Won't be pretty, won't be sweet - Aleck & Roxanne

Won't be pretty, won't be sweet

She's just sitting there on her feet

L’éducation d’un peuple se juge avant tout dans la rue, paraît-il. C’était d’autant plus vrai en ces temps bouleversés où le plus simple était de laisser libre cours à ses instincts au détriment de cette éducation. N’en était-elle pas là elle aussi ? N’avait-on pas pris une part de sa civilisation et de sa façon d’être en la privant de sa liberté et de son humanité pour la réduire en esclave, voir en objet ? Qu’est-ce qu’elle faisait là, dans la rue, alors que sa place était ailleurs ? Pourquoi ne sortait-elle pas de sa condition miséreuse ? Pourquoi ne reprenait-elle pas son ancienne vie ? Pourquoi est-ce qu’elle n’allait pas voir la police pour se manifester, essayer de prouver au monde qu’Alyssa Ward n’était plus disparue, n’était pas morte, qu’elle pouvait reprendre ses fonctions pour la ville ? Pourquoi ?

« La honte… » souffla-t-elle. Oui, c’était bien la honte qui la retenait de sortir de la rue. Ici, elle était en train de redevenir quelqu’un. Elle était une ombre parmi les ombres, elle n’était personne, mais à la fois quelqu’un. Elle était catégorisée. Elle était sans domicile fixe. Et c’était vrai. Un rapide détour par le quartier où elle habitait suffisait à constater que sa maison ne lui appartenait plus. Ce serait trop facile de trouver Davis dans les murs, mais cet enfoiré l’avait simplement revendu. Il avait disparu. Volatilisé. Quoi de plus logique.

Par fierté, elle pouvait se dire qu’il était parti après avoir appris sa disparition par crainte pour sa vie, mais comme elle était prétendument morte dans la rixe qui l’avait conduite dans la benne à chair fraiche pour pâtée pour chien, il ne devait même pas avoir frémis. C’était déplorable, mais une chose était certaine : Le frisson de la peur, il l’aurait bel et bien, et elle en serait directement la cause. Non seulement elle en serait directement la cause, mais elle serait là pour le voir, pour voir ses traits se déformer, passant de la surprise à la peur. Dans quelle expression allait-elle le figer pour l’éternité ? Elle n’en savait encore rien, mais elle s’en réjouissait d’avance.

Et voilà, elle laissait libre cours à ses instincts une nouvelle fois. Elle n’était pas mieux que ce monde. Pourtant, elle aspirait à le changer. Oh, ce n’était que vanité. Se faire juge et partie des petites gens de la rue, des clodos et autres clochards n’avait rien de très satisfaisant. Elle nourrissait son amour-propre d’une bien vilaine façon. Ces gens du commun qui n’avaient rien… Elle leur en prenait un peu plus.

« Non, j’empêche des gens qui n’ont rien d’avoir encore moins. Et Dieu sait que c’est possible. »

Elle en était la preuve.

« Qu’est-ce qu’on a là ?
_ Rien qu’une femme dans le besoin, si vous avez une pièce ou quelque chose pour manger… demanda-t-elle en tendant la main. Au début mendier était une véritable épreuve. Elle avait trouvé ça pire que de pisser sur des gens en train de copuler. Bon, c’était surtout parce qu’elle ne se souvenait plus du sentiment de honte, similaire et aussi puissant à celui de mendier pour la première fois, qu’elle se disait cela. Maintenant, c’était juste sa normalité, même si elle ne l’assumait pas vraiment. Avec son petit business de juge des SDF, elle se faisait un peu de sous ou obtenait par le biais du trocs ce qu’il lui fallait. Elle allait se refaire une situation.
_ Justement, on a du boulot pour les femmes dans ton cas.
_ Hmm ? »

Le type approcha sa main de son visage crasseux. Il allait pousser une mèche de cheveux pour essuyer sa joue dégueulasse, mais d’un revers sec de la main qu’elle tendait pour recevoir l’aumône, elle écarta cette intrusion malvenue.

« Y a un joli petit lot sous cette crasse. Allez ma jolie, une bonne douche, tu me remercies comme une femme sait le faire, et tu bosses pour nous. Tu touches un salaire pour tes services.
_ Je ne suis pas intéressée.
_ Moi je le suis.
_ Je ne travaille pas pour le premier venu.
« Oh, tu ne serais pas toute seule, tu te ferais des amies…
Etait-ce un signe ? La recrutait-on pour la prostituée dans un réseau ?
_ Oh, je vois. Du coup, mettre mon corps à disposition avec d’autres filles de ton réseau, serait une perspective plus enviable à mon sort actuel ? prêcha-t-elle pour essayer de glaner des informations.
_ Au lieu de te faire violer par des clochards crasseux, je te propose de t’occuper d’hommes riches, propres, bien sur eux, et qui ne te refileront pas un staphylocoque à la moindre occasion. »

Elle tenait peut-être un moyen de recoller avec le réseau, l’organisation dont elle s’était échappée. Elle avait plusieurs plans dans sa tête pour les retrouver. Devenir riche, et y entrer par la porte de la clientèle, ou essayer d’y retourner par la porte de celles et ceux qui y étaient contraints. Seulement, elle n’avait aucune garantie que ce type en était la porte d’accès. Ses manières et méthodes n’étaient pas assez représentatives. Après tout, on aurait dit qu’il lui proposait simplement un job. Rien de violent, de contraint…

« Et tu sortirais de la rue. ajouta-t-il devant son mutisme. »

Elle ne se décidait pas. Ses yeux étaient rivés sur l’homme. Elle le sondait, sans parvenir à savoir. Le silence tomba quelques secondes entre eux. Silence qu’il interpréta comme un « oui » soufflé dans la honte.

« Très bien, tu fais le bon choix.
_ Je n’ai pas fait de ch…
Il l’attrapa par les cheveux avec rapidité. Trop tard, sa poigne musclée se referma sur sa tignasse. Elle planta ses ongles dans le poignet de l’homme, mais sans effet.
_ Lâches moi !! gueula-t-elle en sentant un reflux gastrique la saisir, le reflux de la peur, l’atavisme d’une situation qu’elle avait déjà malheureusement vécue. »

Feat Roxane & Aleck

by Nathie

Won't be pretty, won't be sweet

Ft. Alyssa & Aleck

La prescription du Doc Crane ne m'avait pas permis de tenir plus d'un mois et si je pensais que d'avoir retrouvé Vic me permettrait de pouvoir m'en passer, je devais bien reconnaître que je m'étais trompé dans les grandes largeurs !
Cette impression que mes émotions étaient un bordel constant était de pire en pire. L'autre soir j'étais passé à deux doigts de me faire culbuter dans l'impasse derrière le Black Cat par cette espèce d'armoire à glace en costume gris... et avec mon consentement en plus ! Le type avait rien compris, tout serré dans son froc quand je l'avais repoussé alors que tout mon corps disait "oui" ... j'avais eu l'impression de devoir déployer un effort surhumain. Et franchement, heureusement que Larry est un gars bien, sinon je crois que le "non" que j'avais fini par réussir à sortir m'aurait apporté d'autres soucis. Là Larry avait juste rien compris, il avait râlé et tenté de me pousser d'un "mais si tu as envie"... et bon, je vais pas dire qu'on était parti bon copain non plus vu qu'il me prend pour une putain d'allumeuse maintenant.
Je m'étais mise en colère en rentrant et quelques bibelots en avaient fait les frais mais franchement, à sa place, je me serais traité de "sale pute" ! Il ne me plaisait pas en plus ! Encore aujourd'hui, j'ai beau me refaire la scène dans tous les sens, je pige pas ce qui m'a pris !

Et quand je vois ça, je crois que même quand ma vie va mieux, je peux juste pas me passer de ces foutus médocs. Mais j'ai pas envie non plus de me rasseoir sur le divan de Crane et même si Aelia pourrait peut être me fournir contre mes "services", il me faut quelque chose de plus fort ce soir. Alors go ! Direction les Narrows ! Je sais qu'on peut trouver de tout là-bas. Alors les mains dans les poches de mon blouson, j'avance sans regarder personne. Ici c'est encore le mieux à faire. Si l'endroit n'était pas aussi rempli de la lie de cette société, je me serais enfermé dans ma bulle avec des écouteurs dans les oreilles et un bon rock énervé dans les oreilles mais y'a des quartier où je préfères garder mon audition pour éviter un coup de couteau ou d'avoir le portefeuille qui disparait.

Mais ce soir c'est autre chose qui attire mon oreille, une énième SDF qui se fait emmerder par un couillon... j'avais décidé de pas m'en mêler. C'est le quotidien ici, c'est pas mes affaires et bon même si je trouve ça révoltant, je suis pas une héroïne, Batman a qu'à se bouger le cul plutôt que de s'adonner à son nouveau hobby du massacre ! Plus j'y pense plus je me demande s'il est tellement mieux que Joker...
Enfin bref, j'ai pas de jolie cape, j'ai pas de super gadget et même si j'ai pu conduire la Batmobile, je suis pas la justicière de cette ville et j'ai pas vocation à l'être. Je mène ma barque, je protège les miens comme je peux, c'est déjà bien.

Mais lâche là connard ! Elle a dit qu'elle bosserait pas pour le premier crétin qui essaie de lui vendre un rêve de merde... ça m'agace... c'est ce genre de discours foireux que Nox avait utilisé pour Angie ? "Tu te feras de l'agent ma jolie !" Oui, elle n'était pas SDF elle mais c'était une gamine paumée dans une famille qui tenait pas plus les cordons de la bourse que la route... Ça me dépite et je sens mes mâchoires qui se serrent alors que je dépasse la ruelle d'où sortent les voix sans même y jeter un oeil. C'est pas tes affaires Roxy.

"Je te proposes de t'occuper d'hommes riches, propres, bien sur eux..."

Je m'arrête, ouais le genre de clientèle de ce "Vlad", le genre de client qui n'a pas filé une MST à Angie mais qui l'a tailladé pour voir s'il pouvait la prendre par d'autres trous ?! Ce genre d'homme "Propre sur eux" c'était ça qu'il voulait lui vendre ?! Lockwood peinait à remonter la piste du "Vlad" et j'avais pas eu plus d'infos à lui fournir de mon côté. Et si ce type était le Nox es Clodo du réseau ? Nox la belle gueule pour les collégiennes et... appelons le Régis le bon papa pour les useuses de trottoir ?
Je cherche des yeux un coin où me planquer. quand il aurait fini, je pourrais toujours tenter de le suivre et voir où il me conduit et qui sait... peut-être avoir un vrai tuyau cette fois !

"Lâche moi !! "

Et merde !

Je sors les mains de mes poches et mon cran d'arrêt et je me retourne d'un bloc pour choper le type par le col alors qu'il tient la femme par les cheveux, je cherche pas trop et lui glisse la pointe de ma lame sous le menton.

« La dame a dit : Lâche moi. » et j'appuie sur sa sa chair pas aussi vieille que je pensais tiens...

« Oh oh! On se calme Lady, on fait rien de mal. C'est une offre charitable.»

La charité de mon cul oui ! Le type lâcha la femme mais dans le même temps attrapa mon poignet et pivota pour me projeter contre le mur opposé. Je me pris une décharge de douleur dans les omoplates en percutant la brique mais ce n'était pas les premiers coups que je me prenais. Anton m'avait dit un jour, cinquante pour cent de ta victoire, tiens à ta capacité a encaisser les coups, alors endurcit toi ! J'avais réussi à suivre le conseil de façon étonnamment facile en fait même si j'allais sans doute me maudire quand rien que de m'allonger sur le dos allait me faire mal tout à l'heure... Remarque, les petites pilules magiques calment aussi ça.

Bon le fourbe me tenait et vu notre petite différence de carrure, il avait réussi à plaquer ma main armée contre le mur. Mais crève pour que je lâche mon couteau ! Pas de chance bonhomme, tu as que deux mains tu peux pas me bloquer totalement ! Et me genoux remonte pour lui écraser les parties ! Ça fait mal hein ?! Mon front part contre le sien dans la foulée et trouve l'arrête de son nez... et bon sang que ça fait mal ça ! J'en grogne avec une grimace de douleur mais ça m'empêche pas de repousser le gars pour répondre et de lui planter mon canif dans la hanche... ça devrait le calmer un peu, et je continue à frapper où je peux. L'autre leçon que j'avais apprise en bagarrant avec les petits cons dans les rues, c'est qu'une fois que l'autre est en repli, tu dois faire pleuvoir les coups pour l'empêcher de reprendre le dessus, même si tes coups son bénins, c'est pas grave tant qu'au milieu tu en place quelques uns qui font mal. Mais bon l'enflure n'est pas un enfant de choeur non plus et me rabat contre le mur avec un sale coup de le bas ventre et je me mange un autre en plein visage qui me fait saigner du nez. Bref, je vais pas tenir les comptes, c'est une vraie petite bagarre de chiffonnier ! Et le gars finit à terre et la clocharde derrière lui un couvercle de poubelle à la main, le coup derrière la nuque à eu raison de l'éveil de notre nouveau copain.

« Bon débarras. » en parlant je me rend compte que ma bouche me fait mal elle aussi...
« Ca va toi ? » demandais-je tout en m'essuyant d'un revers, découvrant le sang sur le dos de ma main. je dois avoir une tête de boxer le nez et la lèvre en sang.

Je ramasse le canif que j'ai perdu dans la bataille et en reviens à notre gars... le bruit de la rue me revient comme si on venait de rallumer la télévision. Je peux pas le garder ici et il faudrait l'interroger voir s'il a un lien avec Vlad. Faudrait que l'amène à Roucky non ? Qu'est ce qui est le plus efficace pour avoir des réponses ? Un flic ou ... ouais non, je suis pas un bourreau.

« Tu sais pour qui il bosse ? Il t'avais déjà approché avant ce soir ?»

When an Angel lives in the body of a Sinner

Won't be pretty, won't be sweet

She's just sitting there on her feet

Alyssa y avait déjà longuement songé depuis qu’elle s’était échappée. Que ferait-elle si elle se retrouvait de nouveau entre les mains de ces gens ou de personnes qui voudraient lui faire autant de mal ? Se laisserait-elle faire comme elle l’avait déjà fait ou bien se défendrait-elle ? Bravement, elle se disait qu’elle ne se laisserait plus entraver comme elle l’avait été parce qu’il n’y avait plus le facteur « Linus » dans l’équation de sa vie. Elle n’était plus otage de son fils. Considérée comme morte, elle n’était plus cette femme capable des miracles de l’or, mais qu’une SDF, une vagabonde des rues qu’on pouvait prostituer par la force, ou par la promesse alléchante d’un toit, de nourriture, d’argent et de protection. Tout ce qu’elle n’avait pas dans la rue, à première vue. Car en quatre mois, Alyssa commençait à se refaire tranquillement. Elle pouvait largement accélérer le processus mais elle ne le faisait qu’avec parcimonie. Clocharde, c’était une bonne façon de passer sous les radars et de ne pas attirer trop l’attention sur elle. Elle n’était pas une menace, comme pouvait en témoigner la situation qu’elle et ses cheveux était en train de vivre.

Seulement, s’il y avait bien un quartier où elle n’attendait pas spécialement d’aide extérieure, c’était ici. Mais plus globalement, s’il y avait bien une ville, un pays, un monde, un univers où elle n’attendait pas ou plus de recevoir de l’aide – comme elle l’avait appris à ses dépens – c’était bien ici.
Une autre mendiante qu’elle avait elle-même aidée de sa « justice » ? Peu probable, dans le sens où elle n’officiait pas à visage découvert. Mais un secret pouvait être percé tout comme le masque qui le garantissait. Une héroïne ? Peut-être. En existait-il encore, quand on voyait ce qu’il restait ?

Tout alla très vite. L’aide providentielle – et certainement inutile jugea-t-elle, même si elle se mentait à elle-même – détourna l’attention de l’homme et ses cheveux redécouvrirent les joies de la gravité et de la liberté, pour retomber sur ses épaules. Expédiée contre le mur opposé, la nana se retrouva rapidement en mauvaise posture. L’homme avait de la force, et il savait y faire en combat de ruelle, surtout contre plus faible que lui. Péniblement, Alyssa se redressa pour sonder les alentours immédiats. Il y avait toujours quelque chose qui pouvait blesser quelqu’un dans une ruelle sordide comme celle-là où déchets et autres immondices s’entassaient. Du coin de l’œil, elle vit que la jeune femme n’était pas en reste pour rendre les coups.

Un couvercle de poubelle en métal qui tentait de contenir les détritus en surplus d’une petite poubelle ronde ferait office d’arme et de bouclier à la fois. Alors que le bonhomme enchainait deux coups sur la donzelle, Alyssa arma son geste, en tenant à deux mains le couvercle, et d’un mouvement aussi ample que rapide du haut vers le bas, elle fracassa son arme de fortune sur la nuque du bonhomme. Il s’écroula instantanément, comme si on venait de débrancher une prise et que son corps n’était plus alimenté.

_ J’ai juste perdu quelques mèches de cheveux, j’vais pas me plaindre, répondit-elle à la question de la jeune femme, qu’elle étudia du regard le temps qu’elle se baisse pour ramasser son couteau. Alyssa gardait son « bouclier » de fortune contre son torse, accrochée aux deux bords du couvercle déformée par le coup, comme une moule à son rocher. Ses jointures étaient blanches, mais la dure loi de la rue lui intimait l’ordre de ne pas relâcher sa garde. Combien de clochards s’étaient fait dépouiller, violer, ou autre, par de soi-disant bienfaiteurs venus les sauver d’une altercation ? Les gens étaient pourris, opportunistes. Ou bien tout cela n’était qu’une mise en scène destinée à les tromper. Tout était possible... Comme le fait que cette femme soit juste venue l'aidée également.

Pour le coup, la demoiselle qui s’était interposée avait quand même ramassé salement, comme le sang pouvait en témoigner. Dans quelques minutes, les coups sortiraient de plus en plus et elle aurait de belles couleurs sur la trogne.

_ Première fois que je le vois. ajouta-t-elle, avant d’armer son pied et de le planter dans les couilles du gars inconscient. Le corps eu un tressautement, mais il demeura inerte. Un soupir dédaigneux s’échappa des lèvres de la blonde miteuse. Bon, je ne l’ai pas tué. constata-t-elle dans le même temps, sur un ton dont il était difficile de savoir s’il exprimait du soulagement ou du regret. Ce sera plus facile pour lui poser des questions quand il se réveillera… Du soulagement, mêlé de regrets.

Elle reporta son attention sur la jeune femme. Dans son cou, une démangeaison soudaine lui arracha une main de son couvercle de poubelle pour venir la soulager du bout des ongles. Elle sentit les lettres d’or sous la pulpe de ses doigts, tandis qu’une sensation étrange étreignait ses sens et son souffle. Elle dû faire un effort pour ne pas la fixer trop effrontément. Elle gardait un semblant d'éducation quand même, mais c'était difficile de la quitter des yeux.

_ Qui es-tu ? Police ? Bonne samaritaine ? Je n’ai rien à t’offrir pour… ça, dit-elle en montrant du menton le type allongé. Sans s’en rendre compte, le couvercle de poubelle qu’elle ne tenait plus que d’une main, était retombé le long de sa hanche. Elle ne se protégeait plus de son aide providentielle.
_ Mais j’ai une petite trousse de soin pas loin, tout est stérile je te rassure. Un nez alerte sonnerait une incohérence vis-à-vis de cette clocharde mal dégrossi et crasseuse : elle sentait presque bon.

Feat Roxane & Aleck

by Nathie

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Ft. Alyssa & Aleck

Ça va, elle n'a pas l'air trop amochée, les cheveux juste un peu plus en bataille qu'avant mais à ce stade, est ce que ça faisait une différence ? Elle n'a pas une allure très engageant pourtant... j'ai connu plus puant pour une clocharde, y'en a que tu sans a trois paté de maison c'est immonde mais aussi une technique de survie pour repousser les agresseur et c'est d'autant plus important pour une femme ! Même si ça n'empêche pas de se faire violer par un autre SDF, les pervers propres sur eux y reniflent à deux fois ! C'est toujours ça de mains quand on mène cette vie-là.
Et si en plus elle savait taper juste avec son bouclier de fortune... elle avait des chances de survivre... Oui, je vais pas dire vivre, y'a des vies franchement... ça donne pas envie. C'est bien pour ça que ce genre de recruteur se tournait vers ce genre de personne, dès qu'ils avaient l'air un minimum avenant sous la crasse... et franchement, ça semblait être son cas. Je la regardai tenter d'émasculer notre brutus de service et je me dis qu'elle ne doit pas être à la rue depuis si longtemps que ça, la saleté ne semble pas assez incrustée, tout comme l'odeur, sa peau ne porte pas ces traces de champignons et d'irritations qui donne un air malade à plusieurs de ceux qui arpentent le quartier et puis... elle fait encore l'aumône... Les anciens savent que ça ne sert à rien, la plupart ont baissé les bras et se contentent des miettes abandonnées ou volées, ou ils finissent par se dire qu'en taule ils seront mieux lotis qu'ici.

Et non Miss, les menottes ne seront pas pour toi aujourd'hui, il respire encore et gigote même quand on tape sur le bon bouton ! Et pour l'interrogatoire, j'hésite... je serais bien tentée de faire ça à ma manière enfin pas tant la mienne ! Ça ne m'arrive pas tous les jours... bon en fait, jamais... mais j'imagine qu'en l'attachant à une chaise et à force de frapper, on doit pouvoir en tirer quelque chose ? En m'inspirant de quelques films, je pourrais sans doute même trouver des moyens plus inventif que de lui casser le nez.. qui est peut-être déjà cassé d'ailleurs...
Mais je n'y connais pas grand chose en technique d'interrogatoire, et après si il me balance le réseau, je fais quoi ? Je prends mon bon vieux Maverick pour faire une descente là-bas ? Et après ? Je ne suis pas Mister J... je ne rigole pas après avoir fait exploser un conteneur plein de... PNJs... là c'est pas les PNJs du jeu, mais un des Boss et je crois que j'ai pas encore assez gagné d'XP. Le Joker (ou Mickey pour les intimes), il saurait sans doute comme le faire parler. Oui, j'en suis certaine, et avec ses clowns, il aurait la ressource pour mettre fin à tout ça. Mais... est ce qu'il ne le ferait pas pour simplement mettre la main sur un nouveau marché, une nouvelle perversion à exploiter chez tous les personnages sans âmes qui hantent les hautes sphères de cette ville ? Et s'il faisait ça alors... ça n'aurait servi à rien et niveau Boss.. là on parle du Boss de fin du jeu, celui qu'on est jamais sûr de gagner. Alors c'est quoi mes autres options ?

Je redresse la tête quand elle me demande ce que je suis, m'essuyant sous le nez d'un revers de main et découvrant le carmin maculant ma peau... Bon je sais pourquoi j'ai autant mal au visage au moins. Non, je ne suis pas une bonne samaritaine, je n'ai pas fait ça pour t'éviter de tomber là dedans, enfin, je ne crois pas, des putes j'en côtoie tous les jours au travail et leur situation leur va bien. Y'a pas de sot métier comme on dit, alors si la proposition était honnête, c'est une façon comme une autre de sortir de la rue. Franchement, ça aurait été Miss Kyle, je t'aurais dit "Vas y!" Mais ce type là, vu ses propos, je le sens pas.

Et je ne suis pas de la police non plus, même s'il m'est arrivé plus que je ne le devrait de leur filer un coup de pouce. Peralta ? Au moins, tout ce qu'ils pourraient obtenir de ce type pourrait être utilisé dans leur enquête. Mais s'ils n'en tiraient rien, ils devraient le relâcher au bout de 48 heures... Lockwood peut-être ? Vu ce qu'il avait fait à Nox... il avait une approche disons, moins conventionnelle. Et puis, au fond, il s'était lancé là dedans avec moi, on avait bien failli passer un sale moment tous les deux, alors c'est peut être stupide mais ça paraissait presque normal qu'il en soit. Et puis peut-être qu'il aurait une idée. Mais pour ça, il allait falloir traîner ce type à l'écart et contacter Rouky.

« Je suis ni l'un ni l'autre, juste Roxanne. Et toi, c'est quoi ton nom ? » Même si je ne suis pas venue telle une super héroïne à ton secours... (enfin, si ceux-là venaient aider les petites gens ça se saurait !) on peut être polie et comme je vais avoir besoin de son aide, autant savoir comment l'appeler : le clochard c'est juste bon pour les chiens de dessin animé.

« C'est pas courant que quelqu'un dans ta situation ait du matériel stérile... et ton pas loin, c'est une sorte de planque ? » ce serait ma veine, une SDF avec une vraie planque pas parasitée par ses congénères, une solitaire, une vraie. C'est qu'ils en donnent souvent l'air mais la plupart se regroupent le soir, pour chercher la protection d'un groupe ou rejoignaient les quelques rares abris qui fonctionnaient encore avec le peu que la mairie les subventionnent encore ou une quelconque fondation d'un gros bourgeois qui se essayait de se donner bonne conscience pendant qu'il mangeait du caviar avec une belle cuillère en or. Et bon si c'est pas le cas, c'est pas grave, on va le planquer au fond de l'impasse le temps que les renforts arrivent... une planque, je peux en fournir une, mais il va nous falloir une voiture pour emmener le type...

« Je voudrais savoir pour qui il bosse, mais on peut pas faire ça ici. Tu veux bien m'aider à le mettre à le cacher et le surveiller le temps que je passe un coup de fil ? » Je mise gros sur toi Rouky en espérant que t'ai une idée de génie ou je sais pas que tu fasses un tour de magie !

Comme la dame... oui, elle semble du même âge que moi, ou peut-être un peu plus âgée donc Miss c'est peut être pas le bon terme. Bref, comme elle est d'accord pour m'aider, on s'occupe de planquer notre gars, je vérifie qu'il n'a pas d'arme et je lui pique un lacet pour lui nouer les mains dans le dos et je passe l'autre dans les onglet de ses deux chaussures pour lui entraver les pieds. Bon c'est sommaire et s'il cherche vraiment... il pourra sans doute s'en défaire mais ça devrait offrir assez de temps à la dame pour préparer le coup en cas de souci. Et je m'éclipse après avoir vérifié qu'il était encore bien dans les choux et un dernier conseil. « Si il à l'air de se réveiller tu lui redonne un bon coup sur le crâne. »

Je pourrais lui laisser mon couteau mais si elle ne sait pas s'en servir ça pourrait être plus dangereux pour elle que pour lui. Je trouve ce que je cherche assez rapidement et prie pour que cette fichue cabine téléphonique marche encore et bingo, sur trois petites cabines alignées sur le mur, y'en a une qui fonctionne. J'y glisse quelques pièces et compose le numéro de portable que Lockwood m'avait donné.

« Salut Roucky» bon rien qu'avec ça, il sait qui est au bout du fil. « J'ai trouvé un type. Je ne suis pas sûre à cent pour cent mais il pourrait bosser pour Vlad. Là, il est inconscient, j'ai hésité à l'interroger moi même mais... enfin, on a commencé ça ensemble alors, peut être qu'on pourrait continuer ça aussi ensemble.»

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Won't be pretty, won't be sweet

She's just sitting there on her feet

Juste Roxanne. C’est amusant. Elle avait une tête à s’appeler Roxanne songea-t-elle en se grattant la nuque. Alyssa avait un sentiment de déjà vu qu’elle n’expliquait pas – et qu’elle ne cherchait pas à décrypter plus que ça à dire vrai – mais elle aurait presque pu parier qu’elle avait une tête à s’appeler Roxanne.

_ Ca te… correspond, hasarda-t-elle maladroitement. Comment passer pour une demeurée en une étape ? Enoncer une évidence. De toute façon, elle l’était déjà sûrement aux yeux de cette femme : comme tout le monde, elle devait juger son intelligence et son éducation par sa position sociale actuelle. Enfin qu’importe, pour Alyssa, c’était une bonne chose qu’on la sous-estime. Ou peut-être qu’elle sous-estimait les autres en leur prêtant des traits qui n’étaient pas leurs. Alyssa, je m’appelle Alyssa, ajouta-t-elle avec un hochement de tête qui pouvait dire « enchantée ».

Elle ne savait pas si elle devait se réjouir ou non du fait que cette jeune femme n’était ni une bonne samaritaine, ni une policière. Surtout pour ce dernier point. A dire vrai, elle ne voulait pas trop avoir à faire avec la police, même si cette décision suscitait encore pas mal de débat intérieur. Peut-être qu’elle avait à y gagner, peut-être pas. Elle revenait seulement des ombres, du pays des objets dont elle était une reine, elle avait encore besoin de retrouver comment faire un minimum confiance à son prochain.

« J’essaie d’avoir un coup d’avance sur la vie. Ce n’est pas toujours simple dans les rues, comme tu as pu le voir, et qui sait dans quel état j’aurai terminé si tu n’étais pas arrivée. »

Une façon pragmatique de justifier sa petite planque et son matériel stérile. Non, ce n’était pas commun. Mais si la nourriture et la boisson étaient importants dans la vie d’un sans domicile fixe, les soins l’étaient tout autant, et il fallait bien se débrouiller par soi-même. Sans parler du fait que ça lui permettait aussi d’échanger des biens ou des faveurs avec d’autres clodos qui auraient besoin de se faire raffistoler un petit peu. Un petit peu oui, parce qu’elle n’avait pas non plus un bloc opératoire pas plus que les compétences pour s’en servir.

_ C’est un petit coin tranquille à l’abri du tumulte de la rue, on peut le cacher là bas le temps que tu passes un coup de fil, ajouta-t-elle dans la foulée de Roxanne, comme si elle lui donnait la permission de le faire et d’utiliser son « coin ».

A deux, elles trainèrent le type vers le fond de la ruelle, où Alyssa ouvrit une porte cachée derrière des poubelles, des cartons, et autres déchets. Elle débouchait sur un petit local sans fenêtre.

« Pas sur mon lit, il mérite que le sol. »

Cela faisait bizarre à Alyssa de faire rentrer quelqu’un dans son « sanctuaire ». Elle l’avait créé elle-même. Ils étaient au niveau de la fondation du bâtiment. La pièce était petite, et grâce à l’alchimie, elle avait façonné une pièce dans le béton et le sol. Cet endroit n’apparaissait sur aucun plan. Il était simple, de dimension très modeste, tout au plus cinq à six mètres de largeur pour trois ou autre de longueur. Un rectangle dans lequel il y avait un lit simple dans un coin, sous lequel une malle était rangée, un petit bureau et une chaise. Là où elle laissa le corps inerte de leur agresseur, il y avait deux tuyaux en cuivre qui semblaient soudés ensemble. Sa douche, qu’elle ouvrait qu’à l’utilisation, encore qu’on ne pouvait y voir que deux tuyaux. Sans son pouvoir, ils n’étaient que ça.

Naturellement, elle tira la chaise à elle pour s’asseoir devant l’homme encore inconscient. Elle opina du chef.

_ Je t’attends pour lui faire la conversation. S’il se réveille, il n’est pas dit que je sois très patiente pour commencer à lui poser des questions, ceci-dit, une façon de lui dire de se dépêcher. Et n’appelle pas n’importe qui. Cette fois, la mise en garde était plus directe, accompagnée d’un regard appuyé.

Elle reporta son attention sur l’homme, posant ses coudes sur ses genoux pour venir appuyer son menton dans ses mains. Elle le tenait à l’œil. Cependant, alors que Roxanne sortait, elle ne pu s’empêcher de la suivre du regard jusqu’à ce que la porte se referme. Elle la connaissait, mais elle ne lui disait rien. Sur cette sensation curieuse, elle se leva pour allumer la lumière et tirer la malle située sous le lit pour en extraire un petit kit de soin qu’elle posa sur le matelas. Elle referma la malle qui contenait son masque d’or, et une cape noire à l’extérieur, rouge à l’intérieur. En plus de quelques bibelots.

Elle retourna à sa place. Alyssa espérait qu’il allait se réveiller, parce qu’elle se souvenait du poids qu’elle avait mis dans le coup de couvercle. Ce n’était pas anodin comme choc sur cette partie là de l’anatomie de quelqu’un, mais dans le feu de l’action, elle avait surtout voulu neutraliser l’homme le plus rapidement possible.

_ J’espère que tu vas me conduire loin… murmura-t-elle en réfléchissant.

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Son téléphone pro sonna… il aurait peut-être dû l’éteindre ? Il était en repos aujourd’hui, un des rares moment où il l’était. Jake était à l’Agence, enfin préparait les choses pour cette création, il était survolté et avait laissé une farandole de post-it de partout dans le salon … Aleck avait et la flemme de tout ranger, pourtant, il s’était résolu à le faire, histoire d’avoir un salon ressemblant à autre chose qu’une salle de classe de maternelle !

Enfin, on n’éteint jamais son téléphone pro, quand on est un flic, au cas où qu’un indic appelle ou le commissariat qui… avait toujours besoin de mains. Il se leva donc en pestant tout son saoul, puisqu’il aurait bien aimé finir sa mission super importante de ramasser 10 sauterelles pour un stollaker dans Breath of the wild ! Alala héro d’Hyule et il faut aller ramasser des sauterelles pour un pauvre type qui lorgne sur l’aubergiste et qui n’en a rien à battre ! Enfin, pour la beauté du râteau, cela en valait la peine !

« Lieutenant Lockwood, que puis-je pour vous ? » dit-il dans cette sempiternelle rengaine de présentation, puisqu’on ne risquait pas de tomber sur Henri, le poussiéreux du 38 de la porte d’à côté, ni même si sa femme trop jeune pour lui et qui devait postuler à la famille Adams. La voix de Roxy le fit sourire, tient donc dans quel traquenard s’était fourré ? Où avait-elle volé sa voiture pour une révision, en prévision d’une virée des plus animées ? Et l’autre emplumé ? Il lui avait dit ou pas ? … « Hello Roxy, tu n’as plus de liquide pour payer l’huile de vidange ? » dit-il avec humour avant de l’écouter … ah l’histoire de trafic de chair, une salle affaire, ils en avaient fait les frais et sans doute que sa jambe se souvient bien de la balle de l’autre trou du cul… en tout cas, Nox était en taule.

« Je prends mon arme … et un pantalon et j’arrive. Où es-tu ? » oui, il était en repos, et il faudrait un peu plus qu’un pantalon en réalité, il était en peignoir fluide sur le canapé a geeker ! Limite, la mention était de trop, mais dite un peu trop naturellement. Il réceptionna donc l’adresse, apparemment elle l'attendait à la cabine téléphonique, d’une rue pas des mieux famé de la ville, pour ne pas changer. Bon, il fallait espérer que cette fois, ils ne se retrouvent pas dans un studio !

Vêtement sur le cul, il partit donc en voiture, prenant la cuppra jaune et la gara plus loin dans un parking souterrain, pour courir jusqu’à la bonne rue et se fondre dans la masse … Atteignant ce qui semblait être un endroit plutôt calme à cette heure et Roxy contre le verre de cabine. Il aurait pu voler, cependant, il n’était pas certain de passer inaperçu non plus… et au cas où il devrait transporter un corps ou même se barrer en voiture avec le renard !

« On refait un film ? » taquinat’il pour la saluer, tout en lui emboîtant le pas. « Tu me fais un topo ? » où avait-elle mis le corps surtout ? « Il a besoin de soin, où tu l’as mis dans une poubelle ? » autant il aurait pu douter autrefois de sa force, mais avec un ange dans les tripes… peut-être que Plumette l’avait aidé un peu en la boostant ?

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Ça me correspond ? Elle est mignonne. Je ne sais pas s'il me correspond, c'est mon prénom c'est tout. A vrai dire je ne sais même pas si c'est ma mère ou mon père qui l'a choisit... ou peut être un des mes grand-parents, ou l'infirmière, va savoir, la première était morte et les autres étaient en train de pleurer sa perte alors c'est peut être bien la secrétaire de l'état civil à qui on a dit "Mettez un prénom au hasard, merci".
Enfin, je ne suis pas là pour m'apitoyer sur mon sort de gosse pas voulue, et franchement, je ne lui jette pas la pierre à papa. C'est joli Alyssa.

En tout cas la demoiselle, ou la dame, dur de définir son âge même si elle ne semble pas née hier Bref, Alyssa était du genre équipée, ce qui est pas courant. Beaucoup de clochards meurent de septicémie, alors oui, c'est malin d'avoir de quoi te nettoyer et une planque sûre où le voisin aussi démuni que toi, ou le crétin qui pense enfin avoir trouvé quelqu'un qui lui est inférieur, viendra te violer.

« Tu es maline, il faut ça pour survivre dans ces rues et généralement, c'est plus utile que des poings, ou un canif » en parlant de ça, mieux vaut que je récupère le mien. « Même si je t'accorde que dans certains cas, c'est bien utile.» je n'ai jamais dormi sous les ponts, sauf à le vouloir pour se lancer un défi à la con avec des gars du coin, mais avec le clan des petites frappes j'ai pu voir que les poings c'est bien, mais c'est loin de tout faire. Si y'avait pas eu Anton pour ajouter un cerveau à un moment, ils seraient tous en tôle à l'heure qu'il est.

Entre temps, j'avais pris ma décision, et le choix qui me paraissait le plus intelligent, restait encore d'appeler Roucky, lui saurait quoi faire et c'était "la bonne voie" comme on dit. Et bon, niveau interrogatoire, il se pose là quand même à enfermer des types dans des petites boites, même en cellule Nox devait avoir l'impression de grands espaces depuis non ? En tout cas, pour une SDF, Alyssa avait déniché un coin presque confortable. Soyons clair, y'a aucun luxe, aucun réel confort et ça reste un petit cagibi, mais dans sa situation ça devait être presque royal. Et franchement, je n'aurai pas imaginé qu'il y avait ça ici et ça doit se voir sur ma tête alors que je découvre l'endroit après avoir déposé le paquet.

« Et bien... je ne m'attendais pas à ça. On imagine pas ce qui se cache sous les bâtiments tant qu'on a pas besoin de s'y planquer.» je tourne la tête vers la blonde avec un sourire « Malin, et promis, je n'ébruiterai pas qu'il y a ça ici..»

C'était peut-être moins malin de sa part de me montrer cet endroit sans même savoir qui je suis vraiment. Dans les bas fonds y'a des gars qui tueraient pour avoir ça, que ce soit pour pas crever de froid l'hiver, ou même pour juste planquer du matos qui a plus de valeur à leurs yeux qu'une vie humaine.
Je regarde Alyssa s'installer devant notre prisonnier, je lui reprocherait pas son impatience même si elle me surprend. Je sais quels vers je veux lui tirer du nez et pourquoi, mais toi ? A part qu'il t'a abordé, qu'est ce qui te remonte contre lui ? Ou alors ce n'était pas la première fois ?

On verra, on a pas la nuit avant qu'il se réveille alors je m'éclipse en la rassurant quand même sur un point. « T'inquiètes pas, c'est un type bien.» même si tu n'as que ma parole et qu'en soit, ce n'est même pas tant une garantie sans savoir qui je suis. Et puis bon, contacter le Joker m'a quand même traversé l'esprit ! Ahah ! ... Oh la, non, je ne dois pas me mettre à rire comme lui !

Bref, direction la cabine la plus proche et deux pièces plus tard, j'entends la voix de Monsieur Caméléon... Je devrais peut-être le rebaptiser Rango tiens. Bref, la voix d'Aleck sort du combiné que je ne suis pas super tranquille de coller à mon oreille, va savoir le dernier truc qui s'est collé dessus, même la plastique qui le compose à l'air poisseux... Ça reste le meilleur moyen de contacter un flic sans laisser de trace donc tant pis. Je crois bien qu'on doit être les derniers à encore utiliser ces machines-là, les indics et les malfrats.

Lockwood m'accueille avec bonne humeur, comme jusque-là la mienne n'était pas si mauvaise, je rebondis. « C'est ça, j'ai voulu en troquer avec une statuette de renard, mais quand je l'ai cherché, j'ai retrouvé qu'une canette de coca usagée.»

Puis je lui expose rapidement la situation, je n'ai pas trop envie que le type se réveille avant qu'on soit là. Si la Miss à des questions, je n'ai pas envie de prendre le risque qu'elle l'amoche trop avant qu'on ai pu lui poser les nôtres.

« Oui, mets un pantalon, ou je donne pas cher de ta peau vu le quartier.» il allait devoir raser les murs, et pour avoir vu le Monsieur avec moins de vêtements, y'a pas grand chose à jeter et bon, la quartier gay n'est qu'a trois pâté de maisons. « La cabine sur West Drive, le bloc entre la 9eme et la 10eme.»

En attendant que mon copain flic se radine, je me dis qu'elle a quand même du cran Alyssa. Elle n'a pas tremblé pour accepter de le surveiller notre nouveau copain et pourtant, elle a pu voir qu'il sait se défendre... mon nez s'en souvient encore... la plaie... appuyée contre la cabine, je bouge mes narines, histoire de vérifier que c'est pas cassé, mais comme j'ai mal à tout le visage franchement c'est dur à dire. Je sens que je vais avoir de jolis bleus... Les filles vont s'inquiéter au bar encore.
Argh y'a un truc qui me gène...je me suis enfoncé quelque chose ? Bon tant pis, j'uy mets le doigt, ouais, ça fait un truc épais et sec dedans, je gratte un peu et... OH MAIS QUELLE CONNE ! Le saignement repas quand j'ôte mon auriculaire et le saignement reprends et... et Rouky vient d'arriver sur cette vision d'une classe sans nom ! Je viens de retirer une croûte de sang coagulé et ça coule à nouveau et je n'ai même pas un fichu mouchoir sur moi ! J'ai tiré le gros lot ce soir !

«Ouais, je te propose le remake de la scène de l'ascenseur de Shining...» heureusement pour moi, le sang ne jaillit pas avec autant d'abondance que dans le film quand même.

On se met en route, ce n'est pas loin mais ça va me laisser le temps pour ce topo. « Non, il est dans la planque d'une SDF du coin, Alyssa. Il essayait de la recruter. Je l'ai entendu et on a eu une petite altercation, lui et moi. La fille l'a assommé avec un couvercle de poubelle, il est dans les pommes et lui aussi va avoir quelques bleus... ah oui, et je l'ai planté à la hanche donc, peut être qu'il va falloir le rafistoler un peu. On l'a installé dans sa planque, c'est pas loin et elle a une trousse de soin, si tu ne veux pas montrer tes tours de passe passe à tout le monde, ça peut servir. »

Quelques mètres encore, le temps d'échanger sur les détails, une ruelle et une poubelle plus loin et je retrouve l'entrée de l'endroit.
«Alyssa, c'est Rox et je te présente Rouky» je préviens un peu en amont, surprendre les gens, c'est pas toujours une bonne chose, surtout quand ils ont connu la vie à la dure.

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Ah oui, le petit renard est revenu une canette de soda, celle qu’on trouve malmenée par des mains pollueuses sous les ponts. « Si tu as gardé ta canette, je te le referais de manière impérissable. Qui sait ? Il pourrait rendre jaloux un ange ! » taquina t’il au téléphone en espérant bien que le dit « ange » entende cette belle et douce parole, comme un rappelle qu’une illusion peut être défaite ou refaite ! Et puis, ça ne fait pas de mal d’embêter la plumette ! Cela dit, le petit renard avait aussi son symbole, leur première « mission » et pas des moindres ils avaient vécu la chose avec intensité. On dira merci à Nox et sa clique de gros pervers !

Roxy le petit ouistiti (ou le chien de chasse d’un célèbre dessin animé), lui fit donc rapidement le topo, afin qu’il daigne enfiler un pantalon ! « Au moins, on ne me fera pas les poches si j’en ai pas. » ouai une belle utopie, encore un quartier bien chaud de jour comme de nuit ! Gotham était infréquentable hors des Palissades !

Enfin bon, il arriva donc sur place trouvant son indic avec sa tête des beaux jours et une rare élégance, quand elle se curait le nez en train … de s’enlever une grotte de sang ! Il est certain, qu’avec ce comportement masculin, elle se faisait directement mettre dans la catégorie des « potos », une manière comme une autre d’éviter de baver non ? Est-ce une stratégie ou elle manquait cruellement de classe ? Qu’importe au fond, il n’était pas là pour lui proposer un verre mais plutôt lui filer son flingue et dire joyeusement « Allons stopper les méchants ! YOUPI ! ». enfin c’est toujours mieux, qu’elle s’enfile le nez de farine pour tenter de faire un gâteau quand elle tousse ! c’est le libre arbitre mon pauvre gars… ouai il lui en foutrait du libre arbitre de ce genre ! Enfin il espérait que quand Roxanne s’enfilait de la Nébuleuse, l'ange soit contaminé et plane à fond les plumes !

« Eh bien… si je savais que ton nez était aussi célèbre, je t’aurais nommé Cléopâtre ! » dit-il amusé par sa référence au célèbre film… et il lui sort un mouchoir en papier pour le lui donner. « Tu sais pour m’inviter tu n’es pas obligé de mettre autant de passion dans ton maquillage. » oui, comme se fracasser la figure avec autant de pugnacité ! Il la suivit tout en l’écoutant, une SDF, une bonne âme et un mec KO. « Une petite altercation, qu’est-ce que c’est quand c’est une grande ! … je ne compte pas user de ma magie, sauf si sa vie est en jeu. Il y a des hôpitaux qui effectuent bien leur travail et cela nous permet de le tenir en laisse. » il lui fit un sourire afin de la remercier de sa délicatesse concernant ses pouvoirs, par contre une SDF avec une trousse de secours c’est un peu du SDF de luxe ça ! « Un SDF équipé… ce n’est pas courant. Tu lui a dit que j’étais agent immobilier ? » sous-entendu flic, c’est sa carte pour les indic.

Et il n’était pas au bout des surprises au vu de la planque de la demoiselle, qui semblait plutôt « confort », presque un airbnb pour clochards assez bien aménagé et reculé voir même caché. Il en aurait pleins qui tuerait pour ce petit nid ! Aleck était autant fasciné qu’interloqué. Il y avait des tas de sans-abris qui avaient eu jadis une vie de lumière et étaient loin d’être des idiots…mais on ne voyait que la manche et la pauvreté triste, jamais où ils dormaient sauf quand un sac de couchage est déposé près d’une bouche de chaleur.

Roxy, le présenta donc comme « Rouky », pourquoi pas, il pénétra donc dans la cache, voyant l’homme à terre avec la femme au visage sale, lui rendant ses traits peut indentifiable, sauf son regard bleue. Les femmes SDF étaient peu courantes et souvent finissent par mourir plus tôt à cause de la violence de ce milieu.

« Bonjour Alyssa… c'est donc ce type ? C’est la première fois qu'on te racoles ? » il avait encore une belle tête de beau gosse… le remplaçant de Nox ? Enfin il avait l’air beau, sans la façade refaite par un margoulin !

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She's just sitting there on her feet

Alyssa avait haussé des épaules. « Un type bien ». Cela ne voulait plus rien dire pour elle. Elle en avait connu un de type bien, et voilà où il l'avait conduit : dans la rue ; et pour se faire, il n'avait pas simplement ouvert la porte en lui disant « fou le camp » mais il l’avait conduite par un chemin bien moins enviable, et beaucoup plus sordide.

Alors oui, elle s’inquiétait. Qu’est-ce qui lui prenait de faire venir quelqu’un dans sa planque ? Surtout quand ce quelqu’un faisait venir quelqu’un d’autre. Il y avait soudainement trop de quelqu’un qui pouvait localiser son petit havre de paix. Heureusement, elle pouvait facilement changer l’entrée de place. Une précaution bien dérisoire quand on savait qu’il y avait des hommes et des femmes capables de pulvériser un building d’un coup de poing ou d’un coup d’œil laser. Mais… pour le pécore moyen qui trainait dans le coin, c’était bien suffisant comme mesure de protection.

Quoiqu’il en soit, elle devait bien ça à sa sauveuse, même si elle ne comprenait pas encore trop pourquoi elles se retrouvaient là toutes les deux à vouloir interroger un type comme ça. Elle n’eut pas longtemps à attendre, ce fut du moins la sensation qu’elle eut quand Roxanne annonça leur retour en présentant son « collaborateur », « Rouky ». Le temps filait vite quand on est plongée dans ses pensées, songea-t-elle en se redressant.

_ C’est donc ce type… répondit-elle sans forme d’émotion, se contentant de saluer l’homme par un geste de la main qui l’autorisait plus à s’avancer vers l’homme inconscient. Alyssa ne put s’empêcher de dévisager ce nouvel arrivant, le temps d’une longue inspiration pendant laquelle le coin de ses narines se dilata quelque peu au fur et à mesure que l’air entrait. Elle était certaine qu’il possédait un prénom qui lui allait bien, comme pour Roxanne, mais elle était incapable de dire lequel. C’était comme l’avoir sur le bout de la langue sans pouvoir le retrouver, et cette sensation était curieuse. Finalement, elle ajouta non sans le quitter du regard au profit du bel endormi. Elle remarqua pour la première fois qu’il saignait pas mal de son flanc.

_ Rouky est plutôt direct dans ses questions. Qu’est-ce que cela change que je me sois faite racoler une fois ou cinquante fois ? demanda-t-elle glaciale.

Et quoi, elle avait la tête de la vieille meuf a qui on demande des pipes pas chères ? La tête de l’emploi ? C’était ça sa tête après avoir vécu plus de six ans comme bout de viande ? Bon, elle concevait qu’elle devait avoir mauvaise mine.

Elle secoua négativement la tête. Roxanne ne l’avait pas secourue parce qu’elle était une femme en danger, non, elle l’avait fait parce qu’elle avait quelque chose à gagner de ce type. Mais quoi ?

_ Pas grand-chose pour notre affaire, compléta-t-elle d’un ton légèrement moins froid, plus fataliste. Non, cela ne changeait rien, en revanche…. Par contre, qu’est-ce que vous, vous lui voulez à ce type ? En quoi est-ce qu’il vous intéresse ?

Tout était possible. Flic ou pas, guerre de territoire, guerre de gang, guerre de macs… L’ancienne procureur avait les habitudes qui revenaient vites :

_ Ce n’est qu’un « julot » sans importance, lança-t-elle. La canne était à l’eau. Est-ce que ça mordrait ? Elle utilisait volontairement un jargon typique de la police. Le « julot », c’était le nom qu’on donnait un proxénète de moindre envergure. Soit ils connaissaient le terme, soit pas, même s’il était assez facile à contextualisé ici.

Repliée contre un mur, elle n’empêchait en rien leur progression vers l’homme s’ils en avaient envie. Au contraire, elle avait une épaule contre le béton, et elle observait en conservant une distance respectable, eu égard à la configuration des lieux. Sa main libre grattait les lettres « V » et « L » sur sa nuque. Ces dernières brûlaient de façon agréable et désagréable à la fois. Elle ne se l’expliquait pas, surtout que personne dernièrement n’avait tenté de lui arracher la peau et l’or, comme elle avait pu le vivre une fois.

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La canette... après avoir cherché la statuette et avoir découvert ce "déchet" à la place... j'avais déjà mis pas mal de temps à faire le lien. Au début j'ai même cru que c'était une blague d'un des gars et je l'avais même un peu mauvaise qu'ils aient pu s'inviter chez moi pour une blague aussi con. Mais bon, vu leurs mines incrédules et leur défense je devais bien me résoudre à trouver une autre explication. Et puis, j'ai repensé à ce que t'avais fait à Nox et là... ça a fait tilt ! Et je crois bien que j'avais lâché un "Putain Rouky!" au milieu de mon salon avant de la jeter cette canette. Bon pas contre toi, mais c'est assez le foutoir chez moi pour pas que je laisse trainer des détritus en plus.... et puis merde, je venais de me ridiculiser devant la famille !

« Une vieille canette à moitié défoncée... uhm... étrangement je crois bien l'avoir fichu à la poubelle. N'empêche si tu peux les rendre impérissables, ça doit être pratique ton pouvoir pour les cadeaux de Noël, te suffit de faire les poubelles. » on est pas loin du pouvoir de radin en fait... aucune accusation hein Mister petit fils de designer !

Mais les poches trouées remarque, c'est comme de pas avoir de poche, on ne peut te les vider, mais ma crainte sur ton pantalon, c'est plus que d'autres se vident certaines poches sur (enfin entre) tes petites fesses qui faisaient rêver Nox. « Ouais allez, habille toi et fait vite, j'ai pas envie que le type se réveille avant qu'on y soit. »

Est ce que Alyssa avait gardé le couvercle au cas où ? Je n'ai même pas fait gaffe mais j'imagine que oui, même si avec le coup de couteau que je lui ai mis, la douleur va se réveiller avec lui et il devrait faire moins le malin. En attendant, c'est moi qui ne fait pas la maline avec mon nez qui pisse à nouveau le sang ! Super ! Et bien sûr Rouky arrive à ce moment-là, super sens du timing sale cabot !
Au moins il a des mouchoirs lui, la différence entre un type propre sur lui et prévoyant et une repris de justice un peu (beaucoup) tarée qui n'a le sens que l'organisation que quand il s'agit de planifier une course ou un transport. Bah oui et c'est comme ça qu'on se retrouve à faire une virée nocturne avec le Joker ! MAIS au volant de la Batmobile et rien que pour ça, ça valait le coup d'être a deux doigts de souillé mon pantalon en jouant les bravaches ! Bordel, et le pire c'est que ça m'a fait le même effet le jour où ce fichu téléphone a sonné... je sais pas si le sentiment le plus fort c'était l'excitation ou la peur... mais je sentais mon coeur battre, aussi fort (ou presque) que quand j'ai revu Vic... et quand on passe son temps à s'endormir le cerveau à coups de médoc... ça fait un bien fou ! Comme une petite bagarre, ça revigore on va dire.

« Célèbre, pas tant, je suis qu'une doublure. » et le constat est tristement vrai, je suis née pour être la doublure de ma mère qu'on aurait préféré par garder sous les yeux, j'aurai dû être la doublure de Vic quand il a disparu mais même ce rôle là j'ai pas su le jouer pour la famille... Ouais... « Promis, la prochaine fois, je me contenterai d'un peu de mascara » quoique je sens que je vais en avoir demain vu ce qu'il m'a mis, le mascara au beurre noir tu connais ?

Enfin, je lui fis quand même le topo pour les quelques blocs qu'il fallait pour rejoindre la planque de Alyssa. Et si tu crois que c'est une grande altercation Rouky, c'est que tu ne t'es pas souvent retrouvé au milieu d'une fusillade... ou peut être que j'ai trop eu ou vu de petites altercations depuis que je suis ado pour donner de l'importance à celle-ci. User d'une lame pour affaiblir l'adversaire tu sais, c'est un pré requis quand tu es une nana et que le type en face est plus fort que toi, du moins c'est comme ça qu'on survit. Après, j'ai jamais tué personne... enfin je crois, je me suis jamais trop posé la question de ce qu'ils devenaient une fois que j'avais quitté les lieux en fait, comme dirait Mickey, c'est que des PNJs et ceux là avaient le mauvais rôle, tant pis.
« Quand c'est une grande, je suis mieux armée. » fis-je avec un petit ricanement... pas forcément le plus joyeux qui soit vu mon cheminement de pensée mais le coeur y est, c'est pas si grave. « Tant qu'après l'hosto tu le mets dans une de tes jolies chambre sur mesure, tu fais comme tu veux. » tu vois comme je suis raisonnable et presque respectueuse de ton métier ! Celà dit, toi et Peralta... je veux bien vous croire quand vous dites que vous allez faire quelque chose, même si cette affaire prouve que faire tomber Brennan c'était toujours pas suffisant. « Oui, elle est assez surprenante. Mais je lui ai pas parlé boulot, j'ai juste dit que t'étais un type bien. » tu m'excusera si je ne fais pas la pause dramatique pour me tourner vers toi et plonger mon regard dans le tien pour que tu saches que je le pense sincèrement mais va falloir te contenter de ça pour le moment, c'est déjà bien que je t'accorde cette confiance, tu restes un flic et t'es pas encore de la famille.

Au moins, on avait pas perdu de temps, et nos blabla avaient occupé tout le chemin. Je suis soulagée de voir que le type est toujours dans les vappes, il a presque l'air paisible, si on omet les traces de sang. Je fais les présentations et confirme d'un mouvement de tête à Alyssa que "Oui, c'est le type".
L'accueil est glacial, j'ai eu de la chance dis donc, a moins que ce soit parce que c'est un homme ? Vu la vie dans les rues, ça doit jouer comme son coté propre à côté de ma face abimée même si j'étais tout aussi propre avant qu'on me colle contre un mur... mais bref. La question était directe c'est certains et sans doute que Lockwood pensait a des liens dans sa tête ou je ne sais pas mais sur le coup ça ne semblait en effet pas primordial comme info, mais je suis pas flic, je me contente d'aller au plus simple et j'imagine que elle aussi.

Pour la question, je laisse le flic répondre, je le laisse choisir comment il veut présenter la chose et si elle est difficile à convaincre, je pourrais toujours lui sortir l'histoire de Angie, c'est triste d'utiliser les malheurs d'une gamine mais quand on a un but, faut faire ce qu'il faut pour l'atteindre et ce Vlad, je comptais bien l'atteindre pour qu'il n'y ait pas d'autre Angie et pour la venger. Et cette fois, je ne suis pas sûre que Rouky et moi on sera d'accord sur la manière. Je ne suis pas une meurtrière mais là, je ne suis pas sure de garder mon sang froid... et borel que je voudrais tenir ce "client fortuné", celui qui l'avait lacéré jusque dans son intimité, humiliée... une gosse merde. Lui, je crois que je pourrais le massacrer sans même avoir une once de culpabilité !

Aïe ! Je porte ma main au côté de ma tête, c'est chiant quand ça me lance comme ça d'un coup, comme si on m'enfonçait une aiguille dans le cerveau et qu'on le retirait aussi sec... Au moins ça ne dure jamais longtemps, c'est déjà ça.

Mais par contre tu disais quoi ? Un Julot ? Je tourne la tête vers Rouky.
« Un julot ? »

J'avançais finalement vers le type amorphe et s'accroupi devant lui « Remarque, ça lui va bien comme nom. Hein mon Julot ? » plus je le regarde et plus ça me dégoute, ce jeu des apparences, pour attirer la confiance alors que sous ces têtes de beau gosse ou de bon papa... ils ne sont qu'un tas de pourriture.

« Bon, tu as un endroit où le planquer avant qu'il se réveille ? Ou... » mais le type se met déjà à grogner en ouvrant un oeil à moitié. Je sors ressors ma lame encore maculée de sang... Mes fringues sont bonnes pour un bon nettoyage, comme ce couteau ! Et je lui colle sous le menton, la pointe sur cette grosse veine qui pulse là un peu plus loin sous l'oreille. « Ssshhh, reste tranquille, j'ai pas envie de tâcher plus les draps de la dame.»

Le type grommèle un truc incompréhensible, c'est que t'as tapé fort Lady des pavés, il a du mal à émerger.... Alors on fait quoi ?

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Il eut un petit rire sur les cadeaux de Noël, il aurait pu montrer qu’il n’avait jamais eu cette idée plus jeune ou même qu’il ne l’avait jamais fait. Quand il était ado il était un vrai petit con et il avait déjà usé de sa magie pour quelques cadeaux… le soucis étant que la magie avait toujours des défauts, il pouvait transformer des pierres en diamants, mais ils seront impurs et loin d’être aussi beaux que des vrai. Sauf s’il s'entraîne sans relâche pour parfaire une perfection matérielle, sauf qu’il devrait le faire sur tout et ça demandait une quantité de magie incroyable… alors que de la simple transmutation, même si avec quelques défauts avait son intérêt et allait très bien. Il comparait ça, aux IA, il avait toujours quelque chose qui cloche malgré la beauté, comme son petit renard, il n’avait pas la queue la plus lisse possible et le blanc n’était pas bien réparti. Hors cela suffisait pour un objet qui aurait dû être abandonné sous un pont.

« Bien, j’arrive. »

Il nota qu’il allait lui en refaire un, avant de partir la rejoindre il attrapa une canette de coca et la glissa dans sa veste.
Une fois sur place, il ne pouvait que commenter la dégaine du « renard », qui ainsi n’avait rien d’un ange, enfin normal, puisqu’elle abritait juste Plumette. Cependant, quand il la voyait ainsi, il était content, elle ressemblait à Roxanne et pas l’autre qui même sans changer ses traits semblait apporter un nouveau visage, celui d’une inconnue aimant tout le monde et refusant de partager sa présence à son véhicule sous couvert de protection. Aleck était prêt à se mettre à dos un être divin pour ses convictions… il devait être fou ou très con, les deux ne sont pas incompatibles, ceci dit… Pourtant, tout en écoutant la femme, il ne pouvait que renforcer cette conviction qu’elle méritait cette vérité (en plus d’un mouchoir pour s’essuyer et moucher).

« Et du Khôl comme toute bonne doublure de sa majesté. » taquina t’il sans rebondir plus sur les propos de la doublure, qui allait lui donner de l’amertume à cause de ce qu’elle a en elle et qui se sert de ce corps comme « doublure », comme couverture même ? Sans doute qu’il pourrait parler plus tard avec Roxanne, comme pour l’aider à se préparer mentalement à la révélation et à faciliter le job de l’autre plumetée (et lui forcer la plume) ? Ouais, mais comment ? Vaste question.

« Et tu sais que tu y vas pour te faire casser la gueule. » rebondit ‘il au moins sur ça. « Oui avec une belle nounou pas aimable ! » Ouai qu’il aille se faire garder les miches par Rodriguez, lui était aimable qu’avec sa famille et la police le reste… et pour le peu que son gars est pas très blanc (oui foutage de gueule quand on est un espagnole d’être raciste sur la beau bronzé), eh bien Rodriguez allait être très affale ! autant qu’un carcajou !
Quant à la SDF surprenante, il avait hâte de voir un peu la personne… et qui sait, il pourrait peut-être lui donner la carte d’un des foyers pour femme ? Et donc allé autre part que dans la rue. « Très bien, merci pour le compliment. »

La conversation ayant occupé leur trajet il découvrit donc une planque plutôt bien pour une sans-abri et le vent glacial de cette dernière… et sa question était légitime, pour elle cela n’avait pas d’importance mais pour lui une grande sur la fréquence de chasse de ces types dans ce quartier. Il arqua un sourcil attendant de voir si elle allait répondre ou non… mais elle continua moins froidement. Cela changeait des choses pour son affaire et non pour la leur à savoir : quoi faire de ce type. Elle aussi avait plein de questions quand même… et elle parlait de Julot ? Quelle surprise ! Elle connaissait le jargon de la police ? Ce n’est pas un mot connu pourtant ! Piège ou ancienne policière ou femme de la loi déchue ? Elle devait avoir un souci de peau pour se gratter autant depuis son arrivée. Ou bien des puces… la dure vie de la rue… et Roxanne qui, elle ne connaissait pas le mot s’en amusait.

Hum, il devait se montrer prudent ? Mais elle n’était qu’une SDF, elle ne représentait plus aucun danger, sauf si bien entendu elle était là en infiltration ? cela était possible. Enfin un ennemi SDF c’est peu probable quand même. Donc il ne restait que le flic en planque.

« Diverses choses. Hormis te faire racoler, tu fais « est à l’Agachon » ? » répondit donc le lieutenant, tout en observant l’air de rien la femme. oui « être a l’Agachon » est le mot pour dire que la personne est en planque, infiltrée… autant savoir s’ils parlaient la même langue.
Et celui qui aimerait parler reste la victime enfin l’agresseur à terre qui s’agite d’un grognement. Roxanne réagit aussi vite lui collant sa lame sous la gorge avec l’option intimidation. Elle ne fait pas très flic, quoique vilain flic. « On va le virer de là, remet lui un coup sur la tête, qu’il n’alerte pas ses amis. Il ne doit pas chasser seul. » puis ils iront le foutre dans sa voiture et direction une cellule… Il n'avait pas l’air d’avoir trop morflé, rien qui ne se soigne pas dans un poste de police. Pr contre cette femme ? Qui était-elle ? Selon sa réponse, il pourrait discuter de leurs affaires respectives.

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A la question de Roxanne, Alyssa se contenta d’hocher de la tête sans répondre ou apporter d’explication supplémentaire. Un julot oui. L’autre type avait compris, et sa réponse arracha un demi rictus de contentement à la blonde. Un flic. Il fallait s’en douter, encore qu’elle n’aurait pas parié que cette fille avait des contacts dans la police. Ça aurait été même plutôt l’inverse vu sa façon de planter un type pour se défendre, mais dans ces rues, tout était possible. Même mamie pouvait avoir un flingue et ne pas hésiter à s’en servir, sans parler des gamins.

Bref toujours est-il qu’il était de la police, ou qu’il en venait. Cela ne lui apportait rien de plus dans cette histoire, si ce n’est de potentielles emmerdes avec les forces de l’ordre, ou plutôt, du désordre. Alyssa n’avait pas une vue d’ensemble, aussi jugea-t-elle que sa question était finalement un peu plus utile que de prime abord. La faute à son référentiel actuel, qui la plaçait dans une situation inconvenante de facto du fait de son appartenance à la rue. Du coup, elle se complaisait dans son propre stéréotype, l’alimentant par son comportement réfractaire en jugeant la moindre question comme agressive ou impertinente. Elle s’excuserait presque si elle n’avait pas autant de fierté mal placée.

_ Non je ne planque pas, répondit-elle simplement en observant ce Rouky, non sans reporter son attention sur le bonhomme qui s’agitait légèrement. La nounou veillait sur lui, c’était tout ce qui comptait. Aussi ajouta-t-elle : Enfin, je me planque, mais je ne suis pas sous couverture ou autre. Quant au fait de savoir si ça change plein de choses alors… Ce n’est pas la première fois, ça arrive souvent dans la rue, même si c’est rare que ce soit des gars qui viennent pour des… Hmmm… Organisations ? On voit de tout, du bobo bien sur lui qui veut se taper quelqu’un à moindre frais, de l’enculé de première qui montre bien qu’il a le pouvoir sur les gens de la rue, du paumé qui veut monter un réseau pour essayer de sortir de la pauvreté en exploitant la misère des autres, au camé du coin qui veut juste tremper son biscuit dans autre chose qu’un raton laveur, quand il est assez lucide pour s’en rendre compte.

Voilà, il avait une vue presque exhaustive du racolage des bas-fonds. D’un coup de rein, elle se détacha du pan de mur qui accueillait son épaule jusqu’alors, pour reprendre une place un peu plus centrale dans la pièce qu’ils occupaient tous les quatre. Elle surveillait toujours l’air de rien ces trois personnes.

_ Néanmoins… D’un coup de menton, elle montra le type : J’aimerai beaucoup savoir pour qui il travaille, ce Julot. Puisque c’était son nom maintenant. Du coup, ça ne me dérange pas qu’on lui pose des questions ici, inutile de le déplacer. Elle reporta son attention sur l’homme qui était arrivé après coup : Surtout pour l’emmener dans un poste de police. Il faudrait qu’il se fasse soigner avant tout, c’est humain et légal, mais ça va le rendre inaccessible à mes questions.

Un argumentaire valable d’une personne qui connaissait la procédure « normale » de la police et de la justice. Elle s’approcha de la porte, comme si elle voulait en barrer le chemin.

_ J’ai entendu dire que de riches personnes aimaient à profiter des oubliés pour exaucer tous leurs fantasmes. Tous, sans exception. J’aimerai y mettre un terme.

Ça avait le mérite d’être clair. C’est qu’elle pouvait être loquace quand elle voulait. Elle se décala d’un pas pour laisser l’accès libre à la porte.

_ Sauf si ça vous pose un dilemme moral monsieur l’inspecteur.

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Roxanne allait très vite se demander si les deux ne parlaient pas un jargon des rues… un jargon qu’elle ne connaît pas et qui serait suspect au vu du passif de la brune, qui traîne plus souvent dans les mauvais endroits que dans les bons… et ça ne dérange pas monsieur plumette (ou madame), non c’est le libre-arbitre voyons ! Elle a parfaitement le droit de se foutre en l’air sans qu’il n'intervienne ! non mais après on dit que les voix du seigneur sont impénétrables, mais celles des humains qu’est-ce qu’ils se font mettre ! Bon, là il devait calmer son irritation... ça le fait chier que Roxanne ne soit qu’un véhicule rutilant pour un ange qui souhaite se cacher ! Il pourrait l’aider, ça serait a elle de lui dire un : va te faire foutre, ou bien un : okay, tu as des conseils ? Car là n’était pas le but qu’elle lui demande un plateau en or avec toutes les cartes de la vie réussie en main !

Enfin bon, il se concentra sur cette SDF un peu trop particulière et aux mots laissant sous-entendre qu’elle était de la maison… et donc pas de planque ? Infiltration ? Parfois, il fallait faire des choses plus ou moins saines pour sa santé afin de réussir à coincer une belle ordure (alors être déguisé en poubelle humaine était presque un maigre sacrifice.) … et voilà que la blonde (oui elle l’était sûrement sous cette crasse), se met à bien parler alors que juste avant il se demandait s’il n’allait pas finir au congélo par sa froideur.

Voici donc une vue du racolage des bas fond avec quand même la mention à certaines organisations, qui pourraient justement intéresser aussi Roxy et donc dénicher Vlad et sa clique de sale type amateurs de vidéos et de jeune femme naïve ! (et droguées) … et il serait aussi bon de retrouver Jed, afin de le mettre dans la même cellule que Nox. Les retrouvailles seraient charmantes… surtout que Nox était toujours à l’ouest et un peu frappé depuis son épopée de limaçon dans une boîte d’allumettes un peu trop secoué… Aleck peinait à avoir de la culpabilité pour ça.

Aleck fronça les sourcils, cette femme avait envie de savoir se qu’il en était pour ce Julot mais qui était-elle ? Depuis quand les SDF s'intéressent à ça, alors qu’elle ne semble pas tant à flic que ça … et elle en savait des choses sur la procédure. Une ancienne avocate ? Un membre de la justice ? mais que foutait-elle là ? Il la laissa parler avant de la voir se déplacer vers la porte, comptait-elle leur barrer le chemin ? Elle ne ferait pas long feu… Par contre elle voulait éteindre une organisation qui ressemblait fortement à celle de Vlad ou d’une de ses créations, voilà qu’ils avaient tous un intérêt commun, mais une confiance limitée et … elle termina sur le « monsieur l’inspecteur »… bah franchement, elle n’avait pas froid aux yeux, mais elle se comportait comme une de la maison… cela était déconcertant. Il n’aimait pas ça, tout comme dire aussi ouvertement “inspecteur” devant un gars qui reprenait conscience !

« Je vois, que nous avons tous des intérêts communs à vouloir mettre fin à ce type d’organisation. » dit-il en se mettant près de Roxanne qui maîtrisait le Nox bas de gamme « Cependant, qui est- tu ? Tu connais les procédures et le jargon et comme tu n’es pas en plaque … il serait bon de savoir à qui nous avons à faire. Réellement. »en plus elle semble établie ici, donc est-ce une vraie SDF ?

Il toisa Roxanne, l’homme allait vite commencer à être bruyant et se rebeller s’ils discutés trop, autant commencer en parallèle : « On peut commencer quelques questions et voir s’il connaît Vlad. » il se doutait qu’elle avait dû commencer à se méfier elle aussi de cette SDF … de toute façon, le déplacer ne serait pas discuter, ils n'avaient pas tant le coin de l’interroger dans ce coin.

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La situation l’amusait légèrement maintenant. L’homme ne semblait pas décontenancé mais il esquivait habillement par une stratégie toute simple. Alyssa n’insista pas, ce n’était dans l’intérêt de personne, et elle restait en infériorité numérique dans cette pièce, même si elle en était la propriétaire honorifique. Si elle voulait mettre la main sur l’organisation criminelle qui s’était développée autour de l’or qu’elle pouvait fabriquer, et de son corps qu’elle pouvait offrir, elle n’était pas prête à tout non plus. Et dans ce tout, elle pensait surtout à son intégrité physique qui avait déjà assez morflé ces dernières années. S’ils voulaient vraiment repartir avec ce type, elle ne pourrait pas les en empêcher. Cette femme qui était venue à son secours savait se battre, et même si le Julot l’avait un peu esquintée, elle avait sûrement de la ressource. Quant à cet homme, outre l’aide de la police, il avait certainement d’autres casquettes dans sa manche, surtout qu’il n’était pas là officiellement étant donné qu’il n'avait pas pris la peine de s’annoncer avec sa plaque.

Elle opina du chef. Des intérêts communs. Elle devait se focaliser là-dessus. Après tout, c’était un peu présomptueux de sa part de penser qu’elle y arriverait seule, qu’elle pourrait démonter un réseau, une organisation, certainement tentaculaire, seule. La question suivante était logique. S’il était bel et bien inspecteur, il allait également creuser de son côté pour savoir à qui il répond sur des questions orientées et formulées comme quelqu’un du milieu.

La blonde haussa des épaules, non sans le quitter du regard.

« Qui suis-je ? Ni plus ni moins qu’une sans domicile fixe, puisque sans abris ne serait pas approprié étant donné que j’en ai un et que je vous accueil en son sein. »

Une façon subtile de leur rappeler qu’ils étaient chez elle. L’homme ne se contenterait pas que de ça, elle le savait, surtout après son petit exposé des faits qui l’inculpait dans une catégorie autre que celle de la simple SDF. Elle en avait trop dit, et pas assez. C’était ça de vouloir jouer les malignes tiens. Elle soupira, ne laissant pas planer un trop long silence qui amènerait d’autres questions et qui ferait vaciller la confiance toute relative qui s’était établie ici, confiance ténue suspendu à ce premier reniflement de fesse.

« J’étais quelqu’un avant. Maintenant, je suis au service des gens dans ces rues, et je sais que de riches personnes se prennent pour des Dieux et servent à leur clientèle fortunée le loisir d’exercer tous leurs péchés. »

Elle approcha de l’homme qu’ils avaient capturé.

« Mais je n’ai jamais entendu parler de ce “Vlad”, qui est-il ? Qu’est-ce que vous avez sur les gens que vous recherchez ? Des particularités ? » Et histoire de montrer patte blanche. « Ceux que je recherche porte des masques d’animaux, selon la hiérarchie j’ai cru comprendre, ils organisent des soirées à thèmes où tout est permis, et j’ai entendu dire qu’ils avaient maintenant une belle statue d’or à taille humaine pour vanter l’orgasme parfait. Ah et… ils évacuent les cadavres via une usine de pâté pour chien en périphérie de la ville, quand ils ne servent plus pour les soirées nécrophiles. »

Elle plissa le nez, signe d’un dégoût évident. Elle prenait sur elle pour ne rien montrer, pour ne pas laisser à penser qu’elle avait vécu tout ça de l’intérieur. Quoiqu’il en soit, de faire l’inventaire sur ce qu’elle savait, était aussi une façon de dire à ces deux là qu’elle voulait coopérer en bonne intelligence.

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Après le Julot, l'agachon... ils en ont encore beaucoup des comme ça ? Ils comptent nous refaire un dictionnaire ? Enfin, qu'importe, moi tout ce qui m'intéresse c'est ce connard qui s'agite et reprend doucement connaissance, c'est qu'elle l'avait bien sonné Miss Pavé quand même. Je le calme d'une pointe de lame bien appuyé sur sa carotide. C'est un des gars de Anton qui m'avait montré ça, appuyé assez pour que le type s'entaille s'il bouge la tête et comprenne au moindre mouvement que la menace n'est pas vaine.

La Lady des rues nous balance sa vie comme si on avait le temps, rien de nouveau sous le soleil des pavés, mis à part qu'apparemment c'est la première fois que les hommes de Vlad l'approchent enfin si celui-ci bosse bien pour lui. Je cherche vite fait des yeux un truc pour assommer notre type puisque Rouky proposait un autre endroit, sans doute pas plus motivé que moi à salit la piaule déjà pas terrible de la dame, enfin ça restait tout de même vachement correcte pour une SDF et le pourquoi tomba dans la foulée, tout comme la demande de ne pas le déplacer.

Mais notre type profite de mon quart de seconde d'inattention, ou alors c'est juste qu'il vient de comprendre aux propos de Miss Pavé qu'il va passer un sale quart d'heure... bon comme les deux autres savent pas se décider et qu'à ce rythme ce crétin va vraiment crier à tue tête pour alerter ses copains, je sanctionne sa tentative d'un cou de l'arrête de la main dans le bas du cou, juste au dessus du creux.
Le souffle coupé, il ne risque pas de chanter !

Et bon Rouky ta couverture qui n'en était pas tant une est à l'eau, si j'avais su que ça irait si vite, je me serais épargné de rien dire... enfin si, au moins elle a attendu et maintenant que t'es là, elle ne peut pas se débarrasser de nous comme ça. Alors Rouky, c'est bien gentil, mais qui elle est, ou qui elle a été dans une vie antérieure, on s'en fout pas mal non ? L'important c'est ce qui est ce gars qui tousse pour retrouver son souffle, c'est pas tout ça, mais je vous ai pas fait gagner des heures non plus avec ça vous savez... et je ne peux pas m'empêcher de soupirer un peu quand Lockwood balance gentiment le nom de notre cible... dire à celui qu'on va interroger ce qu'on attend de lui, c'est encore le meilleur moyen de ne pas l'obtenir ou de lui donner des billes pour mieux mentir... putain, fais chier... les flics, c'est trop droit, procédure et tout le blablabla... les gars se tirent une balle dans le pied tout seul point de vue efficacité et pour peu que la Miss derrière, soit une ancienne de la maison, genre flic déchu...

Alors que Miss Pavé nous sort sa petite présentation par chemin détourné, SDF pas Sas domicile... On avait remarqué Miss merci, mais ça ne change rien à ta situation ce bouiboui n'a pas d'adresse conclusion à Gotham tu es juste personne, même moins que personne et ton blabla sur les riches et le racolage passif l'ont déjà prouvé.
Mais dis donc c'est que tu es devenue très loquace mais allez droit à l'essentiel, ça ne semble pas être ton fort non plus...
Je tourne vite fait mon regard vers l'inspecteur, pour lui rappeler clairement qu'il serait peut temps de s'occuper de Julot.

Madame n'en a pas fini... tu as remarqué qu'on avait notre gros poisson réveillé et va falloir que je recommence pour qu'il soit assez occupé à tousser pour pas nous poser de souci ? J'allais ouvrir la bouche pour la couper dans sa diatribe mais une sorte de frisson désagréable me retient... et je prends une inspiration plus douloureuse alors que ma gorge vient de se serrer, d'autant de dégoût que d'une forme de terreur diffuse, comme si elle s'était inscrite dans me os... j'avais déjà ressentit ça quand Angie avait finit par craquer et balancer ce qui lui était "vraiment" arrivé. Un beau mélange de dégoût, d'angoisse et de colère...
Ouais, Miss Pavé recherchait des gens de l'acabit de Vlad, même si pour Angie la soirée "Tout est permis" s'était faite en privé.

Putain, j'en aurais presque la nausée... et vas-y pour la pâté pour chien, heureusement que j'ai pas de toutou, sinon je crois que je serais encore plus écoeuré. Et quand je remonte le regard vers Lockwood cette fois... il est plus profondément marqué par tout ça. On va le faire payer... et plus ça vient, plus je doute de te laisser juste gentiment le mener devant un juge qui sera peut être trop clément ou trop grassement payé sous le bureau pour faire ce qu'il faut.
Au moins, tout ça permet que mon rappel des priorités soit moins virulent qu'il ne l'aurait été avant que les mots de la Dame ne réveillent ces émotions détestables... pauvre Angie, à croire que son histoire m'avait marqué plus profondément que je ne le pensais.

« Ce qu'on a besoin de savoir c'est ce que "lui" il sait, le reste peut attendre un peu, vous croyez pas ? »

Oui, c'est plus poli que de leur demander s'ils avaient fini de se renifler... surtout après le coup de l'usine pour pâté pour chien, ça sonnait plus très bien... tout comme de proposer de l'assommer finalement pour qu'on aille papoter autour d'un café...

J'attrape le type par le col.
« Tu as très bien entendu qui on cherche... alors épargne toi la... »
Pas le temps de finir, le fourbe profite pour tenter sa chance... faut dire qu'en plus de ça, il n'est pas ligoté Julot... il aurait été con de rien tenter et cette enflure à visé le nez... évidemment. A sa place j'aurais fait pareil. De toute évidence, je n'ai pas la gueule assez patibulaire pour imposer l'immobilisme a Papa Julot assez longtemps... même si je saigne à nouveau, je peux au moins me satisfaire que lui aussi puisque ma lame lui a entaillé le cou ... pas assez profond pour qu'il se vide de son sang. Une part de moi est assez en colère pour en être déçue mais mon cerveau sait que c'est heureusement, car les morts, ça parle encore moins que les vivants.

Réflexe, je l'attrape par le pantalon, encaisser c'est le truc qui différencie celui qui va gagner le combat, de celui qui va le perdre... tu connais le principe du fight club ? J'ai un scoop pour toi, c'est pas pour t'apprendre à te battre... mais pour savoir encaisser la vie qui t'en fout plein le nez ! Alors désolé mais il va en falloir plus pour me mettre au tapis... même si là, je dirais pas non à un coup de pouce de Rouky et Miss pavé pour qu'on en finisse vite... et si vous avez de quoi l'attacher cette fois, ce serait beaucoup mieux.

When an Angel lives in the body of a Sinner

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Voilà qu’elle faisait de grands maux, allant joués sur la notion de « sans-abri » alors elle voulait dire qu’elle était une « avec abri », voilà qui n’a pas de sens… mais avant d’être à la rue, elle était quelqu’un et ce quelqu’un semblait plus important aux yeux de l’inspecteur. Pourquoi ? Car il n’avait pas confiance dans cette blonde crasseuse, qui connaissait le jargon de la justice. Alors quoi ? Une ancienne du milieu ? Une ripoux qui à fâcher les mauvaises personnes et se retrouve sans rien, à survivre dans une Gotham qui porte une multitude de visages ? Allait-elle sauter sur cette opportunité pour se refaire un manteau ? En réponse, il lui fit une petite moue, qu’elle parle pour savoir ce qu'ils vont faire d’elle… Nox avait sans doute envie d’une compagnie tout aussi traumatisée que lui… arf non, il ne devait pas penser ainsi ! En-tout-cas, il fallait qu’elle parle, il ne voulait pas faire prendre de risque à Roxanne, étant indic d’un flic, elle serait une tête à abattre tel un gibier de potence, si cela se sait.

Donc oui, elle en avait trop dit et à la fois pas assez et la voilà dans une forme de pétrin alors que le julot s’agitait sous une Roxanne efficace.

Ainsi la femme avec abri, se mit un peu à table, elle fut quelqu’un jadis, oui, c’est bien et il aimerait savoir qui, sans doute que cela allait le prochain mystère, si justement Roxanne qui avait déjà soupiré sur le mot de Vlad, ne le lui jetait pas un regard d’impatience. Oui, il pouvait comprendre et il lui répondit avec des gros yeux et la moue pincée… si cette femme est un danger ou un ripou eh bien ils ne pouvaient pas lui faire confiance et interrogé le Julot ici, même si elle bloque la porte.

Alors, Alyssa telle était son prénom était en train de parler les informant que non seulement elle ne connaissait pas de Vlad, mais cherchait un autre poisson qui versait dans … oh par Merlin, mais il y a des gens qui sont à ce niveau-là de vice ? Mais comment les humains peuvent en arriver là ? Se taper des morts ! Ce ne sont plus des péchés de riches, ce sont des soucis d’ordre mental, de personne qui se pense supérieurs pour aller voir un psy ! On abat les animaux fous, grand merlin pourquoi on ne pouvait pas enfermé tous les déviants !... c’est un peu comme les prisons de cons, il faudrait des bâtiments trop grands ? Une ville peut-être ? Gotham est déjà bien entamée. En rime, ils avaient même une entreprise de pâtée pour chien, afin d’évacuer les corps… Au moins, il avait une piste, les entreprises de ce type ne sont pas légion et cela change des porcheries… le pire ? C’est qu’il devait avoir dans ses rues des SDF se nourrissant sans le savoir humain, puisque la viande est chère et il n’est pas rare que des personnes aux maigres moyens préfèrent acheter de la nourriture d’animaux de compagnie pour avoir un peu de protéines.

Erk… il en aurait presque la nausée en imaginant tout ça. Quant à la statue d’or, il mettrait Jake sur le coup, il avait fait quelques recherches déjà faites depuis que le réseau était tombé et il avait un petit carnet d’adresses de site douteux… il capte à nouveau les yeux de Roxanne, un peu trop naturellement, il avait posé ses yeux noirs sur elle, elle qui était le plus affecté et se voulait faire justice pour Angie. Elle était affectée, pas besoin de mot, elle hurlait un « on va leur faire payer à ses fils de pute » …il n’avait pas de cape ni une voix synthétisée comme un asthmatique pour s’affranchir de la violence de la justice… même si cela le déménageait et qu’il avait lourdement péché avec Nox. Cependant, il commençait à être tenté de fermer les yeux pendant qu’elle tabasserait Vlad et sans doute que cet ébranlement dans ses convictions pu se lire et apporter une confirmation bien trop sombre dans ses yeux sans couleur.

Avait-il fini oui et à la fois non … Il n’avait pas confiance dans Alyssa (Malgré des intérêts communs et vu les détails elle était soit très informée, soit elle avait vécu des horreurs, ce qui allait dans son sens… Pour la garder) et il préférait toujours déplacé l’autre beau gosse d’alixepress… or ce dernier ne leur demanda pas l’avis et tenta légitimement sa chance. Vif comme l’éclair Roxanne rattrape le mec a son pantalon, alors qu’elle saignait à nouveau, mais lui aussi a la nuque. Aleck ne perdit pas de temps, pour venir l’aider et décrocher un bon crochet du droit dans le museau du mec et aider Roxanne à le remettre à terre en sortant des menottes afin de lui faire l’immense joie d’un ornement en argent !

Le gars grogna. « Allé vous faire foutre toi et tes deux putes crasseuses ! Je ne dirais rien, je vais pas crever pour vos culs ! » baragouina, voilà donc un homme qui n’a de loyauté que pour la peur ?
« Entre mourir ou souffrir, parfois… la limite se joue à peu, tu ne trouves pas ? » il devait donc jouer un rôle, une intimidation… alors il prit le ton qu’il fallait.
« Tu es un bâtard de flic, un peu d’oseille et tu me manges dans la patte ! » ouai, c’est beau l’image qu’on a des forces de l’ordre de Gotham.
« En effet, je suis un poulet mais je ne mange pas ces graines là… par contre, elles ne sont pas du poulailler. Et la brune, elle adore quand les julots dans ton cas résiste. » navré Roxanne, il fallait bien lui donner l’air d’être sérieux et la comédie, il était très bon, en bon acteur d’improvisation. Il se leva, sous le regard de l’autre homme qui compris qu’il allait passer un sale quart d’heure et étrangement il n’était plus si enclin à résister… « Je vais donc fermer les yeux, bon courage mon gars. »

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