Do you have PTSD like I do ? [Terminé - Intrigue II]

03.08.2022

Starcity n’est pas ma ville. Pourtant, je la survole. J’ai un rendez-vous que je ne souhaite pas rater. Par contre, nul citoyen ou criminel ne lève la tête au ciel. Désireux d’être discret, j’ai décidé de voler par-dessus les nuages afin de me cacher à la vue de tous et de toutes. De temps à autre, du haut de mon perchoir, je vois quelques petites traces rouges dans le sillon de Barry. Le gamin travaille furieusement, avec une énergie qui ne se tarit jamais. Il me redonne espoir : tant qu’il existe des super-héros comme lui, l’avenir de ce monde est assuré. Il saura inspirer de futures générations, qui elles-mêmes inspireront de nouvelles. Et ainsi, le cycle de la vie se perpétuera en bien, et le monde ne peut qu’être meilleur.

Ces belles réflexions prennent fin lorsque j’arrive à destination. Je me dirige vers une entrée, à une vitesse suffisamment importante pour être toujours invisible à une paire de yeux lambda, mais maitrisée pour éviter de m’écraser dans le béton et le ciment. Je n’aurais pas spécialement mal, mais je n’ai nulle envie de causer des dégâts matériels inutiles à une ville qui subit déjà beaucoup, entre déboires économiques et attaques de méta-humains malveillants.

La porte qui me fait face ne tarde pas à s’ouvrir à mon passage. Lorsque je la referme derrière moi, je peux me permettre d’opter pour un pas plus tranquille et plus lent, prenant le temps de parcourir ces quelques mètres qui me séparent d’une salle. Là, une silhouette familière m’attend : Oliver Queen, ou Green Arrow.

- Bonsoir Oliver,demandais-je. Il y a bien longtemps que la notion d’identités secrètes n’existait plus entre nous. Aujourd’hui, nous connaissions le nom, le prénom, le métier, voire même l’entourage de chaque membre de l’organisation.

Si j’ai de plus fortes affinités avec Bruce, en raison d’un passif particulier, ou Diana, dont la nature se confond avec la mienne, les autres membres de la Justice League ne sont pas en reste. Les différentes missions nous ont permis de forger des liens uniques, tantôt amicaux, tantôt ambiguës.

Barry est cette boule d’énergie intarissable avec lequel j’aime courir, ou discuter de temps à autre. Lui-même semble nourrir une certaine admiration à mon égard. Cyborg est cet hybride mi-homme, mi-machine, qui promet un nouvel avenir – et évolution – à l’Humanité : en tant que Kryptonien, surnommé comme « l’Homme de Demain », je ne peux que m’intéresser. Ma relation avec Aquaman est plus complexe. Nous avons grandi parmi les Terriens, ignorant nos origines respectives pendant de longues années. Aujourd’hui, si j’ai choisi la Terre, il a choisi la Mer. Or, Terre et Mer ne sont pas toujours en entente parfaite.

Green Arrow a droit à mon respect, le même que je réserve à Batman. Malgré leurs conditions humaines, ils ont su se hisser au même rang que des surhommes et des hybrides par leur courage, leur bravoure, leur persévérance et surtout leurs talents dans leur domaine respectif. Si le Chevalier Noir s’illustre pour ses talents d’investigation et son leadership, l’Homme Vert brille pour son ingéniosité et son talent tactique.

- Comment vas-tu ?

La question semble bien banale, et pourtant elle sous-entend bien des choses au vu des circonstances. Arrive-t-il à s’adapter à cet univers si nouveau, et si familier, à la fois ? Est-ce que l’ancien univers – ou ses anciens univers – lui manquent ? A-t-il, comme Bruce, Diana ou moi-même, quelques secrets enfouis dans le creux de l’âme ? Je sonde son regard, cherchant à deviner s’il a ce même éclat, un mélange subtil de honte, de colère, de culpabilité …

- Je ne sais pas si tu as pu voir la conférence de presse que j’ai donné. Je suis resté vague sur le retour des membres de la Justice League.

J’écoute mon coéquipier sans ciller. Il soulève d’excellents points … si je m’appelais Oliver Queen, ou Bruce Wayne. Le retour d’un milliardaire à la tête d’une grande entreprise, et celui d’un super-héros adoré et loué appartenant à la Justice League sont, évidemment, deux événements importants tant à l’échelle d’une ville que d’un pays. Les théories du complot, justifiés ou non, seront nombreuses. Or, je suis Clark Kent, gamin de Smallville, journaliste médiocre au Daily Planet. Malgré que beaucoup ont soulevé une ressemblance entre ce reporter et ce super-héros en slip rouge, personne n’a jamais émis la possibilité que les deux personnalités soient un seul et même individu.

Et pourtant …

- Clark Kent ne reviendra plus, assénais-je. Il ne sera de retour que pour Loïs, Martha et des amis dont le nombre se comptent sur les doigts d’une main. Et tous me connaissent comme Clark, Superman ou Kal-El.

Si la possibilité m’était donnée, je refuserais même que l’on m’appelle par le nom de Clark Kent dorénavant. Malheureusement, une telle annonce soulèvera que davantage de questions. Loïs s’en pose déjà suffisamment : je crains de lui donner davantage d’indices pour creuser là où il ne faut pas. J’ai besoin d’un peu de temps avant que la vérité n’éclate – ou que je n’éclate moi-même. Jusqu’à là, Loïs doit vivre dans l’illusion, et les membres de la Justice League doivent rester dans le flou. Seul Barry est un risque, mais je sais lui arracher des promesses.

- Qu’en est-il de Green Arrow, ou d’Oliver Queen ? Batman et Bruce Wayne sont de retour. Superman est de retour. Et c’est tout ce dont le monde semble avoir vent actuellement.

Que compte-t-il faire exactement ? Est-il encore capable de reprendre flèche et costumes, ou a-t-il changé également ? A-t-il quelques projets spécifiques, comme un renouveau, ou compte-t-il retourner à ses vieilles occupations comme si ces deux dernières années n’avaient jamais été perdues ? Enfin, et plus important, est-il revenu, amputé d’une part de lui-même … ou privé d’une maison ou d’êtres chers ? Je ne pose pas la question directement, et je ne le ferais pas. Je cherche simplement à glaner quelques informations. Ces dernières ont leur importance, vis-à-vis d’un projet que je nourris. Car chacun aura son rôle à jouer, le moment venu.

- Qu’en est-il de Starcity ? Metropolis croule sous le chaos causé par les méta-humains, Gotham est entre les mains des pires criminels et gangs.

Est-ce que la ville étoilée allait réserver une autre surprise ? A-t-elle pu se protéger contre quelques fous-furieux, avec ou sans habilité extraordinaire ? Ou est-elle aussi tombée face à l’adversité ? Si oui, alors qui est le nouveau maître – ou les nouveaux maîtres ?

Oliver a raison vis-à-vis des identités secrètes : ils sont nécessaires pour maintenir une part d’humanité et de normalité dans nos vies malmenées par les esprits les plus retors de nos temps. Malheureusement, il m’est impossible de ramener à la vie une personnalité battue à mort par les coups d’un alter-égo, détruite à grand feu par tous ces morts et noyée dans le sang d’une multitude d’innocents. Je n’en garde ni cendre, ni morceau, ni trace pour tenter de la récréer – ou la reconstruire.

- Si Clark Kent revient, Superman disparaitra. Ainsi que Kal-El, assénais-je, sans la moindre hésitation.

Réendosser le rôle d’un gamin du Kansas revient à fuir la responsabilité qui est la mienne – et les crimes dont je suis coupable. La sanction est nécessaire, et elle ne peut être adressée qu’à Kal-El, le dernier fils de Krypton, l’homme de demain, l’homme d’acier … Tant de noms pompeux qui m’ont toujours collé méchamment à la peau. Je n’ai jamais rien voulu de tout ça. J’aurais voulu grandir sur ma planète natale, auprès de gens ayant mes pouvoirs et mes capacités – et être enfin comme tout le monde. J’aime me contenter d’être l’homme d’aujourd’hui, et laisser les lendemains à des esprits brillants, méritants et jeunes.

- Mon avis est que Green Arrow ne doit pas tarder à réapparaître. Si Superman et Batman sont de retour, tes ennemis doivent déjà s’attendre à ton retour. Certains ont, peut-être, déjà prévu cette possibilité et se sont préparés bien en amont. D’autres sont, sûrement, pris de court et cherchent déjà à se protéger, ou à t’attaquer. Plus tu traineras, et plus ils se renforceront.

Je n’insiste pas davantage. Son choix est le sien, je n’ai absolument aucun droit.

- Fais attention à toi. La vie peut peser lorsqu’on est seul face à des dangers considérables. Ils peuvent facilement nous engloutir, et nous étouffer. Si ce n’est pas tuer …. , conclus-je malgré moi.

J’étais si sûr de réussir à raisonner mon alter-égo. Malheureusement, j’ai été trop naïf et j’ai échoué lamentablement. J’ai déclenché tous ces événements qui ont causé un désastre planétaire. J’ai été le catalyseur d’un génocide massif. J’ai poussé tous ces gens à croire en un idéal bancal, et inexistant. Je ne suis pas aussi fort que je le pensais. Je ne suis pas aussi intègre que je le croyais. Je suis un monstre déguisé en agneau.

- J’ai souvenir que Batman les a combattu. As-tu discuté avec lui ?, l’interrogeais-je.

C’est là où je découvre les limites de mes propres capacités. Je peux débusquer chaque assassin de la Ligue – ou d’une autre organisation similaire –, mais c’est couper la tête de l’hydre : une autre repousse – si ce n’est pas plusieurs. Ils ne sont pas une menace alien de grandes envergures visible depuis l’espace ou le ciel, mais davantage des figures de l’ombre, traîtresses et intangibles. Réduire une ville en cendre ne suffit pas pour se débarrasser d’une telle engeance. Bien souvent, elle a déjà contaminé d’autres villes – à moins qu’en vérité, on ne s’est attaqué qu’à une branche et non la source.

- Pour ma part, j’ai besoin de ton aide, finis-je par confier. Est-il envisageable de partager vos connaissances, et vos technologies, avec certains humains et leur offrir une chance de faire face aux méta-humains ?

En somme, je ne demande ni plus, ni moins, l’abandon de leur monopole sur des gadgets de très haute technologie. Je ne suis pas stupide au point de croire qu’Oliver, ou Bruce, vont se jeter sur une telle proposition. Au contraire ! Ils vont, sûrement, me refouler avec plus ou moins d’amabilité. Malheureusement, je ne sais pas comment présenter l’affaire autrement.

Et s’il refuse, j’ai une tout autre proposition.
Tout aussi nécessaire.

Inconsciemment, Oliver me plante une flèche ardente et aiguisée en plein cœur en faisant référence à mes parents adoptifs. Jonathan Kent doit déjà se retourner dans sa tombe, en sachant qu’il a élevé un meurtrier au sein de sa ferme. Martha Kent sera tout bonnement dévastée lorsqu’elle découvrira l’envers du décor, la raison de mon exil – ou mon enfermement – dans quelques forteresses protégées – ou zone fantôme.

- Leur héritage ne mourra pas avec Clark Kent. Je vais le transmettre à de nouvelles personnes, aptes à le porter, à le protéger mais également à le transmettre également lorsque le moment sera opportun, répondis-je, maîtrisant tant bien que mal l’incertitude ou le tremblement au fond de ma voix.

A défaut d’avoir de super-pouvoirs, Oliver et Bruce ont développé d’autres talents comme une observation et analyse aigue d’autrui. Mes hésitations, mon temps de réponse, mes regards fuyants n’ont pas dû échapper à son attention. Pour autant, je ne suis pas effrayé ou surpris ou soupçonneux : je m’attends à une telle attention à chaque rencontre. Au final, à raison, je n’en reste pas moins l’une des plus grandes menaces pour la Terre.

- Bruce s’occupe de beaucoup de choses. Pourquoi gère-t-il la question de la Ligue des Ombres, alors qu’elle s’est établie dans ta ville ?, demandais-je, inquiet et soupçonneux à la fois.

Si j’ai changé dans ces multivers, il en est de même pour mes collègues. Ils sont différents, dans leurs regards, dans leur allure et dans leur discours. Bruce et Oliver sont plus sombres, Diana est plus entêtée, Arthur est plus distant, Cyborg est assez désenchanté au quotidien. Seul Flash semble avoir gardé son intégrité et sa volonté. Dans ces circonstances, sommes-nous réellement aptes à aider ce monde ? Sommes-nous véritablement les solutions ? A moins que nous nous fourvoyions, et que nous condamnons de nombreuses vies innocentes par arrogance, par condescendance, par stupidité, par aveuglement, par entêtement ?

- Les méta-humains ont réussi à s’imposer sur Metropolis pour deux raisons. La première est mon absence même. La seconde est le manque de moyen des forces de l’ordre pour endiguer ce problème, ou capturer ces personnes. Bruce et toi êtes des membres importants, et clés, au sein de la Justice League malgré que vous ne soyez que des humains. Vous représentez une possibilité, celle vers laquelle je veux m’orienter dorénavant. Je ne veux plus que la sécurité de Metropolis dépende uniquement de moi, mais d’hommes et de femmes ayant simplement leur bonne volonté. Ceux qui ont des pouvoirs les mettront au service de notre cause. Ceux qui n’ont rien, si ce n’est leur volonté, se verront équipé pour répondre convenablement sur le terrain.

Je me tais, j’inspire profondément et me prépare aux derniers points – et les plus cruciaux.

- Si une telle idée est impossible, alors nous devons envisager une meilleure prison. Celle de Belle Reve est insuffisante. Je te parle d’un centre assez solide et impénétrable de l’intérieur comme de l’extérieur par Superman lui-même. Un lieu que je ne pourrais pas briser, ou dont je ne pourrais pas sortir.

Le premier point délicat est abordé.
Au tour du second point sensible.

- Je suis prêt à partager les connaissances que je détiens au sein de ma forteresse. Par contre, il y a un savoir considérable, là-bas, et pourrait causer la fin de l’Humanité s’il est manipulé à mauvais escient.

Je peux être une montagne de muscles aux yeux du monde, je n’en reste pas moins un intellectuel. Il semble que les Kryptoniens n’ont pas un avantage physique uniquement. Par contre, avoir des facilités en biologie ne nous rend pas spécialement rusé ou un grand tacticien. Il y a une grande différence entre être brillant, et être débrouillard et être rusé.

- Mes parents, biologiques ou adoptifs, ont été formidables. Jonathan et Martha Kent sont des fermiers simples mais droits du Kansas. Jor-El et Lara Lor-Van étaient deux Kryptoniens ayant donné leur vie au bien-être des siens. Moi, j’ai fait au mieux pour être à la hauteur de leur héritage.

Un mais plane dans l’air. J’ai eu des parents formidables, qu’importe que je les ai connu ou non. Par contre, si tous avaient été, qu’auraient-ils pensé de leur fils ? Est-ce qu’ils auraient été compréhensibles et heureux en apprenant que mon combat avec Zod a couté de nombreuses vies ? Est-ce qu’ils auraient été fiers en découvrant que mon combat contre mon propre alter-égo s’est soldé à la destruction d’une planète – quasiment – et à la trahison de mes propres idéaux ? Je ne suis pas aussi bon qu’eux. Et je ne le serais jamais. Les Kent n’ont pas des pouvoirs quasi divins. Les El savaient les maîtrisaient. Je n’ai pas la détermination des premiers, et je n’ai pas la connaissance des seconds. Je suis incomplet, quelque part.

- Nous avons tous changé, durant ces deux dernières années. Nous avons également été poussé à nos limites, dans ces univers parallèles. Un temps d’adaptation sera nécessaire, commençais-je à dire, cherchant à calmer nos soupçons respectifs vis-à-vis du Chevalier Noir. Laissons-lui encore un peu de temps, avant d’insister davantage et de forcer quelques confessions.

Puis, je me tais pendant que Green Arrow développe tous ses arguments sur la possibilité – ou non – que des équipements high-techs puissent être confiés à un public plus large. Sa réponse ne me surprend pas et rejoint plus ou moins mes propres convictions. A sa dernière question, je ne réponds pas immédiatement, optant pour un silence prolongé, presque désagréable et gênant.

- Je compte laisser ma place, en temps et en heure, à une nouvelle génération de justiciers, annonçais-je, le ton grave. Je ne peux pas continuer ce combat, si je n’ai pas la certitude que mes actions seront jugées convenablement et qu’elles ont autant de conséquences pour moi que pour d’autres, commençais-je par développer. Mes pouvoirs ne sont pas … Je n’ai pas de véritables limites. Cette prison est une possibilité, pour moi, d’avoir une limite. C’est important.

Est-ce qu’Oliver peut le comprendre ? J’espère. Cependant, il n’en reste pas moins un humain et nos perceptions respectives du monde divergent bien souvent. Est-ce qu’Oliver a vu juste, en me demandant si je serais enfermé ? Assurément. Pour autant, je ne veux pas lui avouer ; aujourd’hui, ce qui me ronge. Chaque chose en son temps.

- Enfin, la Zone Fantôme reste difficile d’accès. Nous ne pouvons pas l’ouvrir, et la refermer, à notre guise si nous souhaitons y enfermer des criminels comme Zod. Il nous faut une structure que nous pouvons contrôler, insistais-je.

Je me rappelle des paroles du programme installé par mon père biologique, m’expliquant que cette zone reste encore largement inexplorée. Aujourd’hui, nous la considérons comme une prison. Il se peut que nous nous fourvoyions totalement.

- Je vais sûrement contacter toute la Justice League pour soumettre ce projet. J'espère que tu me soutiendras.

- Je ne sais pas exactement quand et comment, encore. Tout départ ou tout retour de Superman ont leur impact. Je ne ferais rien de radical qui mettrait davantage à mal la Terre et tout ce que nous défendons, rassurais-je. J’a entendu le tressaillement dans la voix d’Oliver.

Il est surpris, surement choqué. Je le comprends parfaitement. Il y a deux ans, cette perspective m’aurait arraché un fou rire, tenant plus de la blague que de la réalité. Cette époque est révolue, nullement marquée par la destruction quasi-totale d’un univers entier.

- J’en parlerai avec chacun, le temps venu. Diana a deviné, Bruce est plus ou moins au courant de cette idée et Flash n’en sera pas surpris. Les autres n’en savent rien encore, expliquais-je.

Malgré toutes mes objections, Barry a insisté et a maintenu sa position ferme de me ramener à mon univers d’origine. Il a vu mon état initial, il a été témoin de l’étrange atmosphère sur cette planète-ci : il comprendra, j’en suis sûr. A moins que je ne me trompe encore.

- Pour tout Kryptonien qui souhaite envahir ce monde, il faut développer de véritables armes ou pièges faites à base de Kryptonite. La prison sera faite de kryptonite, ou saturée de kryptonite, indiquais-je calmement. Avec le bon dosage, la pierre ne sera pas mortelle pour les personnes comme moi et elle nous limitera suffisamment pour qu’il n’y a pas besoin de structures supplémentaires, précisais-je avec ce même ton implacable. A ce jour, les Kryptoniens ont été la plus grande menace sur Terre. S’il existe d’autres créatures tout aussi dangereuses, il faut que j’envisage de tirer profit de mes propres capacités pour explorer cet espace et trouver des matériaux tout aussi résistants et solides pour contenir chacun et chacune.

Je ne veux plus rien laisser à la chance.

- Quant à nos ennemis actuels, prenons d’abord la température respective de nos villes et faisons une réunion prochainement pour déterminer de toute marche à suivre. Pour ma part, je ne sais pas encore qui est le véritable ennemi de Metropolis. Il y a trop de criminels méta-humains, mais rien que je ne puisse pas gérer. Il y a Enchantress également, mais elle est trop silencieuse. C’est trop facile, ou trop calme. Je ne saurais pas expliquer.

A Gotham, les pires criminels ont fait main basse sur la ville. A Starcity, la Ligue des Ombres a pris un terrain considérable. A Metropolis, personne ne se déclare comme leader. Or, je ne me leurre pas. Il y a anguille sous roche, mais je ne sais pas encore laquelle. Est-ce que j’aurais la capacité de gérer ce conflit futur ? Est-ce que je serais dans quelques prisons, tout simplement ?

- Je dois y aller. Il se passe quelque chose à Metropolis, annonçais-je subitement, ayant entendu une explosion au loin – très loin. Nous nous retrouverons pour parler plus amplement de ces sujets et avec d’autres membres de la Justice League surement, promis-je, rebroussant le chemin et quittant cet endroit.