Meeting † St Clair

♱ Meeting ♱

Mort miséricordieuse, comme ta culpabilité chérie te rend odieuse… - Ellie

Lundi 17 Octobre 2022, 12h40...

           Le lycée... J’avais été la première fois très curieuse d’y poser les pieds. Je n’avais pas le souvenir d’avoir un jour connu une institution éducative aussi poussée à mon époque. Non. J’étais même persuadée que cela n'existait pas encore. Attention, il y avait bien des académies destinées à la noblesse où se réunissaient quelques philosophes, médecins et chercheurs... Cependant, le concept était fondamentalement différent de ce que les gens appelaient aujourd’hui une école. En réalité, l’on ne pouvait entrer dans ces académies que si l’on avait déjà reçu l'éducation au préalable au sein même de sa famille, un privilège que les roturiers n'avaient pas tellement. Et plus tôt que d’éduquer une jeune génération, il s’agissait d’échanger des idées innovatrices avec la vieille, parfois bornée de traditions erronées, méprisant la nouveauté. Mais le principe même de ses académies avait pour but depuis le début du siècle des lumières, de faire avancer la science, elle n'avait point le temps d'apprendre les bases.
        La plus grande différence aussi, c’était que tout le monde pouvait y entrer, peu importante sa classe sociale, ses connaissances, son revenu financier ou bien son sexe. L’école était obligatoire pour tous à partir d’un certain âge et gratuit. L’académie n’était réservée qu’aux hommes éduqués, qui pouvaient prouver venir d’une bonne famille, l’entrée n’était pas gratuite. L’éducation, c’était le pouvoir et il fallait évidemment que le pouvoir reste entre les mains de la noblesse ou de l'aristocratie. Cela ne voulait pas dire que je n’avais pas reçu une quelconque éducation de mon côté. Comme toute fille destinée à recevoir un jour le titre de la duchesse, j’avais des obligations. Savoir lire et écrire, connaître la géographie de nos régions et celle des empires voisins, connaître l’histoire de nos terres et des batailles passées, et celle potentielle à venir dû à certains conflits notamment avec les Anglais.

        Connaître les mathématiques pour un jour être en mesure de gérer les finances de la famille, étant donné qu'en tant que Duchesse, je devrais gérer le salaire des domestiques et des éventuelles concubines de mon mari. Plus propre à mon rôle, je devais savoir parler, rire et me déplacer comme une dame distinguée, connaître les règles à table et par conséquent, savoir comment manger en présence d’autre noble, ou comment utiliser les couvercles. Avoir faim n’était le problème de personne, il fallait avant tout avoir des manières respectables en toute circonstance. Être en mesure de danser durant une cérémonie, tout n’était que pour vanter le mérite d’une bonne éducation. J’avais donc des connaissances et si mon niveau était moyen à l'époque, il était de niveau universitaire en cette ère. En réalité, j’ignorerais si c’était dû au pays, j’avais l’impression qu’il y avait un certain retard.
         Plus au niveau des math et de la langue... L’anglais et le français, usaient de terme très moyen propre, indigne de celle que j’avais reçu. Les math étaient efficaces, mais très basiques au niveau des leçons. En réalité, ce que j’apprenais au sein du château autrefois, était sans doute du niveau universitaire. Toutefois, et c’était le plus important, la chimie avait beaucoup évolué, ainsi que la technologie, c'étaient les deux matières qui m’apprenaient quelque chose de nouveau, La Science de Vie et de la Terre aussi. La médecine ayant très largement évolué, il y a certaines choses du corps humain que je découvre en SVT, même si dans l'ensemble, j'étais déjà très au fait de l'anatomie humaine pour bien d'autres raisons. Et pour finir, l’histoire et l’éducation civique... Les deux matières les plus importantes pour connaître l'évolution qu'avait pu prendre le monde pendant mon long sommeil. En-dehors de l’intérêt que je pouvais porter à cette institution, il n’y avait pas grand-chose à en dire.

        Les élèves ne semblaient pas accorder beaucoup d’importance au privilège de recevoir une éducation, ce qui était pour moi incompréhensible. La plupart des gentilhommes ne s’intéressaient qu’au basketball, au football, au baseball, quant aux jeunes damoiselles dites populaires, préféraient vulgairement se déhancher, telles des filles de joie, devant des tribunes enflammées. Des Cheerleaders, c’est ainsi qu’on appelait cette mascarade. L’une d’elles avait eu l’audace de me proposer de rejoindre leur bande, mon apparence atypique et mon physique lui ayant tapé dans l'œil... Une proposition qui survint sans vraiment qu'elle connaisse au préalable mon statut. J’ai pu donc utiliser ce dernier comme excuse à mon refus catégorique. En cela, même si j'avais tenu à me dépraver de la sorte, je n’aurais réellement pas pu. Il y a une raison pour laquelle je ne faisais qu’une semaine d’école sur deux. Oui, j'étais après tout CEO, je devais donc aussi gérer mon entreprise.  
    À chaque fin de journée, mon majordome venait me récupérer à l’entrer. Bien qu'aujourd'hui, j'avais exceptionnellement fini plus tôt, j'étais dispensé d'activité sportive. La voiture qui venait me chercher était une Mercedes Classe S blindée, 680 Guard sortie apparemment l’an dernier. Vitre et carrosserie pare-balles. Depuis que j’avais accepté son idée de mettre plus de sécurité, tant au manoir, que dans mes déplacements, je devais accepter ce genre de chose. Et bientôt, j'aurai en plus des gardes à mon manoir... Ou du moins, en cette ère, il était plus approprié de dire, agent de sécurité, je crois. Mon manoir était désormais rempli de caméras de surveillance, ainsi que de diverses alarmes. Très franchement, je faisais confiance à Klaus, mon majordome, car très honnêtement, je ne comprenais pas grand-chose à toute cette technologie. Le chauffeur ayant pris route, je pouvais discuter avec Klaus des différentes affaires qui devait avoir lieu après mes cours.  

         « Dans une heure, vous avez rendez-vous au manoir avec Miss St Clair, concernant la mise en place d’une rencontre potentielle avec Bruce Wayne. Est-ce toujours bon, madame ? » J’acquiesce tout en observant moi-même mon planning. « Oui, maintenez le rendez-vous. Concernant, le dîner avec Laurenne Beaudelaire ? » Le majordome me donnait cette boîte, qui pouvait paraître magique, qu'il appelait tablette tactile. « La table a déjà été réservée, à 21 heures ce soir, madame. » Je n’aimais pas les dîners, la nourriture humaine n’ayant plus la même “saveur”. Mais pour la forme et surtout, si je tenais à avoir des connaissances dans le monde politique, je devais accepter ce genre de chose. Après quelque minutes, l'on sortie de la vile pour les longues pleines vide et les forêts, là où mon domaine s'y cacher à l'abri des regard.      

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Mort miséricordieuse, comme ta culpabilité chérie te rend odieuse… - Ellie

Lundi 17 Octobre 2022, 12h40...

           Cette époque était pour moi encore un véritable mystère... Tant au niveau des coutumes et des mœurs qui n’étaient plus ce qu’ils étaient à ceux adoptés à mon époque. J’ignore notamment énormément concernant les procédures de rencontre professionnelle, liée à mon rang et à mon statut actuel. J’appliquais ce que j’avais naturellement étudié fin 18e siècle. Dans mon esprit, si ce n’était pas pour rencontrer Bruce Wayne en personne, la noblesse n’avait pas nécessité de se déplacer elle-même. Et si mon titre de Duchesse avait perdu de sa valeur autoritaire et politique, dans mon esprit, j’étais persuadée qu’un CEO était bien trop débordé par les affaires internes et externes pour ne serait-ce que se déplacer inutilement. Et c’était vrai en un sens, dès lors que j’étais rentrée au manoir, une pile de dossiers m’attendait pour être évalué.  
       Ces derniers en rapport en lien avec des événements survenus dans l’entreprise, des besoins matériels, ceux à remplacer ou à commander pour améliorer les performances des employés comme des machines. Évidemment, je ne pouvais pas tout faire, il y avait des cadres à qui je pouvais confier des tâches à responsabilité afin de me permettre de respirer et en autre, aller à l'école. Mais certains dossiers qui demandaient l’agrandissement d’un local précis, de l’achat d’un nouveau véhicule de transport, ou navire, tout ce qui pouvait être lié aux finances, devant recevoir mon approbation et par conséquent, mes signatures, devait forcément passer par mon bureau. Rien d'extrêmement important ne se faisait où évoluer sans mon accord. Ce qui faisait que même après l'école, je devais bosser en lisant toutes les lettres, les documents et autres dossiers que mes salariés m’avaient envoyé. Je ne pouvais pas me permettre de me déplacer si ce n’était pas pour rencontrer une personne d’importance à l'avenir de ma corporation.

        Et ma foi, aussi charmante que pouvait sans doute l’être miss St Clair, je ne pouvais pas me déplacer pour elle. Aussi, même si ce que je voulais proposer était un moyen pour moi de créer mon premier partenariat avec l’entreprise Wayne qui avait souffert de l’absence de son PDG du même nom. Nul doute que l'homme chéri de Gotham n’avait guère besoin de moi pour gère les pertes de son entreprise, comme je n’avais nul besoin de lui pour faire évoluer le mien. Mais dans le monde du commerce, l’égo était un frein et guère une mesure idéale à l’échange et aux affaires. Nous avions tous deux à y gagner dans ce partenariat à venir. Au vu des parts que Wayne Entreprise a pu perdre face à l’absence de Wayne, la Clermont Corporation pouvait l’aider à réduire ses dépenses au niveau de la circulation de ses marchandises. Je pouvais fournir des convois dans un premier temps, cargos pour une transition plus maritime dans un deuxième temps.
       Klaus entra dans la pièce après y avoir frappé et que je l’ai invité à le faire. « Miss St Clair est arrivée, Madame. Dois-je la faire monter à votre bureau ? » J’acquiesçais de la tête. « Absolument, demandez aux gouvernantes de nous faire parvenir quelques collations pour notre invitée. » Je signais deux ou trois documents de plus quand Klaus ouvrit de nouveau la porte pour permettre à l’assistant de Bruce Wayne d'entrer. Je me levais aussitôt de mon siège pour contourner mon bureau. Invitant la rouquine d’un geste de la main à prendre place vers l’un des deux canapés se trouvant en face de mon bureau, tous deux positionnés face à une table basse. « Bienvenue, Mademoiselle St Clair, installez-vous, je vous prie. » Dis-je en prenant moi-même place sur l’un des canapés. Les gouvernantes arrivèrent avec un plateau rempli de petits fours, de gâteau et de quelques boissons diverses, froides comme chaudes.  

         « Je vous remercie d’avoir accepté de faire le déplacement, mon planning rendait tout déplacement impossible en l’état. Mais plutôt que de vous envoyer l'un de mes cadres, j’ai cru préférable de vous inviter directement en ma demeure. N’hésitez pas à vous mettre à l’aise. » Dis-je en désignant du regard ce qui était posé sur la table basse.