir ici qu’elle était simplement égarée à travers ses pensées. « Je n’avais pas prévu de rester en premier lieu, tout simplement. » Ajouta la sorcière, véritablement présente que pour livrer un message, sa mère étant dans l’incapacité de se libérer pour le moment.

     Quand la nécromancienne reprit la parole, main droite posée sur le dossier de la chaise où elle était assise il y a quelques secondes, Faith pouffa à l’entente des propos qui désignait sa mère comme n’étant pas sereine. « L’a-t-elle déjà été un jour ? » D’aussi loin que pouvait remonter les souvenirs de Faith, Kassandra n’a jamais semblé être détendu une seule fois. Sa prudence avait même impacté plusieurs fois l'éducation de la petite sorcière qui subissait la sévérité d’une mère ne voulant rien laisser passer chez sa fille. D’ailleurs, rien que pour s’assurer que Faith ne nourrisse aucunement sa part démoniaque, la succube, elle allait jusqu’à vérifier elle-même que sa fille possédait toujours son hymen, alors même qu'elle avait désormais 19 ans. Humiliant. Aussi, ne sachant pas ce qui pourrait lui arriver si elle désobéissait à sa mère, Faith avait mené sa propre bataille contre ses instincts et pulsions pour rester intact à ce niveau... Une “succube vierge”, voilà qui était bien ironique. Cela aurait pu être un bon titre pour un navet de la comédie américaine.
       Quand Lady Blackwood reprit la parole, annonçant qu’elle aurait aimé que l'adolescente puisse rester ce soir, Faith prit un moment à la réflexion. La nécromancienne poursuivit... Elle semblait croire que la jeune Cross était craintive, hors... Il n’y avait plus grand-chose qui effrayait la pauvre sorcière, même la mort lui serait salutaire si cette dernière pouvait lui être définitive. Oh... Maintenant, qu’elle y pensait, elle avait peut-être bien peur de quelque chose, oui. Le fait de se retrouver toute seule, que Kassandra finisse par l’abandonner. Elle était quelque part rassurée que la malédiction puisse ainsi la liée de la sorte à sa mère. D’autant plus, que si Faith n’était plus la sorcière qu’elle fut dans ses vies précédentes, qu’elle n’était qu’une ado qui semblait tout réapprendre de la vie et de la sorcellerie, cette dernière n'était pas à un niveau où elle pouvait craindre pour sa vie. Et si elle était vaincue d’une quelconque manière, il était évident qu’elle ne partirait pas sont lâché quelques malédictions au passage. Le genre qui pourrait rendre une immortalité bien pénible.  

        Mais elle préféra garder le silence, se contentant de tourner le regard vers son ombre. « Balar ! » L’ombre de la sorcière devint plus sombre qu’il ne l’était de base, laissant émerger un regard écarlate. « Préviens Mère que je ne rentrerai pas ce soir ! » L’entité glissa sur le sol, s’extirpant de l’ombre véritable de la sorcière pour disparaître dans les ténèbres. Faith s’installa de nouveau par la suite, sans pour autant retrouver l’appétit. « Vous pouvez me demander ce que vous voulez sur l’homme d’acier, j’y répondrais comme je le pourrais... Mais concernant mes doutes, je préfère qu’il reste mien pour le moment. »