I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul [Terminé - Intrigue I]

I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

-Alors, pétasse, tu veux m’photographier la bite avec ton bel appareil photo ?

Se laisser surprendre dans une ruelle se terminant par un cul de sac par l’un de ces gorilles que l’on était censé surveiller et prendre en photo ? Erreur de débutante. Grossière erreur de débutante.

La journée avait commencé de la façon la plus normale qui soit pour moi : tirée des bras de Morphée par la voix stridente de la voisine du haut qui était, encore, en train de s’engueuler avec son mari. J’attrapais mon réveil sur la table de chevet pour regarder l’heure et grognait en voyant qu’il affichait un midi qui avait une saveur d’aube pour moi. Je le reposais avec force sur le meuble trop brusquement. J’étais bonne pour en acheter un nouveau… ENCORE !

- Mais elle va fermer sa gueule la connasse ? Criai-je au plafond en m’étirant à nouveau, plaquant un de mes oreillers sur ma tête dans l’espoir illusoire qu’il suffirait à couvrir les bruits de la dispute au-dessus de ma piaule. Peine perdue, madame se mis, comme dans les films espèce de drama queen du pauvre, à balancer des objets qui allèrent se briser sur le carrelage. Je soupirais tout en envoyant valser mon oreiller à l’autre bout de ma chambre tout en me levant du lit pour enfiler mon jean qui était par terre : je m’étais endormie à moitié habillée. Pieds nus je sortis de mon appartement pour monter d’un étage. Je frappais à la porte en faisant très attention de ne pas la péter d’un coup de poing, et ce n’était pourtant pas l’envie qui m’en manquait, et attendit…deux minutes ? Avant d’appuyer comme une excitée sur le bouton de la sonnette. Ils avaient entendu les coups à la porte puisqu’ils s’étaient tu, l’espace de 30 secondes, avant de reprendre leur dispute comme si de rien n’était. Tout ça parce que madame soupçonnait son mari de baiser à droite et à gauche…pathétique ! La porte s’ouvrit à la volée sur une blonde ayant connu de meilleurs jours et l’air enragée. Je ne me souviens plus très bien de la façon dont elle m’accueilli mais une chose est claire : elle ne fut guère aimable et m’insulta même. Petite erreur stratégique de sa part. J’ai horreur d’être tirée brutalement de mon sommeil et cela me rend irritable, aussi l’attrapais-je par la gorge pour la plaquer au mur.

-Y’en a marre de ce tapage tous les jours alors tu vas te calmer la fausse blonde, t’as compris ?

Une voix masculine se fit entendre sur le côté et je tournais la porte pour voir le mari me menaçant avec un fusil et m’ordonnant de lâcher sa femme. Bouffon. Je la lâchais donc et m’avançais vers lui en lui demandant s’il aurait les couilles de tirer. Bien évidemment, non. J’attrapais son arme et sans effort la tordit complètement, la rendant totalement inutilisable.

-Je veux plus vous entendre. Le prochain objet que j’entends se briser par terre et c’est ton cou que je tort, c’est clair ?

Je n’avais, bien évidemment, aucune intention de mettre ma menace en application, à la rigueur lui casser le nez, mais ce genre de machos de bas étage faut leur faire peur, ce qui n’est jamais guère compliqué. Tout dans la gueule rien dans le fut. Sa bonne femme poussa un hurlement aigu, de pure peur, me faisant fermer les yeux en grimaçant.

-Putain mais ta gueule !

Au moins la peur la fit taire. Je leur demandais si j’avais été claire et leur tournais le dos avant de reprendre la direction des escaliers pour redescendre chez moi avec dans l’idée de me recoucher. Arrivée à mi-chemin dans le couloir je me tournais vers elle alors qu’elle s’apprêtait à rentrer dans son appartement.

-Au fait. T’avais raison. Ton mari ne te baise plus parce qu’il te trompe. Mais pas avec sa collègue comme tu le penses. Avec ton frère. Divorce et déménage et arrêtez de nous faire chier sinon je fous vos têtes dans les chiottes et je tire la chasse.

J’étais à nouveau dans mon plumard, essayant tant bien que mal de trouver le sommeil quand mon téléphone se mis à sonner : mon téléphone pro. C’est en rouspétant contre le savoir-vivre des gens qui manifestement ignorent que certaines personnes veulent dormir à midi passée.

- Ouais. Greeden Investigations. décrochais-je avec mon amabilité légendaire tout en attrapant ma bouteille de bourbon pour me servir un verre. Petit-déjeuner royal !

-Je consulte mon agenda, une seconde.

N’importe quoi, je savais pertinemment que j’étais libre mais paraît que ça fait plus professionnel de faire genre, aussi en profitai-je pour boire cul sec. Tant qu’à faire hein.

-Ok. J’ai un créneau à 16h30, ça vous va ? Oui ? Parfait. On fait comme ça. À cet après-midi alors, monsieur.

Monsieur Duchmoc parce que j’avais absolument pas retenu son nom. Je notais juste « Rdv client 16h30 » sur mon agenda à la plage du jour et m’obligeait à faire quelque chose que j’ai jamais vraiment aimé : faire le ménage.

À 16h30 précise deux coups secs se firent entendre à la porte de mon appartement qui me servait, provisoirement je l’espérais, aussi de bureau. Je me levais pour ouvrir la porte à un homme d’une cinquantaine d’années, assez séduisant autant se l’avouer, avec quelques petits fils gris dans sa chevelure brune, grand, les épaules carrés, le regard gris acier et l’air sûr de lui. Un homme qui s’il n’était riche était au moins économiquement très à son aise. Parfait. Je faisais payer cher mes services. Je suis une excellente détective, la qualité ça se paye !

Je le fis asseoir en face de moi au bureau, lui proposais un rafraîchissement qu’il refusa et l’invitais à m’expliquer ce pour quoi il venait me trouver. Il regarda à droite et à gauche, l’air soupçonneux, il se demandait clairement s’il pouvait ou non me faire confiance. La seule chose à faire dans ces moments-là est simple : se taire, attendre et ne surtout pas brusquer les choses. Il se décida enfin à me faire confiance et me raconta son histoire qui trouva une sorte d’écho en moi. J’acceptais donc, lui fis un contrat qu’il signa sans sourciller quant à mes honoraires.

Je m’attelais à la tâche le soir-même et pu constater que les soupçons de mon client, monsieur Grenier, étaient fondés, ce qui me mis hors de moi. Le lendemain, en début d’après-midi, je retournais aux abords du bar où j’étais déjà positionnée la veille pour prendre deux-trois photos de plus, juste pour moi celles-là, avant de pénétrer céans. Miteux. Mal famé. Empli de fumée. Clientèle exclusivement masculine. Je savais très bien en entrant ici que j’allais être la seule femme des lieux. J’allais au comptoir pour demander un verre de… soda ! Du coca-cola…bon sang quelle horreur il manquait vraiment d’alcool… Montre en mains, il fallut à peine deux minutes pour que deux mecs viennent s’asseoir auprès de moi. Le genre qui se prennent pour des latin lovers mais qui ressemblent à rien quoi… Bon en vrai non. Celui à ma gauche était mignon et sembla inoffensif…

-Salut mignonne. T’es nouvelle dans le coin ?

-Oh salut les gars ! En fait je me suis perdue, je faisais des photos de la ville pour un magazine, je suis à l’essai. Je cherchais le Musée et j’ai complètement perdu mon chemin. Vous pouvez me dire comment y aller ? Et vas-y que je te mens d’une voix suraigüe tout en faisant semblant de ne pas avoir peur d’eux, ouais non attendez j’avais pas peur d’eux en fait, tout en étant mal à l’aise, bref la pétasse dans sa splendeur quoi. Le moins mignon des deux, non pardon : l’orque du Mordor, s’approcha de moi si près que je pu sentir son haleine empestant un écœurant mélange d’ail et de bière de mauvaise qualité.

-Si tu veux avec mon copain on peut t’emmener dans notre bagnole et te servir de guides touristiques, on connait cette ville comme notre poche.

-C’est vrai les gars ? Vous feriez ça ? Oh merci, vous êtes trop choux ! On y va ? Demandais-je tout en me levant d’un bond, faisant semblant d’être enthousiasmée par l’idée de me retrouver seule en voiture avec eux.

-Doucement, princesse. Tu bois pas ton coca ? me demanda le plus mignon avec un sourire qu’une femme un tant soit peu intelligente aurait qualifié de « flippant ». Je lui répondais avec un sourire de niaise confiante, attrapant le verre.

-Je reviens. Dis-je en le soulevant avec un sourire et un clin d’œil avant de le porter à mes lèvres tout en me rendant aux toilettes. Une fois la porte fermée je versais presque tout le contenu du verre dans un lavabo à la propreté douteuse et me passais les mains sous l’eau. Je ressortais en agitant ma main libre pour la sécher tandis que je me portais le verre à mes lèvres de l’autre pour qu’ils me voient terminer le coca. Il ne présentait aucun arrière-goût si ce n’est une légère trace salée, ce qui arrive parfois, et pourtant je savais ce que c’était. L’autre crétin, tandis que son pote me parlait, en avait profité pour me verser un liquide incolore dans mon verre, je l’avais vu du coin de l’œil : vive la vision périphérique ! Nous sortîmes donc du bar, non sans que je n’ai récupéré mon appareil photo que j’avais laissé sur le comptoir du bar, geste inconscient je l’avoue, et je les laissais me guider vers une ruelle où j’avançais, d’un pas hésitant et toute seule.

-Alors, pétasse, tu veux m’photographier la bite avec ton bel appareil photo ?

Se laisser surprendre dans une ruelle se terminant par un cul de sac par l’un de ces gorilles que l’on était censé surveiller et prendre en photo ? Erreur de débutante. Grossière erreur de débutante. Mais je ne suis pas une débutante. Je continuais à faire semblant de me sentir mal, portant ma main à mon front, jouant l’incompréhension.

-Je…Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Pourquoi tu me parles comme ça ?

L’orque du Mordor et son accolyte s’avancèrent vers moi en ricanant tout en commençant à défaire les ceintures de leurs pantalons et en baissant leurs fermetures éclairs tout en ricanant.

-Euh…Les gars ? Que…qu’est-ce qu’il y a… ?

Aucune réponse de leur part mais je m’y attendais. Monsieur Grenier, mon client, m’avait mise en garde à leur sujet et je dois dire que mes investigations n’avaient guère laissé place au doute quant à ces misérables enfoirés qui auraient dû être en prison et non en liberté. Manque de preuves…Mon cul ouais !

Ils s’avancèrent vers moi, attrapèrent mon appareil, coûteux, et le mirent de côté, se faisant la réflexion qu’ils pourraient le revendre pour en tirer un bon prix. S’ils l’avaient cassé j’aurais vu rouge… Le grand, l’hideux, l’orque, m’attrapa par le bras tandis que son comparse baissait son pantalon et le slip qu’il portait en dessous pour en sortir un phallus en érection. Le mignon était donc le chef du duo et l’orque le sous-fifre. Bah tiens… Et il semblait presque inoffensif. PRESQUE !

-Lai…Laissez-moi… je… oh… Je fis semblant de me sentir mal tout en leur faisant croire que j’avais le vertige et du mal à garder les yeux ouverts.

Ça t’apprendra à faire confiance à des inconnus, pouffiasse. Mon pote et moi on va faire mumuse avec toi, et si t’as de la chance tu pourras encore servir pour vider les burnes d’autres mecs… Si on est d’humeur gentille… Déshabille-la !

Lorsque l’orque du Mordor osa poser sa sale patte sur le revers de ma veste pour me l’enlever j’ouvris les yeux pour le défier avec un sourire et lui envoyait un magistrale coup de poing qui l’envoya valser. Son complice, tout en gardant sa bite dehors, franchement ! Quel manque de savoir-vivre !, sorti un couteau de sa poche.

-Toi la salope, je vais te saigner et après je me viderais en toi.

Il essaye de me frapper mais je contrais ses gestes avec facilité, se battre le zgeg à l’air ça n’a pas l’air des plus facile franchement… Il devait vraiment me prendre pour une demoiselle en détresse cet abruti. Je venais pourtant d’envoyer son pote au tapis…Mais bon… Son couteau je le lui pris et lui envoyait un coup de pied bien senti dans les roubignoles. Il attrapa son entrejambe à deux mains tout en tombant à genoux et m’accroupissant devant lui, jouant avec le couteau dont je promenais la lame sur ses joues.

-Et si je te mutilais comme toutes les filles qui ont été tes victimes, hein ? T’en penses quoi ? Si ton couteau servait pour t’émasculer ? Ce ne serait que Justice, avec un J majuscule, non ? Nan, la vraie justice serait que tu ailles en prison. Avec ta belle gueule une chose est sûre : tu te ferais violer plus souvent qu’à ton tour. Et ce serait bien fait pour toi.

Malgré la douleur qui le maintenait à terre et la peur dans son regard lorsque j’approchais la lame de son couteau vers son entrejambe il tenta de marmonner une insulte entre ses dents. Je serrais le poing et lui envoyais dans la figure. Nez explosé et il cracha du sang et une dent. Oups. L’orque du Mordor bougea derrière moi, je me retournais pour le saisir de mes deux mains, l’arrêtant dans son élan avant de l’envoyer s’exploser contre le mur derrière lui. La tête cogna fort et il tomba inanimé. Je crus un instant l’avoir tué mais non, il était inconscient. Ou dans le coma, pour ce que j’en avais à foutre…

J’entendis de nouveau du bruit derrière moi et me retournais rapidement, attrapant le nouveau venu par la gorge, le soulevant au-dessus du sol et de ma tête.

-T’es qui toi ? Un complice de ces deux sous-merdes ? Tu t’es pas attaqué à la bonne victime mec.

Halloween

This is the last night you'll spend alone

Look me in the eyes so I know you know,I'm everywhere you want me to be,the last night you'll spend alone,I'll wrap you in my arms and I won't let go,I'm everything you need me to be. + aeairiel.

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Bruce Wayne & Nalavia Greeden

« Uptown, 08 juillet 2022»

C’est presque une journée normale, somme toute, pour une Gotham en plein été. La chaleur lourde et humide laisse souvent place aux plus bas instincts des hommes. Et ce jour, je vais à la pêche aux informations. Fin d’après midi, alors. D’abord, je vérifie les histoires dont j’ai eu vent. A propos de Joker, à propos de Dent aussi à Metropolis. Je sais qu’il se passe des choses. Je sens que je n’ai pas fini d’en apprendre. Bane se fait discret. Comme d’autres. J’ai conscience que ma connaissance des plans qui m’entourent est limitée, et qu’il ne faut pas non plus que je prenne pour argent comptant tout ce que je pêche. Pas sans de multiples vérifications, en tout cas. Pas sans prendre le temps de double-checker chaque information. Et c’est compliqué sans Alfred pour m’aider à accomplir cette tâche, pour être le lecteur attentif d’informations parfois nébuleuses. Mais je n’ai pas le choix. Pour ça comme pour d’autres choses, je suis simplement à court de ressources, et les profondeurs de mes capacités sont en train de donner leurs propres limites.

En sus si je sors en journée, c’est pour un travail différent. Début d’après-midi, quand la ville pullule littéralement de gens et d’activité. Pile quand tous les policiers ou presque, sauf les équipes de nuit plus restreintes, sont en activité ou au bureau, ou susceptibles d’être appelés sur leur pause. A Gotham, la police ne dort jamais vraiment, mais il y a des moments plus calmes que d’autres. Ce moment de la journée en fait partie. Entre ça et la clarté, dehors, il est impossible, sauf circonstances majeures, de me trimballer en armure et en costume. Avoir un de mes anciens véhicules personnels, Bat-mobile ou Bat-Wing, voire Bat-moto, aurait permis une intervention rapide et en tenue. Mais je n'ai plus rien de tout ça. Et cette moto civile que je me trimballe depuis la maison de verre sur le Lac ne saurait assurer la vitesse et la furtivité attendues pour ce genre d’excursion diurne.

C’est en anonyme, donc, que je fréquente les bas-fonds de cette ville.

Même quand je ne demande rien à personne, et que je me renseigne sur les rumeurs portant sur les reptiles dans les égouts -une marque de Croc, assurément- j’entends le ton qui monte, plus loin. Les problèmes me trouvent, une fois n’est pas coutume. Je ne peux que rarement me concentrer longtemps sur un sujet spécifique tant je suis un aimant à problèmes, et c’est pire encore quand je me retrouve là comme ça, en « Bruce » plus qu’en Batman. Au moins en armure, je n’ai plus aucune barrière à intervenir… Et même si ça ne me contraint pas, agir en tant que Bruce nécessite quelque prudence supplémentaire. Et je reconnais sans le moindre mal le ton des crétins de la fange qui flairent la proie facile.

Je soupire. Lâche la bière éventée et le type qui persiste avoir vu un type aux écailles de reptile dans un tripot sur la 39e, l’autre soir.

En sortant, je reste contre la porte de derrière et tends l’oreille. On ne doit évidemment pas me reconnaître, alors cette tenue civile tout ce qu’il y a de plus classique est l’exacte opposée des costumes dans lesquels Bruce Wayne était toujours enchâssé jadis. Les insultes fusent. J’attends la tentative de passage à l’acte, au moment où ils seront tous sûrs de leur fait, pour leur tomber sur le râble. Rester anonyme après cela demandera sans doute des efforts supplémentaires mais qu’importe ; l’anonymat ne vaut pas la santé ou l’équilibre mental d’une personne qui va passer à l’état de victime de quelque chose d’aussi affreux.

Au moment où je vais m’élancer, pourtant, c’est une tempête de rage et de brutalité qui s’abat sur les types qui se font dessouder les uns après les autres dans un grand fracas de chair qui cogne la chair, et d’os qui se brisent, de cartilages qui s’écrasent. Devant toute cette débauche de violence et d’énergie, une seule constatation : cette fille est une meta-humaine. Un autre type s’approche, alors que la brunette les a massacrés, et se fait porter comme un vulgaire sac de chiffons. Tout à sa colère, elle n’a pas vu que pendant que ce type la contournait, deux autres arrivent au bout de la rue, barre à mine et poing américain.

Il faut s’impliquer, alors, et alors qu’elle se charge de celui soulevé par le cou, je m’occupe du premier qui passe à ma portée ; direct en plein dans la tempe, qui le sèche après un bruit de choc sourd et liquide ; les jointures ont ouvert le coin du front de ma première victime, quand la seconde me vise de sa barre. Je la bloque sous mon bras après avoir écarté son poignet. Coup de genou dans le plexus -bien plus efficace que les parties, toujours protégées par ceux qui savent se battre- prise de son cou sous mon autre bras et je me laisse chuter au sol en arrière, ramassant son front, son nez et sa mâchoire sous le bitume, le tout prisonnier de ma prise en étau. Je me redresse, alors que la jeune femme semble tout aussi prête à me faire ma fête que tous les autres.

| C’était très impressionnant, mademoiselle. Mais les méta-humains sont rarement bien vus, ici, à moins qu’ils ne portent des masques pour leur permettre de faire ce qu’ils veulent en toute impunité… Il faut décamper, maintenant, et vite. Je ne sais pas si votre peau est aussi dure que vos poings mais il ne vaut mieux pas s’attarder ici ! |

Encore une méta-humaine… Amie ou ennemie ? Je dois encore le découvrir…

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

Je devais serrer un peu trop fort la gorge de cet enfoiré car, alors qu’il balançait piteusement les jambes dans le vide, ses yeux étaient écarquillés, comme prêts à sortir de leurs orbites. Un filet de voix passait entre ses lèvres mais ce n’était qu’un filet qui émettait un faible râle.

- Alors, connard, ça te plaît d’être à la merci d’une fille ? Nan hein ?

Je tapais, pas trop fort, sa tête contre le mur derrière pour le faire réagir.

-Répond, connard ! Ça te plaît d’être soumis au bon vouloir de plus fort que toi ?

Grossière erreur de ma part que de ne me concentrer que sur lui mais j’étais ivre de colère. Sous prétexte que ces messieurs ont une queue entre les jambes ils imaginent que les femmes leurs sont soumises. On donne la vie. Nous sommes les vraies forces de la nature, messieurs, souvenez-vous-en !
Il parvint, alors que je relâchais quelque peu la pression sur sa gorge, à prononcer un vague non. Il avait peur. Je pouvais le lire dans son regard, humer l’odeur qui s’en dégageait, un parfum enivrant, un pouvoir excitant. Mes pensées dérivèrent vers Phobos et j’en vins à comprendre ce qu’il pouvait ressentir lorsque d’un mot il pouvait décider de la vie ou de la mort d’autrui… Je pouvais. Si je voulais, il me suffisait d’une petite pichenette pour lui tordre le cou et ça ferait un violeur de moins dans cette ville viciée jusqu’aux tréfonds. À se demander si, parfois, il ne serait pas référable que Gotham soit détruite avec ses habitants…

Mes pensées avaient emprunté un chemin dangereux, j’étais littéralement à deux doigts de lui ôter sa misérable vie qu’il n’utilisait que abuser de pauvres femmes sans défense, quand un son derrière moi me ramena à la réalité : on se battait. Je le frappais contre le mur derrière lui, l’assommant et je le balançais au sol, entendant ses os craquer. Vivre ? Il allait vivre, bien évidemment ! Mais où qu’il soit désormais, il ne peut plus violer qui que ce soit.

Ils étaient trois à se battre, deux contre un selon ce que je pouvais deviner de leur ballet de violence physique. Vous connaissez beaucoup de femmes qui aiment ce genre de spectacle au point d’en sentir l’excitation qui monte au creux de ses reins ? Ce qui n’était clairement ni le lieu ni le moment mais je dois avouer que j’éprouvais une certaine admiration pour l’homme ayant allongé ses deux assaillants. Il semblait…normal, comparé à moi, je veux dire. Cependant je n’étais pas certaine que ses intentions soient différentes de celles des autres. Peut-être faisait-il semblant d’être de mon côté pour… Bon. Je laissais peut-être divaguer mon imagination. Toujours est-il que j’avais les poings serrés, prêts à l’étaler par terre et orner son cou d’une écharpe faite de ses intestins tandis que nous nous regardions mutuellement.

Ce n’était pas le moment de lui demander ce qu’il entendait par « méta-humaine » bien que je fusse curieuse de savoir et impatiente de lui poser la question. Il avait raison : il fallait partir d’ici et le plus vite possible. La bande était nombreuse et dangereuse et quand bien même j’avais folle envie de continuer à me battre et de tous les émasculer la raison voulait que j’effectue un repli stratégique : prendre la fuite. Un peu lâche mais nécessaire. Je jaugeais encore quelques instants l’inconnu du regard. La question était simple : ami ou ennemi ? Mon instinct me dictait de lui faire confiance.

-Où on va ?

Lui faire confiance, d’accord, mais pas au point de l’emmener, tout de suite, chez moi. À moins bien sûr qu’on ne trouve aucune autre solution de repli…

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Bruce Wayne & Nalavia Greeden

« Uptown, 08 juillet 2022»

Les gens sont rarement prêts à voir l’anormal, l’inhabituel, à se confronter à lui. Même à Gotham, où pourtant la normalité n’a pas la même définition qu’ailleurs. Voir un méta-humain en action est devenu chose de plus en plus courante, depuis vingt ans. Ca a commencé avec les rebus d’accidents industriels ou d’expériences interdites. Ca ne s’est plus arrêté depuis. Le phénomène n’a fait que s’accroître avec le temps, dans la droite ligne d’une autoroute pour les enfers. On en voit réapparaître de nouveaux constamment. C’est cela qui m’a poussé, des années plus tôt, à fonder la Ligue avec Diana. La nécessaire adaptation à de nouveaux types de menaces, à de nouvelles façons pour le chaos de se propager en ville. Tous ne sont pas mauvais ; certains sont bénis ou maudits, altérés par la science ou par d’autres procédés plus ou moins interdits. Mais certains conservent une part d’Humanité en eux.

La jeune femme brune que je vois semble sujette à des inclinaisons fortement violentes, mais il n’en reste pas moins qu’au début de tout elle n’est qu’une victime de plus dans une ville qui n’en connaît que bien trop en nombre, et pas assez capables de se défendre toutes seules. Je note quelque chose dans son regard, dans son attitude, qui m’alerte. Elle aime ça. Elle aime se battre. Elle réprouve les actes de ces hommes qui s’en sont pris à elle pour une question de sexe, mais elle n’a pas fait preuve d’une cruauté trop importante dans sa réponse. Son excitation du combat, qui se lit dans les yeux, n’en est pas moins un marqueur d’alerte, pour moi. Je dois prendre garde ; beaucoup de gens de bien se sont perdus à combattre le mal en recourant à trop d’extrêmités.

La brune me demande où on va.

Je ne lui ai pas proposé de m’enfuir avec elle.

Est-ce parce que j’ai « combattu » un court instant à ses côtés, ou parce que j’en sais plus sur sa nature que le commun des gens auxquels elle est habituée ? Je ne sais pas avec certitude, et au fond ça importe peu.

| Loin d’ici. A pieds, d’abord. Marchez avec moi. Ils rechercheront moins un couple a l’air tranquille qu’une personne seule qui a l’air capable d’enfoncer les portes de l’enfer. |

Je mets les mains dans les poches de ma veste. Et j’avance, sans l’attendre, en direction de l’extrêmité de la rue. Long silence ; je ne suis que rarement disert au quotidien, pas sous mon vrai moi en tout cas. Bruce l’est bien plus en public. Il peut se montrer jovial, amical, même. Je suis bien moins sociable en vérité, depuis toujours. Nous retrouvons une rue plus fréquentée ; je marche vers le métro sans me retourner, sans manifester aucun signe qui m’éloignerait de la banalité la plus totale.

| Qu’est-ce que vous êtes ? Etes-vous comme Superman ? |

(c) DΛNDELION

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I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

J’avais conscience, bien évidemment, que mon sauveur providentiel ne m’avait absolument pas proposé de prendre la fuite ensemble, je pense même qu’il désirait s’éloigner de moi le plus vite possible tout en espérant ne plus jamais recroiser mon chemin, mais j’avais des questions à lui poser. J’étais convaincue qu’il pouvait m’apporter des réponses quant à mes interrogations sur les mystérieuses origines de mes dons… Non pas que je n’aime pas avoir cette force herculéenne, loin de là, mais ce n’est pas normal…Et je voulais savoir ! Quitte à lui forcer la main et l’obliger à subir ma présence qui, soyons honnête, n’est pas toujours des plus agréables. Il est rare, en fait, que je sois quelqu’un d’ouvert, souriant et sympathique… En général je ne le suis que quand…non pas quand je suis bourrée, l’alcool n’ayant jamais eu cet effet sur moi, mais plutôt quand j’ai envie de… autant le dire clairement, de tirer mon coup ! Et là je n’avais aucune intention de finir dans un plumard avec lui. (Même si le bougre était appétissant et que sa condition physique était plus que prometteuse…)

Il ne protesta pas, il se contenta de mettre les mains dans les poches de sa veste tout en commençant à marcher tranquillement après m’avoir dit que nous devions partir loin mais tout en restant calmes pour ne pas attirer l’attention sur nous. Une personne ayant eu moins de bon sens et moins de sang-froid aurait dit que le mieux à faire était de courir très vite et de se séparer. Grossière erreur. L’union fait la force. (Ce qui, de la part d’une solitaire dans mon genre, est assez hypocrite…)

Le trajet s’effectua dans un silence seulement perturbé par les bruits de la rue sans que cela ne me dérange le moins du monde n’ayant jamais été adepte des banalités et autres platitudes que j’étais obligée de débiter comme une marionnette dont Phobos aurait été le ventriloque. Je le suivais, ayant moi aussi mis les mains dans mes poches, non pas de ma veste mais de mon jean, tout en le regardant puisque j’étais restée légèrement en retrait. Je ne mentirais pas en disant que je n’ai pas eu l’œil baladeur une fois ou deux, impressionnée par ses fesses musclées… On peut être au régime et regarder le menu, non ?
Finalement il brisa ce silence qui ne m’incommodait absolument pas me faisant une question qui, de surprise, me fit m’arrêter net et froncer un sourcil.

-Parce que tu trouves vraiment que j’ai une tête à me balader dans les rues, déguisée en bouffonne ?

J’étais passée, comme à mon habitude, du vouvoiement au tutoiement sans m’en rendre vraiment compte et me contrefoutant royalement de savoir si ça allait le déranger ou pas… Rien à foutre.

-Je sais que le ridicule ne tue pas mais quand même mettre son slip au-dessus de son collant ou pantalon ou peu importe de quoi est composé son costume… Non merci !

Aussi surprenant que cela puisse paraître je n’étais qu’à 90% sérieuse et je plaisantais pour les 10% restant. Oui, pas sûr qu’il s’en aperçoive, après tout je n’étais pas une reine de l’humour, moi !

Nous pénétrâmes dans le métro et j’allais vers le guichet pour prendre deux tiquets, décidée à payer. Où allons-nous aller ? Je regardais autour de nous et il me semblait que la voie était libre, que nous étions tranquilles que personne ne nous suivait. Bon ben la décision fut vite prise. Je payais donc pour nos deux places. Je lui devais bien ça vu qu’il m’avait sauvée même si, je pense, j’aurais été tout à fait capable de m’en sortir sans lui. Avec quelques égratinures, peut-être. Rien de bien nouveau sous le soleil en somme. Je lui fis signe de me suivre, de prendre place près de moi. Puis je tournais la tête vers lui.

-Je suis Sagittaire, et toi ? Répondis-je, complètement à côté de sa question et ce à dessein. D’un ton ironique.-À ton avis ? Je suis une femme. Un peu spéciale, faut croire… À toi de me le dire tu sembles en savoir plus que moi. Je suis Nalavia, au fait. Me présentais-je. Et merci.

Où nous allions ? Simple. Chez moi. Il avait des réponses à me donner.

Halloween

This is the last night you'll spend alone
Look me in the eyes so I know you know,I'm everywhere you want me to be,the last night you'll spend alone,I'll wrap you in my arms and I won't let go,I'm everything you need me to be. + aeairiel.

I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

Bruce Wayne & Nalavia Greeden

« Uptown, 08 juillet 2022»

Comme Superman. Personne n’est comme Clark Kent, en vérité. Ce ne serait pas lui rendre justice que de soutenir le contraire. Il ne s’agit pas seulement de sa nature de kryptonien, qui est partagée par d’autres rares survivants de leur espèce. C’est un tout. Cet homme déraciné depuis tout petit qui se retrouve élevé par deux fermiers du Kansas et qui développe une Humanité si parfaite qu’elle bâtit un nouveau modèle du genre. Dans tous les cas, la bonté de l’homme est à nulle autre pareille. Si la Terre avait un peu plus de représentants avec la même psychologie que lui, alors elle serait un havre de paix bien plus qu’elle ne l’est aujourd’hui. Plus de gens comme lui, moins de gens comme moi… Une alchimie finalement profitable à tous, et contre laquelle je serais bien le dernier des crétins pour m’élever contre.

J’ai le sentiment en tout cas que la situation peut m’échapper à tout moment. Les métahumains, dans leur immense majorité, sont carrément instables. Ils ne sont pas comme nous, et ce n’est pas seulement une question d’apparence ou de capacité. C’est plutôt quelque chose qui est lié aux conséquences de leur nature. Soit chez les autres, soit chez eux-mêmes. Ce n’est pas commun d’être supérieur de façon évidente aux autres, surtout pour soi-même. Il y a de quoi totalement décorréler toute estime de toi de la normalité. Je hausse un sourcil quand la jeune femme vilipende le costume de Superman, et j’ai un mince fantôme de sourire qui s’étale sur le coin des lèvres.

Je note aussi qu’elle reste au tutoiement même si je la vouvoie.

Ce qui ne m’émeut guère.

| Non, en effet, ça ne semble pas du tout être votre genre. |

Rien que sa façon d’en parler et de se faire méprisante, si ça n’a rien d’original quand on parle du costume de Superman, suffit à me mettre sur la voie qu’elle n’est effectivement pas du genre à enfiler un costume. Est-ce parce qu’elle est juste très terre-à-terre ou méprisante ? Sans doute un peu des deux. Clark est tout simplement hors sol, qu’il s’agisse de sa manière d’être ou de percevoir le monde et les gens qui l’entourent… ce qui fait une large part de sa nature unique, évidemment.

| Je pense qu’il ne s’agit ni d’un slip ni d’un pantalon. Vous avez vu à quelle vitesse il vole ? Il se retrouverait cul-nu si c’était ce genre de vêtements… |

Un brin de taquinerie pour détendre l’atmosphère, le temps de rentrer dans le métro, qu’elle achète les tickets et qu’on s’explique. C’est assez amusant, en réalité, d’être à ce point incognito et que personne ne me reconnaisse. Ca me rappelle mes premières années comme Batman, quand je pouvais me balader en différents endroits clefs de la ville avec un sweat à capuche et un sac de sport avec mon premier costume dedans. Les choses ont bien changé. Je la suis pour le moment. Mais je ne compte pas forcément me rendre au même endroit qu’elle. Le temps de creuser, et s’en serait fini de cette rencontre à risques, qui ne risque de me rapporter quoi que ce soit en dehors d’un surcroît de problèmes à régler.

Nalavia. Je retiendrais ce nom.

| Je ne sais pas grand-chose, je ne suis pas biologiste ni physicien. Mais vous êtes spéciale, c’est un fait. Quand et comment est-ce arrivé ? |

La voix est douce. Je ne cherche pas à la brusquer… Même si on ne peut faire plus frontal, comme question. Je sais aussi pour en avoir rencontré beaucoup qu’il y a presque toujours un point de départ, même lorsqu’il remonte à avant la naissance.

| Avez-vous toujours été spéciale ? |

Aucune pause, aucun jugement. Rien que l’écoute attentive.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

Était-ce là une tentative d’humour de sa part que de me demander d’imaginer Superman perdant ses vêtements en plein vol pour se retrouver fesses à l’air ? Sincèrement, c’était mauvais mais l’image grotesque qu’il parvint à me mettre en tête était assez risible pour m’arracher une ébauche de sourire. Il aurait fière allure, le Superman, si son service trois-pièces se retrouvait à balloter dans les airs ! Sûr ! La nudité lui aurait été une arme imparable contre ses adversaires car de le voir débarquer cul nul cela les aurait figés comme s’ils avaient croisé le regard de Médusa. Et hop l’affaire aurait été dans le sac, plus qu’à leur passer les menottes ou je sais pas comment il fait et je m’en contre-fous éperdument en fait…

Nous avions eu la chance de monter dans un wagon qui était quasiment vide : seules deux-trois personnes étaient présentes, à part nous, et elles se tenaient en tête alors que je nous fis perdre la direction inverse, vers le fond donc. Je m’étais assise près de la fenêtre et je regardais dehors, histoire de m’assurer que nous n’étions pas suivis. Aucune grosse brute à l’horizon. Parfait ! Je pus donc reporter ainsi mon attention sur mon compagnon éphémère. Je lui dis mon prénom, par politesse pure, et je ne pus que constater que le monsieur, lui, se garda bien de me donner ne serait-ce qu’une bribe d’information à son égard. Très intéressant. Cela démontrait forcément qu’il avait quelque chose à dissimuler, de quoi aiguiser ma curiosité. C’est très imprudent de titiller la curiosité d’un détective privé, même s’il ignorait tout de ce léger détail de ma personne. Je m’étais bien gardé de le lui faire savoir !

Je le regardais donc tout en haussant un sourcil. Spéciale… Le mot vint m’atteindre en plein cœur et je gardais le silence plus qu’il ne le fallait bien que mon visage, lui, resta impassible. C’était ainsi que Jack me décrivait quand il me voyait faire usage de ma force exceptionnelle : spéciale. Il me disait cela avec un tendre sourire aux lèvres tandis qu’il me regardait les yeux enamourés… Bon sang ce qu’il pouvait me manquer

Je revins à la réalité sous le regard de mon preux chevalier, passais une main dans mes cheveux me demandant si j’allais lui confier quoi que ce soit de plus sur moi, ou pas. A bien le regarder il me donnait l’impression d’être de ces personnes renfermées sur elle-même qui vivent dans une solitude dont elles se plaignent sans jamais, pourtant, rien faire pour véritablement en sortir car même si elle est souvent pesante c’est une alliée protectrice puissante. Un peu comme s’il venait en aide à l’humanité tout en la fuyant le plus possible. En un sens il me fit penser à moi. Mais il se pouvait tout simplement que je spécule à cause de sa tête renfrognée… Malgré cela, il y avait en son regard une petite lueur, comme un intérêt véritable, qui poussait à la confidence. Parfois on accorde sa confiance à des individus que l’on ne connait pas et ce sans se méprendre alors même que l’on peut se faire trahir par des proches qui nous côtoient depuis des années…Les mystères de la vie et de l’espèce humaine, sans doute.

- Non, je n’ai pas toujours été ainsi.. J’étais une enfant tout ce qu’il y a de plus normal… Douce, gentille, sage… Commençais-je à répondre avant de détourner à nouveau la tête, regardant les gens présent dans le wagon avant de lui dire une partie, infime, de la vérité à mon sujet, le disant comme si ce n’était là qu’une chose banale, une conversation normale pour le lieu où l’on se trouvait. -C’est à la suite d’un viol que j’ai découvert posséder cette force.. confessais-je tout en ne pouvant retenir un sourire narquois s’esquisser sur mes lèvres. Bel euphémisme que voilà que de dire « un viol » alors que Phobos avait abusé de moi pendant des années et des années, m’imposant sa volonté sans que je ne puisse lutter contre…

Je me retournais vers lui, espérant ne pas lire la pitié dans son regard. Ça aurait pu m’énerver et allez savoir si j’aurais été capable de me retenir de ne pas lui envoyer mon poing dans la figure. Je n’aime pas que l’on me plaigne, je n’aime pas que l’on ait pitié de moi. Hey ! J’ai vécu des moments très dures, une vraie vie de merde, mais je continue mon petit bonhomme de chemin en faisant le bien autour de moi, c’est admirable ! Oui, bon… En vrai je me fous de l’admiration de la population, je ne veux juste pas que l’on s’apitoie sur mon sort…

-C’est quoi déjà le terme que tu as utilisé ? Méta-humain… C’est quoi ça exactement ? T’en fais partie ou tu joues les chevaliers servants pour demoiselles en détresse par pur altruisme ? Oh. Et tu peux me tutoyer, tu sais ? En fait je préfèrerais parce que le vouvoiement me donne l’impression d’être mon arrière-grand-mère de 110 ans…

Mon arrière-grand-mère de 110 ans ? Mais pourquoi dis-je cela alors que je n’avais jamais connu ne serait-ce que mes grands-parents ? Alors une arrière-grand-mère ? Oui bah façon de parler hein ? Tant pis si cela lui semblait bizarre.

- Tu sais quoi au juste sur les méta-humains comme tu dis ? On est nombreux ? je le harcelais quelque peu de questions parce que le sujet m’intriguait vraiment.

-Tu parlais de Superman tantôt… Est-ce que Superman, Batman et les autres gugusses déguisés comme pour célébrer le Carnaval en sont, eux aussi ? À quoi c’est dû ? Pourquoi ils existence ? Ouais décidémment je le harcelais.

-Et c’est quoi ton prénom ? Je demande parce que dans ma tête je commence à te surnommer Hercule alors si tu veux pas que je te rebaptise… Enfin remarque si tu préfères ne rien dire tu vas t’appeler Hercule et pis voilà hein…

Il m’intéressait. Mais non voyons, pas comme ça ! C’est juste que des hommes capable de mettre leur vie en danger pour sauver celle d’inconnues j’ai toujours trouvé cela intéressant, je sais pas pourquoi…Peut-être que je leur en veux de n’avoir pas été là pour moi quand j’en ai eu besoin…

Halloween

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Look me in the eyes so I know you know,I'm everywhere you want me to be,the last night you'll spend alone,I'll wrap you in my arms and I won't let go,I'm everything you need me to be. + aeairiel.

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Bruce Wayne & Nalavia Greeden

« Uptown, 08 juillet 2022»

Il est hors de question que, sans raisons ni le moindre objectif précis, je me retrouve à me laisser attirer dans un endroit que je ne connais pas, en compagnie de quelqu’un que je ne connais pas, et qui représente même sans doute un danger ou un autre. Dans tous les cas, on ne peut pas dire que je serais très avisé de poursuivre et d’avancer à l’aveugle ; ce n’est pas ma manière de faire, sauf en cas d’urgence vitale. Ce n’est pas le cas ici. J’ai le temps de méditer mon action. De la préparer soigneusement. J’ai un visage et un comportement. Assez pour me permettre de dresser un profil psychologique et d’entrer des paramètres dans mes outils de travail, afin de tenter, plus tard, de retrouver cette personne. C’est l’évidence même que je devrais le faire, à un moment ou à un autre.

Jamais les individus dotés de pouvoirs ne se montrent capables de gérer sereinement les tracas de leur existence. Toujours ils doivent finir dans la lumière… Et le plus souvent, de façon assez involontaire. Brutale. Parfois funeste, pour eux ou pour les autres. Car il est difficile de contrôler ce genre de pouvoir. De faire en sorte que les choses puissent éviter de quitter les rails sur lesquels elles se trouvent…

Je continue de me renseigner, alors, car ça vaut toujours le coup dans ces circonstances d’en profiter pour aller à la pêche aux infos. Elles pourraient très bien servir plus tard, d’une façon ou d’une autre… Car même si elle ne semble pas aussi forte ou puissante que Superman, que j’ai vu des dizaines de fois à l’œuvre, il n’en reste pas moins qu’elle est de toute évidence extrêmement solide, et qu’elle dispose d’un sale caractère à n’en pas douter qui pourrait très bien la mettre sur la voie de vendettas violentes.

J’écoute attentivement. Douche, gentil, sage. Un viol. Je reste concentré, détaché, froid. Ce qui ne m’empêche pas de compatir, pour avoir déjà de nombreuses fois rencontré des victimes de ce genre de mal absolument indicible. Je suis surpris aussi, qu’elle lâche l’information alors qu’on a des témoins potentiels alentours, des oreilles indiscrètes. Certes, le wagon est presque vide. Mais je sais aussi que ça ne veut fondamentalement parlant rien dire.

| Je suis désolé. |

Je n’y peux évidemment rien, puisque je ne sais rien là-dessus. Sur cet événement précis. Je n’ai aucune clé d’action, d’aucune sorte. Ensuite, c’est comme si je mets une pièce dans la machine et la jeune brune se met à tout raconter, parler tutoiement, reprendre mes mots, considérer que je suis un super-héros, et se renseigne à son tour. Je sais que la pente est glissante… Et qu’elle nécessitera nécessairement un second round. Je ne peux pas aborder tous ces sujets ici, ni maintenant.

| Appelle-moi Joe, alors. |

Je reste debout, scrute les autres personnes présentes.

| Je suis un oiseau rare, altruiste par égoïsme. C’est compliqué. Mais c’est ce que tu es, une méta-humaine. N’as-tu jamais écouté les informations ? Ils en parlent à chaque catastrophe, qui viennent de gens qui ont le même genre de capacités que toi. Pourtant, je ne te connais pas. Je ne t’ai jamais vue aux nouvelles. Il faudra que ça reste comme ça… |

Les freins du métro crissent. Les portes s’ouvrent. Les gens rentrent, j’échange un regard convenu avec elle, lui sous-entendant que j’attends que les environs s’éclaircissent pour que je reprenne ce que je suis en train de lui dire. Mais alors que les portes se referment, je bondis à l’extérieur.

| On se reverra. Mais pas ici, pas maintenant ! |

Je suis en civil, et me faire prendre ou reconnaître par qui que ce soit flanquerait tout par terre ; je suis sensé avoir disparu deux ans et je n’ai fait aucun retour officiel ! Les portes se referment, et je lui fais un signe de la tête pour lui signifier de me croire, et souligner le fait que ce moment et cet endroit sont très mal choisis ; je risque de passer sur les bandes de surveillance du métro, si je ne sors pas dans cette vieille station avant de passer par deux stations rénovées.

(c) DΛNDELION

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Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

I’m at war with the world cause I ain’t never gonna sell my soul

Je détournais mon regard du sien tout en haussant des épaules. Ce n’était pas de sa faute, ce n’était celle de personne sinon de Phobos et pourtant les gens, lorsqu’ils apprennent la vérité, ou du moins une partie de ce qu’est la vérité de mon histoire, ne peuvent se retenir d’avoir la même réaction que celui se faisant appeler Joe : de dire être désolé, comme s’ils portaient une partie de la culpabilité sur leurs épaules.

Je regardais un instant droit devant moi, les mains dans les poches, pensive. J’ai longtemps été incapable de parler de ce que j’avais subis et si ma langue s’est depuis déliée et si je parviens à dire avoir été violée il va de soi que ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Ils ignorent tous que ce n’est pas que mon corps qui a été souillé, et pas seulement une fois… Mon esprit et mon âme n’en sont pas ressortis indemnes…

-Je regarde pas souvent les nouvelles, Joe. Expliquais-je sans pour autant fourni là une véritable explication. Je cherchais les renseignements qu’il fallait pour mes enquêtes, certes, mais le monde aurait pu s’effondrer que je ne m’en serais pas rendu compte avant de le voir de mes propres yeux, et encore… Je crois que je ressens surtout une profonde indifférence pour…pas mal de choses et pas mal de monde, en fait…

Je n’avais pas prévu qu’il me fausserait compagnie et il parvint à sortir sans que je ne puisse esquisser le moindre geste pour le retenir. Ce qui m’énerva passablement mais je parvins à faire semblant du contraire. Je le regardais donc sur le quai après sa promesse qu’on se reverrait, j’imagine que Gotham ne doit pas être pleine à craquer de Nalavia, lui faisant un signe de tête voulant tout aussi bien dire « ok » que «merci ». Je sortis une main de ma poche pour la lever vers lui, en un signe d’adieu.

T’en fais pas Joe, si c’est pas toi qui me retrouves je le ferais moi…

FIN.

Halloween

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