It feels like goodbye

Bruce et Selina

Des moments comme celui-là, il y en avait beaucoup et pourtant pas assez au vu de ce qui fait notre vie à l'un comme à l'autre. Mais il est vrai que cette fois-ci, on avait fait particulièrement fort. Je me souviens encore de la réaction d'Alfred et du fait que j'avais dû essayer de garder mon sérieux alors qu'il nous disputait comme des enfants. Enfin Bruce plus que moi, mais j'étais complice alors c'était du pareil au même. Mais bientôt, je pourrais peut-être aller le voir pour lui annoncer que ses rêves vont se réaliser. Qu'après avoir pris soin de Bruce, de nous quand nous étions blessés, il allait devoir garder un enfant. Veiller sur lui comme il l'avait fait dans le passé, mais avec la peur, les angoisses en moins. Mais pas encore, parce que rien n'était joué, même si je me rendais compte que c'était peut-être bien la première fois que nous avons un plan d'avenir qui tienne vraiment la route. Pas seulement, quelques idées ici et là, mais bel et bien des promesses que nous allons honorer l'un comme l'autre dès que cela nous sera possible. " Qui sait, Alfred verra peut-être plusieurs de ses rêves se réaliser bientôt." Mais pour le moment, la seule chose qui m'importe, c'est nous et le reste de la soirée.

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Bruce et Selina

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Bruce et Selina

Je n'ai pas peur d'admettre que je me donne, me livre complètement, sans retenue, sans barrière. Et je sais que c'est pareil pour lui. Le tout est incroyablement intense, passionné, doux. En cet instant précis, rien ne compte, rien n'a d'importance, pas même son départ, rien. Juste nous, et ce désir en plus du plaisir partagé. Je sais exactement ce que je réveille chez lui. Et c'est aussi ça que j'aime quand nous sommes dans des ébats aussi passionnés que celui-ci. L'expression la plus brute de tout cet amour, cette tension sexuelle qui est finalement libérée dans une étreinte absolue. On donne tout, l'un comme l'autre, comme si au final c'était la dernière fois. Après avoir passé un temps infini à se chercher, à tester nos limites à éveiller cette envie de l'autre, la consécration n'en est que meilleure. Et cette fois ne fait pas exception. Il domine, je me laisse faire, tout en lui donnant un léger coup de main en bougeant le bassin pour que le plaisir soit encore plus intense. Je connais mon corps, je sais comment il va réagir à chaque caresse, chaque coup de rein, à chacun de ses râles. Mes sens sont complètement sens dessus dessous, pour un peu j'en oublierais presque de respirer. Mon coeur menace d'exploser sous l'intensité de ce que je ressens.

C'est à la fois beau et tellement chaotique, à l'image de notre relation qui court sur des années, mais toujours on revenait l'un vers l'autre. Je griffe sa peau mais ce n'est pas comme s'il n'en avait pas l'habitude au final. Chaque mouvement, chaque réaction, chaque réponse de mon corps répondait parfaitement au sien, nous nous connaissions, c'était un travail d'équipe après tout. Nous nous stimulions pour obtenir le meilleur l'un de l'autre. Et quand arrive la délivrance pour lui et pour moi ensuite, il ne reste rien qu'un sentiment de plénitude, le sentiment d'avoir amené l'autre dans une extase qui n'avait pas réellement de mot. Nous laissant tous les deux à bout de souffle, mais souriant, heureux. Jamais aucun homme n'avait réussi à obtenir un centième de ce que je lui offrais. Il était le seul à qui je voulais montrer que malgré le fait que je sois Catwoman, je reste une femme comme les autres dans le domaine du sexe. Une femme comblée et même plus encore, mais c'était aussi simple que ça. Et après ce moment intense, il y a ce moment de flottement ou on savoure dans un silence, ce bonheur qui était le nôtre. Je l'aimais et je me damnerais sans le moindre souci pour d'autres nuits comme celle-ci à l'avenir.

Pourtant, je souris à ses mots alors que ses lèvres se promènent sur la peau de mon cou. Il savait que j'aimais particulièrement ça. " Je sais, et je n'ai aucune envie de te le rendre." Comme un trésor, le plus beau de tous. Me faire aimer par un homme tel que lui est une chance. Même si au final j'avais failli le perdre plus d'une fois en en faisant qu'à ma tête par moment. Il était là et c'était avec moi qu'il partageait ce moment. J'en étais folle amoureuse pour avoir accepté de traversé la moitié du monde, mais après tout, qu'importe. C'était une belle nuit. Il se laisse tomber sur le lit et j'inspire profondément, le regard se pose sur un point imaginaire, quelque peu perdu dans mes pensées alors que je sentais sa main sur ma peau. Je savoure l'instant, je le grave dans un coin de ma mémoire, comme si je sens que c'est important. On en a déjà eu des nuits mémorables, mais celles-ci, était particulière sans que je ne sache vraiment pourquoi. Une impression seulement. Alors je mémorise tout. Son sourire, son regard, ses doigts sur ma peau, sa voix, tout.

Je sors soudainement de mes pensées quand il déclare avoir faim. Je pose les yeux sur lui et je souris en voyant son air. Il était heureux, vraiment heureux. Et il ajoute qu'il avait soif et je ris légèrement. Il se redresse et je le regarde encore, incapable de détacher le regard de lui. Il va vers le balcon et je ferme les yeux quelques secondes, poussant un long soupir de bien-être avant de m'étirer légèrement, toujours allongée sur le lit, pas vraiment pressé de me lever. " Tu as raison, l'endroit est superbe" Je me redresse, sur mes coudes et je soupire quand il me demande ce qu'on allait bien pouvoir faire maintenant. Il ne restait qu'une poignée d'heures avant que le soleil ne se lève et qu'une nouvelle journée commence. Et que je le laisse retourner à ses occupations. Je n'avais pas sommeil, bien que mon corps ne dirait certainement pas non à quelques heures de repos. Je dormirais dans l'avion.

Je me lève et m'étire un peu surtout au niveau du dos et me lève, contourne le lit et viens le rejoindre. Je laisse mon regard dériver sur la nature sauvage. " J'ai faim aussi." J'avise la bouteille d'eau qu'il tient et la lui prend pour la finir. J'avais la gorge sèche après avoir été très expressive. Sans plus attendre, je le prends par la main et l'entraîne vers les escaliers. Au passage, je prends une tasse vide et commence à regagner le salon. En passant devant la salle de bain je m'arrête pourtant. " Descends, je te rejoins dans deux minutes." Je lui laisse la tasse vide avant de fermer la porte. Je passe un peu d'eau froide sur ma nuque et je soupire, je commençais tout juste a reprendre un rythme cardiaque correct. J'en profite également pour enlever le rouge à lèvre, me disant qu'on prendra une douche plus tard de toute façon. J'enlève aussi les bas qui ne servent plus à rien et les laisse dans un coin de la pièce. Je ne garde que le collier pour simple habillage et je souris en voyant mon reflet dans le miroir. Le bijou brillait de milles feu et était magnifique. D'une pas léger, je sors de la pièce et le rejoins. " Il reste quoi à manger d'ailleurs ?" Puis je fais une pause une seconde et je me rappelle qu'il avait parler de whisky un peu plus tôt dans la soirée. Un verre ne serait pas de refus. " Elle est où la bouteille de whisky ? J'en prendrais bien un verre. Pas toi ?" Après tout, on l'avait bien mérité.

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Bruce et Selina

Je ne sais pas de quoi demain sera fait et d'ordinaire, cela ne m'a jamais vraiment importé et d'habitude, je me contente de prendre chaque jour qui vient sans me poser de question. Seulement, après toutes ces belles promesses, tous ces mots échangés, j'avais comme une appréhension au creux du ventre, mais je fais au mieux pour l'ignorer. Je voulais juste profiter de sa présence, de ses attentions, c'est tout ce qui m'importait dans l'immédiat. Je reste allongé alors qu'il se lève, je bouge légèrement, chaque partie de mon corps ayant été stimulé, je grimace un peu en sentant quelques muscles endoloris, mais rien qui ne passera pas dans les minutes à venir. Je garde la forme autant que possible, sachant parfaitement que cela me sauvera toujours la vie. Je peux compter sur mes capacités pour me sortir de situation compliqué. Ce qui arrive régulièrement d'ailleurs. Mais je ne me lève pas encore pour le rejoindre. J'ai encore chaud, et même si je reprends une respiration plus normale, moins saccadée, mon coeur lui bat toujours aussi vite, ayant visiblement du mal à se remettre de toute cette onde de plaisir qui m'avait été offert. Il se retourne et à ses dires, je lui lance un regard amusé tout en ayant un sourire sur les lèvres. Je pourrais le provoquer, le faire revenir sur ce lit et recommencer une nouvelle démonstration de cet amour que j'ai pour lui, mais je n'en fais rien. Pas encore, plus tard très certainement, mais avant j'ai faim et j'ai soif. Alors avec grâce, je me lève et m'étire plus franchement et viens le rejoindre.

Après avoir fini la bouteille d'eau, je lui dis de descendre, que je le rejoindrais rapidement. Je profite d'être seule dans la salle de bain pour m'étirer un peu plus, enlever le rouge à lèvres et observer mon reflet dans le miroir. Je suis satisfaite de ce que je vois, malgré des cicatrices fines, mais bien présentes, qui se dessinent sur ma peau. Être Catwoman ne me protège pas du danger. Combien de fois est-ce que je m'étais coupé avec du verre, combien de coups, des balles qui ont frôlé ma peau, sans parler des coups de couteau et autres instruments tranchants ? Trop pour être comptés en réalité. Et je ne compte pas le nombre de chute également. J'avais beau être agile, mais blessée, je l'étais tout de même moins. Je remets le collier en place, admirant l'éclat de ce dernier. Je me dis que tout ça c'est bientôt terminer. Mais Catwoman ne peut pas mourir, sinon ça reviendrait à me condamner. Et il n'en était pas question, pas alors que je touchais enfin du bout des doigts cette vie dont j'avais rêvé étant petite.

Je le rejoins alors et demande ce qu'il reste à manger. Beaucoup de choses visiblement. Il s'occupe à préparer tout cela. Je souris à sa remarque. " Tu parais bien certain de ce que tu avance..." Mais de toute façon, ça sera plus que suffisant. Il y a à manger pour un régiment, c'est certain et même si je suis gourmande et que j'ai bon appétit, j'ai quand même mes limites. Je lui demande où se trouve la bouteille d'alcool, alors que je m'assois sur un tabouret haut le long du bar. Jambes croisées, coude sur la table, je l'observe, riant plus franchement cette fois. " L'alcool ne m'a jamais fais perdre la tête contrairement à toi." Je souris, amusée, parce que c'était vrai. Même si j'aimais beaucoup boire du champagne, du vin et d'autres alcools bien plus forts, les rares fois où j'ai dépassé mes limites sont rares. Mais il est déjà en train de nous servir un verre. Je croque le morceau de fromage enroué de charcuterie et j'eus un haussement de sourcils, surprise, du goût que ça avait. C'était bien bon, trop sans doute pour une simple collation, mais, c'était toujours comme ça. Que des bonnes choses à manger. Je me souviens encore l'étonnement d'Alfred quand il nous avait surpris une fois en train de manger un bol de nouilles instantanées et il nous avait fait la morale sur l'importance de bien manger, que c'était important pour nous et pour notre corps. Je souris à cette pensée.

Cette rareté venait donc des caves familiales ? Raison de plus pour le savourer. Je prends mon verre, alors que ma peau frôle la sienne, je fais l'innocente, sachant très bien que cette proximité va réveiller de nouveau ce désir. Justement le voilà qui me pose la question et je le regarde, amusée dans un premier temps, puis pose mon regard sur la nourriture. Puis de nouveau sur lui. " Le temps de reprendre des forces." Le pose mon verre ma main vient effleurer la sienne. " Tu sauras attendre, non ?" Question purement rhétorique. On avait tous les deux faim et même si l'idée de recommencer tout de suite était tout à fait plaisante, maintenant que tout était sous mon nez, j'avais aussi envie de manger. " De toute façon, il faudra bien qu'on aille prendre une douche ensuite." Je souris amusée, en voyant les traces de rouge à lèvres que j'avais laissée sur différentes partie de son corps. Mais bon j'avais toujours envie de lui, ici et maintenant ou plus tard dans la salle de bain, ça ne faisait pas vraiment de différence.

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Bruce et Selina

L'un comme l'autre n'avions pas eu une vie facile et par moments, on avait même eus des airs de survivants. Pour avoir souffert, ensemble ou séparément, pour avoir failli risquer nos vies plus d'une fois. Pour avoir perdus des gens que l'on connaissait également au cours de toutes ces années. Et pourtant, là tout de suite, je savais que tout cela n'avait jamais été en vain. Sans lui je n'aurais pas choisi ce chemin ou mon monde et le mien entraient constamment en collision dans un équilibre qui se voulait de plus en plus stable au fil des ans. Et sans moi, peut-être qu'il n'aurait pas été aussi distrait, mais c'était comme ça. Tout cet amour que j'avais pour lui et qu'il avait pour moi nous rendait plus fort, quoi qu'on puisse en dire, même si d'un point de vue extérieur, on pouvait avoir d'autres avis. Mais je l'aimais. Même quand il me disait des vérités qui ne me plaisaient pas. Même quand on se disputait parce que j'avais encore été faire des choses qui contraient forcément ses actions d'une manière ou d'une autre. Je l'aimais pour ce qu'il était, même si par moments, il était aussi difficile que moi à supporter. Et l'espace d'un instant, je plains Alfred qui avait été la plupart du temps spectateur de tout ça et qui avait arrondi les angles plus d'une fois.

Mais dans cette cuisine, dans ce lieu insolite au milieu de nulle part, la seule chose que je gardais en tête, c'était ce bonheur que nous partagions. Nous étions ensemble et ça nous suffisait. Et son sourire arrogant, assuré me faisait bien rire. Il avait raison bien évidemment, mais je grogne légèrement, amusée et lève les yeux au ciel. " C'est vrai, mais je suis toujours capable de te surprendre, ne l'oublie pas." Et je ris plus franchement à sa remarque suivante. " A qui la faute, beau brun ?" Parce que bien évidemment, si j'avais aussi faim après ces moments d'une intensité sans égale, il avait sa part de responsabilité. Je n'étais pas avare de tendres mots et lui non plus. Généralement, on n'en avait pas réellement besoin, ou alors c'était bien moins évocateur que lors de cet échange. Nous savions ce qu'il en était après tout. Mais ce soir, n'est pas un soir comme les autres, on le savait bien tous les deux, alors je me faisais plus tendre, plus bavarde aussi. Je le lui montrais, mais je verbalisais aussi tous ces sentiments que j'avais à son encontre. Et parfois, ça fait du bien. De prendre le temps, de dire les choses aussi. Notre relation était comme ça, on vivait toujours intensément, nous ne pouvions pas trop nous permettre de ralentir le rythme. Mais ce soit, c'était une pause hors du temps. J'avais encore le morceau de fromage en bouche, quand il pose ses lèvres sur les miennes, sans chercher à plus. Un frisson parcourt ma peau et doucement, je sentais à nouveau ce désir de lui revenir. Mais je m'efforce de le contrôler. " Tu as toujours été là pour t'assurer que ça n'arrive pas Bruce." C'était si rare de l'entendre m'appeler par mon prénom et encore plus de prononcer le sien. Généralement, ça arrivait lors de disputes ou si vraiment nous étions en public et qu'on ne pouvait pas faire autrement, mais même dans ce genre de situation, on se débrouillait autrement.

Il recule et commence à manger, alors que je faisais tourner le whisky dans mon verre sans rien dire. Il me cherchait, je savais bien qu'il avait encore envie et moi aussi d'ailleurs. Alors moi aussi je joue le jeu et je sais que le regard que je lui lance vient à bout de toutes ses résistances.  Il boit de nouveau, sans doute dans l'espoir de se contrôler encore un peu, mais je souris, satisfaite de moi alors que je le sens frôlé ma peau tout en demandant si j'étais certaine qu'il saura attendre. Je ne réponds pas et attrape une tomate cerise que je passe entre mes lèvres. Puis il annonce qu'il n'y aura pas assez d'eau pour deux. " Tu iras tout seul alors." Le constat est simple et comme ça il se dépêchera de venir me rejoindre. Mais durant une poignée de secondes son pragmatisme reprend le dessus et je soupire légèrement. Il l'était toujours plus que moi c'est une qualité que j'admirais même si parfois je la maudissais. Puis j'eus un froncement de sourcil. Se réchauffer ? Mais pourquoi ? Mon regard se pose sur lui, lus vraiment joueur pour le coup, alors qu'il me parle de la lettre que j'avais volontairement laissée de côté. Il fallait vraiment qu'on en parle maintenant ? Il boit une nouvelle gorgée, alors que sa peau touche la mienne, mais je reste là, assez sérieuse à le regarder, attendant la suite.

Il parle et je l'écoute. Et pourtant, je refuse de prendre en compte toutes ces éventualités. Parce que je ne veux pas me dire qu'il va partir et peut-être ne jamais revenir. Pas après ce qu'on vient de se promettre. Je sens ma main qui serre le verre mais pas au point qu'il éclate. Je sais qu'il a besoin de me dire tout ça, mais je ne veux pas l'entendre. Le regard dans le fond de son verre, il poursuit. Me préparer à l'idée qu'il ne puisse pas revenir. Je secoue la tête légèrement et serre les dents quelques secondes. Alfred est au courant et m'aidera pour l'Après, si jamais le pire doit arriver. J'inspire légèrement. " Tais toi, ne dis pas un mot de plus Bat." Je souffle légèrement et ferme les yeux quelques secondes. " Tu crois vraiment que j'ai envie d'imaginer le pire ? Tu crois vraiment que je veux... Une vie sans toi ? Après tout ce qu'on a traversés ? Après ce soir ?" Je pose mon verre, pivote sur le tabouret et pose les pieds au sol pour me lever. " Tu va revenir, parce que tu dois le faire. Parce que... Parce que..." Je ne voulais pas le perdre. Pas de cette façon, cela serait d'une ironie si cruelle. " Dis moi, qu'est-ce que je suis sensée faire sans toi ? Je ne suis pas toi, je ne suis pas comme toi, je... Je ne pourrais pas continuer ce que tu as commencé." J'ai l'impression de commencer à paniquer, de perdre pied, alors que bien malgré moi, j'imagine ce qui ne doit pas avoir lieu. " Si tu n'es pas sûr de rentrer alors ne pars pas, je t'en prie. Si tu meurs là-bas, je ne m'en remettrais jamais." Içi ou ailleurs, je ne pouvais pas envisager de le savoir mort.

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Bruce et Selina

On avait abordé les sujets les plus agréables, j'en avais conscience, il restait donc ceux que je n'avais pas du tout envie d'entendre là tout de suite. Il le fallait pourtant, bien évidemment, mais ça aurait tout aussi bien pu attendre demain. Qu'on finisse de profiter de cette nuit, qu'on retourne à des activités bien plus intéressantes après avoir mangé un morceau Il semblerait qu'il en ait décidé autrement. Et dans un sens, je ne pouvais que comprendre, il le fallait, mais le timing n'était pas franchement bon pour autant. Il avait toujours été comme ça après tout, pourquoi changer maintenant ? Ces mots, je les entends très clairement, mais mon esprit ne veut pas les retenir. Je n'y arrive pas. Imaginer le fait qu'il ne puisse pas revenir pour une raison quelconque, j'en suis incapable. Parce que j'ai besoin de lui, Gotham aussi et parce qu'il fallait aussi que cette mission soit une réussite. Il n'avait donc pas d'autre choix. Et si je commence à parler, animée par la colère, elle retombe au final assez vite.

Au moins il se tait et il me laisse le temps d'assimiler tout ce qu'il vient de dire. Et c'est confus, mélangeant colère, peur, tristesse aussi dans doute. Sans savoir quel sentiment domine réellement l'autre. Les trois à la fois sans doute. Debout, je lui fais face et même si ma gestuelle reste gracieuse, elle est beaucoup moins aguichante qu'il y a une poignée de minutes. Je n'y arrive pas là tout de suite et j'ai besoin d'extérioriser d'une manière ou d'une autre ce que je venais d'entendre. Et pourtant lorsque je lui réponds, je ne sais pas encore à quel point ce que je dis est vrai, réaliste et surtout prophétique. Ça donne presque le vertige. Et pourtant, je sais que je ne pourrais pas continuer sans lui, parce que malgré toutes les bonnes actions que j'avais pu faire à ses côtés, mes démons sont toujours là, tapis dans l'ombre, attendant la première occasion qui leur sera donnée de se manifester. Et c'est une question de jours maintenant.

Il tend les mains, attrape mes poignets et doucement m'attire contre lui. Je passe mes bras autour de lui sans rien dire de plus. Je savais qu'il devait partir et je ne ferais rien pour l'en empêcher. Il fait ce qu'il pense être le plus juste, comme d'habitude et moi je réagis comme une égoïste parce que j'ai une peur bleue de le perdre, de ne pas le voir revenir. " Tu me promets une vie simple, sans combat, sans blessure, évidemment que je suis d'accord. Même sans ça, je l'aurais été." Je me rends compte que ce n'est qu'un murmure, comme une réponse à cette promesse faites plus tôt dans la soirée. J'acceptais n'importe quel terme, si au final, j'avais la chance de pouvoir être à ses côtés. " Pour le reste, je vais faire de mon mieux." Je lui devais bien ça après tout. Et puis, avec Alfred à mes côtés pour m'épauler en son absence, les choses n'iront que bien.

Je sens ses lèvres sur mon front et je ferme les yeux pour en profiter un peu plus. Mais je les ouvre de nouveau quand il ajoute qu'il ne voudrait pas que j'arrête de vivre s'il disparaissait. Selina, il s'adresse à la femme que je suis, que je serais le jour où on arrêtera officiellement nos activités pour ne devenir que des ombres lointaine dans la nuit, laissant la jeune génération prendre le relai. Je secoue légèrement la tête. Je ne pourrais pas. Comment l'envisager ? Mais je sais qu'il a besoin de l'entendre. Je ne veux pas être un frein, une gêne pour cette mission. Je ne veux pas qu'il soit déconcentré une fois loin de moi, de Gotham et de notre terre. " Promis." Bien sûr que je mentais, mais si ça pouvait le rassurer, lui donner la force d'en finir au plus vite et de revenir, alors soit.

Je suis assez chamboulée et je suppose qu'il le ressent. Est-ce qu'il voit l'inquiétude dans ce regard qu'on échangeait ? La peur ? Sans doute. Très certainement. Mais il y avait bien plus que ça. Je ressentais tout ça parce que je l'aimais, plus que tout. " J'attends ce moment avec impatience." D'avoir cette vie tant rêvée, tant espérée quand j'étais petite, avant que la réalité me montre que ma vie se résumerait à quelque chose de bien plus sombre et violent. Mais, je voyais enfin la lumière au bout de ce chemin semé d'embûche. Il me fallait juste patienter un peu. Lorsqu'il m'embrasse, je me presse contre lui. Je pose une main sur sa joue et détache mes lèvres des siennes. " Débrouilles toi comme tu veux Bat, mais reviens moi d'accord ?" Et en un seul morceau de préférence, mais il l'avait bien compris sans que je n'ai à le formuler. Je reprends possession de ses lèvres, lui offrant un doux baiser pendant de longues secondes. " Finissons de manger, ensuite tu iras prendre une douche et on finira cette nuit de la même manière qu'on l'a commencée. Tu veux bien ?" J'eus un léger sourire. " On discutera du reste demain." Ca en revanche, c'était un ordre.

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Bruce et Selina

Assez soudainement, je me rends compte que je ne sais pas qui est réellement Selina. Une part de moi, c'est certain, mais je connais plus Catwoman, ses goûts, ses aptitudes. Mais qui est réellement Selina ? Une gamine paumée dans un monde qui n'est pas vraiment fait pour elle. Je suis Catwoman depuis tellement d'années que je me rends compte qui joue à faire semblant d'être Selina. Mais est-ce réellement le cas ? Pas vraiment. Certes, il va falloir que je m'adapte, mais au fond je crois que j'ai toujours été un peu les deux, sans vraiment m'en rendre compte. Gamine chapardeuse, adolescente rebelle, et femme qu'on a essayé de briser de toutes les manières possibles. Et pourtant, je suis toujours là. Je suis en vie. Selina est une partie indissociable de Catwoman et inversement. Mais l'idée de ne plus avoir à courir et à sauter de toits en toits était tout de même réconfortante. Un sacré défi, très certainement, pour lui comme pour moi, mais ce n'était pas impossible. Et puis il était plus que temps de mettre de la distance entre nous et le danger. Entre nous et la violence. Avant que l'un ou l'autre, ou encore les deux, aient raison de nous.

Et puis en réfléchissant bien, avec toute la jeune génération qu'il avait formé ou pas, les autres héros présents également, c'était le bon moment. Je sais qu'il sera difficile pour lui dans un premier temps, de voir ses fils partir affronter ce que Gotham peut créer de pire, mais ils sont prêts, ou en passe de l'être et ça se passera bien. Je l'espère en tout cas. Je souris en coin et le regarde avec un air amusé pourtant quand il annonce qu'il n'avait pas prévu de demande en mariage. " C'est vrai que cela serait cruel de ta part de faire ça maintenant." Je me serre contre lui alors qu'il déclare que je ne pense pas un mot de ce que je viens de dire. Je soupire légèrement sans rien dire. Pourtant, je ne pouvais pas faire autrement que de croire que je pouvais le faire. Si moi je ne mettais pas assez de conviction dans ce que je venais de promettre, comment pouvait il partir l'esprit tranquille ? Et puis, il n'y avait pas de raison que ça se passe mal. Je ne serais pas seule. Même en son absence, je ne l'étais jamais vraiment. Alfred s'arrangeait toujours pour me tenir à l'oeil un minimum. Le baiser échangé est plus chaud, mais sans pour autant réveiller le désir qui était un peu retombé après ce qu'il venait de me dire. Et ce qu'il murmure me renvoie alors à tout ce que Selina a pu subir. Tout ce que j'ai subi avant. J'ai l'impression que c'était une autre vie, une autre moi, mais ce n'était qu'une impression. Je sais que je n'aurais plus à supporter tout ça, mais malgré tout, c'était marqué au fer rouge sur mon âme. Un traumatisme que j'avais réussi à surmonter avec le temps. " Je sais." Je sais qu'il tiendra parole, du moins autant que ça lui est possible. Et je suis déterminée à faire de même.

Puis je ris, franchement amusée et hoche légèrement la tête. " En effet, mais il faudra quand même que tu penses à enlever les marques de rouges à lèvres." Il y en avait beaucoup et... Partout. " Là et là et surtout là." Je pointe du doigt plusieurs parties de son corps et je ris encore, contente de moi pour le coup. Je me détache et retourne m'asseoir, plus du tout en colère, mais n'ayant pas encore retrouvé cet air joueur et taquin que j'avais encore il y a une poignée de minutes. Et on mange, du moins, lui mange, moi je picore un peu, mais je prends volontiers une gorgée de vin. Un certain silence s'était installé, comme si on en avait besoin tous les deux pour se reprendre après ce qui vient de se passer. Tout en étant occupé à couper du fromage, il reprend la parole et j'en profite pour reprendre une tomate cerise, tout en écoutant attentivement ce qu'il disait. " C'est une bonne idée, ça me plairait bien." Annoncer les choses pour que tout le monde puisse s'y préparer. Je doute qu'on me regrette, contrairement à Bat. Disons juste qu'à la limite je ne serais plus la première suspecte en cas de cambriolages au moins. Et que je ne perturberais plus les missions en cours d'une manière ou d'une autre. Je reprends une gorgée de vin et reprends tout en me levant de nouveau. " Mais je doute sincèrement que mes "amis" soient les bienvenus. Mais ce n'est pas forcément plus mal." Mis à part Holly, mais ça reste compliqué. Je soupire et tends la main pour attraper un bout de fromage au lieu de ça, je me retrouve avec une tartine dans les mains alors que je sens ses lèvres sur mon cou.

Je souris à ses propos, me disant que ça ne serait bien qu'on aille en voyage autour du monde, retourner sur des lieux que nous avons aimé et qui ont réellement compté et d'autres endroits encore pour se façonner de nouveaux souvenirs. " Je vois que tu as penser à tout... Mais d'accord, ça sera un chouette voyage." Voir autre chose que Gotham en somme. Pour la gamine que j'avais été c'était comme un rêve qui était sur le point de se réaliser. Finalement, toute cette souffrance, toute cette haine, cette colère, cette violence ont sans doute servi à quelque chose. Je le sens dans mon dos et ses mains sur ma peau. " Il serait temps qu'on s'y mette, en effet." Avant, ça aurait été complètement idiot de notre part, exposant une faiblesse pour lui comme pour moi et nous ne pouvions pas nous le permettre. Déjà qu'il était l'une des miennes et que j'étais l'une des siennes, alors un enfant... Mais maintenant, on allait s'éloigner de tout cela et j'en avais envie. Le timing est bien meilleur maintenant qu'il ne l'avait jamais été auparavant. " J'ai toujours avoir des enfants mais... Ma vie, la tienne, la notre, c'était pas vraiment l'idéal." Je me retourne vers lui avec un sourire amusé. " Par contre, je choisis le nom des enfants." Peut-être que j'étais sérieuse, peut-être que non.

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Bruce et Selina

Vingt ans de compromis, de disputes, d'éloignement, de réconciliations. Vingt ans et un mariage avorté pour qu'on en soit là ce soir, à se dire les choses plus franchement que jamais, à mettre sur pied un plan d'avenir qui avait toutes les chances de réussir. Vingt ans c'est long. Sans compter les années avant à se chercher, à se tourner autour sans savoir si c'était bien raisonnable ou pas. Au final, ça ne l'avait jamais vraiment été. Simple non plus. Vingt ans pour en arriver là. Est-ce que ça en valait la peine ? Bien entendu. Nous n'avons jamais vraiment imaginé que nous pourrions avoir une relation stable et saine de toutes façons, pas plus hier qu'aujourd'hui. Mais demain, peut-être que la stabilité sera au rendez-vous. Il serait temps, qu'on construise enfin quelque chose. Sans compter que durant ces vingt longues années, nous avons été chamboulés, pris pour cible, je l'avais parfois légèrement trahi pour ensuite me rattraper d'une manière ou d'une autre. Je ne lui avais jamais rien demandé au final, juste de m'aimer pour ce que je suis, sans me demander de changer, sans faire de moi quelqu'un que je ne suis pas. Et pour toutes ces raisons et plus encore, ce soir n'était que l'aboutissement de tout cela. Enfin non, ça le sera quand il reviendra.

J'eus un regard surpris et hoche la tête à ses dires. Me laisser enceinte, surtout s'il partait longtemps... Non. Déjà que cette idée m'angoissait sans que je ne l'exprime, alors si en plus il était aux abonnés absents, ce n'est pas la peine. Le vouloir était une chose, mais assumer en était une autre. Je n'ai jamais eu de mère et Miss Oliver n'était pas franchement un modèle... Et je me connaissais. " Je t'avoue que ça m'arrange qu'on attende ton retour. Imagine, si ça se produit réellement et que tu pars des mois où des années... Non... Non, on va faire les choses bien cette fois." Et puis je savais parfaitement qu'en son absence, mes démons intérieurs lutteraient pour reprendre le dessus. Mettre un enfant au milieu de tout ça était malvenu. Au moins on était d'accord sur ce point.

Je m'amuse pourtant du nombre de traces de rouge à lèvres, laissées sur sa peau. Il répond que je pourrais en laisser bien plus, mais manque de chance j'en ai plus sur les lèvres. " Je peux toujours arranger ça tu sais..." Mais pas tout de suite. Et alors que la discussion s'installe, je pense soudainement à mes amis. Les vrais, pas ceux avec qui je joue double jeu en permanence et je me rends compte qu'au final, il n'y a que peu de personnes en qui j'ai suffisamment confiance pour leur donner cette connotation positive. Lois, bien entendue, qui est mon amie la plus sincère. Elle sait qui je suis et ne m'a jamais jugée. En plus d'être une femme incroyable et une amie fidèle. Et puis c'est la compagne de Clark, que demander de mieux franchement pour elle en termes de sécurité ? Et puis il y avait Holly. Ma chère et tendre Holly. Mon amie d'enfance, qui m'a pourtant bien trahie. Si la première sera présente à ce repas, je doute que la seconde soit bien accueillie. Je soupire légèrement et continue de manger.

Inconsciemment, il y a rapprochement, comme deux astres systématiquement attirés l'un vers l'autre. Je hoche la tête à ses propos, c'est vrai qu'il y avait une bonne partie des criminels qui sont neutralisés. Pour combien de temps ? Je n'ai pas la réponse à cette question, mais c'est bon signe. Même si l'un et l'autre savons très bien que rien n'est jamais aussi simple. S'il est plus ou moins compliqué de s'évader de Blackgate, Arkham est une vraie passoire, du moins l'était. Cela fait un moment qu'une bande de fous furieux n'en est pas sortie et c'est très bien comme ça. Si j'ai fait un court séjour en prison, l'asile ne me tente absolument pas. " Tu as formé une bonne partie de la future génération, c'est un peu normal que tu t'inquiète. Mais ça ira, tu verras." Pour eux et pour nous. Face à lui, je le taquine au sujet du prénom possible de nos enfants. Mais il avait raison sur un point, quoi qu'il en soit : Nous n'y étions pas encore. Et nous n'y seront peut-être jamais, mais ça, je ne le savais pas encore. " D'accord." C'était un bon deal après tout.