I made a deal with god

Roxanne avait eu le projet de refaire la route entre Gotham et Metropolis, pour voir si celà forçait ses souvenirs. Cela n'aurait pas fonctionné, mais elle avait de toute façon abandonné ce projet depuis qu'elle avait revu ce Victor... Le souci étant qu'il n'était pas "son" Victor mais "était-ce à lui de lui dire ? Non... ce sont affaires mortelles, actes mortels, choix mortels... ce n'était pas son rôle de la guider, quoiqu'en dise Monsieur Lockwood et sa présence avait déjà trop d'impacts sur elle comme ça.

Aujourd'hui encore, Michel se retrouvait forcé de prendre le corps de Roxanne et la faire porter pâle au Black Cat pour se rendre à Metropolis. Il se passait quelque chose là bas, un tremblement de le voile de l'univers qui était inhabituel... différent... L'Archange avait hésité longuement, incertain de savoir si celà relevait de sa quête, mais cette vibration dans les forces du cosmos n'était pas d'origine mortelle, c'était impossible ou alors c'était que comme certains membres de sectes, des humains jouaient encore avec des forces bien plus grandes qu'eux et risquaient de précipiter un âge qui n'était pas encore venu. Puis Michel craignit que ce soit un acte démoniaque, une nouvelle façon qu'avait ces démons de se cacher. Puisque Michel ne parvenait pas à en déduire l'origine, il ne pouvait que envisager les possibilité et enquêter. Il lui semblait que c'était ainsi que celui que Roxanne surnommait affectueusement "Rouky" procédait.

L'Archange avait donc fait le choix de mener cette enquête, allant le plus droit au but possible, alors après avoir appelé le bar pour annoncer que Roxanne avait une migraine atroce et qu'elle ne pourrait venir aujourd'hui... laissant planer le doute sur le lendemain... Michal avait enfilé l'une des tenues de Roxanne prenant l'une des chemises blanches qu'elle portait pour le travail avec un jean qui n'était pas aux gouts de l'Archange qui après trente ans avait doucement appris à apprécier la mode et découvert que lui et son hôte n'avaient pas tout à fait les mêmes préférences. Bref, une tenue dites pratiques à laquelle l'ange tenta tout de même d'apporter un peu de cette "classe divine" qui le caractérisait, optant pour une veste cintrée plutôt que l'un de ces blousons en peau de vache, ou des escarpins plutôt que ces bottines à grosses semelles. Et direction Metropolis, le soleil de cette journée d'automne lui offrit la possibilité de voler sans finir les vêtements trempé par l'humidité des nuages et surtout assez discrètement pour ne pas être capté. Peut être y aurait-il la suspicion d'un nouvel avion de chasse... mais bref, peu de chance que quiconque puisse percevoir sa forme réelle entre l'éblouissement solaire et la vitesse. Tiens, Roxanne qui aimait tant l'adrénaline que lui procurait la conduite rapide de ses engins à moteur aimerait sans doute pouvoir vivre ça.
L'ange secoua doucement la tête, non, elle ne devait rien savoir malgré les tentatives et espoirs de l'enquêteur du GCPD.

L'Archange se posa dans une ruelle à l'écart des regards, tombant comme une flèche de lumière avant que plus aucun éclat ne paraisse et sortit de l'impasse en marchant calmement, le regard et surtout les sens et l'esprit à l'écoute des vibrations qui échappaient à la majorité des individu. C'était normal, et salutaire pour eux, ils n'étaient pas fait pour embrasser l'entièreté des mondes. Mais qui pouvait mieux connaître ces ramifications, la façon dont tout était connecté et séparé à la fois, que l'un de ses créateurs. Son jumeau, son second frère, son père, tous unis pour une oeuvre colossale, qu'aujourd'hui il fallait protéger. C'était son rôle, le chef de la milice divine, le garant de l'ultime victoire...

Ses pas conduirent l'ange dans un quartiers des plus sinistres, les détritus jonchaient le sol, l'endroit semblait désert bien qu'une "faune" locale semblait grouiller par endroit, un peu comme les rats arpentant les égouts sans qu'on les voit. Cela avait quelque chose de triste.

Son coeur s'alourdit encore en apercevant une Eglise, si délabrée qu'aucun culte ne devait encore y être donné. A l'approche du bâtiment, les odeurs d'urine vous attaquait les narines aussi brutalement que le pire des piments. Une poignée de ses enfants avaient choisi de vivre ici dans le dénuement le plus total. En s'arrêtant devant la porte sous le regard à la fois sceptique et sombre du "gardien des portes", Michel fut à la fois pris d'une profonde tristesse et d'un joli sentiment d'espoir.
Son regard se leva sur les sculpture de la façade, celles qui n'étaient pas encore trop abimées pour qu'on devine ce qu'elles représentaient. Le chemin des apôtres, l'équilibre du jugement, la bienveillance de Dieu.

Un sourire presque maternel se peignit sur le visage de Roxanne, alors que Michel cultivait l'espoir et l'amour brillant dans son coeur. Ces pauvres hères étaient perdus, l'ange savait déjà désapprouvé les choix les ayant mené en ces lieux ou le choix qu'ils avaient fait de gâcher le cadeau qu'il leur avait été fait. Mais de voir qu'ils trouvaient refuge en ce lieu saint... qu'ils le veuillent ou non, celà était signe que la Foi existait encore même dans les plus sombres recoins, que lorsque tout se délabre autour d'eux, c'est dans le giron de l'Unique qu'ils trouvent refuge.
Les mortels pouvaient se plaindre autant qu'ils voulaient, la Source ne les avaient jamais abandonnés.

L'homme à l'entrée voulut le dissuader d'entrer. Michel observa cet homme avec un certain amusement. Entre gardien de portes, voilà qu'ils avaient un point commun.... Celà dit, celui-ci était bien le seul puisque le langage de l'homme était affreusement châtier et terriblement misogyne. Mais n'en déplaise au gardien, il devait entrer, alors l'archange posa une main sur la joue de l'homme, qui ne put rivaliser de force pour l'empêcher et sous l'effet de l'empathie divine, il n'eut de toute façon très vite plus la conviction de vouloir s'y opposer. Pour quelques minutes, son esprit allait être apaisé. Au moins, cette transgression de la barrière entre le divin et l'humain était elle un cadeau, assez court pour qu'il ne porte pas à conséquence, mais suffisant pour permettre à Michel d'entrer dans un lieu que personne ne pouvait lui refuser, surtout pas un mortel.

L'intérieur était hélas aussi déplorable que l'extérieur, et les êtres qui peuplaient l'endroit... des indigents venus mettre dans leurs veines des poisons. Le bras de Roxanne démangea l'ange, la vue d'une seringue à la piqûe de laquelle la jene femme était bien trop habituée, l'odeur même de certaines fumées provenant de l'alcôve abritant la chapelle offerte à la vierge... un sacrilège qui renfrogna un peu l'un des premiers fils de Dieu.

Devait il croire encore en l'espoir d'un refuge dans le bastion de Dieu... ou était-il face à la profanation poussée par les actes des fils de son frère déchu ?
Ou était-ce l'un des nombreux champ de bataille de la grande guerre ? Ou l'un des plateaux d'affrontement du "grand jeu", selon les points de vue...
Mais quand son regard se leva sur l'autel et au dessus de lui cette lumière qui malgré la détérioration du lieu, diffusait toujours sa chaleur au travers de l'immense rosace et de ces vitraux colorés qui parsemaient quelques notes de gaieté sur ce sol de pierre devenu si poussiéreux. Un peu de bleu, de vert, de rose et d'or comme quelques gouttes d'espoirs laissées là à l'attention de ces enfants perdus.
Père jouait-il au petit poucet ? Ou était-ce sa stratégie dans un jeu où il était le seul à respecter les règles ?

C'est alors que le regard de l'ange fut attiré par cette silhouette, qui se fondait pourtant dans le décor tout en étant "à part".  Ici la vibration était plus forte, se pouvait-il que cet homme en soit la source ?
Michel s'avança dans l'allée, sans prêter attention aux rares regards assez peu embrumés pour se lever sur la silhouette de Roxanne, au bruit de ses talons sur les pavés.

« Bonjour Monsieur. » son regard détaille ce visage grimé, qui pouvait faire illusion à beaucoup mais on trompe difficilement le premier des anges.
« Êtes vous venu chercher des réponses en ce lieu ? » la question était sincère, comme le sourire bienveillant qui l'accompagnait. Et elle portait autant sur les réponses métaphysiques que ce lieu inspirait toujours malgré l'état dans lequel il se trouvait, que sur les raisons plus terre à terre qui pourrait expliquer que Kal'El vienne dans un tel endroit, et la possibilité que ce soit la même chose qui les aient conduit ici.