Torture ou paillette ? ♦ Maria Carnis [Terminé intrigue II]

La cible est Mr Brown. Son bras droit est Mr Pink. Quels noms curieux ! Le dernier m’a d’ailleurs grandement inspiré pour une petite mélodie enfantine. Pinky Tweaky, es-tu prêt à twerker au gré de mes tweets ? Pinky Tweaky, es-tu prêt à tâter du kaki ? Brownie Brown est-tu prêt à prendre le bonbon avec le Winnie ? Brownie Brown est-tu prêt à la bombine ?

Oh, il n’y a aucune logique ou cohérence à ces petites phrases. Il se peut même que quelques mots inventés se soient glissés ! Je n’ai jamais été une élève assidue, préférant embrasser ma folie et la laisser s’exprimer pleinement. Il y a des jours où la raison et la réalité prennent un peu le pas sur moi, mais jamais bien longtemps. Le goût de la normalité est fade, désuète d’intérêt, manquant cruellement de paillettes, de confettis et d’explosifs !

21H.

Nous sommes encore bien loin de cette heure charnière où deux journées bataillent désespérément. Comme toujours, hier perdra face à demain. Et de leur cendre naitra le présent ! Le temps est une notion si particulière et si intéressante à la fois ! Jusqu’où peut-on la tordre ? Jusqu’où peut-on la défier ? Enfin, est-elle véritablement immuable et intouchable ? La magie a bien des avantages, dont jouer avec ces vérités universelles. Par contre, le double tranchant d’un esprit aussi espiègle et intrépide est le démantèlement de toutes ces lois – et donc, à terme, un impact sur sa propre magie.

21H10.

Je me présente au club comme cliente. La surprise est grande pour les videurs. Ils sont davantage habitués à une clientèle masculine. Ils me laissent passer, quoiqu’en glissant aussi intrigués que désarçonnés à mes courbes bien mise en avant par une tenue assez moulante. On pourrait croire à une combinaison sexy au décolleté extrêmement plongeant sortie tout droit d’un mauvais film détourné de Star Trek.

21H20.

Une demoiselle vient m’offrir sa danse sur mes demandes. Mon regard se balade d’elle à la loge au-dessus. La vitre est teintée, évidemment ! Comment vais-je sortir ce charmant monsieur de là-bas et, surtout, l’attraper avant que ses hommes ne m’attrapent. Il y a tellement d’options ! Je pourrais emprunter une apparence d’un homme de main, exploser la moitié de la bâtisse, me donner les pouvoirs de Superman et faire ricocher les balles sur mon torse …. Il y a tant de possibilités.

21H30.

Je manque cruellement d’actions ! Je m’étire, comme une lionne. Je suis prête à partir en chasse. Est-ce qu’il y a trop de monde dans les parages ? Est-ce que je peux réduire ce lieu en mille morceaux avant l’arrivée des renforts de Mr Brown ou, pire, des flics ? Ces derniers peuvent être aussi organisés que désorganisés ! A quelques occasions, ils arrivent à mettre la main sur les criminels. A d’autre, ils les laissent filer entre les doigts. C’est perturbant !

21H35.

Du coin de l’œil, je vois un garde se diriger vers une porte indiquant « personnel only ». J’en profite pour me relever sous prétexte de vouloir aller au bar. Je profite que les lumières soient tamisées pour me faufiler à la suite du garde. Celui-ci m’entend bien vite mes pas et se retourne vers moi, surpris.

Trois hommes accompagnent Mister Pink. Ils sont misérables. Ils sont simples. Ils sont humains. Ils ne sont même pas dignes d’intérêts pour le Doc ! L’alcool et la drogue ne font pas bon ménage dans le sang et faussent les analyses médicales. Je n’aurais donc pas de tête-à-tête avec l’Epouvantail autour d’une petite vidéo, d’une table de dissection ou de quelques pièces salubres et lugubres ou les hommes perdent leur esprit. Dommage. Très dommage. Est-ce que je peux envisager l’idée de les empailler et les envoyer à Daddy ou à Zatanna ? Une moue réprobatrice se dessine sur mes lèvres.

Trop classique. J’aviserai vis-à-vis de ces cadavres à venir !

En revanche, quelque chose émane du big boss du jour. Un sourire sardonique s’étire sur mes lèvres lorsque je reconnais ce picotement extrêmement familier. Magie me susurre mes tripes. Un nouveau copain ou jouet me hurle ma conscience. J’en jubile déjà. Est-ce qu’il va me résister ? Est-ce qu’il va me cracher des paillettes à l’image de son costume bling-bling ? Est-ce qu’il va me surprendre avec une forme de magie plus sombre, voire sanglante ? J’ai hâte.

Je ne perds pas mon temps. Je récite deux formules et tends mes deux mains vers deux types. Leur cou se brise presqu’instantanément. Le troisième est encore vivant car je n’ai tout bonnement pas de troisième bras comme ces chers messieurs. L’avantage de la physionomie masculine – et désavantage de la physionomie féminine. Quelle bêtise ! Qu’est-ce que je raconte ! Comme si cette baguette peut faire autre chose que de tirer à blanc ou tirer charger, et uniquement pour le plaisir de l’autre !

- Toi. Mister Pink. Tu m’intéresses. J’ai besoin de toi vivant, mais pas entier, soufflais-je. Je pourrais lui briser les jambes, mais ma petite voix me souffle que non. Il ne sera pas aussi simple qu’il ne parait dans son petit costume de starlette. Dernière chance de prendre tes jambes à ton cou, petit humain. Au prochain tour, je te brise la nuque comme tes copains. Et après, je te boufferai au nom de Satan, me moquais-je, jouant volontairement sur toutes ces belles légendes et stéréotypes de la méchante sorcière. Première question ! , m’exclamais-je. Ou est monsieur Brown ? C’est ta version moins bling-bling et paillette. Mais aussi ta version plus friquée.

Je vois la peur traverser dans le regard de l’homme de main. Oh ! Aurait-il davantage peur de son big boss que de moi ? C’est insultant ! Est-ce que son cher patron sait tordre des cous d’une ou deux formules ? Est-ce que ce même patron a la force de deux hommes ? Non, évidemment que non. A moins que Mister Brown soit un alien du même acabit que slip rouge ou l’ennemi de ce dernier, un militaire dystopique et désillusionné. J’en doute fortement. Le premier est un agneau à sacrifier, le second a autre chose à faire que de jouer les petits mafieux à la solde d’une grosse pointure de la pègre gothamite.

- Je vais être gentle-woman avec la gent masculine. M’honorerez-vous d’une petite danse mortelle ?

Que le meilleur gagne.

Citation :

Comme discuté, je pars du principe que Maria peut One Shot 2/3 des hommes de main . Par contre, elle laisse donc un garde avec Mr Pink ! Ayant déjà fait cette action, je pars du principe qu'elle ne peut pas attaquer plus au risque d'etre Grosbille. A toi de jouer !

Pour rappel, le premier ayant perdu 50% de ses PVs sera considéré comme un KO. De la, on verra ensemble quoi faire !

La magie picote, à nouveau. J’entends quelques mots d’une formule inconnue. Je ne tarde pas à en découvrir l’effet. Le sol se dérobe sous mes pieds, me déstabilisant complètement. L’homme de main en profite pour me tirer dessus. La balle traverse ma chair avec précision – et sans la moindre pitié. Je comprends, presqu’aussitôt, que je suis en très mauvaise posture. Encore un coup, et je me retrouve à terre et à leur merci.

La douleur est vive, le sang abondant. Un humain lambda serait aux portes de la mort avec une telle blessure. Heureusement, je suis un brin plus solide en raison de ma nature démoniaque – ou plutôt, d’une moitié de ma nature. Je me relève, surprenant le tireur.

Je peux lire la surprise et la déception dans son regard. Il est expressif, j’adore. Ils sont si rares, ces hommes qui osent montrer leurs émotions ! Je me dois de le traquer, de l’attirer avec moi dans les entrailles de la terre et m’amuser à lui faire éprouver les mille et une douleurs et plaisirs qu’un corps peut ressentir.

Et puis, après, l’achever et l’offrir à mes démons.

- Tu n’es pas Mister Pink. Parce que Mister Pink ne sait pas utiliser de la magie, soufflais-je. L’homme au bandana est surpris, et se retourne vers le porcelet rose. Ou est Mister Pink, faux Mister Pink ? , demandais-je, le ton menaçant.

Sans plus tarder, j’use d’un sort particulier. Un halo lumineux m’entoure, et reste. Le type est étonné, presqu’admiratif. Ses mains tremblent, son rythme cardiaque s’accélère et, surtout, il hésite. Est-ce qu’il a envie de rester, est-ce qu’il a envie de partir ?

Si je n’avais pas été en si mauvaise posture, j’aurais usé d’un tout autre sort pour faire cracher le morceau à l’imposteur. Malheureusement, cette opportunité a déguerpi à l’instant ou je me suis pris deux belles attaques sur ma sublime personne.

Je me saisis d’une arme, la braque vers moi et tire. Au grand effroi de l’homme de main, la balle rebondie et s’écrase sur un mur. Est-ce qu’il comprend qu’il n’aura plus de chances face à moi ? Est-ce que son petit idole rose va le sortir de ce merdier ?

- Dégage. Et laisse-moi avec ce faux Mister Pink. Il est le seul qui peut encore me blesser, dis-je.

Il hésite. Très bien. J’ai réussi mon petit effet. Je me désintéresse de ce garçon inoffensif dorénavant et me tourne vers le magicien dissimulé sous la couleur criarde.

Tsk tsk tsk, dis-moi donc, pourquoi est-ce que tu t’amuses à jouer à cette pourriture, hein ? Tu peux tout te permettre avec tes pouvoirs mais tu joues … à ça ? Dévoile-toi, mon petit. Dévoile-toi, très vite.

Entre temps, je décroche l’un de mes jouets accrochés à ma ceinture. Celui-ci a la forme d’une pomme. Je joue avec, je jongle même.

- Si tu ne parles pas assez vite, je vais faire exploser une à deux bombes. Moi, je m’en sortirais vivante. Toi, par contre, j’en sais rien, indiquais-je encore et toujours à ma fausse proie du jour.  

Et la peur est totale dans le regard du pauvre homme de main.

Citation :

Actions :
- En l’absence des cartes dans ton premier post, je me suis permise de faire mon interprétation sur base de ton post. A ton prochain post, n’oublie pas d’indiquer les cartes .
- Aleck : utilisation de la compétence « attaque à distance ». Dé lancé 2, échec de ma sauvegarde. 2 points de dégat.
- PNJ Bandana : utilisation de la compétence « attaque à distance » et « armes à feu ». Je lui attribue la faiblesse « impétuosité » (mais dispo pour en re-discuter). Dé lancé 3, échec de ma sauvegarde. 3 points de dégat.
- Pour ma part, j’utilise la carte « Magie logomantique » et je copie la carte « Capacité divine ».
- Entre temps, Maria sort une bombe artisanale qui a la forme / les couleurs d’une pomme et menace de faire quelques explosions.

PS ; je mettrai les cartes images quand je suis rentrée chez moi

La déception est considérable. L’homme au bandana n’a pas l’intelligence suffisante de tenter de fuir, et le magicien ne semble pas avoir saisi mon sort. J’espère que l’absence totale de dégâts à la suite de ces attaques humaines et magiques lui offrira quelques pistes de réflexion. Cependant, je n’en reste pas moins une femme impatiente. Et blessée de ses précédentes infortunes.

- Mister Pink, ou qui que vous soyez, avez-vous saisi mon sort ? Dites-moi, qui peut être aussi invulnérable aux balles ou aux éclaires de génie magique ? Laissez-moi donner un petit indice. Des démons. Des divins. Des aliens, enfin, quelques-uns. A votre avis, je fais partie de quelle catégorie ? demandais-je avec un ton extrêmement sérieux.

Je prononce encore quelques mots dans ce langage démoniaque, plutôt curieuse de connaitre les origines ou les croyances de ce magicien, sorcier ou occultiste. Il n’est pas un démon : je l’aurais senti, autrement ! Et nous serions en train de trinquer pour les enfers à venir, au lieu de se prendre le chou pour un costume rosé, brun et que sais-je d’autres !

Par contre, j’ai pris trop de dégâts pour que je continue. Il n’est qu’une question de temps avant qu’il ne comprenne la supercherie et tente de me copier – ou de trouver quelques ruses pour m’abattre ou me restreindre. Je n’aime pas abandonner aisément les confrontations, mais je ne suis pas friande pour la prison des malfrats à l’heure actuelle. J’ai de nombreuses affaires en cours à Bludhaven pour ouvrir, ou pour tenter d’ouvrir, la porte des Enfers.

Je ne peux pas prendre du retard.
Pour tout l’or du monde.

- Qui que tu sois, surveilles toujours tes arrières pour les prochains jours ! Je vais revenir pour Mister Pink. Ou pour toi, promis-je. Et si jamais tu t’ennuies, à m’attendre, tu peux aller voir Zatanna Zatara, la petite copine à Daddy, dis-je.

Pourquoi est-ce que je donne le nom de la magicienne ? Parce que c’est fun de briser les amis de Zatanna chérie. Plus elle en a, plus elle sera adorable à torturer et à malmener ! Il n’est pas drôle de se prendre à une cible qui n’a plus rien à perdre – famille, amis, richesses et j’en passe. Qu’ils se rencontrent. Qu’ils s’adorent. Qu’ils s’allient. Et que je puisse tuer ce petit impertinent, le temps venu.

Un nouveau sort.
Mon corps se dématérialise, devenant une ombre mouvante. Je ris fort, digne des méchants de quelques films pour enfants ! Et je disparais aussitôt de ce guet-apens dans lequel je me suis jetée, tête baissée, persuadée que j’avais un simple homme en face de moi ! Car oui, généralement, il me suffit de m’octroyer cette belle capacité divine pour briser une petite armée avec quasiment aucun effort.

C’est raté.
Tant pis.

Je dois trouver une autre alternative pour atteindre mister Brown. Il a bien quelques sbires qui peuvent parler sous la torture, j’en suis persuadée ! Le Doc sera plus qu’heureux que d’avoir de nouveaux cobayes entre les mains. M’enfin, ce soir, il semble que je serais son patient. Et, exceptionnellement, il ne sera pas question de tuer mais de guérir et rafistoler.