La campagne pour les élections municipales de Metropolis a pris une tournure scandaleuse avant-hier. La jeune Ashley Graham, petite-fille du maire Robert Graham, âgée de seulement neuf ans, s’est confiée à notre journaliste Loïs Lane. Hésitante et bouleversée, elle a accusé le candidat à la municipalité Harvey Dent d’agression sexuelle. Ce témoignage a alors provoqué un tollé immédiat sur toutes les chaînes d’information et sur les réseaux sociaux. Quelques heures plus tard, c’était le comptable du candidat, Michael Jones, qui dévoilait les dessous financiers de la campagne de Dent dans une vidéo en ligne. Corruption de fonctionnaires de police, de magistrats, intimidation de commerçants et soutiens forcés sous forme de racket à une échelle plus coutumière d’autres villes de l’Etat, l’homme ne retint pas ses coups et expliqua qu’il était de son devoir, après les révélations d’Ashley Graham, de dénoncer des agissements délictueux ou criminels dont il avait été témoin. La campagne était en train de prendre une tournure affreuse ; le maire en poste confiait sa haine pour son opposant, et jurait d’obtenir justice pour sa petite fille, tandis que la police débarquait en force dans les locaux de campagne d’Harvey Dent pour éplucher ses comptes et interroger personnel et militants. Les événements s’enchaînaient d’heure en heure et la situation semblait délicate pour l’ancien procureur de Gotham City, lâché par ses soutiens et interrogé par la criminelle puis le parquet financier toute la nuit de sa garde à vue. Dans le même temps sur les réseaux sociaux, des commentateurs politiques influents criaient au scandale politique, à la boule puante orchestrée par le Maire Robert Graham et ses soutiens, dont le chef de la police, nommé par lui et ancien camarade de ses jeunes années de militantisme. Il n’en restait pas moins que le témoignage bouleversant d’Ashley Graham, et très précis de Michael Jones, poussèrent nombre de soutiens de Dent de désavouer leur candidat et il semblait que la campagne allait dès lors voir son sort réglé par l’intervention du procureur de Metropolis, qui allait sans aucun doute enfoncer le clou de la campagne -et de la liberté- de Mr Dent du fait de l’ampleur du scandale.
Contre toute attente, celui-ci évoqua une succession d’événements intervenus dans la journée du 16, soit dans les vingt-quatre heures suivant l’accusation. Des failles semblaient être apparues dans les accusations portées contre Mr Dent. Tout d’abord, Ashley Graham, accompagnée par une cellule de protection de l’enfance, se récusait totalement devant les policiers, affirmant ne pas se souvenir de l’interview. La petite, très fragile psychologiquement, avoua aux enquêteurs n’avoir jamais vu ni côtoyé Mr Dent. Quant à Mr Jones, il nia en bloc être l’auteur de la vidéo -où on le voit pourtant-, hurlant au deepfake. Les comptes de campagne de Mr Dent semblaient propres, eux aussi. Les deux enquêtes se poursuivent malgré tout, mais le procureur de Metropolis a affirmé avoir obtenu de troublantes informations tout au long de la journée d’hier, selon lesquelles Michael Jones avait eu plusieurs contacts avec le Maire Robert Graham dans les deux semaines qui venaient de s’écouler, et des clichés mystérieusement retrouvés sur le bureau des enquêteurs de la brigade financière montraient des échanges de mallette entre le maire et deux policiers. Le procureur, Mr Fauxhall, parla « d’informations fort à propos », semblant jeter le doute sur leur provenance et évoqua que sous sa direction « l’enquête irait au fond des choses ».
Hier soir, Mr Dent a accusé frontalement son rival politique de tenir la justice aux ordres, d’avoir produit de faux témoignages contre lui, et que la loyauté de son équipe comme sa probité personnelle ne sauraient être mis en question par son long combat contre le crime et la corruption à Gotham. Partageant sa sympathie pour Ashley Graham, dont il explique ne l’avoir jamais rencontrée, Mr Dent a expliqué espérer que la police retrouve rapidement le vrai coupable de son agression. L’homme, acide, expliqua que son apparence ne pourraient pas laisser le moindre doute à la jeune fille, si c’était bien lui qui l’avait agressée. Et de s’interroger, prenant à témoin son public « à qui profitent ces fausses accusations ? »
Les soutiens de Dent accusèrent aussitôt le maire en poste de ces boules puantes salissant sa campagne. Mis en délicatesse, le maire Robert Graham apparut nerveux en conférence de presse, exténué et fébrile. Il fit une conférence de presse tôt ce matin pour expliquer qu’il attendait que la police fasse tous les éclairages possibles sur cette affaire et qu’il devait aussi penser à sa famille, durement touchée depuis près de quarante-huit heures par le battage médiatique autour de sa propre petite fille. Sa côte de popularité attente, Dent resté libre, la campagne prenait une tournure plus corsée pour la municipalité sortante, nombre d’électeurs intervenant sur notre live indiquant leur dégoût pour les agissements de Robert Graham. Plusieurs voix, s’élevèrent pour accuser Dent de subornation de témoins, notamment un enquêteur de la brigade criminelle, depuis suspendu, qui expliqua avoir vu d’autres hommes repartir du domicile des Graham au moment où il arrivait avec sa propre équipe, et que la version de la petite fille avait changé après cette visite d’inconnus.
Plusieurs questions se posent depuis. Qui sont ces gens, venus chez les Graham ? Font-ils partie du camp Dent, ou Graham, ou d’un tiers ? Pourquoi Mr Jones évoque-t-il un deepfake, et quels sont ses contacts avec le maire ? Pourquoi la petite fille de Mr Graham s’est-elle totalement refermée, depuis ?
C’est tout Métropolis, désormais, qui est suspendu aux conclusions de l’enquête du procureur Mr Fauxhall, en espérant que l’intérêt des victimes, toutes les victimes, soit bien préservé tout au long des investigations.
Dent a été mis en difficulté dans sa campagne, éclaboussé par un scandale sans précédent, son image ternie par l’arrivée de la police dans ses locaux et sa garde à vue. Il a finalement été libéré, mais n’est pas blanchi. Contre-attaquant publiquement Dent évoque gêner le pouvoir en place qui tente de manipuler la justice pour court-circuiter sa campagne, et hurle au complot. Le renoncement des principaux témoins ont retourné l’opinion, qui le vouait la veilleaux gémonies.
Le Maire Robert Graham a visiblement eu un rôle trouble dans l’affaire, que ce soit auprès de sa petite fille ou du comptable de Dent. Le revirement de l’enquête et le déni des deux principaux témoins ont jeté le discrédit sur lui.
Le procureur Mr Fauxhall a confié ses doutes sur l’enquête, notamment sur la fabrication de témoignages d’un côté ou de l’autre.
La campagne est suspendue au travail des enquêteurs.
Pour plus de détails, rendez-vous ici pour suivre les événements de cette trame.
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