The Cat and the Bat [Terminé - Intrigue I]

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Le vent ébouriffe mes cheveux. Le phare de la moto éclaire tantôt des troncs d’arbre, tantôt des bandes réfléchissantes, avant chaque virage. Les vibrations sourdes du moteur font trembler tout mon corps, jusqu’au diaphragme. J’ai le souffle court, même maintenant. Je respire mal, sous le casque. Ce coup de matraque dans les côtes était bien placé ; l’armure absorbe évidemment l’énergie cinétique, mais il y a des points faibles. Et moi, j’ai ce point de côté depuis deux heures. Et la migraine qui me bat les tempes. Bam-bam. Bam-bam. Le vrombissement de la moto dans la nuit ne permet pas d’étouffer la douleur, alors je serre les dents.

Le phare illuminent des yeux dans la nuit. Je transpire, sous le casque.

Je suis épuisé. Fiévreux. Le mal terrestre, qui me reprend par intermittence depuis mon retour du multivers, depuis que je suis de nouveau confronté aux miasmes de mon monde d’origine. A moins que ça soit autre chose. Je n’ai pas de matériel pour faire des analyses. Je serre les dents. Crispe les paupières, fermées de force l’espace d’un instant. Je cligne plusieurs fois des yeux, comme pour chasser des pensées parasites, mais ce sont les fleurs de sang qui explosent dans mon champ de vision qui m’alertent. Je voix mes parents sur le bord de route. Je me fige, bouche entrouverte, yeux écarquillés. Virage à gauche. Alfred au milieu de la route. Je passe au travers.

| Pourquoi tombons-nous monsieur ? |

Je me revois, face à Joker, à Riddler. Et je me vois lever le bras, stoppé de justesse, et le rire de dément de celui qui détient désormais la vérité sur ce que je suis au fond de moi.

Je ferme les yeux. Je me ramène, comme je peux, jusque la maison du bord du lac. Lorsque je coupe le contact, que je retire le casque, je suis en sueur. Barbe mal rasée, cheveux poivre et sel en pagaille. Souffle court. Mains gantées, je me masse les paupières, me pince l’arête du nez. Je soupire, puis j’inspire profondément, et expire avec lenteur. Je reste là, sous le ciel étoilé dont la pâle lueur transperce la cime des pins centenaires. Le vent agite les branches, les fait bruisser. J’inspire l’odeur de pin, je ferme les yeux.

Je descends de la bécane, cuir du blouson crissant au passage. Je suis épuisé. Vingt quatre heures sans dormir, bientôt. Deux actions dans la soirée. Deux heures à fuir la police, après une action de quinze minutes qui m’a scié les jambes, et coupé le souffle. J’ai noté la voiture, devant le garage au bout du sentier, à dix mètres de la maison en elle-même. Je n’ai pas besoin de savoir qui m’attend, sous le perron de la maison de verre. Les volutes de brume, par-dessus le lac, se glissent jusqu’ici sur la rive. Cela donne un côté presque éthéré à l’endroit, qui nous a vus nous aimer tant de fois par le passé.

| Cat. |

Je sais que c’est elle, dans le noir. Le vent me porte son odeur. Le vent passe dans les arbres, ajoute un peu plus des volutes de l’humidité qui prend corps en brume nocturne. Je ne suis pas surpris de la voir ici. Je ne suis pas surpris de voir Cat ici. Elle connaît l’endroit. Je ne suis pas non plus surpris qu’elle soit venue maintenant.

| Je suis désolé pour ta maison. |

Mais je l’avais prévenue. Je me plante face à la porte, sans la regarder.

| Tu as vu les informations. |

Un souffle, comme si on risque de nous entendre. Ce n’est pas une question. Ca tourne en boucle à la télévision, à la radio, sur internet. Le retour de Batman éclipse le reste, pour le moment, du moins. Je dévérouille la porte ; verrou, serrure, et passe mon pouce sur le lecteur du boîtier à côté de la porte, qui bipe. L’huis s’ouvre. Les lumières s’allument. Je me retourne vers elle ; j’ai mis à profit ces trois dernières minutes pour remettre mon masque d’un pragmatisme monstrueux.

| Pourquoi es-tu là, Cat ? |

Je me tourne vers elle pour la première fois. Les yeux dans les yeux. Et c’est un piège dans lequel je me jette, encore et encore. Celui de l’espoir. Alors, je sais que je n’aurais jamais dû rentrer, quand mon regard d’acier tombe dans celui de Selina. La colère qui pulse, latente depuis l’appel intercepté, roule comme le tonnerre aux limites de ma conscience.

| Je ne voulais pas qu’il te fasse du mal à cause de moi. |

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Assise dans la voiture, arrêtée à un stop depuis plusieurs minutes, je n'arrivais pas à contrôler le tremblement de mes mains. Le contrecoup d'une soirée vraiment pas comme les autres. J'aurais dû me douter que ça arriverait, je savais bien qu'il finirait par frapper à ma porte pour me demander des comptes, exiger des réponses, mais je ne m'attendais pas à ce genre de démonstration. Je le savais imprévisible, il était en réalité bien plus que ça et je me rendais compte que je l'avais sous-estimé toutes ces années. Je le savais fou et dangereux, je le savais sadique et impitoyable, mais je pensais réussir à gérer les choses. Peut-être que non au final. Et ça me frustrait autant que ça m'énervait, sans parler de l'inquiétude en plus. Pour Kiwi qui était à l'hôpital actuellement, pour Helena que j'avais laissé au club parce que nous n'avions plus de chez nous. Je n'ai plus de maison, le seul endroit où je me sentais en sécurité avait volé en éclats. Et je me retrouvais là, assise dans ma voiture à un kilomètre à peine du club, ayant réussi à m'échapper à la première occasion qui s'était présentée. Je savais où je voulais aller, mais je ne savais pas si j'allais y parvenir. Mais je savais que si je n'y allais pas, cette inquiétude - non cette angoisse - au creux de mon ventre n'allait pas disparaître. Je voulais savoir, m'assurer qu'il allait bien, juste savoir que cette partie de l'histoire se termine bien. Parce que dans le cas contraire, je savais que je n'arriverais jamais à me le pardonner, comme bien d'autres choses d'ailleurs. Respire. Respire. Je ferme les yeux et prends de longues inspirations et j'expire lentement et au bout de plusieurs minutes, je sens les tremblements se calmer. J'entends mon téléphone vibrer et j'ouvre les yeux pour voir des sms de Montoya et d'Helena. La police me cherchait. Pas à cause de ce qui s'était passé au club, pas seulement, mais aussi pour que je m'explique sur ce qui c'est passé en ville. Je soupire et range le téléphone de nouveau dans mon sac. Helena devait bien se douter que j'étais partie voir Batman, parce qu'il était bel et bien vivant et je le savais depuis plusieurs semaines. J'aurais à répondre à ses questions, mais pas tout de suite. Étant calmée, je repris la route, mais j'avais l'esprit complètement vide, je ne pensais à rien sur le trajet que je fis d'ailleurs dans le silence le plus total. D'ordinaire, j'aurais mis la radio et j'aurais chantonné les airs qui passaient, mais pas ce soir. Le trajet me parut interminable, mais finalement, j'arrive à cette maison que je ne connaissais que trop bien. Je me gare et descends de la voiture, mais je sais qu'il n'est pas là. La maison est plongée dans le noir, sa moto n'est pas là. Je pourrais repartir, retourner à Gotham, mais je n'en fis rien, je gravis les marches du perron et décide de l'attendre, peu importe le temps que ça prendra, j'ai le temps. C'est alors que les images de la soirée me reviennent en mémoire, je me souviens de sa voix, de ses propos, de ce rire et du plaisir que je pouvais lire sur son visage. Il ne m'avait pas touchée physiquement, mais il avait réussi à m'ébranler comme bien peu en sont capables. Il connaissait mes faiblesses et il avait tapé dans le mille en me forçant à envoyer Bat vers un piège. Je serre les dents et cligne plusieurs fois des yeux, la fatigue se faisait sentir, mais pas seulement. Toute la colère, l'impuissance également. Je reste là un certain temps, juste à l'attendre, en espérant qu'il revienne. Parce que malgré tout, malgré le fait que je sois avec Helena, malgré le fait que nous ne luttons plus vraiment pour les mêmes causes, je m'inquiétais pour lui. Et je l'aimais toujours, le Joker l'avait bien compris lui. Alors quant au bout d'un temps indéterminé, j'entends du bruit, je relève la tête, sortant de mes pensées et écoutant attentivement le bruit se rapprocher. De plus en plus et je vois les lumières de phares et je pousse un long soupir de soulagement. Je sentais tout le poids de l'angoisse s'envoler, même si une pointe d'inquiétude subsiste. Certes, il rentre, mais dans quel état ? Il se gare et prend quelques minutes avant des descendre de sa bécane. Je me lève, mais ne quitte pas le perron et je souris quand je l'entends parler. " Bat." Il s'avance et se dit désolé pour ma maison. Je ne dis rien dans un premier temps, l'observant brièvement autant que la semi-obscurité me le permettait. Il n'avait pas l'air blessé, mais il avait l'air fatigué en revanche. Je ne devais pas être mieux, j'avais eu une longue soirée. Tout comme lui. " Ce n'est qu'une maison." Même si je l'aimais bien, je n'allais pas mentir à ce sujet, mais ce n'était qu'une maison. Même si je ne pourrais pas retourner dans ce quartier, ni acheter de maison avant un bon moment au vu des événements et de la menace qui avait été faite. Je n'étais plus la bienvenue sur le territoire de Joker, ce qui limitait énormément les choix, même si vivre dans les bas-fonds de Gotham, je connaissais pour y avoir passé une grande partie de ma vie et une grande majorité de mes nuits sous l'identité de Catwoman. " Non... J'avais peur d'entendre quelque chose que je n'aurais pas accepté." Je le laisse ouvrir la porte et il entre, je lui emboîte le pas et ferme la porte alors qu'il me demande ce que je fais là. Et je ne réponds rien dans un premier temps, ne sachant pas exactement ce qu'il avait besoin d'entendre, mais qu'importe. " Je t'ai envoyé dans un piège, je... J'ai eu peur qu'il te fasse quelque chose." Autant être franche à vrai dire. Les yeux dans les yeux, je ne savais pas comment interpréter ce que je pouvais y lire. Ce qui ne me rassurait pas non plus. " Ce n'est pas de ta faute, ce qui c'est passé n'est en rien ta faute. Juste... La mienne et celle de Joker. Tu m'avais prévenu, je n'ai pas écouter." Du moins pas avant que l'une de mes serveuses prenne une balle et que cette soirée se termine dans un fiasco total.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

J’en suis encore à mesurer les conséquences. A calculer. A anticiper. Je sais aussi ce que j’ai fait, avec Vanaver Corporation, avec la Ligue des Ombres… Et Talia. Je sais ce que j’ai commencé, avec les Titans, et avec les autres. Je sais que tout ce que j’entame aujourd’hui n’aura pas de fin, sinon lointaine, et que pour reprendre le contrôle de la situation je sacrifie plus que ce dont je dispose encore. Le fait que Selina soit là complique tout, même si je ne l’aurais repoussée pour rien au monde. Même si c’est compliqué. Même si ça rend tout plus dur. Je sais ce que je dois faire… Ce à quoi je me suis résolu. Et pourtant. Pourtant, elle est là, et tout est rebattu. Comme toujours. Le sourire que je devine à son ton me transperce ; il malmène ce palpitant froid, qui n’a de cesse que de vouloir se calmer depuis que je suis reparti du centre-ville, en abandonnant mon batsuit dans une cache où je me rendrais demain pour le récupérer. Cat a l’air fatiguée. Mise à mal. Je sais rien qu’au rythme des pulsations de sa jugulaire qu’elle est encore sous le coup de l’adrénaline, de la peur et de l’excitation. A ses yeux, qu’elle a eu peur, et qu’elle s’est battue. Au rythme auquel se soulève sa poitrine, qu’elle est calme, mais pas sereine. Je la connais, par cœur, et depuis longtemps. Je soutiens son regard. Les mêmes, depuis toujours aussi.

| Je sais ce que ça fait de perdre sa maison. Je sais ce que ça fait, Cat, de ne plus pouvoir rentrer « chez soi ». C’est presque toujours plus que du mortier et des briques. Alors, je suis désolé. |

Parce que ce sont les seuls endroits dans lesquels on se sent en sécurité. Parce que ce sont les seuls où l’on peut relâcher la vigilance constante qui nous guide d’ordinaire. Cat referme la porte de chêne massif derrière nous, et nous entrons dans la chaleur chaude des boiseries sur lesquelles toutes les parois de verre de la maison repose. Loin au dessus de nos têtes, et des lampions de style industriel, les étoiles et leur lumière. La brume, sur le lac. Je contourne le bar. Je me sers un grand verre d’eau, et pousse vers elle un grand verre de lait. Plaisanterie implicite, intérêt sincère ? Elle choisira.

| Il t’a piégée pour me piéger, Cat. C’est ce qu’il fait toujours. Je suis arrivé à temps, pour les gamins, mais j’ai dû malmener la police. Du monde m’a vu. Gotham sait que je suis de retour, maintenant. |

Je me frotte les yeux, épuisé, bois une moitié de mon godet. Je ne peux pas lui rendre la pareille de son inquiétude ; je n’ai repris des nouvelles d’elle que tardivement, bien après le sauvetage et la poursuite.

| Il m’a fait quelque chose, Cat. Parce que c’est ce qu’il fait toujours. Mais des gens ont été blessés, ce soir. Des gens qui t’étaient chers, et d’illustres inconnus. Des gamins innocents. Ca aurait pu être bien pire. Ca le sera, dès demain. |

Appuyé sur le bar, je regarde sur ma gauche, vers le lac et ses volutes de brume, qui paraissent si mystiques. Je reprends, d’un souffle. Je sais déjà quelles sont les pertes, les blessures qu’elle et les siens ont enduré. Mais je ne reviens pas dessus ; pas par absence de compassion ou d’inquiétude, bien au contraire, mais pour préserver ses vulnérabilités et les miennes.

| J’ai prévenu Gotham toute entière, ce soir, face caméra. Ceux qui ne seront pas aux côtés du bat-justicier seront ses ennemis. |

Je me retourne vers elle. Et reprends, les yeux dans les yeux, dans un souffle

| Dis-moi que Catwoman sera aux côtés de Batman, à l’avenir. Même si tu n’es plus ma compagne, aujourd’hui. J’ai besoin de toi. Et je ne veux pas t’affronter, je ne le veux plus jamais. |

Mais je le ferais si ce serait nécessaire, même si cela devrait me tuer de l’intérieur. Dans ce murmure, l’expression intrinsèque et implicite de tout le poids des sentiments qui m’étouffent, qui me serrent la gorge et me compriment le cœur. Je suis entouré, et pourtant je suis seul. Si Selina accepte, au moins pourrais-je la tenir à l’œil et éviter qu’elle ne prenne de son côté des risques inconsidérés.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

C'était étrange de se retrouver ici, après tout ce temps. C'était toujours aussi calme, aussi reposant et certainement aussi beau, même si la nuit empêchait de voir le lac et ses beautés. On avait passé du temps ici, du bon temps, mais pas que, comme souvent. Cet endroit nous avait vu nous disputer, puis se réconcilier, il nous avait vu rire également. Que de bons souvenirs pour la plupart, mais c'était pourtant si loin maintenant. Je paraissais calme, plus calme que je ne l'avais été une heure auparavant, mais la peur et la colère ne me quitteront pas avant encore quelques heures. Mais je n'étais pas venue là pour me plaindre, je n'étais pas venue là pour lui jeter la pierre, ni quoi que ce soit d'autre. Si j'étais là, c'était parce que j'avais besoin de le voir, de m'assurer qu'il s'en soit sorti. Et c'était le cas. Pourtant, cet événement allait en précipiter d'autres, ce n'était que le début de quelque chose, un nouveau cycle de violence, de haine, de mort. Mais cela pouvait bien attendre demain. J'eus un léger sourire en le voyant, un mélange entre le soulagement et quelque chose d'autre. Je me sentais un peu plus tranquille sur le moment, malgré la fatigue sur son visage, malgré son air impassible, malgré ce ton neutre. Je ne m'attendais à rien de plus. Certes, la perte de ma maison m'attriste, parce qu'il avait raison au fond, c'était mon chez-moi. Après avoir perdu le Manoir et le reste, c'était l'un des rares endroits où je m'étais sentie en sécurité et ça aussi, on me l'avait enlevé. Je soupire légèrement. " Merci." Que dire de plus ? Il savait ce que je pouvais ressentir, ou du moins il s'en doutait probablement. Même s'il avait passé deux ans loin de ce monde, il me connaissait encore mieux que personne, mes forces, mes faiblesses, il les connaissait toutes. Et ça restera probablement toujours comme ça. Je referme la porte derrière nous et aussitôt des souvenirs reviennent, mais je m'efforce de me concentrer sur l'instant présent. Je l'observe de nouveau, le voyant plus distinctement désormais, mais rien ne laisse présager d'une quelconque blessure et je m'approche du bar où il fait glisser un verre de lait à mon intention. Mon regard se pose du verre, sur lui, puis de nouveau sur le verre et je m'en empare, un léger rictus sur les lèvres et en boit une gorgée. Je me rendais compte que je n'avais rien bu depuis des heures et ça me fit du bien, j'en avais la gorge sèche. Je serre le verre dans ma main quand il reprend la parole. Passer par moi pour l'atteindre. Et mettre des enfants en danger en prime pour être certain que ça marcherait. Et ça a marché, Joker a eu ce qu'il voulait, il a la preuve que Batman est de retour, le reste n'avait aucune importance. Je pose le verre sur le comptoir avant qu'il n'explose entre mes mains. " Tu as réussi a les sauver alors..." C'était une bonne chose. " Tu n'as pas été malmener en retour j'espère ?" Le Chevalier Noir était un symbole d'espoir pour la plupart des habitants de cette ville, mais pour la police, c'était différent. Si pour la plupart, c'était effectivement un héros ou un ange gardien, pour d'autres, ce n'était qu'un hors-la-loi. Comme moi, comme les autres. Malgré tout le bien qu'il avait fait à cette ville. Et qu'il refera encore. Il était revenu et désormais, les habitants de Gotham allait le savoir. " Demain tout le monde sera au courant et tout le monde cherchera après toi. Bane et Joker en tête de cortège." Et je sais qu'il a des comptes à régler avec les deux et ça m'inquiète. Pourtant, il reprend la parole et je baisse les yeux sur mon verre de lait, serrant les dents. J'avais été impuissante, complètement désarmée, soumise aux caprices de ce fou dans mon propre club. L'humiliation était terrible. Je l'avais été devant Montoya et Helena et je savais que les Birds allaient devoir réagir en conséquence, nous ne pouvions pas laisser passer ça. Mais ça aurait pu être pire. " Il aurait pu faire pire, c'est vrai, mais il est passé par moi pour t'atteindre, pour avoir Harley aussi. Je... Et s'il t'avais mis la main dessus ? Je sais, je sais que demain sera pire, que c'est le début d'un autre cycle de violence, mais je... Je pensais être plus forte que ça, tu comprends ? Je pensais... Je ne sais pas, je ne sais plus." Je soupire et reprends une autre gorgée de lait avant de relever les yeux vers lui alors qu'il me dit ce qu'il a annoncé et j'inspire doucement, sachant très bien ce que cela allait entraîner. La bataille allait reprendre de plus belle, plus violente que jamais certainement, mais c'était devenu une nécessité. Et ça sera lourd de conséquences, tout ça impactera directement sur Gotham, ses habitants et sur nous. J'entends sa demande, je sais ce que ça implique, ce que ça va impliquer dans l'avenir. " Je ne veux pas me battre contre toi non plus Bat." Cette ville avait besoin de lui et au fond, j'avais aussi besoin de le savoir à mes côtés, même si les conditions sont différentes. Je suis mêlée de près au déclin de cette ville et il doit le savoir désormais, s'il s'est adressé aux bonnes personnes, il doit le savoir. Mais je n'ai plus besoin d'être sauvée, cette ville en revanche si. " J'ai toujours été de ton côté et rien ne pourra changer cela." Mais j'avais aussi mes propres batailles à mener et je devais les mener seule ou bien avec les filles, mais je ne pouvais pas l'impliquer. Est-ce que je devais lui dire pour les Birds ? Sans doute, mais le moment, était peut-être mal choisi.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Cet endroit paraît si isolé, si calme… Presque morne. La dernière fois que nous étions venus, nous étions quelques années plus jeunes. De bonnes bouteilles, un bon repas, et même un film, après un tour sur le lac, et l’apéritif en regardant le coucher de soleil depuis le ponton aménagé en terrasse. Alfred pour amener le petit-déjeuner au petit matin, après une nuit d’amour éperdu. Les temps ont changé. Cat n’est plus ma compagne, mais celle de quelqu’un d’autre. Et moi, c’est autre chose que j’ai, aujourd’hui. Nous nous enfonçons dans un silence qui ne nous est pas étranger, mais rempli d’idées et d’émotions que nous taisons plutôt que de laisser corps et parole les exprimer. Je me sens contraint, épié. Je me sens comme une bête fauve que l’on toise depuis l’extérieur d’une cage. Pourtant, Cat ne me juge pas. Mais cela ne change rien au fait que c’est à mes propres yeux que cette expédition dans le multivers m’a retourné en profondeur. Cat est remuée, aussi. Je ne sais pas si c’est plus ou moins que moi, et au fond, peu importe. Mais le lait lui fait du bien. Surtout, il la déride. Il nous rappelle à tous deux que nous n’avons pas à nous comporter comme des étrangers, même si absolument tout a changé entre nous.

| Quand est-ce que je n’ai pas été malmené en sortie, Cat ? |

Mince sourire en coin pour celle qui jadis m’a connu sous toutes les coutures ; chaque os déboité, brisé, chaque plaie, chaque cicatrice… Elle a regardé Alfred me raccommoder tant de fois qu’elle doit encore se rappeler de tous les détails, sans parler de l’intimité partagée.

| La police agissait dans la précipitation. J’ai dû les devancer de force. Rien de grave ni de permanent, ni de mon côté ni du leur, mais ils auront du mal à l’oublier. Comme autrefois. |

Je sens Cat tiraillée, en proie à d’intenses tensions. Elle a les nerfs. Elle a la rage. Je la connais, car j’ai depuis longtemps sondé son âme, et l’ai exploré, j’en suis sûr, plus que n’importe qui. Plus loin, et plus longtemps. C’est une des rares certitudes qu’il me reste, aujourd’hui, alors que le guide et le phare de mon existence se sont éteints. Je soutiens son regard, quand la belle évoque Bane et Joker.

| Je suis là pour eux, Cat. Et pour tous les autres. |

Selina me confie ses peurs, ses doutes. Je la sens plus heurtée encore maintenant que ce que je pensais quand elle était arrivée. Mais devant moi, c’est évident. La chatte me confie ses vulnérabilités comme rarement elle l’a fait. Elle boit, et me confie qu’elle aussi ne veut plus se retrouver opposée à moi, et qu’elle sera toujours de mon côté. Je lui souris. Un sourire de coin, qui remonte jusqu’à ma joue. Un sourire sans joie, mais tendre. Une confiance partagée, mutuelle. Je me méfie d’elle, pourtant. Je sais quels choix elle peut prendre, Cat, quand elle s’y sent forcée. Sans doute a-t-elle la même certitude teintée de prudence de son côté. Je ne sais pas. Lentement, j’hésite, baisse les yeux sur elle, et plus lentement encore, je finis par prendre l’une de ses mains dans la mienne, et la caresse du revers de mon pouce. Ce contact, cette infime pression, ça me remue les tripes, ça m’embrase. Pourtant, laisser libre cours à tout cela m’est impossible. Cat est avec quelqu’un. Et moi, j’ai Kory, qui certes ne m’a rien demandé et n’attend rien de moi, et qui sait, mais qui mérite mieux qu’on la traite comme une part négligeable qu’elle n’est pas. Je reste là, simplement à la regarder, à lui sourire calmement, à presser légèrement sa main en caressant le dos de celle-ci. C’est simple. Mais ça me fait un bien fou, et j’espère surtout que cela la délasse, elle. Nous sommes proches, aussi ma voix n’a pas besoin d’être forte. Je lui glisse, lui confie dans un souffle :

| Tu es forte, Cat. Tu l’as toujours été, et tu le seras toujours. Tu as su prendre les décisions qui s’imposaient à tes yeux, quand je suis parti. Et ce soir, aussi. Je ne veux pas être une faiblesse, pour toi, ni pour personne. |

Je relâche pourtant sa main, à contre-cœur, et regarde ce que je viens de lâcher.

| Mais je suis content d’être la tienne quand même. |

Je n’ai pas honte de l’avouer. Je n’ai pas honte, si je comprends bien ce que je lis dans ses yeux. Je suis sur la corde raide, pourtant. Parce que si elle m’a protégé au point que le Joker use de ce coup de force… Je n’en ai pas fait autant. Pas par jalousie, par envie, par rancune. Mais parce que je suis d’autres objectifs qui nous dépassent, l’un comme l’autre. Je reprends, tout à mes confidences, presque honteux de vider mon sac, de faire preuve d’une Humanité qui m’affaiblit au moment le plus crucial de mon existence.

| Je savais que tu t’en sortirais. Je le sentais dans mes tripes. Je ne te ferais jamais l’affront de te surveiller comme une chose fragile que tu n’es pas. Mais te perdre… Ca me rendrait fou. Pour de bon. Tu comprends ? |

Même si nous ne pouvions peut être plus jamais être ensemble, entre Huntress, ou Helena qu’importe, et tout ce qui nous oppose et nous sépare, ici et maintenant. Je rive mon regard gris droit dans le sien.

| Tu es la seule certitude absolue de ma vie, Cat. |

Même maintenant. Même après tout ce que nous avons fait.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

La question pouvait faire sourire en réalité, mais il avait raison. Il n'était jamais réellement revenu indemne, dans le meilleur des cas, c'était des bleus, des contusions, de légères coupures, parfois, c'était un os brisé, une épaule déboîtée ou bien des coupures bien plus profondes. Autrefois, il y avait Alfred pour le recoudre, le remettre sur pieds, non sans glisser une petite phrase qui lui demandait explicitement ou non de faire attention la prochaine fois. Mais la fois suivante, c'était pareil et ainsi de suite. Je me souviens de ces moments, Alfred avait toujours le mot qu'il fallait et si au départ, j'avais eu du mal à le voir se faire recoudre de partout, c'était devenu une habitude et j'étais presque toujours là, comme une assistante en quelque sorte. Quand je ne me faisais pas recoudre également, c'est rarement arrivé, mais j'y avais aussi eu le droit. Que ce soit ici ou au Manoir d'ailleurs. Mais aujourd'hui, Alfred n'était plus là, il ne restait plus que nous et rien n'était plus comme avant. " C'est vrai, ça aurait presque tenu au miracle de te voir revenir indemne." Il sourit et j'en eus un en retour. Et ça me faisait toujours le même effet, mais il y avait des choses que je devais passer sous silence désormais, parce que ça ne serait juste pour personne, ni pour lui, ni pour moi et encore moins pour Helena. " Quinze minutes, ça ne laisse pas de temps pour s'organiser. Mais je suis contente que tu n'es rien." Mais discuter de cela ravive la colère que j'essaye tant bien que mal de contenir, il n'était pas là pour la subir et je n'étais pas venue là dans ce but non plus, mais le simple fait d'imaginer qu'il aurait pu y laisser des plumes me faisait étouffer de rage. Mais ce soir, cette nuit, on avait en partie gagner cette bataille, si on pouvait le dire comme ça. Je sais ce qu'il l'attend et il en a une idée également, le plus dur allait arriver et le temps des compromis était terminé depuis longtemps. " Je sais Bat, je sais." Que ce soit Bane, Joker, le Pingouin, la mafia ou n'importe qui d'autre qui figurait sur cette liste. Mais je savais aussi que ça allait être compliqué et ça me faisait un peu peur. Pourtant, je me confie sur ce que j'ai pu ressentir, cette peur de ne pas être assez forte pour faire face à tout ça, parce que tout m'échappait, je ne contrôlais rien. J'avais pourtant dit que je ne me plaindrais pas, je n'attendais rien de sa part, je n'avais rien à exiger de lui et pourtant, son geste me surpris, et le contact de sa main sur la mienne me fit du bien. Comme si c'était exactement ce dont j'avais besoin, là, tout de suite. De nouveau, je me sentais plus calme, plus apaisée, je sentais la caresse de son pouce sur ma main et pourtant, je ne bouge pas, le laissant faire, parce que j'en avais besoin autant que lui visiblement. Nous n'étions pas des étrangers l'un pour l'autre, il me connaissait et je le connaissais, rien ne comptait plus que ça présentement. Mais au-delà de ce geste, ce sont ses mots qui me firent du bien. J'étais forte, j'étais et je suis Catwoman. Je venais de prendre un revers, une belle humiliation, mais je pouvais me relever et c'est ce que je ferais, parce que personne ne m'avait jamais empêché de me relever jusqu'à présent. Personne n'avait su me mettre à terre au point que je ne puisse pas me redresser. Surtout pas lui qui savait pourtant comment faire et s'il le voulait, il pourrait s'exécuter avec une facilitée déconcertante. " Je regrette certaines de mes décisions tu sais. Mais je ne peux pas revenir dessus." Il retire sa main et j'ai un frisson qui me parcourt l'échine et qui descend le long de la colonne vertébrale. Cela m'avait fait du bien, mais c'était aussi un rappel cruel de ce qu'était la situation actuellement. Pourtant, il reprend et j'eus un sourire sur les lèvres avant de lui répondre. " Tu le resteras toujours." L'une de mes rares faiblesses, c'est quelque chose que je ne peux pas changer, quand bien même je le voudrais, je ne peux pas oublier ce qu'il est, ce qu'il représente pour moi, je ne peux pas oublier tous les moments passés ensemble. Ni les sentiments que j'avais à son égard et que j'aurais toujours quoi qu'il advienne. Il y avait tellement de choses qu'on ne se disait pas, qu'on ne pouvait pas se dire, mais il continue de se confier et je secoue légèrement la tête. J'étais touchée par ses mots parce que je le savais sincère, il ne disait pas ça juste pour me faire plaisir. L'idée même de le perdre, de le voir mourir me remplissait d'angoisse, je ne l'admettrais jamais, mais la question ne se posait pas. On avait traversé beaucoup trop de choses pour que l'un de nous disparaisse. " Tu as écouté ta conscience, si tu avais agi autrement, tu n'aurais jamais pu te le pardonner." Je le savais parfaitement et il avait raison, je m'en étais sortie, avec des plumes en moins, certes, mais rien qui ne puisse guérir. " Je ne serais jamais loin de toi. Jamais." Parce que je ne pouvais pas être ailleurs qu'à ses côtés, malgré les choix que j'avais fait, malgré tout ce qui pouvait nous opposer à présent, je savais que ma place était à ses côtés, parce qu'il ne pouvait pas en être autrement. " Et tu es la mienne, en dépit de tout ce que j'ai fais, tout ce que j'ai dis." Même si nous n'étions plus ensemble, continuer de mener ma vie sans lui n'avait pas réellement de sens. J'avais des sentiments très forts pour Helena, mais Bat, c'était quelque chose qui n'était pas comparable. L'idée même de le perdre ne me venait même pas à l'esprit. Et j'avais besoin de lui dans ma vie, peut importe le genre de relation qu'on allait entretenir, je ne pouvais pas le laisser partir.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Selina perturbe mes habitudes de retour. D’ordinaire, malgré la tenue civile, j’ai besoin de faire le point des blessures dont j’ai conscience ou non. Il y a toujours quelque chose, même infime, car on ne saute pas de toit en toit, pas plus qu’on ne descend ou on n’escalade en rappel, sans risquer de petits ou gros bobos. C’est pire, évidemment, quand on se fait tirer dessus ou que l’on se bat au contact. Le choc est trompeur. Il m’est arrivé de cogner avec des phalanges cassées sans m’en rendre compte… Ou bien si, ce qui est fatalement pire encore. J’aurais dû passer du temps devant le système de glaces sur pivots dans la salle de bain, pour regarder sous toutes les coutures si quelques unes n’ont pas sauté en cours de route. Forcément, dans les circonstances actuelles, me dessaper et afficher devant Cat les inévitables coupures et contusions, les ecchymoses et les luxations, ça serait contre-productif. Elle saurait que je ne fais que mon travail… Mais serait-ce effectivement le cas ? Alfred n’est plus là pour m’aider, aujourd’hui. Et Kory vit sa vie à son rythme. Cat opine, elle accepte, et elle assume. Nous en sommes là, l’un en face de l’autre, nos corps se frôlant presque et ma main pressant et caressant la sienne pour lui signifier que je suis bien là, bien de retour, et que je m’associe à sa peine.

J’acquiesce lentement quand la belle me dit qu’elle regrette des choses. Elle a changé, Cat. Celle que je connaissais ne vivait que rarement dans le regret, dans le passé. Il lui était alors trop douloureux pour accepter simplement de s’appesantir dessus. Dans tous les cas, nous ne sommes plus les mêmes, ni l’un, ni l’autre. Et je sens la tension qui habite son corps quand je la relâche, comme un signal, un appel. Je dois produire à cet instant des efforts considérables pour ne pas franchir d’un demi-pas la limite qu’il nous reste, pour l’enlacer et l’embrasser. Mais ça n’est pas correct. Cat et moi ne sommes pas dans les meilleures dispositions pour nous adonner à ce genre de retrouvailles, dont l’idée pourtant m’électrise et transperce chacun de mes souffles. Je baisse les yeux à l’évocation de mes choix, et des préférences dont je me fais l’écho dans mes actions.

| Mais s’il t’arrive quelque chose parce que j’interviens ailleurs, crois-tu que je pourrais me pardonner pour autant ? C’est ce que fait Joker, c’est ce que font les autres. Ma vie n’est que la succession de choix impossibles, de sacrifices consentis ou non. |

J’énonce d’une voix sans timbre, comme un acier froid et lisse, la résolution moribonde que j’ai prise sitôt avoir choisi la voie sur laquelle je m’engageais dès mon retour.

| Je vais devoir m’adapter pour l’emporter. |

Je relève les yeux droit dans ceux de Cat. Je brûle d’y plonger pour la nuit, de la regarder, couché contre elle, de détailler pour me rappeler chaque nuance de ses iris de chatte, aux arcs électriques et nuancier de couleurs qui toutes m’attirent comme la seule maison qu’il me reste. J’en tremblerais presque, à force de me retenir. Mais je reste de marbre. Parfaitement immobile. Rigide à crever, pour contenir totalement l’impulsion. Alors, la seule échappatoire réside dans l’accomplissement de mes tâches. Je retire mon blouson de cuir, le laisse reposer contre le bar. Je retire le chandail qui me protège du froid en moto, et reste en t-shirt uni noir, près du corps, le genre passe-partout absolu. Je retire mes bottes de moto, et je replie mes vêtements, les range à leur place. Non loin, le mannequin de l’armure de Bat reste vide ; je ne pouvais pas prendre le risque que mes équipements soient fouillés au cas où la police installe des barrages filtrants. J’allume une tablette WayneTech, lance l’application de diagnostic matériel, et me sers un whisky d’une bouteille suspendue sur le haut du bar, avant d’en servir un à Cat. Aberfeldy, hors d’âge. Starfire avait dit que c’était de l’urine de reptile, avant une autre ivresse. Cat l’appréciera plus, même s’il ne sera sans doute pas question de la même ivresse, que je désire, pourtant, qui me cisaille le souffle. Mais je me contrôle. Je force ma concentration.

| Tu es indemne. Ou peu s’en faut. Mais il y a eu des dégâts, de votre côté. Tu n’as plus de maison, et retourner au Black Cat parait difficile entre l’intérêt criminel de tes rivaux, les vendettas d’autres individus qui profiteraient de la situation, et évidemment la police qui va avoir des questions à te poser… As-tu quelque part où aller ? |

J’hésite, regarde vers le lac, vers le salon. Lui confier ce que je ressens ? Difficile. Ca l’influencerait pour la suite. Je me tais. Pour le moment.

| Je sais pour les Birds of Prey ; j’ai déjà vu Harleen, qui m’en a dit beaucoup… |

Je plisse les yeux.

| Tu côtoies des gens dangereux, Cat. Des criminelles. C’est un autre niveau que des sociopathes qui se déguisent en chauve-souris pour cogner des gangsters. C’est autre chose que des aliens ou des dieux qui défendent les hommes. Ce ne sont pas les contacts habituels de tes coups que tu as mobilisés dans ce groupement ; toutes celles que j’y connais ont déjà tué, et parfois plus qu’à leur tour. |

Je regarde le listing des équipements détectés par l’appareil, et leur état qui se met à jour, mon visage reflétant la lumière de l’écran.

| Huntress sait-elle que tu es ici, et avec qui ? |

La question tombe. Pas froide comme la mort, pas bouillonnante de rage. C’est une information importante. Je la pose comme un analyste récolte une donnée. On ne me changera pas, on ne me changera plus. Plus maintenant.

(c) DΛNDELION

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Comme tout le monde, j'avais des regrets, mais je les avais toujours jugés contre-productifs. Ils ne m'aidaient pas à avancer, à m'affranchir de certains de mes actes, mais ils étaient là, juste qu'en temps normal, je n'y prêtais pas attention. Mais ces deux dernières années, je les avais accumulés, sans trop m'en rendre compte, jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard, dans certains cas, mais c'est ma peine, ma pénitence et je dois faire avec ce fait. Pourtant, je laisse échapper que certains étaient plus lourds à porter que les autres, sans préciser exactement le fond de ma pensée, parce que même moi, je n'en avais pas une idée bien précise. Les sens brouillés, par ce contact, je dois me faire violence, parce que ma tête exigeait une chose, mon cœur lui en voulait une autre et mon corps réagissait simplement à quelque chose qui lui était familier et qui dans un sens lui manquait. Mais ce n'était pas le moment, pourtant cette idée est là, pas très loin et je me doute qu'il en ait de même pour lui. Nous sommes des adultes et ce qui se jouait était bien plus important que ce que nous avions pu prévoir. Le contact se rompt finalement et c'est sans doute une bonne idée, même si physiquement, nous étions encore près l'un de l'autre. J'eus un froncement de sourcils à ses dires parce que je ne savais pas comment calmer ses inquiétudes à ce sujet. Nous savions tous les deux à quels risques on s'exposait et maintenant encore plus qu'hier. Lui parce qu'il était de retour, moi parce qu'ils savaient tous ce que nous avions partagés, qu'ils en aient été témoins ou pas, ils savaient que nous avons été proches avant qu'il ne disparaisse il y a deux ans. Et visiblement ça marche encore aujourd'hui au vu de ce qui c'était passé ce soir. " Je sais bien, mais c'est un risque que nous devons prendre. Tu ne peux pas être le protecteur et le héros dont cette ville à besoin sans faire de sacrifices. Tu es le seul à pouvoir endosser ce rôle et on le sait tous les deux." Je le sais depuis longtemps, mais si je devais mourir dans un avenir plus ou moins proche, je ne le ferais pas sans me battre, c'était une certitude. Mais la question ne se posait pas encore. Je hoche juste la tête, d'accord avec le fait qu'il allait devoir s'adapter. Les choses avaient changé en son absence et il ne réalisait pas encore à quel point. Et une fois de plus, nos regards se croisent et si je ne faisais pas attention, je pourrais m'y perdre pendant des heures. Une part de moi voudrait tout envoyer promener et franchir cette distance pour être dans ses bras à nouveau, comme avant, mais la part raisonnable de mon être me rappelle que ça n'arrangera rien à la situation actuelle à part faire plus de mal qu'autre chose. Finalement, il commence à retirer ses vêtements pour l'analyser, procédure que je connaissais, je l'avais vu faire tant de fois, mais cette fois, c'est presque dans un silence total que ça se fait. Je l'observe, profitant de cet instant pour détecter des blessures, voir qu'il en avait de nouvelles, mais je reste à ma place, prenant le verre qu'il me tend et me détourne pour aller vers la baie vitrée et regarder l'extérieur quelques secondes. Je l'entends reprendre la parole et je l'écoute, fermant les yeux quelques secondes, je voyais encore cet écran ou je pouvais voir ma maison voler en éclats, j'entendais encore le rire de Joker quand il a vu sur mon visage l'expression de surprise et de colère mélangés. Je prends encore quelques secondes avant de me retourner légèrement vers lui. " Il me reste le Black Cat, de toute façon, je n'ai pas le choix, il faut que je me montre. C'est dangereux, je sais, mais ce n'est pas parce que la soirée s'est mal passée que je ne suis plus la maîtresse chez moi. Les autres le comprendrons, de gré ou de force. Je n'ai pas grand-chose à perdre." Je bois une gorgée de mon verre et reporte les yeux vers l'extérieur avant de reprendre. " Je ne sais pas où trouver un lieu où je me sentirais de nouveau chez moi, mais ce ne sont pas les lieux qui manquent à Gotham. Je ne suis plus la bienvenue à Updown, mais je connais très bien les bas-fonds de cette ville, m'y cacher ne sera pas trop compliqué si je dois en arriver là." J'eus un léger sourire aux lèvres quand il annonce être au courant pour les Birds. Je me retourne complètement vers lui, mon dos touchant la fenêtre froide, mais qui me fit du bien. Je savais qu'il avait vu Harley, mais pas qu'elle lui ait dit, mais cela n'a pas d'importance, il aurait fini par le savoir de toute façon. " On a les alliés qu'on mérite..." Simple murmure mais qui en disait si long. Je me reprends toutefois. " Je le sais parfaitement, mais je suis loin d'être une oie blanche tu sais. Je n'ai peut-être tué personne de mes mains mais je suis responsable à plus d'un titre de beaucoup de morts. C'est la seule alternative que j'ai trouvé après qu'on m'est forcé la main, tu comprends ?" Et puis la question tombe. J'eus un léger rictus sur les lèvres. Helena, ma douce Helena, elle que j'avais laissée au club et qui devait certainement encore être en train de répondre à des questions débiles à ma place. " Elle doit s'en douter je suppose." Elle est loin d'être idiote après tout. Mais il est vrai que je savais que ce n'était pas correct vis à vis d'elle. Mais c'était plus fort que moi, partagée entre des sentiments contraires, entre deux personnes radicalement différentes l'une de l'autre, que j'aimais, mais pas de la même manière. " Je suis juste partie, profitant d'un moment d'inattention de tout le monde. Je n'avais pas la tête à répondre aux questions stupides de la police tant que je n'étais pas certaine de ton état. Ils me convoqueront certainement." Et je ne m'y rendrais probablement pas.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Je suis franc, direct, dans détour. Comme toujours, et plus encore avec Cat, car j’ai une conscience aiguë de ce que nous valons ensemble, et de ce que nous restons si nous sommes séparés. Selina me donne son avis. Et elle ne fait rien pour me détourner de mon objectif. Elle ne fait rien non plus pour me pousser à la prudence, ou pour me pousser à me ranger. Je n’en attends pas moins d’elle, et c’est ce qui fait que même maintenant je l’aime autant ; elle m’accepte. La chatte des rues de Gotham et le bat-justicier. Nous ne sommes plus un couple, mais c’est évident que l’un a marqué la vie de l’autre, et vice-versa, sans qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Elle accepte aussi d’être sacrifiée, malgré les sentiments évidents que j’ai pour elle et ce lien indéfectible qui nous unit, parce que c’est sans doute ce qu’il faut. Pourtant, j’ai changé. Elle aussi. Tout est comme avant, mais en apparence seulement. Car le retour du multivers a induit une foule de micro-changements qui produisent leurs effets seulement maintenant…

Je regarde le lac, une seconde. Et lâche à voix basse.

| Mais je ne peux pas le faire sans toi, Cat’. |

Parce que Gotham, c’est notre lieu de vie. Bien loin des considérations de la Justice League, qui de toute façon aura sans doute encore pire que le Joker à gérer prochainement. Pour le reste, nous avons été ensemble depuis plus de dix ans. Sans compter la décennie précédente à nous tourner autour. Nous sommes liés. Par les épreuves vécues ensemble. Par les sacrifices consentis. Par l’amour que nous avons partagé, et ses élans passionnels, des plus hautes cimes de Gotham jusqu’à ses plus vils souterrains. Je roule des épaules, ce qui comprime les muscles de mon dos à chaque petit cercle. Les vertèbres craquent sèchement, et je grimace alors que je me sens plus vieux et moins en forme que jamais.

La belle se tourne vers moi. Si grande. Si forte. Au visage si doux, si délicat, quand son expression est toujours féroce, déterminée. Mais pas ce soir. Ce soir, Cat a peur, comme un chat à qui l’orage a flanqué la frousse. Elle me confie qu’elle doit retourner au Black Cat, et s’imposer, alors que tant de portes se ferment devant elle.

| Non. Tu ne dois plus y retourner. C’est ce que je crois, Cat. La police va te tomber dessus ; tu seras sacrifiée même si la moitié de ses officiers venait s’encanailler chez toi. Tu leur servirais de bouc émissaire. Quant aux autres, tu vivrais avec une cible dans le dos, à la merci du Joker, ou pire de Bane, s’ils viennent. |

Je ne peux pas le permettre, mais je ne peux pas non plus la forcer. Si elle le fait… Je vais devoir redéployer forces et moyens pour la protéger, et saisir au vol les opportunités qu’elle ne manquera pas de créer par ses actions. Cat se joue de moi. Comme toujours… Inconsciemment, elle s’étend, et se repose contre la baie vitrée.

| Je comprends. Mais je ne suis pas d’accord ; on a les alliés que l’on se trouve. Si tu veux continuer de travailler avec elles, Cat, je ne veux pas d’effusions de sang d’aucune sorte. Sinon, elles et moi aurons un problème. |

Ce n’est pas une menace, mais l’état de fait qui colle à mon intransigeance, une conséquence sur laquelle on ne peut simplement plus revenir. Selina fait la grimace quand je parle d’Huntress. Je sais, alors. Et ça ne la surprend pas que je le manifeste. Je me rapproche, alors. Je me plante devant elle. Ce serait si simple de presser mon corps là, contre le sien. De l’aimer, contre cette paroi de verre qui donne sur le lac et ses volutes de brume qui défilent par-dessus les eaux fraîches du lac. Je capte encore son regard. Si pères, que j’en saisis les nuances de vert et de jaune, nos nez s’effleurant presque, nos souffles déjà mêlés en une présence muette.

| Si tu lui as faussé compagnie, il est possible qu’elle se lance à ta recherche. Est-ce que je dois craindre de prendre un carreau d’arbalète, Cat, si je suis proche de toi comme je le suis, maintenant ? |

Son souffle chaud m’appelle, c’est terrible. Je souffle.

| Tu n’as qu’à rester ici. Ce soir. Et les autres soirs. Si tu peux. Si tu le veux, Cat. Personne ne te cherchera, ici. |

J’ai tant envie de l’embrasser. Tellement envie de tout jeter aux orties, de la plaquer là, et de lui faire l’amour. Et pourtant… Elle est avec Helena, et moi, j’ai quelque chose avec Starfire. Quoi ? C’est ténu. Pas d’engagement. Elle sait que j’en aime une autre. Mais pas comme ça, sans doute. Ce serait inutilement insultant.

| Et il y a de la place pour certaines de tes amis, si vous en avez besoin. Même Huntress. Ta survie d’abord, et ton bonheur ensuite, m’importent plus que tout cet espace vide. Il y a six semaines, je dormais encore enroulé dans ma cape à même le sol, alors penses-tu, tout cet endroit… |

J’ouvre mes portes. Parce que je n’ai pas de possessions terrestres qui m’importent. Parce que je peux le faire. Parce que Cat est dans le besoin. Lentement, hésitant, je fige presque ma main à mi-chemin de son visage. Et replace ses cheveux noirs sur le côté, derrière son oreille. Caresse sa joue.

| Tu n'as pas changé, Cat. Et je sens que dedans non plus. |

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Cette vie, la vie que nous menons l'un comme l'autre depuis tellement d'années, depuis que nous sommes devenus ce que nous étions au sein de cette ville, n'était au fond qu'une vie de compromis et de sacrifice. C'était sans doute dur à comprendre, mais on ne devient pas Batman sans en faire, pas plus que je ne suis devenue ce que j'étais sans en faire. Mais quoi qu'on fasse, nous étions liés, par nos actions, passées ou futures, nous avions ce lien qui nous unissait et rien ne pourra nous l'enlever. Mais il existait des sacrifices qu'on ne pouvait pas éviter, même si on l'aurait voulu et on a eu notre dose l'un comme l'autre. Pourtant, ce n'était pas terminé et je le savais. Nous étions à l'aube d'une nouvelle guerre, bien plus violente et sanglante que celles que nous avons déjà menés avant et pour les autres, je n'étais qu'un moyen de l'atteindre, de lui faire mal. Je le savais et pendant longtemps, j'avais fait en sorte que personne ne puisse se servir de moi dans ce but, mais aujourd'hui ? C'était un peu différent. " Bien sûr que si voyons ! Tu le faisais bien à tes débuts, avant que je ne vienne chamboulé ton monde. Tu es Batman, avant d'être Bruce Wayne. Il faut que t'y arrive, avec ou sans moi." Même si je préfère rester en vie, ça va de soi. Mais il est franc et je me dois de l'être en retour. Peu importe au final ce qui peut bien m'arriver, ça fera partie des sacrifices nécessaires pour qu'il puisse accomplir ce pour quoi il est devenu le Chevalier Noir. Mais je me devais de retourner au Black Cat, pour prouver à tout le monde que je n'avais pas peur, même si présentement, je devais certainement plus ressembler à un chaton effrayé, plutôt qu'une chatte fière et digne. Mais qu'importe, ça n'avait pas la moindre importance pour le moment. Je l'écoute me donner son avis sur la question et je soupire parce que bien évidemment, je n'étais pas d'accord. Oui, je courrais un risque, que ce soit avec la mafia ou bien les sbires de mes autres partenaires. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas d'autres choix. " Je n'ai pas d'autres choix non plus... Si je ne me montre pas, si je n'y retourne pas, je perdrais le peu de pouvoir que j'ai actuellement. Sans compter que je ne peux pas faire ça aux filles." Je me devais de les protéger, après tout. Ce sont mes filles et je me targuais toujours de bien les traiter, ce n'était pas pour les abandonner à la première occasion. Non, pas question, qu'il soit d'accord ou pas, c'était mon club, mon territoire et pas question que je perde cela. Pas même à cause de Joker. Et si je devais avoir des problèmes à cause de cela, alors soit. " Je sais que ça ne te plaît pas et je ne te demande rien, je suis parfaitement apte à me défendre tu sais." Mais on continue et on parle des Birds et j'eus un léger sourire en coin quand il annonce ne pas vouloir d'ennuis avec elle, ni d'effusions de sang, mais c'est quelque chose que je ne peux pas promettre. Parce que je les connais toutes et que je connais leur passif. " Tu m'en demande trop. Je bosse avec elles, je les finance, mais je ne suis pas leur chef pour autant." Je les finance elles et les Titans, c'était tout ce que j'avais pu faire dans un premier temps. Et comme on parle des Birds, on en vient à parler d'Helena. Je ne veux pas penser à ce qu'elle doit être en train de se dire, de ne pas me voir revenir, je sais que j'aurais à répondre à des questions auxquelles je n'avais pas de réponses dans l'immédiat. Mais alors que j'étais contre la fenêtre, il vient vers moi, près, très près. A tel point que je pouvais sentir son souffle sur ma peau, que je pouvais sentir son odeur et ça m'avait tellement manqué. " On ne fait rien de mal, on discute juste, n'est-ce pas ?" Je souris légèrement, mais ma respiration est un peu plus saccadée, c'est tellement compliqué d'être si près de lui sans céder aux pulsions et aux envies. " Je pourrais rester oui...." L'idée n'était pas mauvaise en soit, l'endroit était isolé, presque personne ne connaissait son existence. Mais si je restais, qu'est-ce que ça voudra dire ? " C'est gentil de ta part, vraiment..." Je vois sa main qui se lève, hésitant, puis il la pose sur ma joue. Sérieux, ce n'était pas du jeu, je sentais les battements de mon cœur s'emballer à son contact. " Je n'ai pas envie de changer ce que je suis, c'est bien pour ça que tu m'aimes non ?" Je soupire légèrement parce que dans le fond, j'avais raison et il le savait. La question était purement rhétorique et n'attendait pas vraiment de réponse en réalité. " On avait pas été aussi près l'un de l'autre depuis... Une éternité." Je joue à un jeu dangereux, je le sais parfaitement. Jouer avec le feu, fleureter avec les limites, je l'avais toujours fait. Là, c'était différent, je savais bien ce que cela pourrait entraîner.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Les choses prennent une autre tournure. La seule, peut-être, à laquelle nous ne pouvons nous échapper. La seule, de toute évidence, à laquelle nous ne savons que nous confronter. Cat a raison. Avec ou sans elle. Je suis plus Batman que Bruce Wayne. Depuis toujours, sans doute. Je ne peux pas courir pour échapper à ce destin, cette… Fatalité. Je suis ce que je suis. Et je fais ce pourquoi je suis fait. A suer sang et eau, à cracher de la bile en avançant sous les balles, les shrapnels, au travers des gaz de combat et de la folie qui prend corps. Je ne peux me laisser aller à la faiblesse de dire à Cat à quel point ma réussite dépend d’elle. Et à quel point c’est faux, en même temps. Elle dépend de moi. Et c’est moi qui dépends d’elle. Comment fait-on pour passer outre tout ce passif qu’il y a entre nous, même quand on a quelque chose à vivre avec une déesse qui existe parmi les hommes, ou avec une princesse d’outre-monde qui a de la fougue à revendre ?

| Je sais. |

J’opine de ces seuls mots, sans chercher plus de détails. Pour le reste, la brune a tort. Mais je sais que je l’ai poussée, des années durant, à ne plus fuir comme sa nature éminemment conservatrice la poussait à le faire. Je soutiens son regard. Et nous sommes trop proches. Plusieurs limites intangibles ont déjà été franchies. Plusieurs bornes de non-retour. Désormais, il est trop tard pour faire machine arrière. On se doit d’aller au bout, d’une façon ou d’une autre. Je la toise encore, mince sourire au coin des lèvres, qui disparaît bien vite. Le regard, lui, reste intense.

| Ce n’est pas le pouvoir qui compte, Cat. Je peux t’aider à protéger ces filles. J’en ai les moyens. Mais tu vas devoir me faire confiance. |

J’inspire et j’expire en silence, plusieurs fois, tout à mon calme apparent alors qu’un volcan éclate au creux de mes reins.

| Si tu y vas, tu remets tout en question, tu comprends ? Je m’apprête à te blanchir pour Wayne Enterprise, et pour tout le reste. Mais j’ai encore besoin de temps. J’ai besoin que tu me fasses confiance, Cat. Bien au-delà des mots. |

Et je sais que ce n’est pas simple. Je sais qu’elle aura des réserves, en plus de cette fichue habitude de toujours vouloir faire cavalier seul pour tout, ou presque. Je souffle, nos lèvres si proches, qui ne demandent qu’à partager en silence tous ces mots, tous ces arguments. Mais je garde la distance qui nous sépare encore. Je ne succombe pas.

| Tu sais te défendre depuis toujours. Mais tu ne peux pas affronter Joker, Bane et la police. Pas avec des associées qui ont tout ce sang sur les mains. Peut-être sont-elles sincères, et leur repentir complet. Mais je connais les gars en bleu. Ils vont tous vous coffrer, pour donner à manger à la presse, et à leurs patrons plus ou moins véreux. Même Gordon n’y pourra rien. Ecoute-moi. Protégeons tes employées, et réglons ça ensemble. |

« Comme autrefois » allais-je ajouter, ce qui ne saurait être plus éloigné de la vérité, puisque je sais que tout change malgré les apparences. Ce que nous avons fait, l’un comme l’autre, nous a peut être largement séparés, mis sur des voies trop distantes l’un de l’autre. Et Cat joue. C’est plus fort qu’elle. Plus fort que moi. Ses yeux m’appellent. Ses prunelles tentatrices, languissantes, qui crient si fort ce besoin de proximité, de caresses, comme une chatte qui ronronne et dont on ne sait pourtant si l’on risque caresse ou coup de griffes si on l’approche. Je vois dans ses yeux la même flamme, le même désir. Tout cela est très mal. Mais c’est impossible d’y résister. J’ai failli mourir tant et tant de fois, et le danger est partout. Nous reverrons-nous, après ce soir ? J’ai passé dix ans sans elle. Et elle m’a abandonné sur l’autel. J’aurais toutes les raisons du monde de me bâtir une autre vie. Et pourtant je suis là, à distinguer dans ses yeux tous les reflets du monde. Je sais ce qu’elle veut ; je le sens dans ses yeux, dans l’attitude corporelle qu’elle adopte, jusque dans ses mots. Pourrais-je me renier ?

| On n’a jamais fait "que" discuter, Cat. Eternité ou pas. |

J’en ai le souffle court de l’impulsion que je contiens, qui me demande tous les efforts de mon corps et de mon âme, que je retiens de tout mon être.

| Mais oui, c’est pour ça, et pour tant d’autres choses. |

Je ferme les yeux. Pose mon front contre le sien. Doucement, d’abord. Mon corps, si large, massif, déformé par une vie d’entraînement, de batailles et de blessures, qui se presse contre le sien comme un ballon que l’on gonfle. Je respire son odeur, m’en remplis les poumons. Je ne l’embrasse pas, pourtant. Je me tiens contre elle comme si je ne devais plus jamais la revoir.

| Reste, Cat. Même si tu dois me ramener tes Oiseaux de Proie. Même si tu dois me ramener ton Helena. Tout ça ne compte pas, pour moi. |

Je guette un signe d’elle, un souffle. Je rouvre les yeux, et plonge dans la galaxie qui est la sienne. Une galaxie d’histoires, de bravoure et de secrets. Une galaxie de mensonges et de beauté. Un jour, elle saura tout ce que j’ai fait. Tout ce que je fais encore, pour elle, pour moi, pour Gotham. Mais pas ce soir.

| Je t’aime, Cat. |

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

La vérité, c'est que nous nous connaissons trop bien, j'ai passé une bonne partie de ma vie auprès de lui, d'abord comme une source de conflit, ensuite comme amie et allié, pour finir par être bien plus que ça. Je savais parfaitement ce que j'avançais à son sujet et il ne dément pas, parce qu'il n'y a rien à démentir. Si je ne l'avais pas rejoint à l'autel, c'était bien pour cette raison, pas parce que je ne l'aimais pas, parce que c'était même l'exact contraire, mais bien parce que sa mission exigeait des sacrifices et que je ne voulais en aucune façon être un frein à ce qu'il entreprenait. Le plus gros renoncement de ma part, alors que j'en brûlais d'envie, je n'attendais que ce mariage, je voulais vraiment être sa femme, mais les choses étaient destinées à se terminer autrement. Aujourd'hui, après plusieurs années, c'est toujours la même chose, cet amour que j'avais pour lui me poussait à lui dire que c'était sans doute nécessaire, que je ne serais sans doute qu'un sacrifice parmi tant d'autres. Et pourtant, j'aurais aimé qu'il en soit autrement, il m'était souvent arrivé d'imaginer cette vie qu'on aurait pu avoir si tout avait été différent. Une vie simple, tranquille, certainement avec des enfants, une vie de famille. Chose que je n'avais jamais eue et qu'il avait perdue étant jeune. Et il répond simplement qu'il sait et je hoche légèrement la tête, il n'y avait rien à ajouter à ce sujet. Mais lorsque je lui explique pourquoi je dois absolument retourner au club, il ne semble toujours pas d'accord. Si j'avais eu quelqu'un d'autre que lui en face de moi, j'aurais fini par lui dire d'aller se faire voir et que je gérais la situation comme je le voulais parce que c'était mon club, mes filles et mon territoire. Mais là, c'était différent, son regard m'invitait presque à la prudence et je soupire. Je ne voyais pas comment il pouvait être sur tous les fronts en même temps, c'était impossible. Et je ne voulais pas le distraire alors que j'étais capable de gérer. Certes, l'intrusion du Joker m'avait prise au dépourvue, mais plus jamais, que ce soit lui ou qui que ce soit d'autre. Je continue de sourire et eus un haussement d'épaule. " Qu'est-ce que je remets en question au juste ? Dis-moi, parce que je ne peux pas perdre le club, il m'est très utile. Et je te fais confiance, c'est le cas depuis des années." Il ne m'avait jamais donné de réponse de douter de ce fait, mais l'inverse n'est pas forcément vrai. J'ai tendance à vouloir agir toute seule et généralement c'est une mauvaise idée. " Attends... Comment ça tu va me blanchir ?! Qu'est-ce que tu as fait ...?" Parce que c'était bien la question. Comment pouvait-il faire un truc pareil ? Mais la proximité me fait oublier ces considérations pour le moment, ce qui n'est pas une mauvaise chose parce que je sentais que ça n'allait pas du tout me plaire cette histoire. " Techniquement je n'ai rien à voir avec Bane et j'ai bien fais de me tenir le plus loin possible jusqu'à maintenant." Mais il avait sans doute raison pour la police et Joker. C'était même certain que ça se passera mal pour nous, pour moi si la police s'impliquait un peu trop dans cette histoire et il est certain qu'avec mon nom gravé sur des morceaux de corps à travers toute la ville, ils avaient des questions à me poser. " Ton aide est plus qu'appréciable, mais tu ne peux pas te permettre de faire trop de choses à la fois. Si tu te disperse trop, tu ne pourras pas agir correctement." Je soupire légèrement avant de relever les yeux vers lui. " Mais je sais aussi que tu le feras, alors d'accord. Mais je te préviens que si tu ne te concentre pas sur ce qui compte réellement, je trouverais un autre moyen de protéger mes filles." Et pas le genre légal et qu'il appréciera, mais tant pis. Tant qu'on sait à qui s'adresser et mettre le prix, tout est possible et une chance pour moi, mon club regorge de gens qui sont prêts à n'importe quoi pour de l'argent et j'ai déjà quelques noms en têtes. Évidemment, ils viennent de mon monde, ce ne sont pas des personnes recommandables pour le commun des mortels et s'il trouve mon association avec les Birds problématique, il n'était pas prêt pour ça. Je comprends à son regard qu'il sait que je joue à un jeu dangereux, que je flirte avec les limites, mais j'ai toujours été comme ça et ce soir ne déroge pas à la règle. De toute façon, nous avons atteint le point de non-retour à partir du moment où j'ai passé le pas de cette porte. Ce désir inavouable, mais pourtant bien présent ce qui était inapproprié au vu de ma situation avec Helena et pourtant, c'était plus fort que moi. Parce que je ne pouvais pas cesser de l'aimer, de le vouloir dans ma vie, d'avoir peur pour lui alors que les personnes dont je me souciais réellement étaient rares. Et pourtant, nous étions là tous les deux, proches l'un de l'autre alors que je lui avais donné toutes les raisons du monde de me fuir, de me détester, mais rien de tout cela. Ce n'était pas ce que je pouvais lire dans son regard et lui dans le mien. " C'est vrai. Pour répondre à ta question, je ne sais pas si tu dois craindre quelque chose d'Helena à l'avenir, mais une chose est certaine, ce soir, tu ne risque rien." J'eus pourtant un sourire presque satisfait sur les lèvres à sa réponse. Cela semblait si simple, mais je savais que c'était difficile de m'aimer comme il le faisait et je lui en étais reconnaissante, parce que si je ne l'avais pas eu dans ma vie, je ne serais sans doute pas celle que je suis aujourd'hui. Grâce à lui, je n'étais plus qu'une cambrioleuse ni même une vulgaire criminelle, j'étais bien plus, j'étais une meilleure personne. Mais mon cœur continuait de battre rapidement, décidément, il n'avait pas l'intention de se calmer, mais en était-il seulement capable alors qu'il me suffisait juste de me hisser sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres sur les siennes ? Et il se rapproche encore davantage et c'était dur de résister, de ne pas céder, parce que son contact m'avait manqué toutes ces années, sa présence, lui tout simplement. Il me demande de rester et je reste silencieuse dans un premier temps. J'aimerais lui dire que je pourrais rester, mais la cohabitation avec Helena risquait d'être impossible et je n'avais pas envie de les voir se battre à cause de moi. Pourtant, je ne voyais aucun autre endroit où je pourrais être en sécurité à l'heure actuelle. Et puis finalement, Il me dit ces mots et je souris, parce que je ne peux rien faire d'autres. Mais je passe mes bras autour de son cou. " Je t'aime Bat." Désir, besoin ou envie, je ne saurais dire, mais finalement, c'est moi qui pose mes lèvres sur les siennes. Et j'en frissonne presque. Deux ans. Deux longues années. Je ne réfléchissais plus, je répondais juste à cette envie qui était là depuis qu'il était venu me voir à son retour.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Les mots ne sont jamais inutiles. Pas même quand ils énoncent des évidences. Ils les entérinent, ils les déterrent. Ce n’est jamais facile à cracher. Même quand c’est quelque chose de commun et de partagé. Dans tous les cas, Cat et moi savions déjà à quoi nous en tenir. Le dire, c’est le vivre. C’est l’assumer. En tenir compte, pour nous, et pour les autres. Evidemment, ce partage de sentiments ne signifie en rien que nous allons passer outre tout ce que nous avons vécu, tout ce qui nous distingue désormais. Il n’est jamais trop tard pour passer outre les difficultés. Même si certaines paraissent insurmontables. Même si certaines le seront, effectivement. Tout est encore flou, obscur. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Cat me demande de lui dire, de lui raconter. Mais c’est trop tard, pour l’instant. Je n’ai pas envie de rompre ce qui nous lie, au risque alors, de le casser brutalement. Pour l’instant n’existent à mes yeux que les deux puits infinis donnant sur son âme que sont ses si beaux yeux, et je ne lui réponds pas.

Il y a des secrets, entre nous. Il y en a toujours eu. Plus souvent de son côté que du mien. Dans les deux cas ça ne change rien ; ils existent pour protéger l’autre. Et pour le moment, Cat n’a pas besoin d’en savoir plus. Pas avec ce qu’il lui tombe dessus. Alors, je souris, quand elle évoque Helena et les risques que j’encours en me tenant là, contre elle, à risquer son ire. Je n’ai pas besoin de jouer les fanfarons, ni d’ailleurs l’envie. Je ne dévie pas d’un iota de ses yeux, même si mon propre regard se meut pour distinguer chacune des nuances du sien.

| Je risque tout pourtant, ce soir. |

Mais pas vis-à-vis d’Huntress. Nous réglerons ce problème-là en temps voulu. Nous ne sommes pas en train de reformer un couple, avec Cat. Je n’en ai pas le sentiment. Nous ne nous disons pas adieu non plus. Mais le futur n’est pas inscrit dans le marbre. Peut être que la vengeresse sera le choix final de ma compagne de toujours. Peut être serais je amené ailleurs, dans une autre couche, du fait des alliances et des pactes que je noue, avec des diables à visage de femme. Toutes ces considérations sont encore lointaines ; si je dois m’opposer à Helena Bertinelli et faire couler son sang comme le mien, je l’accepte volontiers, si c’est le prix à payer pour l’amour de Cat.

Son sourire me conquiert, comme toujours et à jamais, et ses bras qu’en s’enroulent autour de mon cou m’appellent ; je me fonds contre son corps avec la douceur d’une étreinte qui trop longtemps m’a manqué. Je souris en coin, finalement, quand ses mots font écho aux miens. Et ses lèvres qui pressent les miennes d’un baiser tendre, non fugace mais volatile. Il scelle une parole, il concrétise un besoin. Le besoin d’elle, le besoin de nous.

Je réponds à son baiser. Entrouvre les lèvres, cherche son souffle, sa langue. La pression contre son corps se fait un poil plus forte. Ma main gauche se glisse sur sa robe, au creux de ses reins d’abord, en épousant leur chute. Son corps svelte, parfaitement galbé, celui d’une gymnaste de combat que je parcours de nouveau, pour la première fois en dix ans, pour moi. En deux, pour elle. Trop longtemps, dans un cas comme dans l’autre. Alors, l’autre main, elle cherche sa joue, l’arête de sa mâchoire, et glisse sur son cou, approfondis le baiser quand ma langue cherche la sienne en un ballet sensuel, doux et précautionneux d’abord, plus relevé ensuite. Je lui donne mon souffle. Pause dans le baiser.

Je recule d’un bas. Et reitre le t-shirt noir qui me recouvre encore, dévoilant tout ce qu’elle connaît déjà, en différent toutefois. Plus marqué. Les muscles sont plus secs que jadis ; j’ai perdu en épaisseur dans l’outre-monde peuplé de bêtes féroces qui me traquaient, et j’y ai gagné de belles cicatrices en sus des autres. Une masse cicatricielle sur le flanc droit, sur le bas des côtes, en forme de mâchoire monstrueuse. Des griffes parallèles zébrant ma peau sur le pectoral gauche, et sur l’abdomen du même côté. Dans le dos, d’autres encore. Je vois son regard. Nouveau sourire, qui remonte jusqu’à mes yeux cette fois.

| Plus haut, Cat. |

Je reviens contre elle. L’embrasse à pleine bouche, sans plus aucune retenue. Et ma main sur le côté de son cou descend sur sa clavicule, débarrasse son épaule de sa robe. L’autre s’affaire déjà à en baisser la fermeture. Reprenant mon souffle, j’embrasse son cou, y laissant une traînée ardente jusqu’à la clavicule, mains suspendues à son assentiment… Car on ne devrait pas. Je souffle dans son cou, déjà ivre de son odeur, et de sa chaleur qui m’attire ?

| Le veux-tu, Cat? |

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Il ne répond pas et je ne sais pas si ça doit me rassurer ou pas. De toute façon, est-ce que j'avais réellement envie d'entendre les réponses à ces questions ? Pas ce soir en tout cas, j'avais déjà bien assez avec ce qui me préoccupait l'esprit actuellement. Je finirais par le savoir, ma réaction dépendra alors de ce qu'il aura entrepris, mais je ne voulais pas qu'il se compromette pour moi, je ne le méritais plus. Enfin quoi que je puisse lui dire à ce sujet, je suis certaine qu'il ne m'écoutera même pas. Mais je lui laisse ses secrets, je serais bien mal placée pour venir lui faire la morale à ce sujet, moi qui en avait toute une collection. Il y avait beaucoup de choses que je ne lui avais pas dit, pour le protéger, pour me protéger, ou tout simplement parce qu'il n'avait pas besoin de le savoir. Je ne lui mentais pourtant pas, mais ce qu'il ne savait pas, ne pouvait pas lui faire de mal. Mais depuis que je suis entrée dans cette maison, je n'avais pas menti, pas parce que je ne le voulais pas, juste parce que c'était inutile. " Je sais, mais tu n'es pas le seul." Joué avec le feu, je savais faire, ce n'était pas quelque chose de nouveau pour moi. En revanche, j'avais parfaitement conscience du fait que c'était mal. Mais quoi qu'il puisse se passer, les choses resteront compliquées, parce que ça a toujours été comme ça en réalité. Parce que tout a changé, même nous et pourtant, il reste une constante, que le temps ne peut pas enlever, que rien ne pourra sans doute nous enlever, même si les obstacles sont plus nombreux qu'auparavant. Parce que l'amour, c'est pour les autres, les jolies histoires qui se terminent bien également. Ma vie est trop complexe pour que ce soit normal, mais ces années, passées avec lui, m'avaient appris que c'était possible, à grand renfort de compromis, de disputes, de réconciliation et de sacrifice, mais c'était possible. Et jusqu'à ce soir, j'avais vécu presque la même chose avec Helena. Ce besoin de normalité, tout en sachant par avance que c'était impossible. Et pourtant, j'étais là, les bras noués autour de son cou, mes lèvres sur les siennes, parce que j'en avais besoin, j'en avais envie. Parce qu'il m'avait tellement manqué. Et il répond à ce baiser et je me rendais compte que ce manque, on le partageait tous les deux. Je sentais ses mains sur le tissu de ma robe et sur ma peau et c'était électrisant, enivrant. Nos langues se cherchent, se trouvent et commencent une danse que nous connaissions par cœur. Je n'avais pas oublié, mais le sentir contre moi, être à nouveau dans ses bras, c'était quelque chose que je n'espérais plus. Il fait un pas en arrière et j'en profite pour inspirer légèrement et je le regarde faire, un sourire sur les lèvres et je pose de nouveau les yeux sur lui, sur son torse et les nouvelles cicatrices que j'y voyais me faisait prendre conscience du cauchemar qu'il avait dû vivre pendant tout ce temps. Ce n'était pas beau à voir, mais ça n'enlevait rien au reste. Je connaissais par cœur l'emplacement de ses autres cicatrices, chaque muscle,, mais mon regard finissait toujours par se poser sur ses horribles marques de... C'étaient des dents ?! Mais sa voix me rappelle à la réalité et je me contente de sourire légèrement amusée, parce que cette phrase, il me l'avait sorti un nombre incalculable de fois. " Je profite de la vue." Réponse que je lui donnais à chaque fois. Passé, une décennie sur une terre hostile n'avait rien enlevé de son charme, au contraire, il était encore et toujours l'homme que j'aimais. Il revient vers moi et cette fois, c'est plus intense, plus passionné et mes mains parcourent son torse et son dos, caressant du bout des doigts sa peau. Il entreprend d'enlever cette robe et mes mains descendent alors jusqu'à son pantalon et il demande si c'est ce que je veux. Est-ce bien raisonnable ? Pas vraiment. Si c'est ce que je veux ? Dans l'immédiat oui. Je ne veux pas penser aux conséquences, pas ce soir. Je veux juste le retrouver, retrouver ce que nous avions et aussi parce que cette envie était bien trop forte pour que je ne cède pas. " Tu veux vraiment une réponse à cette question ?" Mon ton était léger, joueur, parce que si je n'en avais pas envie, je n'aurais jamais posé mes lèvres sur les siennes et je serais déjà loin de ses bras. Chose qui n'arrivera pas ce soir. Pourtant, je me défais de l'étreinte de ses bras, d'un pas léger, je reste joueuse, aguicheuse, mais pas docile. Cela serait trop facile sinon. " Tu viens ?" Prenant appui sur le mur, j'enlève mes chaussures et les abandonne là perdant au passage plusieurs centimètres, avant de changer de pièce. Je connaissais cette maison par cœur, je ne savais juste pas dans quelle pièce m'arrêter, mais ça n'avait pas d'importance non plus.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Cat a raison. Je ne suis pas le seul. Et sans doute que les accords passés m’inclinent au même genre de sacrifice qu’elle-même. J’espère toutefois que mes péchés sont plus graves que les siens. De sorte, peut-être, à retrouver un peu d’espoir de son côté. Car de celui du bat-justicier, il ne peut y en avoir. Ce jeu dangereux, ce soir, nous met tous les deux en porte-à-faux. Cat, par rapport aux sentiments qu’elle nourrit, je le sais, pour une femme. Et du mien, pour la diversion qu’elle représente par rapport à des adversaires que je peux difficilement considérer autrement que comme invincibles. Ils sont partout. Ils ne sont nulle part. Si je me retourne, ils sont déjà là, à brandir leurs lames dans le noir. Et s’ils se laissent voir, c’est parce que je suis déjà cerné. Cette pensée stimule mes glandes surrénales. La peur, que je sais si bien distiller, inonde mon système nerveux. Je l’accueille, comme une amie. Et recueille son adrénaline comme nécessaire.

Cela me fait frissonner, imperceptiblement, comme le « shoot » qu’attendrait un toxicomane.

L’avoir là, contre moi, me fait me sentir pleinement en vie pour la première fois depuis longtemps. Le mode survie, lui, n’est plus automatique. C’est autre chose, qui se joue entre Cat’ et moi. Et je remets une pièce dans la machine en la laissant me regarder, me redécouvrir. Je ne le confirmerais pas, mais c’est bien son approbation que je cherche, et la façon qu’elle a, joueuse, enjôleuse, de me détailler, que je recherche finalement.

| Profite, Cat. Mais après, ce sera bien mon tour. |

Bien sûr que pour le reste, c’est une réponse à cette question que je veux. Mais Cat n’entend pas se laisser faire, quant à elle. Déjà elle s’enfuit, elle se dérobe à mon contact. Déjà les choses s’accélèrent, et son jeu résonne en moi comme une puissante force d’attraction. Je suis hypnotisé. Par sa beauté, par sa sensualité. Par tout ce qui fait qu’elle est Cat, et je reste subjugué par sa beauté et sa langueur que j’en oublie de la rattraper. Le sourire que j’ai aux lèvres, discret mais bien réel, souligne simplement l’impatience qui est la mienne…

Jusqu’à ce que je me rappelle de ce que cette demeure peut cacher.

Et alors que je la suis d’un pas lent, mais sûr, je sais qu’il me faut maintenant assumer. La belle n’est déjà plus dans le couloir ; je ne vois plus la cascade brune de ses longs cheveux dont j’ai déjà humé l’odeur tant et tant de fois que j’en suis encore étourdi.

La porte de la salle de bain, entrouverte. Y a-t-elle vu la combinaison de secours d’une starfire déshabillée avant la douche, et ses vêtements en pagaille au dessus de la panière de bois brut ? Le bureau aussi, est entrouvert. A-t-elle été jusqu’à apercevoir la masse de photographies, de notes, de plans, le tout relié par objet de fil rouge en fil rouge au dessus de l’ordinateur jusque sur les murs encerclant la pièce ? Y-a-t-elle vu les photos d’elle, d’Huntress -jamais ensemble, car à des époques différentes-, d’endroits comme le Black Cat, perdus au milieu de tous les autres, clowns supposés ou réels, révolutionnaires d’obédience proche de Bane, ou d’autres anarchistes sanglants ? Mais c’est sans doute déjà dans la chambre qu’elle se trouve.

Et quand j’y vais, je ne peux voir que sa silhouette qui regarde, dehors, la bâche qui recouvre à peine les couvertures en boule sur le ponton de boix massif, brut. Le ponton surplombe la lagune sous la lumière d’une lune sanguine, perdue dans les volutes de brume émanant du lac ?

| Je dors là, parfois. J’ai dormi dix ans à la belle étoile, pour l’essentiel. Les cavernes que l’on trouvait ne me réussissaient pas ; elles étaient souvent infestées de monstres, tapis dans le noir, de l’engeance de ceux qui m’ont laissé ces traces. |

J’avance vers elle. Torse musculeux contre ses omoplates, plus minces et fragiles d’apparence. Mains qui passent de son abdomen à son ventre, à ses cuisses. A son intimité, entre, que j’effleure par-dessus ses vêtements. Je souffle, visage dans ses cheveux.

| J’ai besoin que tu me dises que tu le veux vraiment, Cat. |

Car nous sommes tous deux au-dessus des regrets… Si nous le décidons, et si nous le décidons seulement. Mes mains, pourtant, ne peuvent plus se contenir, impétueuses, et l’une tire la fermeture de sa robe, dans son dos, l’autre la débarrassant des bretelles de sa robe. Je la dévoile, tirant fermement mais sans brutalité sur son vêtement, passant lèvres et langue en autant de baisers enflammés de son cou à son épaule, à la naissance de sa poitrine. Je savoure le goût et l’odeur de sa chair, douche, chaude, tendre, qui m’a tant manqué.

Je tremble de désir, d’envie. Je la sais pourtant parcourue, à demi-possédée par une autre personne. Une femme, qui représente ce que j’aurais pu devenir si j’avais cédé à la vengeance la plus directe et frontale qui me tendait les bras, jadis. Je suis tiraillé. Entre l’envie de la prendre, de la conquérir de nouveau, de l’aimer à tout jamais et de la savoir amoureuse de moi sans limite ni contrainte. Et pourtant… Pourtant, j’ai fait mes choix. Et elle les siens. Et Cat sera toujours libre ; je ne serais pas celui qui l’attacherait de quelque façon que ce soit.

Ma bouche descend entre ses seins. Sur le sillon parfait de son corps svelte, affûté, jusqu’au nombril, jusqu’à l’aine, et moi qui la débarrasse de ses dessous avec les dents et les mains, qui passent, brûlantes, sur la courbe de son postérieur.

| Dehors, ou dedans ? |

C’est trop tard pour faire un choix autre que le lieu de nos ébats. Dans les deux cas, ça n’aurait rien d’inédit. Les toits de Gotham avaient été notre premier nid d’amour, avant le manoir, ou cette maison.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Ce qui s'était passé ce soir, ce qui se passait actuellement et ce qui se passerait dans les minutes ou les heures qui arrivent, allaient tout changer. Absolument tout. Que ce soit une bonne chose ou non n'avait pas la moindre importance sur le moment, parce que ça devait sans doute arriver. Mais je ne me préoccupe absolument pas de tout cela, alors que je pouvais poser les yeux sur lui, sur son torse et ses nouvelles cicatrices, mais je me contente de sourire quand il annonce que son tour viendra vite. Contrairement à lui, je n'ai pas de nouvelles cicatrices, pas de bleus, rien qui ne puisse laisser présager que ces deux dernières années aient été difficiles. Moralement, c'est une autre histoire, mais je me concentre sur le moment présent. Il attendait une réponse à sa question, je le savais bien et il l'aura, quand je serais décidée à la lui donner. Et au lieu de ça, je m'éclipse, quittant la pièce pour aller errer dans la maison quelques instants et j'ouvre des portes. La salle de bain dans un premier temps et tout de suite, je vois quelque chose qui n'aurait pas dû être là et je savais que ça ne lui appartenait pas. Je hausse un sourcil, curieuse et les questions commencèrent à se faire nombreuses. Il y avait donc quelqu'un d'autre. Est-ce que je pouvais le blâmer pour ça ? Je serais certainement mal placée pour le faire, mais quelque chose me chiffonnait quand même. Je grimace légèrement, ne serait-ce pas une pointe de jalousie que j'étais en train de ressentir ? Sans doute. Mais nous n'étions plus ensemble, il était libre comme je l'étais et pourtant... Il allait falloir que je sache qui elle était, qu'il me le dise ou pas n'avait pas d'importance, je finirais par le savoir. Je me retourne alors, laissant la porte entrouverte et passe à la suivante. Et là aussi, ce que je pouvais y apercevoir me laissait perplexe, mais je n'entre pas. Je pourrais m'avancer, pour voir plus en détail ce qui s'y trouvait, mais je n'étais pas réellement sûre d'avoir envie de le savoir. Pas ce soir en tout cas. Je savais à peu près ce qu'il était en train de faire, il ne m'avait pas caché le fait de vouloir traquer Joker, Bane et les autres. Je ne pouvais pas réellement l'aider sur ce plan-là, mais je me rappelle soudainement les dernières paroles de ce clown à mon intention et je sens ma main se serre sur la poignée de cette porte. Tout sacrifier pour le débusquer, pour lui faire mal. En étais je capable ? Je n'en savais rien. Je soupire, éloigne ce clown de mes pensées et me dirige vers la chambre. Rien n'avait changé, c'était exactement comme dans mes souvenirs et je m'approche de la fenêtre pour regarder dehors quelques instants. Essayant de me faire une raison sur ce que j'avais vu et je soupire légèrement alors que je l'entends arriver derrière moi. Un léger sourire se dessine pourtant sur mes lèvres, alors que mes yeux se posent sur le ponton extérieur et il m'explique dormir dehors et la raison. Décidément, si les deux dernières années dans notre réalité n'avaient pas été idylliques, ses dix ans à lui avaient été bien pires que tout ce que j'aurais pu imaginer. Et lorsqu'il se rapproche et que je sens à nouveau ses mains parcourir mon corps, je ne fais rien pour l'en empêcher. Parce que c'était quelque chose que j'avais espéré pendant plusieurs mois après son départ, j'en avais tellement rêvé et puis il y avait eu Helena et doucement, j'avais commencé à me faire une raison. Mais là, c'était réel, il était là, ce n'était pas un rêve et je ne comptais pas y mettre fin, quand bien même ce que j'avais vu avait de quoi troubler n'importe qui d'autre. Nous n'étions plus ensemble, mais là tout de suite, il était à moi et cette idée me fit légèrement sourire. Et il me repose la question. Pourtant, je n'eus pas le temps de répondre parce que je sentais le tissu de ma robe glisser le long de mon corps et finir sa chute sur le sol. Je sentais ses lèvres sur ma peau et j'en frissonnais presque parce que mon corps réagissait à quelque chose qu'il connaissait et qui lui avait manqué. De toute façon, il était trop tard pour reculer et je n'en avais pas la moindre envie. " Je le veux vraiment Bat." Je ne pouvais pas donner d'autres réponses que celle-là, parce que de toute manière, j'en mourrais d'envie et la frustration aurait été bien trop forte si on en était resté simplement là. Le point de non-retour était franchi depuis un moment et ce n'était pas le moment d'avoir de regret. Je tremblais légèrement à chaque caresse, à chaque baiser parce qu'il savait ce qu'il faisait et il y mettait beaucoup d'application. Je me mordais la lèvre inférieure soupirant légèrement pourtant. Je baisse les yeux vers lui quand il reprend la parole et mon regard se tourne alors vers l'extérieur, avec un sourire malicieux sur mes lèvres. " Dehors." Cela n'aura rien de nouveau, le ciel étoilé de la ville avait été témoin bien plus d'une fois de cet amour que nous avions partagés et que nous avions certainement encore. Je recule légèrement, une main cherchant la poignée pour ouvrir la baie vitrée, mais avant de sortir, il y avait encore quelque chose qu'il fallait que je fasse. Je me rapproche, sûre de moi, vraiment provocante et je pose de nouveau mes mains sur sa peau, tournant autour de lui comme un chat le ferait avec une souris, lentement, volontairement joueuse avant de m'arrêter de nouveau face à lui et de commencer à lui enlever ce qui lui restait de vêtements, parce qu'au final, moi, je n'avais plus rien. Gestes lents, mesurés, parce que je savais que la suite allait être toute autre entre l'ardeur, la passion, l'envie et tout autres sentiments du même registre. On aurait dû faire ça il y a des semaines, C'est comme ça qu'on aurait dû se retrouver mais les choses en avaient décidé autrement. Ce soir, il était à moi et j'étais sienne, sans réserve, sans conditions. Comme avant. Me hissant sur la pointe des pieds, mes lèvres retrouvent les siennes encore une fois, je n'avais pas besoin de plus. Juste de lui.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Cat voit tout, au passage. Je suis sûr qu’elle s’est renseignée, qu’elle a laissé traîner un œil, ou bien plutôt les deux. Car c’est dans sa nature d’être curieuse, et plus encore s’agissant de ce à quoi elle tient. Et même maintenant, c’est encore mon cas. J’ai la certitude ancrée au fond de moi que sa retenue n’est qu’éphémère, et qu’elle finira par ouvrir les yeux sur ce que je suis. Ce que je suis devenu, ou ce que je suis depuis toujours, ce n’est pas très clair, ni tranché. Je sais, car la belle est rétive, que si elle ne le souhaite pas, pas vraiment, alors Cat ne se laissera pas piéger jusqu’au bout. J’ai confiance en elle. Et elle en moi. Je le vois, tout comme la couleur de son abandon, quand son regard coule dans le mien. Sa respiration n’est pas calme. Sa poitrine se soulève. Je l’ai dénudée, et pour un temps du moins, conquise. Je ne ferais pas l’erreur de croire ou de considérer que cela pouvait s’avérer permanent ; Selina n’a jamais suivi dans son existence que son propre rythme. Quand elle me laisse faire, la débarrasser de sa robe, puis de ses dessous, je sens que son corps me dit des choses que les mots tardent à confirmer.

Mais sa voix presque soufflée me confirme la reddition, temporaire, de ses barrières. Pour le moment, pas d’Helena, pas de Kory, rien d’autre que nous.

Son sourire m’emporte. Dehors, alors. Sa beauté nue me frappe. Son corps parfaitement galbé m’appelle, intime l’ordre au mien de la protéger, de la chérir, de la couvrir de mon épiderme. Et c’est pourtant elle qui s’affaire à me dénuder pour de bon. Le pantalon, une fois l’obstacle de la ceinture sauté pour de bon. Le pantalon descend sur des cuisses épaisses, marquées elle aussi, dont une longue trace de griffures qui jadis me déchiquetèrent le muscle. Les dessous tombent, aussi. Et il n’y a plus que Bat et Cat.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Tant de raisons d'arrêter tout ça tant qu'on le pouvait encore, tant de questions sans réponses, du moins pour le moment. En passant devant les portes que j'avais ouvertes, il devait bien se douter que j'avais vu ce qui s'y trouvait, mais ça ne semblait pas être un problème. En était ce seulement un ? Oui, si je décidais que c'était le cas. Je pourrais, mais je n'en ferais rien pour le moment, mais je sais que je vais me renseigner, savoir à quelle femme appartient les vêtements que j'ai vu dans la salle de bain. Par pure curiosité ou jalousie, je n'en savais trop rien. Pourtant, tout cela devient complètement secondaire parce que j'abandonne temporairement, plus de barrières, plus de défense, je cède complètement à ce désir, à cette envie. Mais ce n'est que temporaire, on le savait tous les deux, mais je ne baissais ma garde complètement qu'en de rares occasions. Tout en lui enlevant ce qui reste de vêtements, je découvre d'autres cicatrices, d'autres marques, mais cela faisait désormais partie de lui, de ce qu'il était devenu et je devais le prendre en considération. Mais cela ne changeait pas le fait que j'avais envie de lui, au contraire.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

L’amour me force à assumer. Je ne peux pas faire semblant. Cat sait. Elle a toujours su lire en moi, dès le premier jour. Alors je sais bien que son aptitude à me lire a été déroutée par tout ce que nous avions vécu, mais il n’en restait pas moins que nous sommes toujours aussi proches, aussi portés l’un vers l’autre. Ca ne m’a pas empêché de ressentir de l’attraction, et une certaine forme de tendresse pour Diana, lorsque nous étions perdus, ni de vouloir passer un peu de temps avec une personne qui a cette capacité de me comprendre, et de se ficher de ce qu’elle pourrait apercevoir dans les tréfonds de mon âme. L’amour avec Diana était allé au-delà du sexe, et nous n’avions pas réglé ce point de notre relation. Mais Diana, c’est Diana. Une déesse, et moi rien de plus qu’un homme, et pas le meilleur de notre engeance. Kory est une princesse extra-terrestre, une guerrière ; elle n’a jamais énoncé le souhait de s’attacher. Ce que je lis dans les yeux de Selina, au moment où tout bascule, est limpide.

Peut être qu’elle ne quittera jamais son Helena. Peut-être que nous ne serons plus jamais ensemble.

Mais il y aura toujours ce quelque chose, entre nous. Depuis ce premier vol, trente ans plus tôt. Depuis ces courses sur les toits, depuis l’évasion d’Arkham et le raid sur Santa Prisca, ou dans le désert de Nanda Parbat dans notre quête pour l’innocenter… Ce lien fort, indestructible, qui nous fait maintenant exprimer la plus grande déraison de notre âme.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Quoi qu'on fasse, quoi qu'il se passe, il y aura toujours quelque chose qui me ramènera vers lui. J'ai besoin de lui, je l'avais toujours su et après autant de temps d'absence, je prenais enfin conscience du manque que cela avait occasionné. Tout n'était pas parfait, et rien ne nous garantissait réellement qu'on se retrouvera de nouveau au bout du chemin, mais là tout de suite, je m'en moquais. Je voulais juste être un peu égoïste, juste penser à moi, à nous deux, l'espace de quelques heures et tant pis pour les conséquences. J'avais beaucoup à perdre, lui aussi sans doute, mais ça avait été le cas tout au long de ces trente dernières années. Ce lien qu'on avait forgé avec le temps et que rien n'avait réussi à briser jusqu'à maintenant. Quelque part, je m'en félicitais, parce que je ne savais même pas ce que j'aurais fait sans lui. Je l'aimais, plus que je n'avais aimé un homme au cours de ma vie. Et c'était réciproque, je le voyais bien à sa façon d'être maintenant.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

L’étreinte est absolue. Sans retenue aucune. Comme si nous nous étions quittés hier, et comme s’il n’y avait pas d’enjeux à demain. Je ne devrais pas être surpris. D’un regard, l’un comme l’autre avions compris. L’inéluctabilité de la chose ne la rend pas moins dangereuse, imprévisible, et surtout absurde. Pourquoi succomber à l’impulsion quand nos situations, à l’un comme à l’autre, nous détournent des fruits de cette union ? Selina est engagée ailleurs. Et moi, j’ai Starfire, et j’ai surtout bien d’autres choses à faire que de renouer avec un amour passé, qui me distraie sans cesse de mes nouveaux objectifs et de la tâche qu’il me reste à accomplir. Mais je ne peux pas m’en empêcher. La sensualité de l’instant, son ardeur, n’est pas la seule mise en cause. S’il ne s’agissait que d’une étreinte de décompression, nous en aurions sans doute déjà terminé. Mais non. C’est autre chose. Je le vois dans ses yeux. Dans ses minces sourires, et surtout la profondeur, une fois encore, de son regard. Je l’aime.

Et c’est bien le problème.

Car jamais nous ne pourrions être heureux dans cette Croisade Noire dans laquelle je me lance. Jamais nous ne pourrions être heureux tant que Catwoman n’aura pas officiellement pris sa retraite de voleuse, et moi de Batman. Peut-être un jour. Mais pas demain. Et peut-être jamais.

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

Aussi agréable que soit l'étreinte, aussi tendres que puissent être certains gestes et échanges, je ne pouvais pas oublier ce que nous étions, ce que nous devons être Je ne suis qu'une voleuse aux multiples talents et qui a énormément de chance dans son malheur et lui, il est le héros que cette ville doit avoir, mais que je distraie un peu trop souvent J'avais songé un temps à disparaître, à quitter la ville, à changer d'identité pour changer de vie, mais je m'étais rendue assez rapidement compte que ça n'avait pas le moindre sens, Gotham était chez moi et tous ceux que j'aimais s'y trouvaient Lui y compris Alors j'étais restée et je continuais à jouer les troubles-fêtes Comme ce soir Je venais encore de le détourner de quelque chose qui pourrait sans doute être plus important, d'une mission ou que sais-je encore. Mais je n'étais pas venue réclamer son aide, ni son attention, mais au final, peut-être que tout ça devait arriver tôt ou tard. Y compris ce qui se passait maintenant.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Les choses auraient sans doute pu se passer autrement. Elles auraient dû, en tout cas. Mais c’est trop tard pour avoir des regrets. Cat et moi sommes liés, depuis toujours, et sans doute à jamais, même si la forme de ce lien reste dans le futur clairement à définir. Je n’ai pas de prérogatives qui me permettent de lui imposer quoi que ce soit ; nous ne sommes pas mariés, ni fiancés, et surtout je ne suis pas dans l’optique de jamais la forcer à faire quelque chose qu’elle n’aurait pas elle-même décidé. Elle a Huntress. Son Helena. Et j’ai Starfire, Kory. Nous ne savons pas où tout cela va nous mener. Mais nous venons sans le moindre doute d’ajouter un degré de complexité supplémentaire à notre histoire, et à nos relations respectives. Comment y résister ?

Nous ne le pouvions pas.

Au bout d’un moment, je redresse la tête, la regarde, et lui offre un long baiser tendre. Et me redresse, pourtant assis, en la serrant contre moi, en tirant sur mes abdominaux pour rester debout en la gardant contre moi. Je rentre à l’intérieur, la féline toujours lovée contre mon corps, jusqu’à la salle de bain. Je nous laisse l’un comme l’autre dans la douche, nous déliant finalement. Et après avoir actionné les robinets d’eau chaude, je l’embrasse, la délasse de mes mains pour la laver, la masser, la tournant dos à moi pour commencer à la savonner et pétris ses muscles avec douceur.

| Que vas-tu faire, maintenant ? |

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

The Cat and the Bat

Bruce et Selina

S'il était revenu il y a un an et pas il y a quelques semaines seulement, la situation ne serait pas aussi épineuse pour l'un comme pour l'autre. Surtout pour moi, vu que c'est moi qui avais une relation stable, sérieuse et établie avec quelqu'un d'autre. Avec des si, on pouvait refaire le monde et je n'étais plus une enfant pour croire qu'en souhaitant très fort quelque chose, cela se produisait. Sinon, il serait revenu bien avant. Mais je n'ai pas vraiment eu l'innocence que les enfants sont supposé avoir non plus. Et j'avais très vite compris que ce corps qu'il avait entre les mains, qu'il connaissait par cœur, était une chose qui pouvait me faire survivre, quand voler n'était plus suffisant. Mais si j'avais un temps détesté ce corps, j'avais compris que c'était un atout, j'en avais joué, même avec lui. Mais là, on ne jouait pas, c'était bien plus que ça.
Je reste un moment assise sur lui, à ne pas bouger, profitant seulement de ce silence qui n'en était pas vraiment un non plus. On avait repris une respiration plus calme l'un comme l'autre et je réponds au baiser qu'il m'offre. Un peu de douceur. Et il entreprend de se lever, alors je passe mes bras autour de son cou et mes jambes autour de sa taille. Je n'avais pas envie de le lâcher et visiblement, ce n'était pas au programme. Direction la salle de bain et une bonne douche. Je relâche l'étreinte et les deux pieds touchent de nouveau le sol. L'eau chaude ne tarda pas à ruisseler sur nous et je ferme les yeux, laissant les muscles de mon corps se détendre. De nouveau dos à lui, je sentais ses mains me masser et je ferme les yeux soupirant légèrement quand il me posa une question. Je garde le silence quelques secondes. " Je ne sais pas." Réponse parfaitement sincère, mais peut-être pas celle qu'il attendait. Quoi qu'il en soit, peu importe de quoi il parlait exactement, la réponse aurait été la même. J'avais besoin de temps pour réfléchir à tout ce qui se passait ce soir et pour en tirer des conclusions qui allaient indéniablement faire souffrir quelqu'un. Même moi. " Et toi, que comptes tu faire, Bat ?" Je me retourne face à lui et mon regard se pose de nouveau sur ses nouvelles cicatrices sur le torse et j'en suis les sillons du bout des doigts. " Tu n'aurais jamais dû avoir à affronter ces monstres tout seul." Même si au final, il n'avait pas été si seul que ça, mais ça, c'était une autre histoire et je ne voulais pas en parler maintenant.

copyright Bloody Storm

Catwoman

So close, no matter how far, couldn't be much more from the heart. Forever trusting who we are and nothing else matters. Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

KoalaVolant

The Cat and the Bat

Bruce Wayne & Selina Kyle

« Lake Glass House, 16 juillet 2022»

Le doute m’habite. Parce que je sais que j’emprunte une voie nouvelle, pour moi. Parce que j’ai conscience d’outrepasser tout ce que j’ai pu créer jusqu’à maintenant. Parce que je sais, aussi, que tout ce que j’ai pu produire jusqu’à maintenant n’a servi à rien, et que je dois imposer de nouvelles règles du jeu, comme je l’ai fait il y a vingt ans. Cat ne peut pas m’aider à faire ça. Pas encore, du moins. Et je ne suis pas certain que quiconque puisse y arriver. J’ai envie de tout lui dire, à Cat. De lui confier mes peurs et mes appréhensions. Et pourtant, je n’en fais rien. Sous l’eau chaude, je ne la regarde même plus. Pas que son corps ou notre proximité ne m’intéressent plus, mais parce que la migraine repointe le bout de son nez. S’il n’y a l’eau qui coule sur nous, j’aurais sans doute quelques gouttes de sueur qui perleraient sur mon front, et sur le dessus de mes lèvres. Comme jadis, quand j’étais le gamin terrifié malmené par Ra’s et ses jeux de peur et d’esprit.

L’eau coule, et lave tout. Pourtant, la salissure reste.

La marque indélébile de toutes ces pensées qui m’obsèdent, qui tournent et retournent dans ma tête, comme une ritournelle dont il est impossible de se défaire. Je me concentre sur la sensation de nos chairs qui se rencontrent, de mes phalanges pétrissant la musculature toujours sèche de son dos, de son corps gainé par et pour les plus folles acrobaties. La brune me dit qu’elle ne sait pas ce qu’elle va faire. J’embrasse son épaule, sa clavicule, sa nuque ruisselantes. Je comprends qu’elle ne s’engage à rien. Ni pour, ni contre. Le fameux « on verra » de Cat. Je ne juge pas. Je n’attends rien. Demain, je serais peut être mort, ou bien maudit pour de bon. Tout se paie un jour. Et quand la note me sera enfin donnée, elle sera salée. La belle se retourne. Je bouge contre elle. Nos corps déliés, effleurés, face à face. Et moi, qu’allais-je faire ? Je renâcle, je fais la moue. Mon regard descend sur mes cicatrices. Alors qu’elle frôle les tissus cicatriciels, je me saisis de sa main lentement, avec douceur, la pose sur ces vieilles blessures.

| Je n’ai pas été seul, Cat. |

J’affronte la vérité. Je ne la fuis pas.

Du moins, pas toujours.

J’ai éludé le reste, mais je ne peux pas lui mentir éhontément. Et plus encore que le pouvoir, c’est le vouloir qui manque.

| Moi je vais me battre. Tu sais bien. Je t’ai prévenue, à mon retour. Je ne compte pas dévier d’un Iota. Mais ça attendra demain, maintenant. Cette… Base… Est trop loin de Gotham pour me permettre plusieurs actions. |

Et je soupire, contre ses lèvres, nez contre nez.

| J’ai l’impression que je pourrais passer une nuit à dormir, et pourtant, le sommeil me fuit quand j’essaie de fermer les yeux. |

(c) DΛNDELION

[/i][/i]

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

Sujet: Re: The Cat and the Bat [Terminé - Intrigue I]

» We are One [Terminé - Intrigue III]
» Bet on me [Terminé - Intrigue I]
» Something in the Way [Intrigue III - Terminé]
» The War Without End [Terminé - Intrigue II]
» We're not who we used to be [Terminé - Intrigue I]