Separate Ways

Bat & Cat

Je n'étais de retour que depuis deux jours sur Gotham et déjà le soleil d'Italie me manque. La grisaille, l'air vicié, cette pluie incessante allait me ruiner mon moral retrouvé, si ça continuait comme ça. J'avais eu besoin de faire ce break, comprenant que si je ne prenais pas assez de recul par rapport aux évènements, je n'allais pas pouvoir sortir la tête hors de l'eau. Je n'étais pas encore acculé contre un mur, mais je m'en rapprochais dangereusement. Les choses prenaient une tournure des plus improbables et j'avais été décontenancée, pire encore, je me rendais compte que l'allié d'hier n'était peut-être plus, qu'il était lui-même sur une pente glissante et que je ne pouvais sans doute rien faire pour l'en empêcher. Il me fallait accepter ce constat, ce choix qui avait été le sien, motivé par ce qu'il avait sans doute vécu pendant son absence dans le multivers dont je ne savais presque rien. Avais je envie de le savoir ? Je n'en sais rien, mais ça m'aiderait certainement à y voir plus clair. La colère n'était plus, laissant place à autre chose, mais ce qui avait été dit ce soir-là, ce qui avait été fait était acté et on ne pouvait pas revenir là-dessus. Il me fallait donc avancer, indépendamment de Bat. Et bordel, que c'était compliqué.

Mais j'étais loin d'être seule. Et alors que j'étais en Italie avec Holly, j'avais pris une décision : il fallait que les choses bougent, mais il fallait aussi avancer prudemment. Je ne sais pas quels sont exactement les plans de Bat, et encore moins ceux de Talia, mais au vu des gros titres de ces derniers jours, ça me semble plus qu'évident. J'avais décidé de battre le rappel chez les Birds, de toutes nous réunir, si c'était possible et décidé d'un plan d'attaque ou du moins décider de ce que nous allions clairement faire. Et puis il y avait aussi les Titans. Si Dick était furieux contre Bat, que Barbara ne savait pas trop où se placer, il fallait que je pense aux autres. Tim, Stéphanie pour ne citer qu'eux et il n'était pas non plus question de les lâcher dans la nature. Il n'était pas question de laisser la situation se dégrader, aucuns d'entre nous n'avait de réelles envies de se mettre sur le chemin de Bat, mais on savait que c'était une possibilité plus que probable. Cela ne me rassurait pas, pas plus que les autres, mais il faudrait qu'on y soit prêt si jamais ça devait arriver. Parce que s'il était en train de purger la ville de ses criminels, il allait forcément frapper à ma porte un jour ou l'autre. Et je devrais être prête quand ça arrivera.

J'avais envisagé plus d'une fois d'abandonner, de laisser le club à Holly et de faire disparaître Catwoman d'une manière ou d'une autre. J'y avais sérieusement réfléchi, mais ce n'était pas la solution et je suis bien plus Cat que Selina. Je ne suis qu'une chatte qui rôde sur les toits de Gotham une fois la nuit tombée et qui vole ce qui brille. Je ne suis rien d'autre que ça. Alors abandonner, me semblait absurde, d'autant plus que je ne pouvais pas laisser tomber Holly, ni les filles et encore moins les Titans. Un dernier tour de piste et qui sait, je serais peut-être suffisamment chanceuse pour prendre cette retraite et vivre à Florence, comme je l'avais dit à Holly. Mais pour le moment, il fallait que je me prépare pour la bataille la plus rude et difficile de ma vie. Et cela m'amenait en des lieux où j'aurais aimé ne jamais avoir à mettre les pieds. Je n'aimais pas venir du côté des docks. Une de mes filles avait eu vent que sa petite soeur faisait partie d'un convoi qui devait arriver dans la soirée et elle voulait absolument que je la récupère. On sait tous, ce qui se passe sur les docks, que les filles qui arrivent ici ne sont pas volontaires pour la plupart. Je sais exactement où je vais, mais très vite, j'ai l'impression de ne pas être seule. Je suis en tenue civile, un jean, des bottes, un pull, une veste, mon parapluie, mais je ne suis pas sans défense pour autant. Les lieux sont réputés pour être mal famés, enfin ici ou ailleurs, c'est la même chose. Catwoman se fait discrète ces temps ci, tout comme Selina Kyle d'ailleurs. Mais c'est trop silencieux, peut-être qu'elle avait mal compris la date, mais j'en doute fortement. Un piège ? Non plus. Les ombres qui m'entourent ne me font pas peur, je saurais m'y fondre au moindre problème.

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Bat & Cat

Les affaires de Sionis n'ont jamais été les miennes. Si nous avons parlé d'alliance, c'est uniquement dans le but de contrer Joker, rien de plus. Mais comme nous sommes tous les deux des gens puissants dans le crime de Gotham, il était bien évidant, que nous devions nous voir de temps en temps. Ce n'était pas lui que je venais voir ce soir, mais l'un de ses sbires, qui tenait le bordel dans lequel j'allais devoir entrer. Je détestais les trous à rats de Sionis et de ses hommes, les filles ne sont que marchandises que leurs clients peuvent se permettre de malmener sans que cela ne pose le moindre problème. Le premier qui oserait comparer mon cabaret à l'un de ces endroits minables, je lui fais avaler ses dents. Et pas que. Heureusement, personne n'avait tenté cette connerie. Sionis faisait ça pour le fric, ses hommes aussi. Ah ! les hommes... Heureusement qu'ils ne sont pas tous pareils, sinon, nous serions bien malheureuses nous les femmes. Mais je sais parfaitement que pour ce genre d'hommes, la vie humaine n'est rien de plus que quelque chose que l'on peut acheter et vendre, ce qui fait que je suis toujours réticente à venir ici et toujours contente de voir un trafic d'êtres humains se fait démanteler. Mais tant qu'il y aura des hommes comme Sionis, cela continuera. Et il faut croire que la visite de Bat n'avait pas refroidi ses ardeurs, mais il se montrait plus prudent. Enfin, de ce que je pouvais constater. La prudence par les temps qui courent est-ce qu'il y a de mieux à faire.

Alors que je marchais seule, sous la pluie de Gotham en direction du bordel, je sens une présence dans l'ombre. Je ne sais pas qui c'est et je m'en fous, mais s'il essaye de m'attaquer, il va vite comprendre son erreur. Et puis soudain, j'entends des bruits suspects au loin, je comprends alors qu'il se passe quelque chose et je m'avance rapidement. Et il y a soudainement ce hurlement. Je l'entends distinctement alors que je suis dehors. Et j'ai un frisson le long de la colonne vertébrale. Et puis en quelques secondes, c'est la débandade, ça sort de tous les côtés, ça court, ça hurle, ça pleure. Je lève les yeux et vois une vitre à l'étage exploser. Je soupire et je comprends que je suis devancée. J'inspire longuement et j'entre dans le bâtiment, alors que tout le monde essaye visiblement de sortir. Ça pousse, je vois des gens tomber et se faire piétiner par d'autres. Je lâche mon parapluie et décide de passer la gauche, longeant le mur, sautant par-dessus ce qui servait de porte de sécurité. J'y trouve une arme et la prends. Je n'ai pas l'intention de l'utiliser, mais ça peut toujours servir. J'entends des cris venant de l'étage et je vois des filles à moitié vêtues dévalées les escaliers et sortir sans demander leur reste. Et quelques secondes après, des hommes en sang, j'eus un sourire. Aucun doute, je sais qui est l'assaillant.

Malgré tout, cela ne me rassure pas spécialement. Mais je suis là, c'est pour avoir des réponses et surtout repartir avec cette fille. Le reste, je m'en fichais bien. Je m'engage dans l'escalier et tout me semble calme tout d'un coup. J'ai l'impression que c'est désert, mais j'entends du bruit derrière les portes qui sont closes ou entr'ouvertes. Visiblement la sécurité de cet endroit laisse à désirer, courageux mais pas téméraire, mais après tout comment les blâmer ? Vu la violence dont fait preuve le justicier de Gotham, personne ne peut prétendre vouloir se mettre sur son chemin. Peut-on encore parler de justice dans ce cas ? Je n'en sais rien et je ne suis pas là pour ça non plus. J'arrive au bout du couloir et je vois sur la porte que c'est écrit que c'est le bureau du boss de cet endroit et je pousse la porte. " Génial..." Le spectacle est... Déroutant. " J'espère que tu ne l'as pas tué, j'avais des questions à lui posé." J'avance dans le bureau et pose les yeux sur lui et souris légèrement. " Tu as foutu une sacrée pagaille, Sionis va encore chialer et se faire passer pour une victime." Ironie ou sarcasme ? " Mais je suis contente de voir que tu va bien." Même si c'est dans un endroit inattendu. Mais je ne peux plus prétendre que les choses peuvent revenir à la normale désormais. Comprenant que je ne tirerais pas grand-chose du patron de l'endroit, je me dirige vers le bureau et commence à fouiller dans les papiers. Et cette odeur mon dieu ça prend à la gorge. " Tu peux partir, si tu as d'autres cochons à marquer au fer rouge." Il avait l'air bien occupé après tout.

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Bat & Cat

Je suis loin d'être à mon aise alors que je monte les escaliers, parce que je redoute ce que je vais voir. Je sais que c'est lui, il n'y a que lui pour infliger une peur pareille ces temps-ci. Je sais qu'une arme à feu serait dérisoire contre lui et je n'ai pas envie ni même l'intention de m'en servir. L'ambiance est étrange et j'ai encore ce hurlement qui perdure en tête, ce mélange de peur, de douleur, de souffrance atroce. Je me demande alors ce qu'il s'est bien passé pour qu'on en arrive là, encore une fois. Je sais qu'il ne prend aucun plaisir à cela, il ne fait que ce qu'il pense être juste. Est-ce qu'il est sur la bonne voie et nous sur la mauvaise, ou l'inverse ? Tout cela mérite qu'on s'attarde dessus, mais pas maintenant. Je traverse le couloir et je sais qu'il y a des flics dans le coin, qu'ils en attendent certainement d'autres, dans l'attente de renforts. Personne ne se serait assez fou pour aller chercher le Batman tout seul. Encore moins depuis qu'il a complètement vrillé, selon les dires de certains. J'espère qu'il est encore possible de le raisonner, une part de moi veut toujours y croire, mais je sais pourtant qu'on a échoué une première fois. C'est peut-être la première fois que je ne te comprends pas mon amour. Mais peut-être pas la dernière au train où vont les choses. J'arrive devant cette porte et je la pousse. Il est bien là, droit, comme à son habitude, au moins une chose qui ne change pas. Si l'on enlève le traitement fait au patron de ce trou à rats et cette odeur insupportable. Je m'avance, sans avoir peur, j'étais venu dans un but précis, sa présence n'y changera rien.

Il me demande si je pense qu'il l'a tué. J'eus un léger mouvement d'épaule, alors qu'il semble le détacher et que ce dernier tombe lourdement sur le bureau avant de toucher le sol. " Je ne suis plus sûre de rien." Je pose les yeux sur lui. " Mais le meurtre ce n'est pas pour toi." Peut-être une limite de plus à franchir, qui sait. Il ajoute que Black Mask sera la prochaine cible et je hausse les épaules une fois de plus, avec un détachement certain." Je n'en doute pas." Ce n'est pas comme si c'était réellement un secret, mais l'attraper sera plus compliqué qu'il ne le pense.Je m'avance vers le bureau et fouille dans les papiers. Il doit bien y avoir une indication sur ce que je cherche. Je soupire et contourne le meuble, en faisant bien attention de ne pas marcher sur le patron des lieux, je n'ai pas envie d'abimer mes chaussures en marchant sur un porc tel que lui. Il représente tout ce que je déteste, tout ce que j'ai haï des années durant. Tout ce que l'homme peut faire de pire. Je continue de fouiller alors que Bat me demande ce que je fais là et je ne réponds pas dans un premier temps, me concentrant sur ma tâche. Voyant que je ne trouvais rien, je me penche sur le corps inanimé et fouille ses poches.

Il réitère sa question, formulée autrement et je soupire légèrement. " J'ai besoin d'informations sur une livraison qui eu lieu ou qui va avoir lieu ce soir, c'est pas très clair." Je trouve le téléphone portable. Verrouiller, évidemment. J'eus un sourire et me penche pour attraper sa main et commencer à passer ses empreintes, jusqu'à ce que ce dernier se déverrouille. Je cherche dans les messages, les contacts et ne trouve pas grand-chose d'intéressant. " Je cherche une fille. La petite soeur de l'une de mes serveuses." Mais je ne trouve rien et je lâche le téléphone. " Mais tu m'as devancée et je n'en tirerais rien désormais." Par acquis de conscience, je retourne les deux tiroirs qui restaient et trouve un carnet ou il écrivait visiblement certaines transactions. Il avait été livré hier et le container se trouvait certainement quelque part sur les docks. " La prochaine fois, soit un peu moins..." J'entends du bruit venant du rez-de-chaussée et des sirènes de police au loin. Je me redresse et m'approche de la fenêtre. " On peut sortir par là ?" Le plus vite sera le mieux.

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Bat & Cat

Je n'ai pas peur, ni de lui, ni de la situation dans laquelle on se retrouve actuellement. Peut-être que je commencerais à éprouver ce sentiment quand il viendra essayer de démanteler tout ce qui fait ma vie depuis deux ans et ce jour-là, il y aura une vive résistance. Pour le moment, ses actes doivent suivre une certaine logique pour lui et on se contente tous de subir en se demandant ce qui va arriver si personne n'est en mesure de l'arrêter. Se préparer au pire n'enlève pas le danger, ni la colère, ni l'appréhension. Mais ce n'est pas le lieu, ni le moment pour en parler. Et puis, tout avait été dit la dernière fois non ? Peut-être, je n'en sais rien. Il est là, imperturbable, froid, stoïque comme il l'avait toujours été en général. Et je suis là, froide, distante, comme si au final, nous n'étions plus que des étrangers l'un pour l'autre. Sans doute est-ce le cas aussi. J'étais venue avec un but et bien évidemment, je ne m'attendais pas à le voir sur ma route, je ne m'attendais pas à voir de mes propres yeux ce dont il était capable. Quant au meurtre, ma foi, peut-être bien qu'il en était capable en fin de compte. Je pose les yeux sur lui et secoue légèrement la tête. " Pourtant, ça ne te ressemble pas. Mais les choses changent..." Les gens aussi. Nous avons changés, tous les deux. Prétendre le contraire serait ridicule. Mais jusqu'à quel point ?

Mais il est temps que je m'intéresse à l'affaire qui m'amène en ce lieu ce soir. Je dois me concentrer là-dessus, je l'ai promis après tout. Je ne suis pas parfaite, je le sais bien, mais j'ai quelques qualités quand on y regarde bien. Et soustraire une ou plusieurs filles du trafic de Black Mask serait toujours ça de pris. Je me penche vers l'homme inanimé et réussi à déverrouiller le téléphone avec ses empruntes. J'entends la voix de Bat, mais je continue de fouiller le portable. " Mhh si tu veux." Toutes mes filles ne sont pas des catins qui offrent leurs corps au premier venu pour survivre, mais je n'ai ni le temps, ni la patience de lui expliquer la nuance. Et cela ne changera rien de toute façon. Même si je sais qu'il n'a aucun jugement sur cela, puisque j'avais partagé sa vie pas mal d'années. Moi la gamine pauvre et perdue, la putain, qui avait finalement fini au bras de l'un des hommes les plus riches et influents de cette ville.

Il reprend la parole et je hausse un sourcil. Si j'avais un peu plus de temps, sans doute, mais j'entends les voitures de police qui arrivent, je sais que l'assaut ne va pas tarder à être donné. Mais il semble vouloir me laisser du temps. Très bien. Les forces de police n'ont jamais été un obstacle pour lui comme pour moi, mais aujourd'hui, c'était différent. Je regarde par la fenêtre, alors qu'il coince la porte avec des chaises. Je peux voir les premières lueurs des sirènes se dessiner au loin. Et puis j'entends ce qu'il fait subir à cet homme, le tazer, les baffes pour qu'il reprenne conscience. Et ça marche. Mais je sais que je n'ai qu'un laps de temps très court, quelques secondes. Entre la police et la douleur qui doit irradier dans chaque parcelle de son corps. Mais qu'importe. Il est réveillé et conscient et son regard est rempli de peur alors que je m'agenouille devant lui. " Regarde moi. Oublie le." Froide et autoritaire. Je n'ai plus de temps à perdre.J'entends les coups contre la porte et intérieurement j'espère avoir les réponses avant que cette porte ne s'ouvre. Je lui pose la main sur le menton et le force à me regarder sans la moindre douceur. " Dis moi ou ce trouve la dernière cargaison." Il parle, c'est décousu, j'ai du mal a comprendre et je me demande même s'il ne délire pas. Mais finalement, alors qu'il semble être sur le point de s'évanouir de nouveau, il me lâche un numéro et un endroit. Je le relâche et l'arrière de sa tête heurte le bureau et il ne réagit pas. Je me relève, sentant la fumée et j'entends ce qui se passe derrière la porte. " J'ai ce qu'il me faut, fais nous sortir." La fenêtre était le seul échappatoire possible et je suis en tenue civile. Mais cela ne m'empêchera pas de courir sur les toits si c'est nécessaire. M'enfuir ne sera pas réellement un souci, ce n'était pas la première fois. Le container où sont les filles se trouve plus au nord et loin du bâtiment. Et avec ce qui se passe ici, il seront occuper une bonne partie de la nuit.

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Bat & Cat

Les dernières semaines ont été compliquées et pourtant bien remplies. J'avais mes objectifs et certains allaient rentrer en conflit direct avec les siens, mais c'était le jeu. Peut-être qu'on était plus proche de la fin que du début, qu'il fallait mettre un terme à cette aventure commencer il y a des années maintenant. Tout avait une fin après tout, c'était le propre des meilleures histoires. Si certaines se font dans le calme, la nôtre était loin de l'être. Que ce soit Selina et Bruce ou Cat et Bat. Il était peut-être temps que tout se termine, mais ça ne se fera pas sans violence d'un côté comme de l'autre, sans compter le reste autour. Je me concentre alors sur cet homme, torturé, apeuré, complètement hagard aussi et Bat part faire rempart derrière la porte. Les mots sont compliqués à comprendre, il a du mal à rassembler ses esprits et à me répondre de façon cohérente. Vu son état, je ne devais pas en attendre grand-chose et j'en voulais au justicier pour cela. Et est-ce qu'il méritait toujours ce surnom d'ailleurs ? C'était un autre débat qui n'avait pas sa place dans ce bureau alors que la police tentait de rentrer. Le temps m'était compté et je commençais à perdre patience, alors je le brusque, je le secoue également. Peu m'importe son état actuel, j'avais besoin de réponse.

Il finit toutefois par me souffler une réponse. Peut-être que c'était celle que je recherchais, je ne le saurais qu'en y allant. Cette nuit ou demain, je ne sais pas trop encore, il faut encore que nous sortions de ce bureau. Je me relève et annonce que j'ai fini et qu'il fallait qu'il nous sorte de là. Il était le seul capable de briser la vitre et le ton est sans doute trop autoritaire, mais ça ne m'inquiète pas. Les assauts contre la porte ne cessent plus et alors que je regarde de nouveau la fenêtre, je l'entends courir et je sens sa main autour de ma taille et je m'accroche alors que la fenêtre explose avec l'impact et nous la traversions sans nous en inquiéter. Les débris tombent sur les policiers qui se tenaient en dessous et j'entends des cris et des ordres. Ils nous illuminent avec un projecteur alors qu'on s'écrase contre la façade d'un magasin. J'en ai le souffle coupé à l'impact, mais ne le lâche pas pour autant et on remonte vers le toit. Une fois en haut, je reste assise pendant de longues secondes, alors qu'il était allongé sur le dos à essayer de reprendre son souffle. Nous n'avions plus vingt ans, et cela me fait légèrement sourire. Il me demande alors de lui expliquer et je ne réponds rien dans un premier temps, massant mon épaule qui avait heurté le mur.

Je me relève et prudemment, je passe la tête par-dessus le bord du toit pour voir le remue-ménage en bas. " On ne doit pas rester ici." Et c'est valable autant pour moi que pour lui. Je repose les yeux sur lui et réfléchis quelques secondes avant de soupirer et reprendre. " Il y a plusieurs containers au nord, dans l'un d'eux se trouve des filles et celle que je cherche se trouve dans le lot visiblement." Je croise les bras et le toise pendant de longues secondes. " Et toi, qu'est-ce que tu cherches exactement ? J'ai suivis tes exploits avant mon départ et pendant que j'étais à l'étranger également. Tu peux me dire ce que ça te rapporte d'agir comme ça ?" Mise à part la peur et la haine de la police. " L'un d'eux va finir par te tuer." Je pointe la main vers la foule de policiers en bas. " C'est ça que tu veux ? C'est ça la fin que tu souhaites pour Batman ?" J'étais convaincue que non, mais il agissait de tel manière que même si je le connaissais bien, j'étais incapable de prévoir ce qu'il allait bien pouvoir faire. Je soupire de nouveau. " Ce n'est pas le lieu idéal pour discuter." Ni pour rien d'ailleurs. Il fallait s'éloigner sinon, ils allaient de nouveau arriver jusqu'à nous.

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L'effort demandé pour nous hisser sur le toit est intense, je le sens bien dans sa manière de respirer, même s'il fait tout pour se contrôler. Ne pas me montrer de faiblesse sans doute, surtout dans le contexte actuel. Je pourrais le détruire de bien des manières, certaines plus vicieuses et cruelles que d'autres, mais je n'en ferais rien. Ce n'était pas mon intention, bien que je lui aie causé du tort en agissant comme je l'avais fait, je n'étais pas aveugle pour voir que ça avait contribué à le pousser vers cette voie que je réprouvais. Moi et d'autres choses, je n'étais pas le centre de son monde, je ne l'avais jamais été, mais j'y avais eu une place, tout comme il avait eu la sienne dans le mien. Actuellement je n'en savais rien, mais ce n'était pas le lieu pour y réfléchir. Néanmoins, il lui fallut plus de temps que la normale pour se relever, l'âge devait certainement y contribuer également. J'étais déjà debout, regardant ce qui se passait en contrebas, mais je l'informe qu'il ne fait pas rester là. Le lieu n'était pas sûr, mais il n'avait pas besoin de moi pour le savoir. Pour l'instant ma meilleure chance de trouver ce que je cherchais était en sa compagnie. À moins que les flics nous retrouvent et s'en mêlent, auxquels cas, je partirais certainement de mon côté. Je n'avais pas envie de prendre le risque de me retrouver en prison, ni même blessée. J'aurais du mal à le justifier auprès de mes partenaires du crime. Je prends néanmoins le temps de lui répondre, de lui révéler ce que j'ai appris auprès de notre ami. Et sa question me fait sourire. " Et pourquoi pas ?" Il est vrai que je n'étais pas réputée pour être altruiste et que je n'agissais jamais sans avoir une idée en tête. " Disons juste que je suis redevable envers sa soeur et que de sauver la cadette règlera cela." Pourquoi, comment il ne le saura pas. Cela ne le regarde pas.

Et puis il faut dire qu'elle avait été convaincante. Si je suis du genre à offrir un endroit protégé pour mes filles, leur vie privée ne me regarde absolument pas. Pas plus que le sort de leur famille, mais cette fois, je ne fais une exception et je lui avais bien dit que j'allais essayer sans garantie de réussite. Sa soeur pourrait très bien se trouver à l'autre bout du pays à l'heure qu'il est. Bien évidemment il ne répond absolument pas à ce que je venais de lui demander, mais dans le fond, la réponse importe peu. Quelle que soit l'issue de ce qu'il a entrepris, cela sera forcément fatal, que ce soit pour lui ou pour ses ennemis. Il l'a bien démontré et je m'attends à ce que la violence augmente. Après tout, la Ligue n'est pas composée de gens qui ont des réticences à ce niveau. Je soupire et hausse légèrement les épaules, tout en traversant le toit pour arriver de l'autre côté. Mon regard se porte vers le nord de la zone. Je pointe l'endroit du doigt. " Là-bas, près de la sortie secondaire de cette zone. Il leur faut un accès pour sortir les filles d'une manière ou d'une autre. De ce que j'ai compris, le container doit être pris en charge ce soir ou demain au plus tard." Et ce, dans l'éventualité ou ce clown ne m'avait pas menti. J'espère que non, mais je sais aussi qu'il serait vain d'espérer quelque chose de la parole d'un tel homme, même si les tortures de Bat on du le décider à me donner les bonnes réponses sous peine que ça recommence ou que je lui fasse pire encore. " Tu n'es pas obligé de venir, je peux m'en occuper toute seule." Quelques gardes armés ne me font pas peur. Même si je suis venue en tenue civile, je reste Catwoman. " Je suis sûre que tu as mieux à faire. Du genre, enlever et torturer un autre lieutenant de Sionis." Je souris en coin, n'attendant pas plus de réponse de sa part, mais c'est la réalité des faits actuellement.

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Maintenant plus que jamais, je me demande si j'aurais pu agir autrement lorsqu'il était venu nous annoncer ce qu'il avait décidé de faire. Je me demande si j'aurais pu exprimer les choses autrement qu'avec colère et je me dis que j'aurais pu être un peu plus à son écoute. Mais au final ça n'aurait rien changé. Il était décidé à poursuivre sa voie, peu importe ce qui lui arrivera et peu importe si on se trouve en travers de son chemin. Alors la conclusion à laquelle je viens, c'est que non. Non, ce qui a été dit et fait devait arriver. Que ce ne soit pas ce qu'il espérait ce n'était pas mes affaires, alors qu'il savait parfaitement que je haïssais la Ligue, presque autant que le Joker. Nous étions à nos places, lui d'un côté et moi du mien. Peut-être que c'était inévitable, mais cela ne me fait pas oublier tout l'amour que j'avais pour lui, cela rendrait les choses plus compliquées par la suite. Pour moi en tout cas. On ne jouait plus dans la même cour et c'était visiblement définitif. Un mal pour un bien sans doute, il est encore trop tôt pour que j'aie un début de réponse à cela. Mais il semblait se porter assez bien et j'étais tout de même contente de le croiser, même si ce n'était pas du tout dans un cadre idéal. Qui sait, la prochaine fois, peut-être qu'on en viendra à se taper dessus, comme cela le fut un temps. Mais pas ce soir. Même si nous étions tous les deux là pour deux choses différentes, il se pourrait que nous puissions nous aider mutuellement.

Je souris légèrement en posant les yeux sur lui quand il reprend la parole. Quelques mots tout au plus, mais il avait raison. Je règle toujours mes dettes, d'une manière ou d'une autre et celle-ci me semble simple comparée à d'autres. Je me suis compromise au cours de ces deux dernières années, sans doute plus que durant toute ma vie jusqu'à présent, mais ce n'est pas son problème. Je croise les bras et hausse légèrement les épaules, je n'avais rien à répondre à cela. Et puis nous n'avions pas le temps d'épiloguer sur ce sujet non plus. Maintenant je comprends ce que ça fait de ne pas avoir le contrôle sur les actes de l'autre. Lui avait dû vivre avec cela des années, n'étant jamais bien certain de ce que j'allais bien pouvoir faire dans une situation donnée. Aujourd'hui, je n'avais aucun contrôle sur ce qu'il faisait avec la Ligue, pas plus que je ne savais ce qu'il faisait avec Talia. Pour l'instant ce n'est pas mon problème, j'ai bien d'autres chats à fouetter que de m'occuper de cette catin. Sortant de mes pensées, je lui explique alors en lui montrant du doigt l'endroit ou devais se trouver le container que je cherchais. Il ne réagit pas vraiment, mais je sais qu'il a compris. Mais sa question me laisse songeuse quelques secondes. Il est vrai que depuis l'évasion de Blackgate, je ne me suis pas vraiment montrée sous le masque de Catwoman. " Je ne savais pas que tu serais là pour foutre le bordel." Je soupire et reprends. " Même si cela ne me surprends pas réellement en y réfléchissant bien." Il s'en prenait à Sionis, je devais bien me douter qu'il y aurait un risque qu'il soit là.

Je fais quelques pas et je me tourne légèrement vers lui. " Au pire des cas, je dirais que tu m'as forcée la main. Jouer les victimes ça ne doit pas être bien compliqué. Si Sionis y arrive, alors moi aussi." Je tacle mon partenaire du crime de cette ville au passage. Mon regard se porte de nouveau sur le point que j'avais désigné et j'entends ce que Bat ajoute. Un léger rictus se dessine sur mes lèvres, même s'il ne peut pas le voir. Je comprends bien ce qu'il veut dire et je ne l'en empêcherait pas. Qui irait pleurer après des trafiquants d'êtres humains ? Pas moi et pourtant je ne suis pas blanche comme neige. " Bien, fais ce que tu as à faire, je ne t'en empêcherais pas." Même si une violence extrême n'était pas une solution en soit, mais ce soir, j'avais une priorité et c'était la fille, pas ses agissements. " Allons-y avant que la police nous cherche partout ou que ces idiots aient vent de ce qui se passe." Parce qu'ils seraient capable de supprimer les filles si jamais ils voient qu'il y a un problème. Et il fallait s'éloigner de ce coin avant que tout ne se complique encore plus.

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Bat & Cat

On se revoit pour la première fois depuis cette annonce douloureuse et dévastatrice qu'avait été la sienne à la tour de l'horloge et pourtant tout me semble si simple en sa compagnie. Illusion fort trompeuse pour l'un comme pour l'autre parce que désormais il n'y a plus de retour en arrière possible. Les dés sont visiblement jetés et il faut désormais faire avec tout ce que cela implique. J'ai pourtant l'impression de faire face à un étranger qui me semble pourtant si familier. Il n'était plus le même depuis son retour et je n'avais pas compris ou pas voulu voir l'ampleur des dégâts avant qu'il ne soit trop tard. Je suis sans doute fautive sur toute la ligne, mais on ne pouvait pas réécrire le passé. Mais c'est douloureux alors je fais comme je sais si bien le faire, je suis moi. La Selina qui nage entre deux eaux, tantôt charmeuse, tantôt mordante, mais en restant dans la limite du raisonnable. Ce n'était ni le lieu ni le moment. Peut-être que tout simplement nous étions arrivés au bout du bout de cette relation et que nous faire du mal pour mieux se retrouver ensuite n'avait plus le moindre sens. Peut-être, je n'en sais rien. Mais pour la première fois depuis des années, je n'ai nu un regard tendre, ni un geste qui trahissait la moindre de mes émotions pour lui. Pas plus qu'il ne le faisait. Retenue ou fin définitive, je ne saurais le dire.

Je ris légèrement à sa remarque, lui jetant un regard amusé avant de reprendre. " Oh je t'en prie ! La moitié des criminels de cette ville savent que Catwoman c'est Selina Kyle, à partir de ce constat, il est inutile de me cachée. S'ils veulent me trouver pour me faire du mal, je ne suis pas difficile à trouver." Il est juste plus difficile de m'atteindre maintenant quand je suis dans mon club, mais c'est pas impossible. " Et puis tu connais l'adage : Sois proche de tes amis mais plus encore de tes ennemis." Et cela n'a jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui. Il sait que je bosse avec les Titans, et les Birds, que je ne fais pas ça par pur plaisir, même si c'est vrai, je m'amuse assez régulièrement. " Mais tu es mal placer pour me dire quelque chose à ce sujet désormais." La ligue ne vaut pas mieux très clairement, mais c'est son problème désormais. Moi je me contenterais de taper ceux que je croiserais, ils me serviront d'exultoire. Je suis l'ironie incarnée quand je parle de Sionis et du fait qu'il joue admirablement bien la victime devant les médias. Vraiment, il faut être naïf pour croire qu'il est blanc comme neige, mais qu'importe. Sa réponse m'arrache un léger rictus, mais je ne réponds rien. C'est une solution de facilité de tout lui mettre sur le dos, bien que ce soit en partie vrai d'ailleurs. Mais je fronce les sourcils quand il affirme avec aplomb que je ne serais pas capable de supporter le voir commettre des horreurs. " N'en sois pas si sûr, tu n'es pas le seul à avoir changer ces deux dernières années. Ou les dix pour toi." Semi-vérité bien douloureuse d'ailleurs. Et ce cauchemar était une réalité, Joker devait probablement être devin quand il avait un jour affirmé que tôt ou tard Bat deviendrait comme lui. Il était même pire parce qu'il avait une armée dressée pour tuer, là où ce clown n'avait que des ivrognes et des désespérés en plus de quelques psychopathes.

Et puis finalement, il est temps d'aller chercher la fille. Il s'approche du bord du toit et je suis déjà en train d'examiner les environs directs pour savoir le chemin que je vais devoir suivre en sautant de toit en toit. Inconsciemment j'avais prévu le coup, ne mettant rien de trop coller au corps pour me laisser une grande amplitude de mouvements. Ce n'était certes pas aussi idéal que ma combinaison, mais ça fera l'affaire. Je m'élance et j'entends le bruit de son grappin et nous voilà parti à courir sur les toits littéralement. Enfin moi je cours et lui il plane. Je reste un maximum dans l'ombre pour ne pas me faire repérer, jetant par moments des coups d'oeil par-dessus mon épaule pour voir s'il me suivait toujours. Et finalement après de longues minutes, nous arrivons à proximité du lieu indiqué un peu plus tôt. Je m'arrête, le temps de reprendre mon souffle, même si ça m'avait fait du bien. " Le container à l'air d'être toujours là c'est bon signe et je crois entendre des éclats de voix." Je me tourne légèrement vers lui. " Comment tu veux procéder ?" Autant lui demander tant qu'il était là, au lieu d'aller essayer de leur parler pour qu'il leur tombe dessus et que ça tire dans tous les sens.

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Je n'ai pas les cartes en main pour me battre contre sa Ligue et il le sait très bien. C'est peut-être bien pour ça que je semble si passive à ce sujet alors que le simple fait de mentionner cette organisation me fait grincer des dents. Si avant c'était signe de problème, avec lui à sa tête je doute que ce soit bien mieux désormais. Il veut bousculer les forces en présence à Gotham, mais il ne se rend sans doute pas compte que ça va mal se terminer. Ce conflit n'aura jamais de fin ou alors sanglante et c'est peut-être bien ce qu'il cherche en fin de compte. Une fin honorable digne de lui ou juste la fin de l'âge d'or des criminels, l'un dans l'autre, il y aura des morts. Et puis si trop de chaos ne m'apporte rien, le fait que la justice triomphe ne m'apportera rien de plus qu'un aller simple en prison pour de nombreuses années. Cela ne me convient pas non plus. Depuis des années, je joue l'équilibriste entre ces deux mondes, peut-être qu'il serait vraiment temps que je choisisse de quel côté de la barrière je dois me placer. Mais ça ne sera jamais du côté de la Ligue. Et ça aussi il le sait très bien. Je vois que ça l'agace que les criminels de cette ville savent qui je suis. Il y a encore quelques années, moi aussi ça m'aurait ennuyé, mais aujourd'hui, je ne sais plus vraiment ce que je dois ressentir sur cette situation. De toute façon, je suis condamnée d'une certaine manière, il fallait bien qu'un jour l'identité de Catwoman soit relié pour de bon à Selina Kyle. Et l'attaque de Joker sur mon club n'a vraiment pas arrangé les choses de ce côté-là. " C'est déjà arriver et ça arrivera encore." Joker pour ne citer que lui, mais il était loin d'être le seul à vouloir me faire la peau. " Tout doit avoir une fin après tout." Peut-être que ça signifira ma mort, je ne sais pas et ne veut pas le savoir. Mais sa réflexion suivante me fait froncer les sourcils et l'agacement se fait sentir dans le ton de ma voix. " Tu penses que je ne le sais pas ça ? Je te rapelle que je n'avais pas spécialement le choix. Remarque au vu de la situation, j'aurais peut-être mieux fait de mourir des mains de Punchline, ça nous aurait éviter de cruelles désillusions." Parce que s'il s'imagine que le chaos à Gotham s'arrêtera une fois qu'il aura mit tout le monde hors d'état de nuire, il se trompe lourdement. Et si ce n'est pas des mains de la nouvelle coqueluche de Joker, ça sera surement de Talia. Mais j'en ai marre d'épiloguer sur ce point et on se met en route.

En passant par les toits, le chemin est plus court, plus simple et moins dangereux. C'est comme une seconde nature pour moi et mon agilité ne me fait pas défaut malgré les années qui passent. Il faut dire que j'ai soumis mon corps à de rudes exercices, j'ai été blessée, parfois grièvement, mais toujours je me suis relevée. C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Et cela me procure un rare sentiment de liberté comme je n'en avais que peu en ayant les deux pieds sur terre. Trop de responsabilités, trop d'ennemis, trop de vies à protégées également, même si ce dernier point semble surprenant. Mais si ma présence pèse trop lourd sur la vie des filles, c'est Holly qui prendra la relève et je disparaitrais quelque temps dans les ombres et la nuit de Gotham. Heureusement que je l'ai parce que sans elle, j'aurais perdu pied il y a un moment. Elle était mon amie la plus proche et une véritable bouée de sauvetage à laquelle je m'étais raccrochée à quelques occasions. Une fois à destination, nous ne faisons aucun bruit, mais j'entends des éclats de voix. Trop éloignées pour comprendre ce qui se disait, mais cela était certainement bon signe. Il décide de s'occuper d'eux et avant même que je puisse ouvrir la bouche, il est déjà parti. Je soupire et me déplace de façon à me retrouver sur le bon container. Et il ne s'écoule pas une minute avant que j'entende les premiers hurlements. Je presse le pas, et ouvre la porte qui n'était même pas fermée jetant un regard de ma hauteur à l'intérieur. Les filles étaient bien là, inconscientes et attachées pour la plupart. Je me laisse glisser vers le sol et regarde ces filles qui n'ont rien demandé à personne. Je les compte malgré l'obscurité apparente. Elles sont douze. " Sionis t'es vraiment un enfant de putain..." C'est pas gentil pour les putes, mais j'avais pas mieux.

Je trouve celle que je cherchais et m'avance vers elle pour voir qu'il y avait un cadenas au bout de la chaîne. Je soupire et sors du container voir que les deux hommes étaient pendus à la grue. " J'imagine que tu n'as pas penser à leur demander les clefs." Je regarde autour de nous et voit une voiture. Je m'y dirige, éclate l'une des vitres d'un coup de coude et cherche quelque chose d'utile à l'intérieur. Une tenaille. Je souris. Parfait. Je la prends et retourne vers les filles. Je détache celle que j'étais venue chercher et elle tombe sur le sol, inanimée. Je ne sais pas ce qu'on leur a injecté, mais c'est du lourd. Posant mes doigts sur son cou, je m'assure qu'elle respire toujours. Tenaille toujours en main, je me redresse et me tourne vers les autres filles. Je ne pouvais pas les laissées comme ça, quand bien même je n'étais pas venue les chercher. " Et pour elles, qu'est-ce qu'on..." Je m'arrête de parler, et écoute ce qui se passe autour de nous. J'aurais juré avoir entendu du bruit.

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Il existe plusieurs types de voleurs et assurément, je suis dans le haut du panier. Je ne suis pas comme la plupart des voleurs que l'on peut croiser à Gotham. Je les surclasse tous et de loin depuis des années. Même encore maintenant. Pourtant, cela ne me sauvera d'aucune manière et même si je ferais tout pour ne pas aller en prison ou mourir, il y avait des chances pour que l'un ou l'autre se produise. Rien n'était écrit à l'avance dans cette ville. La preuve, qui aurait pu croire qu'un jour Batman rallie la Ligue des Ombres ? Personne, pas même moi. Pourtant, je savais qu'il y avait eu un risque, mais je pensais tout cela derrière lui et qu'il la combattait. Je me suis trompée. Sur quoi d'autre j'ai pu me planter alors ? Mais pas le temps d'y penser, pas plus que de répondre au fait qu'il aurait pleurer ma mort si jamais ça avait dû être le cas. Il le pensait et ça me suffisait. Sur ce toit en cet instant précis, je me rendais compte du gouffre qui s'était creusé, malgré ses mots, il y avait de l'incompréhension, tout comme j'en avais aussi. Et plus que jamais, ce chemin que l'on avait dessiné au fil des années semble devenir lointain, mais pour autant, je sentais qu'il n'était pas encore hors de portée. Bien plus difficile, bien plus chaotique, mais au final, est-ce que tout cela ne faisait pas déjà partie intégrante de notre relation ? Peut-être. Mais parfois, le savoir ne suffisait pas, pas plus que de l'aimer. Aimer Batman était un vrai défi et en même temps si simple quand on le comprend. Mais depuis son retour, ce n'était plus vraiment le cas, on avait du mal à réellement communiqué et à se comprendre. " Tu sais très bien que je suis difficile a tuer. Je suis comme les chats, j'ai neuf vies." En pratique, j'en ai qu'une seule, mais en théorie, j'ai dû en utiliser pas mal ces dernières années. Et puis la fin de Catwoman ne signifiait pas pour autant la fin pour Selina Kyle. Mais on y était pas encore. Je le laisse alors agir, s'occupant des gardes, tandis que j'ouvrais le container et que je constatais ce qui s'y trouvait.

Après un léger détour, et armée d'une pince coupante, je retourne vers les filles et je détache en premier lieu celle que j'étais venue chercher, seulement, je ne pouvais pas laisser les autres non plus. Pourtant, je me fige, entendant du bruit et un coup d'oeil vers Bat me fait comprendre que ce n'est pas mon imagination. L'échange suivant se fait avec les mains et je comprends ce qu'il me disait. Je hoche légèrement la tête et entreprends de couper les liens d'une autre fille.  Je les entends arriver, mais je garde mon calme, je sais qu'il ne les laissera pas me tirer dessus. Quand ils me crient dessus, je me retourne calmement vers eux, tenant toujours la pince coupante entre mes doigts. A défaut d'avoir un fouet, ça fera une bonne arme. Ils m'ordonnent une fois de plus de poser la pince, mais je ne coopère pas. Un bruit se fait alors entendre et les secondes suivantes ne furent qu'un mélange de cris, d'os brisés et un coup de feu part, mais ricoche et me touche au bras. Rien de grave, mais assez pour que je sente une envie de frapper quelqu'un montée rapidement. Tenant toujours ma pince dans les mains, je regarde Bat et les trois hommes au sol, mais les renforts arrivaient. Un sourire malsain se dessine alors sur mes lèvres et je sors du container, mon arme en main et je leur fais face. " Messieurs, vous tombez bien." Ils avaient des matraques, en soi, je pourrais facilement prendre le dessus. Le premier s'approche et lève son bras pour me frapper, mais j'esquive facilement et me retrouve dans son dos et le frappe avec mon pied et non avec mon arme improvisée. La matraque tombe sur le sol en même temps que l'homme, mais il se relève rapidement. Alors qu'il se retourne vers moi, je le frappe avec la pince dans la mâchoire qui craque et une gerbe de sang se repent et avant même qu'il touche le sol, je me tourne pour m'occuper de l'autre qui avançait dans mon dos. Lui aussi aura le même châtiment et une fois au sol, je lâche la pince devenue poisseuse à cause du sang. Je regarde ces hommes allongés sur le sol, certains peut-être même morts avec les coups violents portés, mais qu'importe. Je soupire et me retourne vers la chauve-souris. " Tu n'as rien ?" Réelle inquiétude dans le son de ma voix. On ne sait jamais après tout. Je regarde alors mon bras, le sang en coulait, mais ce n'était qu'une vilaine égratignure, rien de très préoccupant. Par contre avec tout ce raffut, il allait falloir se dépêcher. " Je déteste les docks." C'était toujours le bordel ici. " Aides moi à les détacher, on ira plus vite à deux." Mais je reste quand même attentive, n'ayant pas envie que d'autres arrivent dans notre dos pour nous surprendre.

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On dit que les chats ont neuf vies, mais combien en ai-je utilisé au fil des ans ? et plus particulièrement les deux qui viennent de s'écouler ? C'était une bonne question à laquelle je n'avais pas de réponse et de toute façon, cela n'avait pas tellement d'importance. Je sais parfaitement que Gotham finira certainement par avoir ma peau, mais ce n'est pas pour autant que je lui facilite la vie. Tant que je peux me tenir debout, je continue de mener mes propres combats. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais des projets pour une vie meilleure, qui au vu des derniers évènements n'était plus d'actualité.  Mais cela ne m'empêche pas d'être blessée et je serre les dents, sentant une vague de colère montée en moi. Et lorsque des gardes arrivent après les premiers qui avaient eu le malheur de tomber sur Bat, cette fois, c'est à moi de m'amuser. Et le moins qu'on puisse dire, c'est( que je ne leur laisse pas plus de chance, même si je frappe certainement moins fort, mais c'est suffisant pour les mettre hors d'état de nuire. Cela m'avait fait du bien, j'avais besoin de décharger cette colère, accompagné de cette violence qui était la mienne. Je ne suis qu'une voleuse, mais je ne suis pas un ange. Ceux qui ont fait l'erreur de le penser s'en souviennent certainement encore. Et du coup évitent soigneusement de se mettre de nouveau sur mon chemin.

Pourtant mon premier réflexe, c'est de lui demander s'il va bien. Alors que c'est moi qui suis blessée. Je hausse les épaules, comme si ce n'était rien et à dire vrai, ce n'était qu'une égratignure. J'avais eu bien pire et il le savait autant que moi. Et alors qu'on s'attelle à détacher les filles, j'entends les sirènes qui raisonnent de plus en plus fort vers nous et je pose les yeux sur lui quand il annonce qu'il va devoir y aller. Evidemment. J'eus un léger rictus et hoche la tête. " Je sais." Cela redevient une habitude après tout et j'eus un léger froncement de sourcils quand il me demande de prendre soin des petits. Je sais de qui il parle, bien entendu, mais je n'avais pas envie qu'on se dispute à ce sujet, ce n'était pas le lieu ni l'endroit. " Bien sûr." Je ne pouvais rien promettre, pas dans ma position, pas dans cette situation. Pas en sachant que Dick est toujours en colère après lui et que je n'ai aucune idée de ce qu'il va faire, mais je garde un oeil sur lui, tout comme Tim et Barbara, même ei elle, je reste plus à distance. Et puis autant profiter de ces quelques instants qui seront sans doute les derniers avant longtemps. Je le vois qui regarde autour de nous, et je l'écoute tout en posant les yeux sur ces hommes au sol, inconscients dans le meilleur des cas. " Cela n'arrivera pas, du moins pas à cause de ce soir."

Je fais un pas vers lui, ouvrant la bouche pour dire quelque chose, mais je me ravise, alors que les sirènes se font de plus en plus proches. Il est prêt à partir et j'entends ces mots. Qui me font autant plaisir que mal. Sans que je ne sache ce qui était le pire. Je soupire. " Tu sais où me trouver si tu as besoin de moi." Je me détourne pour continuer de décrocher les filles, mais je me retourne une dernière fois, alors qu'il était prêt à rejoindre les ombres. " Ne tardes pas trop à revenir." Qu'il comprenne cette phrase comme il l'entendait, mais je ne savais pas si j'allais pouvoir tenir ma position encore longtemps, ni même si j'arriverais à passer outre le fait qu'il est rejoint la ligue si jamais il décide de revenir vers moi. Tout est incertain, mon avenir, le sien, le notre. Encore plus que jamais auparavant. Parce que la mort était une réelle vérité, plus que jamais. Je soupire légèrement, quand j'entends le grappin et je m'avance pour m'occuper des filles qui commençaient a se réveillée, alors que les premières voitures arrivaient. Il fallait que je trouve une bonne excuse.