Wayne et Vanaver sont copains, attention ! [Terminé - Intrigue II]

02.08.2022

Il a fallu quasiment un mois pour finaliser le contrat liant Wayne Enterprise et Vanaver Corporation pour une poignée de semaines, mois ou années – dépendamment de cours des actions de l’entreprise de Bruce. Ce délai ne m’étonne pas. Afin d’éviter toute confusion, ou laisser une zone grise à l’avantage de l’une ou l’autre des parties présentes, chacun s’est montré pointilleuse tout au long des négociations, chipotant chaque mot ou chaque tournure de phrase. Pour ma part, je n’ai pas été spécialement incluse dans les discussions, me contentant de lire et de commenter les brouillons qu’on me fournit. Cependant, au cours des négociations, il n’a jamais été question d’abandonner le projet : Bruce a autant besoin de moi, que j’ai besoin de lui.

Si je sacrifie une ressource financière pour son entreprise, ce n’est pas par bonté de cœur : les revenues promises, qui seront générées avec la hausse espérée et attendue du cours de l’action, seront largement supérieures à ma mise initiale. Avec ce surplus de capital, je pourrais enfin les investir dans de grands projets que je nourris pour les intérêts de la Cour depuis quelques temps déjà : renouveler le système de surveillance et d’information, restaurer le labyrinthe à sa gloire d’antan, étendre notre influence hors des frontières … S’il n’y a pas un imprévu considérable, des jours glorieux nous attendent !

Nous pouvons croire qu’il suffit de signer pour que l’affaire s’arrête là ! Que nenni ! Le monde des affaires est également un monde du showbiz : il faut mettre en scène cet accord, pour faire le plus grand effet sur le marché et pour générer l’excitation et la jubilation désirée ! Les propositions sont faites de toute part : une conférence de presse avec tous les investisseurs de Wayne Enterprise et de Vanaver Corporation dans un lieu huppé de Gotham, une annonce médiatique dans un journal d’envergure comme le Daily Planet ou, au contraire, jouer entre discrétion et rumeur … Et puis, le 15 juillet, la réponse s’impose : l’Orphelinat de Gotham.

La nouvelle n’a pas simplement surpris les Gothamites, elle les a scandalisé ! Le Joker ne s’est pas simplement contenté d’exploser un bâtiment, ou s’en prendre à d’innocents passants – c’est le passe-temps préféré de ce dégénéré et de sa clique –, mais menacer directement les pauvres orphelins de Gotham. Je ne suis pas une femme de cœur, et je serais capable de les sacrifier moi-même pour le bien collectif. Mais voilà, l’acte n’est fait qu’en cas de nécessité ! Or, le Clown l’a fait simplement pour débusquer un seul et unique ennemi.

Batman. Il est revenu. Je soupire. Il est bien le seul homme que je veux mort, mais que je n’arrive pas à enterrer dix pieds sous terre …

- Nous sommes arrivés, m’annonce mon chauffeur, qui n’est personne d’autres qu’un ergot.

Il grommelle, sous sa barbe. Il aurait voulu que je porte un gilet par balle. J’ai refusé, et je refuse encore. Je vais à une conférence de presse organisée à l’orphelinat même, et non à une zone de guerre : je ne crains rien. De plus, j’ai l’intime conviction que le Joker ne reviendra pas ici : les enfants ne l’intéressent pas, il a eu ce qu’il voulait. Sereine, je quitte ma voiture blindée et me dirige vers une stature que je connais bien maintenant.

- Bonjour Bruce, comment allez-vous ? J’ai souvenir que votre famille tenait beaucoup à cet orphelinat. Vous devez être scandalisés et furieux, soufflais-je. Nulle curiosité ou joie morbide ou malsaine dans mon regard ou mon ton : j’opte même pour un ton dépité et légèrement tremblant. Vous avez insisté pour que la journaliste Vicki Vale soit notre principale interlocutrice, celle qui nous posera les différentes questions lors de cette conférence. Je me suis renseignée à son sujet. Elle est bien jeune. Pourquoi elle, en particulier ?

Je n’affiche pas un sourire conquérant, mais je ne fais pas non plus triste mine. En tant que businesswoman, je ne peux pas me montrer démunie ou ravagée au risque de paraître faible. En tant que philanthrope, il m’est impossible d’être insensible ou froide. Oh oui, j’ai les mains pleines de sang. Et oui, je peux sacrifier ce Bruce, ou ces enfants, si besoin. Pour autant, il n’est jamais question de tuer par plaisir. Tout est question de nécessité, et d’équilibre.

Philanthrope, mais requin … voilà comme nous devons nous présenter. Bruce a grandement raison.

Non loin, je vois déjà la rouquine. J’ai sûrement dû la croiser à quelques reprises sur ces dernières années, que ce soit lors d’un gala ou d’une conférence quelconque. Cependant, je n’ai pas souvenir que nous avons discuté longuement. Il serait temps de remédier à ce problème. Je m’en approche, afin de m’enquérir sur les prochaines étapes.

- Bonjour Mademoiselle Vale. Je suis enchantée de vous rencontrer. Je suis Samantha Vanaver, me présentais-je, davantage par courtoisie que par nécessité. Elle devait bien savoir qui je suis. Avons-nous le temps de voir les enfants, avant de commencer la conférence ?, demandais-je.

@Bruce Wayne, @Samantha Vanaver & Vicki Vale

Wayne et Vanaver sont copains, attention !

Rien ne semblait lui aller aujourd’hui. Elle avait beau avoir une garde de robe assez fournie, elle ne se sentait à l’aise dans aucun des vêtements qu’elle était en train d’essayer depuis plus d’une heure. Après un énième habit qu’elle finit par balancer sur le sol de son petit appartement, elle vint à s'installer sur son lit, d'abord assise avant de s'y allonger complètement, le regard rivé sur cette ouverture de toit, qui laissait bien trop souvent une personne s'y infiltrer quand elle ne s'y attendait pas. Aujourd'hui était un grand jour pour sa carrière, pour elle aussi personnellement. Car si depuis de nombreuses années, elle ne manquait pas d'aller sur le terrain dans les ruelles sombres et vérolées de Gotham, et qu'elle avait fait quelques papiers plus qui étaient à la fois percutant et impertinent, qu'elle avait réussi à obtenir une interview de la part même de Batman, sa jeunesse continuait à lui faire défaut quand elle se devait de se présenter publiquement comme journaliste. Comme si, parce qu'elle n'avait déjà pas les cheveux blancs, qu'elle avait eu une vie entière passée dans les plus grands journaux ou médias américains, ou même parce qu'elle était une femme, ce qui comptait encore à bien des égards, on ne pouvait pas la prendre au sérieux. Elle avait clairement envie de sortir de l'ombre à présent, qu'on la remarque pour ce qu'elle était, pour ce qu'elle faisait, malgré ce petit air de lutin qui lui collait si bien au visage et que les années ne semblaient pas effacer.

Quand elle avait reçu le coup de fil de la part de son patron, à la gazette de Gotham, elle avait eu du mal à y croire. Elle avait tenté plus d'une fois de prendre contact avec Bruce Wayne, comme le lui avait conseillé le Chevalier Noir en personne, mais jusque là, la prise de rendez-vous n'avait pas été un succès, bien au contraire. Il y avait évidemment quelque chose qui se tramait derrière tout ça, elle avait même expliqué certains de ses hypothèses à son collaborateur, l'homme chauve-souris, mais ce dernier ayant annoncé le retour du fils prodige de la ville, elle comptait bien un jour ou l'autre lui mettre la main dessus. Alors quand son chef lui avait annoncé qu'elle avait été demandé directement pour la conférence de presse concernant l'accord entre Wayne et Vanaver Entreprise, elle avait réellement dû dissimuler sa joue au téléphone pour ne pas paraître comme une gamine surexcitée. Elle qui n'avait pas remis les pieds au Black Cat ou au journal, officiellement, depuis qu'elle avait reçu une balle dans l'épaule. Aujourd'hui, c'était sa plus grande chance, et il n'était pas question qu'elle la laisse passer. Elle se remit donc un petit coup de collier, pour finir de se préparer, tenue impeccable, maquillage léger mais néanmoins là. Elle tenta un moment de ne pas porter l'écharpe qui maintenait son bras immobile, mais la douleur était encore présente et si elle voulait se remettre au plus vite, elle se devait de la garder. Cela ferait toujours une blessure de guerre à montrer.

Le trajet en taxi lui sembla interminable, elle eut du mal à ne pas se trémousser sur son siège, d'excitation ou d'appréhension. Ce n'était pas tous les jours qu'on faisait la rencontre de deux fortunes aussi grandes et de deux personnalités qui pouvaient réellement avoir une influence sur le monde. Quand elle quitta le véhicule à une centaine de mètres du lieu de la conférence, à l'orphelinat, elle dut passer les contrôles de sécurité et son badge de presse pour pouvoir rentrer. Elle commença alors à avancer parmi les personnes présentes jusqu'à ce qu'une voix s'élève juste devant elle, s'adressant directement à elle. Vicki prit immédiatement une posture plus sérieuse, mais garda néanmoins un léger sourire sur ses lèvres. « C'est un privilège de faire votre connaissance Madame Vanaver. Je vous remercie d'avoir accepté ma présence à vos côtés aujourd'hui, c'est un grand honneur pour moi. » La jeune journaliste hocha doucement la tête à la question de la femme d'affaire. « Nous commencerons quand vous le déciderez avec Monsieur Wayne. Vous êtes les maîtres du temps pour les heures à venir, tout le monde vous attendra, vous pouvez en être certaine. » Vicki fit quelques pas en direction de Bruce Wayne avec un petit sourire malicieux aux lèvres. « Bruce Wayne en chair et en os. Vous avez été difficile à trouver et à contacter au cours des deux dernières années Monsieur Wayne. Je me doute que la journée ne sera pas propice à toutes les confessions, mais j'adorerai entendre le récit de votre voyage ces derniers mois. Vous avez voyagé dans le monde entier … Cela a du être une sacrée expérience pour vous tenir si longtemps éloigné de Gotham. »

AVENGEDINCHAINS

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Bruce Wayne & Vicki Vale

« MARTHA WAYNE’S ORPHANAGE, MIDTOWN, GOTHAM,02 août 2022.. »

C’est le grand jour. Dans la salle de bain de Lake Glass House, j’ai fini de me préparer aux aurores, compte tenu de tout ce qu’il y a à faire aujourd’hui. Costume impeccable, sans doute un peu vieillot puisqu’il date de plusieurs années, mais parfaitement propre, et surtout, prêt. Avec l’incendie du manoir Wayne et la prise d’autres planques en ville, je n’ai plus tellement le choix de ce que je peux utiliser pour m’accoutrer de façon civile. Et c’est pareil pour Batman, d’ailleurs. La situation avance. Et maintenant, elle va évoluer très vite. Ce costume gris foncé me cintre bien. Ce n’est pas le même que celui que j’ai jadis mis pour annoncer mon départ temporaire de Wayne Enterprise, mais il fera évidemment bien l’affaire. Je passe chez mon avocat, très tôt, et on me laisse alors une voiture avec chauffeur… Avec laquelle j’arrive à l’heure convenu au manoir qui porte encore aujourd’hui le nom de ma mère. Je reste figé, dehors. La migraine ne me quitte plus, désormais. Je sais bien qu’on doit déjà m’épier depuis les fenêtres. En théorie, le plus grand secret doit entourer la conférence de presse.

Mais je sais que ce genre de secret, dans le monde des affaires, finit toujours par être éventé assez tôt. J’inspire un grand coup et je vais entrer, mais l’arrivée d’une seconde voiture me stoppe dans mon élan. Samantha en ressort, apprêtée à la perfection comme toujours. La jolie brune va vite en besogne, comme toujours. Elle reste digne, sobre, concentrée. Je n’en attends pas moins d’elle.

| Je vais bien, merci. Un peu le trac. Ce n’est pas tous les jours qu’on rachète sa propre multinationale à prix d’or… |

Quant à Vicki Vale…

| Elle est une des meilleures journalistes de Gotham, de ce que j’en sais. Et connue pour sa dénonciation des injustices et de la corruption. Si nous devons passer au crible, autant que ce soit par elle plutôt que par d’autre dont nous n’avons qu’une idée approximative de la probité. |

Déjà, Samantha s’avance vers Vicki qui vient d’arriver non loin, visiblement déjà concentrée, et préparée à ce qui va suivre. Quand la jolie blonde pose son regard vers moi, je ne lis qu’une curiosité dévorante ; elle ne me reconnaît pas. Du moins c’est le sentiment qui m’habite en jaugeant son regard, et je la crois trop naturelle pour avoir su masquer autre chose. Elle n’est pas surprise, puisque je l’ai prévenue sous le masque du Chevalier Noir… Samantha va-t-elle réagir, ou mettre son absence d’étonnement de mon retour sous le compte de ses bons tuyaux ?

Je lui propose ma main pour la saluer. Sourire charmeur, mondain, comme le fait toujours Bruce Wayne en compagnie de beaux esprits et de jolies femmes.

| Enchanté, Miss Vale. J’ai beaucoup entendu parler de vous, et de vos articles. Je serais ravi de répondre à vos questions, c’est la raison de notre visite ici. Je ne peux pas vous promettre de vous révéler tout mon parcours, certaines choses resteront sans doute privées… Mais d’abord, la conférence, si vous le voulez bien. Et avant cela, les enfants. |

Je recule d’un pas. Crispe les muscles maxillaires, et regarde le lustre du hall d’entrée.

| Cet endroit a longtemps été financé par ma mère, et son père avant elle. Je n’ai pas vécu en orphelinat, mais cette cause me touche personnellement. J’aimerais voir les enfants, d’abord. Seul. Les événements du 15 juillet ont dû beaucoup les marquer et cela me ramène à ma propre histoire, que je partage avec eux. Je veux leur assurer que ça n’arrivera plus, que nous allons prendre, Samantha et moi, des dispositions pour financer cette œuvre et sa sécurité. Dès aujourd’hui. |

Je les salue d’un signe de tête, sourire d’excuses, et je monte escorté de gardes du corps vers les dortoirs, où je reste un bon moment avant de redescendre. Je me rapproche des deux femmes laissées plus tôt.

| Bien, peut-être pouvons-nous rejoindre la salle où se tiendra la conférence ? |

Je glisse à Samantha.

| Je vous laisse commencer ? N’oubliez pas ; du mordant, et de la complicité. Nous leur vendons une histoire vraie mâtinée d’espoir. |

[HJ ; je suis allé vite à la charge car ce rp risque d’aborder pas mal de sujets, on peut peut être, Sam et moi, nous partager la conférence en chacun de nos posts, puis Vicki reprend la main pour une série de questions ? Ensuite, on pourra faire dans ce rp une interview plus détaillée. Dites moi mesdames]

(c) DΛNDELION

I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

- Vous êtes celui qui rachète sa compagnie, je vous laisse toute la latitude de vos choix de … presse, finis-je par dire, peu convaincue par ses arguments.

Je connais autant d’autres hommes et femmes du monde des médias au CV impressionnants et intéressants, assez droit dans leurs bottes. Je profite que la jeune femme soit happée par le charme de Bruce, pour les observer discrètement. Elle est pétillante de vie, et le regard plein de malice : elle est assurément maligne. Je me note que je dois me renseigner davantage sur elle, sur ses activités, sur sa famille et bien d’autres informations plus ou moins intéressantes. Bruce Wayne ne choisit jamais au hasard, et déjà le doute et la méfiance me rongent un tantinet. Il y a anguille sous roche, et mes tripes me trompent rarement.

- Nous allons multiplier ces initiatives et apporter notre aide aux plus défavorisés et aux plus vulnérables. Cette cause nous a toujours grandement touché, et notre partenariat à venir est une occasion pour travailler main dans la main dans cet objectif. Parmi d’autre, évidemment, ajoutais-je, ne pouvant pas m’empêcher de poser une main sur l’avant-bras de mon partenaire du jour.

Je le laisse aussitôt pour qu’il aille rejoindre les enfants. Je profite de son retour pour m’éclipser, également, accompagnée de deux Ergots non bouffés par le composant chimique. Ils sont une nouvelle génération. On verra bien ce qu’ils vont donner, sur du long terme …

Lorsque je vois ces enfants, je ne peux pas m’empêcher de penser à tous ces Ergots endormis dans leur cercueil en chêne verni. Au-dessus de ce carcan de bois repose leur première et unique photo. Toutes, sans exception, représentent des photos souriants et plein d’énergie. Nous sommes forcés de les cueillir à un très jeune âge. Le processus chimique peut prendre jusqu’à une génération, avant d’être à point et fusionner convenablement avec le corps. Enfin, notre composant ne semble efficace que si nous l’administrons avant la puberté.

Dès lors, en connaissant exactement ce que nous faisons des tout petits, est-ce que je ressens une once de culpabilité en voyant ces chérubins pleins de vies ? La culpabilité est une notion qui n’existe plus dans mon dictionnaire, ou dans mon âme, depuis trop longtemps. Pour autant, je ne suis pas non plus indifférente à l a situation. Le sentiment est si difficile à décrire. Si j’ai à décrire ce que je vois, à travers ces enfants, c’est l’avenir de Gotham. Et, surtout, une opportunité pour la Cour et le Monde. Aujourd’hui, comme dans le futur, ils pourraient faire penser la balance d’un côté ou l’autre, par des actions pensées et conscientes ou, au contraire, insensées et inconscientes.

Ils sont importants, et il faut en prendre en soin tout naturellement. Mais, s’il est nécessaire d’en sacrifier une poignée pour le bien collectif, ou pour un idéal, je le ferais sans la moindre hésitation. Voilà ma position.

Après quelques petits gestes, et rires, je me permets de retourner auprès des deux compères. Déjà, je m’assois dans un siège assez peu confortable. Celui-ci n’est pas éloigné de Bruce. Je pourrais largement me permettre d’échanger quelques regards pleins de complicité, ou faire quelques contacts physiques d’apparence impromptus et compulsifs. Evidemment, tout ceci ne sera qu’un simple jeu d’acteur mais, c’est la base de tout business. On joue, au quotidien. On floue, on bluff et on voit qui se fait avoir.

Je profite que le Jeune Prodige me glisse quelques mots pour le retenir.

- Commençons-nous par nous tutoyer alors. Il est difficile d’être complice en disant « vous », conclus-je, le lâchant, plein de sourires. Nous devrions cesser de parler entre nous. Mademoiselle Vale va croire que nous lui cachons des choses.

Sourire aux lèvres, je reprends une position plus ou moins confortable.

Spoiler:

@Bruce Wayne, @Samantha Vanaver & Vicki Vale

Wayne et Vanaver sont copains, attention !

Même si un million de choses semblait soudainement se bousculer dans son esprit, alors qu'elle faisait le déroulement des questions dans sa tête pour être certaine de ne rien oublier, elle se montra immédiatement professionnelle face aux deux pointures et manias industriels qu'elle avait devant elle. Ce n'était ni son sexe, ni sa taille, ni sa jeunesse qui allait l'empêcher de mener à bien son interview comme elle avait décidé de le faire. Être journaliste était un savant mélange entre franchise, condescendance, et compromis pour aller là où on désirait aller dans la douceur. Car une fois qu'on venait à braquer un interlocuteur, il était extrêmement difficile de se défaire de la situation. Vicki aurait sans doute pu se sentir assaillir par la pression d'un tel moment, ne pas se sentir capable, ne pas avoir les épaules pour gérer une telle rencontre, mais elle était consciente que c'était une importante aubaine pour elle, et puis sur les deux personnes qu'elle allait affronter, il n'y avait finalement qu'une des deux qu'elle ne connaissait pas et l'autre, dont elle ne connaissait pas le visage public. Bien qu'elle venait à se demander lequel était vraiment l'homme, Bruce Wayne ou Batman. Si le contexte n'était pas d'une certaine façon si tendue dans la ville et après la menace qui avait plané sur les orphelins qu'ils rencontraient aujourd'hui, elle aurait même pu dire que tout cela venait à l'amuser plus que de raisons. Elle les salua l'un et l'autre, mais finalement s'attarda plus sur l'homme du jour, qui avait tout d'un play boy, entre le costume foncé, le sourire aux dents blanches avec cette fossette qui était indéniablement canon. On la repérait bien moins quand il portait son masque, surtout que le sourire n'était pas son fort. « Mais moi aussi j'ai longuement entendu parler de vous, et après avoir rencontré Batman, vous étiez l'autre grand homme de Gotham que je me devais de questionner. Enfin l'autre … Vous me comprenez. C'est fou ce qu'un sourire peut changer, sur un visage, dans le ton de la voix. Néanmoins, le regard ne trompe pas, vous n'êtes pas obligé de jouer à ce jeu avec moi. »

Quand il commença à lui parler de l'histoire du bâtiment, la jeune femme se tourna dans la direction de ce dernier, écoutant attentivement les paroles de l'homme d'affaire. « Je ne doute pas que vous tiendrez votre promesse, vous êtes le genre d'hommes à dire ce que vous pensez et à faire ce que vous dîtes. » Vicki était prête à ajouter quelque chose à son égard quand le photographe dépêché pour l'occasion se présenta enfin, essoufflé, rouge et quelque peu en sueur. Elle fit un signe de tête au Wayne avant de se décaler un peu pour pouvoir expliquer à son collègue de travail ce qu'il allait faire, les premières photos qu'elle voulait qu'il prenne de l'endroit mais aussi des deux personnalités présentes, sans oublier les enfants qui étaient également l'un des éléments principaux de cette journée, sans pour autant être trop invasive après la menace qui avait plané sur eux, et elle en savait quelque chose. Mais si on pouvait s'en prendre à des adultes, elle ne pouvait en aucun cas accepter qu'on touche à des enfants innocents que la vie n'avait déjà pas épargné. Ils commencèrent donc à suivre ensemble le duo qui parcourut l'orphelinat jusqu'à ce qu'il soit décidé que l'heure de l'interview était arrivé. Chacun prenant place là où il devait se trouver, Vicki continuait de prendre des notes dans son carnet qui ne l'avait pas quitté depuis qu'ils étaient entrés. Elle voyait bien le jeu qui se jouait entre les deux, détaillant les gestes de l'un et de l'autre. Elle garda le silence jusqu'à ce qu'on donne le top départ. Elle décida de commencer par Bruce Wayne. « Deux ans qu'on ne vous a pas vu à Gotham, les malheurs se sont accumulés ici pour la population comme pour votre entreprise. Quand avez-vous estimé qu'il était temps de revenir et de reprendre les choses en main ? Comment vivez-vous ce retour au sein du monde des finances, de l'industrie et des requins qui ne vivent que pour l'appât du gain ? » Elle se tourna ensuite vers Samantha Vanaver. « Votre réputation et celle de votre entreprise n'est plus à faire. Votre présence veut dire beaucoup, sans que les mots ne soient pourtant nécessaires. Quand avez-vous rencontré Monsieur Wayne pour la première fois ? Et qu'est-ce qui vous a convaincu de nouer une alliance entre vos deux entreprises et donc une collaboration aussi étroite avec l'héritier de Gotham ? »

AVENGEDINCHAINS

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Bruce Wayne & Vicki Vale

« MARTHA WAYNE’S ORPHANAGE, MIDTOWN, GOTHAM,02 août 2022.. »

L’heure de sauter dans le grand bain, à corps perdu. De se confronter de nouveau au monde, de façon pleine et entière, parfaitement assumée. Difficile de dire qu’il y a un faible niveau d’attente alors que ce que nous allons annoncer est énorme, autant du point de vue de cette ville pourtant habituée aux choix de la grandiloquence qu’à celui de tous les gens qui y habitent et dont nos annonces peuvent changer la vie. Les journalistes vont forcément faire leurs choux gras d’une situation comme la nôtre. Les rumeurs qu’il y aura sur le passé, sur la relation entretenue dans le présent. Et la question à tant de milliards de dollars ; que signifie concrètement ce rachat en termes financiers ? Samantha n’aime pas ce qu’elle ne contrôle pas. C’est un fait qu’elle m’aime n’arriverait certainement pas à nier. J’ai un sourire charmeur quand la brune passe son main sur mon avant-bras. Y a-t-il besoin d’exciter la virilité d’un Bruce Wayne ravi de faire le paon devant un parterre de gens qui n’attendent qu’une chose, pouvoir le dépioter pour de bon ?

Je me retrouve un court instant seul avec la jolie blonde qui a déjà son regard rieur et son sourire canaille si caractéristiques, toute prête qu’elle est à me dévorer tout crû, elle aussi. Et aussitôt, un poids me tombe dans les entrailles. Sans se départir de son sourire, la jeune femme parle de Batman, de cet « autre » qu’elle aurait pu interviewer et je la « comprends ». Mon regard se fige sur elle. S’appesantit. Je vois tout dans les pupilles nimbées de nuances presque jaunes-orangées qui me font face. Elle sait.

Cette révélation n’est ni une surprise, ni un choc. Mais elle sait. Je dois donc m’adapter.

| C’est plus qu’un jeu, Miss Vale. |

La voix est redevenue si semblable à celle de Batman. Un souffle, purement factuel, sans fioritures d’aucune sorte. Je sais ce que je risque, à chaque nouvelle personne qui sait, pour moi. Je vais devoir m’entretenir plus avant avec Vicki Vale, désormais, et prendre quelques dispositions. Pour le reste je me tiens coi, attendant que le photographe ne déboule et que le tout se mette en branle. Nous finissons par nous installer…

| D’accord, Sam. |

De la complicité, je vais lui en donner. Et avec le sourire qui a fait la une quinze ans plus tôt à chaque apparition publique de l’héritier Wayne. Je reporte un regard d’acier vers la jeune femme, qui attaque forcément dans le dur. Je reste concentré, toutefois, et prends un air grave.

| Ca fait presque trois ans, en vérité. J’ai commencé mon tour du monde en octobre 2019… Je n’ai pas vraiment eu le choix de la date de mon retour, en vérité. |

Je déglutis, plisse les yeux, détourne le regard. Je mâche mes mots. Je vais taper fort, dès le début. Suffisamment pour détourner l’attention de tout le reste ; on ne détourne pas de leur proie des requins affamés avec un mince filet de sang coulant dans l’eau.

| J’ai été kidnappé. Deux ans, environ. Les vidéos qui ont tourné de mes péripéties étaient des deepfakes. Je ne sais pas bien qui, ni comment. Le pourquoi était évident ; c’était mon argent qui les intéressait. Au bout d’un certain temps, ils ont eu accès à mes codes d’accès personnels au Manoir. Pour ce que j’en sais, ces codes sont tombés entre les mains du Joker, de Bane, ou de l’un des deux. Mon tuteur, Alfred Pennyworth, a été tué au cours de l’assaut lancé par ces criminels. |

Je comble les trous, le visage grave, leur donne immédiatement une carcasse à ronger et non un os.

| Quand je me suis échappé, j’ai découvert être sur une île des Philippines. J’ai mis le temps pour rentrer et semer mes ravisseurs… Qui ont aujourd’hui les problèmes qu’ils méritent avec l’armée et la police de ce pays, mais je ne peux pas en parler plus avant. S’ils sont capturés vivants, je serais peut être amené à témoigner, dans quelques années. |

Je laisse mon regard s’appesantir sur l’interlocutrice avant de regarder Samantha « Sam » Vanaver.

| Je vis bien ce retour. C’est une revanche sur la vie. On m’a tout pris, on m’a dépouillé de tout. Samantha Vanaver ici m’a tendu la main à mon retour. Je suis venu pour redonner à Gotham ce qu’elle a toujours donné aux Wayne ; de la paix et de la prospérité. |

Juste bascule vers ma partenaire pour qu’elle les inonde de notre projet, maintenant.

(c) DΛNDELION

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Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

Vanaver Corporation n’a pas le lustre médiatique de Lex Corps, Queen Consolidated ou encore Wayne Enterprise. Je n’ai pas la folie des grandeurs comme Lex Luthor, je ne suis pas l’idole des tabloïds comme Oliver Queen et, surtout, je n’anime pas mille et une rumeurs sur mon rythme de vie comme Bruce Wayne. Pour autant, je ne suis pas invisible ou inconnue. Les plus grandes personnalités de la sphère politique ou financière, ou les gens de Gotham me connaissent.

Les journaux soulignent régulièrement la fortune du nom Vanaver - ou de mon entreprise - ou ma présence régulière à de multiples soirées mondaines. Les politiciens ou les magnats des affaires savent qu’ils peuvent venir se confier à moi - ou réclamer mon aide - dans la plus grande discrétion, ou sans courir un risque sur leur réputation car je suis probe. Mes différentes entreprises ont toujours été aux normes des pays - voire à prendre davantage de précautions - et ont toujours indemnisé tout victime d’un malheureux incident professionnel.

Vicki Vale a raison : ma réputation, et celle de ma compagnie, ne sont plus à faire. Je ne me repose pas sur mes lauriers, pour autant. Nous perdons, lorsque nous pensons qu’une chose est acquise. Aujourd’hui, en plus d’un compte en banque garni, l’opinion publique est importante. Elle représente une force considérable dans divers projets. Alors, j’offre au bon peuple ce qu’il désire : du pain, des divertissements.

Plus le visage de Bruce s’aggrave, et plus je calque mes propres traits aux siens. Nous avions convenu d’une solide complicité : il faut jouer le jeu, alors ! Or, quelle amie serais-je si je ne partage pas la douleur et les peines de l’autre ? Je ne pousse pas le vice jusqu’à verser une larme, tout de même. Nous n’en restons pas moins deux hommes et femmes d’affaires qui désirent faire trembler leurs concurrents respectifs.

- Bruce et moi avons toujours partagé un même amour pour notre ville natale. Concurrents ou partenaires commerciales, nous avons toujours eu à cœur la prospérité, le développement et la paix au sein de Gotham City. Ensemble ou séparément, nous avons toujours financé divers projets pour soutenir la ville. Son départ subit et précipité a laissé un grand vide au sein de la ville, que je n’ai pas pu compenser malgré tout ma bonne volonté, commençais-je. Malgré les nombreuses rumeurs circulant au sujet de celui que l’on nomme le Fils Prodige de Gotham, j’ai toujours su qu’il reviendrait et qu’il sera à nouveau prêt à reprendre le combat. Nous ne pouvons pas imaginer un Gotham sans un Wayne, n’est-ce pas ?, soufflais-je, ramenant volontairement les projecteurs sur ce dernier. Je n’ai jamais aimé être sur le devant de la scène. C’est contraire à ma nature même. Un partenariat entre lui et moi coule de source, Mademoiselle Vale. Gotham City a subi de lourds dégâts avec la montée fulgurante de la criminalité. Nos rues ne sont plus sûres et nos entreprises souffrent tout autant. En tant que deux chefs d’entreprise responsables, et aimant notre ville, nous ne pouvons pas être sourds et aveugles à ses besoins. Comme l’a souligné Bruce, nous allons apporter la prospérité et la paix que méritent les Gothamites.

O Belle Gotham, il est largement temps d’épurer de ta carte ceux qui causent des déséquilibres.

- En alliant les ressources de nos entreprises respectives, Bruce et moi-même allons redonner un nouveau souffle sur le monde des affaires. Nous allons apporter des solutions innovantes et révolutionnaires sur les marchés nationaux et internationaux, et rappeler au monde les raisons même de la grandeur de Gotham. Nous avons des esprits brillants que nous avons grand hâte de mettre à profit, et au devant de la scène. Nous allons profiter de ces profits futurs exceptionnels attendus pour faire des investissements considérables dans des fonds sociaux destinés à aider et à soutenir les puissances publiques de Gotham.

Je me tais quelques secondes, et fixe clairement l’objectif.

- Naturellement, le premier objectif va être le rachat majoritaire de Wayne Enterprise. Cette entreprise ne peut atteindre sa grandeur passée qu’en ayant son dirigeant légitime à la tête, c’est-à-dire Bruce Wayne. Après rachat de cet entreprise par Bruce, nous allons sûrement rétablir des filiales de nos entreprises respectives, ou ouvrir de nouvelles.

Que le monde entende : les sous arrachés à Wayne Enterprise et servant assurément quelques desseins criminels vont revenir sous le giron du Fils Prodige. Que la Cour entende : nous allons nous enrichir et inonder Gotham de notre présence. Que le peuple entende : de nouveaux emplois vont être crée, et réduire cette précarité grandissante.

Un grand sourire éclaire mes traits, et alors je reporte toute mon attention sur Bruce.
Est-il ravi ?

@Bruce Wayne, @Samantha Vanaver & Vicki Vale

Wayne et Vanaver sont copains, attention !

Professionnelle, Vicki l'était en toute circonstance. Elle était sans doute encore bien jeune pour la plupart de ses collègues de Gotham ou d'ailleurs, venant à prétexter sa naïveté quand elle se sentait prête à déplacer des montagnes pour couvrir certains sujets. Dans son cas, elle trouvait surtout que c'était les autres qui avaient fini par abandonner, qui manquaient tout simplement d'entrain. Ils avaient été populaires à une époque, prêt à en découdre, à aller sur le terrain et ne pas accepter seulement de traiter de la rubrique naissance ou nécrologie. Puis, ils avaient réussi à pondre quelques articles qui avaient fini par les faire rentrer dans la liste des journalistes à succès, puis ils s'étaient tout simplement satisfaits de cette situation, étaient devenus ventripotents et puants et très peu, cherchaient encore aujourd'hui à faire bouger les lignes, parce qu'ils avaient bien trop peur pour leur cul pour se décider à tenter quoi que ce soit. Quand ils n'étaient pas directement payés par les pourris de la ville. Vicki avait sans doute l'aplomb de la jeunesse, et chaque nouveau jour, elle avait l’impression qu'elle devait remonter sur le ring et qu'elle devait reprendre le combat, même si c'était plus avec des mots qu'avec des coups de poings. Elle avait quand même pris une balle récemment pour défendre ce qu'elle croyait devoir défendre. En tout cas, si elle n'avait pas eu un jour l'audace d'aller trouver Batman dans une ruelle sombre de Gotham, si elle ne lui avait pas montré qu'elle était une personne en qui on pouvait avoir confiance, elle n'aurait pas convaincu par la même occasion Bruce Wayne et donc elle ne serait pas ici. Bien qu'à l'époque, elle ne savait pas que l'un et l'autre ne formaient finalement qu'une même et seule personne. Hors, aujourd'hui c'était le cas, et elle le fit comprendre au principal intéressé, scrutant avec intérêt la réaction qu'il allait avoir en comprenant le sens de chacun de ses mots. Presque immédiatement, elle le vit changer et elle sut à ce moment-là, que le véritable visage de l'homme en face d'elle, était Batman, bien plus que Bruce Wayne. « En effet, à un certain niveau, cela devient même un art. »

Ils se jaugèrent un instant, puis chacun reprit la place, et surtout le rôle qui devait être le sien au cœur de cette journée, de cette entrevue, après la visite de l'orphelinat qui avait été attaqué. Elle était journaliste et il était, avec Samantha Vanaver, l'attraction, la curiosité maladive du jour et elle allait faire en sorte de donner le meilleur d'elle-même pour obtenir le meilleur de ces deux têtes pensantes. Et heureusement qu'elle avait réussi avec le temps à avoir la maîtrise de ses réactions, car quand Bruce Wayne se mit à parler, elle parvint à éviter un lever de sourcil moqueur en sa direction alors qu'il racontait une histoire inventée de toute pièce. Néanmoins, elle se mit à prendre des notes comme toutes les personnes présentes. Cependant, elle dut se mordre la lèvre en parlant des vidéos trafiquées. C'était elle qui lui avait balancé cet argument le soir où il était venu après son retour, elle exigeait des droits d'auteur. Elle prit un air grave néanmoins, comme pour montrer à quel point elle était compatissante avec le milliardaire, mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait en rester-là. La journaliste en elle, eut une folle envie de révéler devant le monde entier que c'était l'ex-fiancée de l'homme en question qui était derrière le vol massif de la fortune Wayne. Mais par respect pour Batman, elle préféra taire cela pour le moment, car un jour ou l'autre l'article finirait par sortir, qu'il le veuille ou non. « Il semble, monsieur Wayne, qu'il n'est malheureusement pas bon d'être milliardaire aujourd'hui. Votre histoire ne peut que nous intriguer, sur le destin d'autres dirigeants d'entreprises multinationales qui ont disparu ces deux dernières années, comme notamment Oliver Queen, de Queen's Consolidated. » Elle avait bien cherché le concernant, mais personne n'avait fait de vidéos truquées pour lui. Un mystère de plus dont elle s'occuperait peut-être un jour prochain. « La question que je me pose, c'est qu'en dehors de votre majordome dont vous étiez proche, personne n'avait connaissance d'une date possible de retour ? Il y a bien quelqu'un qui a du vous recherchez. Il est certain néanmoins que, votre enlèvement a semblé tomber à point nommé pour que la mafia, la pègre se mette en action au cœur de Gotham. »

Elle quitta des yeux Bruce pour se tourner vers Samantha Vanaver qui avait fait le déplacement pour symboliser le renouveau de Wayne Entreprise et la collaboration entre les deux entreprises mondialement connues. Il fallait dire que l'héritier de Gotham était une attraction en soit, encore plus maintenant qu'il avait raconté son histoire larmoyante pour les ménagères et qu'il revenait tel un conquérant après l'enfer qu'il avait traversé. Samantha sauvait le sauveur d'une certaine façon. Vicki l'observa attentivement alors qu'elle se mit à parler. Jouait-elle un jeu ? Sans aucun doute, mais comme tout le monde ici à n'en pas douter. La cheffe d'entreprise venait à détail longuement son amour de Gotham et son envie de redonner force et vitalité à cette ville tout en aidant financièrement Wayne Entreprise à se relever de tout ce qui lui était arrivé. La journaliste devait bien avouer, le discours était rodé, prêt et fait avec soin et nombreux d'états. Sur le papier, tout cela donnait véritablement envie de croire que tout allait fonctionner et que des lendemains réellement plus radieux allaient bientôt inonder les rues de la ville. « Je ne doute pas que tout cela possède une grande part de vérité. Que vous pouvez avoir la volonté de redresser Gotham, Miss Vanaver, notamment en aidant Bruce Wayne à remonter la pente après les chiffres astronomiques qui ont été dérobés à l'entreprise familiale. Et quoi que l'on puisse dire, la force d'une société repose également sur son dirigeant, vous nous le prouvez tout autant qu'il a pu le faire avant son tragique enlèvement. Mais, si je m'arrêtais seulement à vos paroles en cet instant, je ne serai pas une bonne journaliste. La philanthropie finit par avoir ses limites également. Le monde idéal n'existe pas, et nous vivons dans une société où l’appât du gain est le plus fort. Pas dans celui de la redistribution des richesses aux salariés, l'innovation ou la recherche à outrance. Même si je ne doute qu'une partie des bénéfices servira réellement au développement de vos entreprises respectives, et qu'une telle alliance est un coup de communication exceptionnelle. Quel est le gain que vous, vous retirez de tout cela ? »

AVENGEDINCHAINS

Wayne et Vanaver sont copains, attention !

Bruce Wayne & Vicki Vale

« MARTHA WAYNE’S ORPHANAGE, MIDTOWN, GOTHAM,02 août 2022.. »

Les questions vont bon train. Il n’est pas question de laisser trop de grain à moudre aux journalistes, et de ne laisser les questions se dérouler que pendant un temps presque chronométré afin de garder de la consistance dans le propos et de la curiosité pour la suite. Autrement nous prendrions avec Samantha bien trop de risques, pour la suite. Nous sommes questionnés sur les raisons de cette fusion-acquisition, de ce compromis commercial et financier que nous avons trouvé. Beaucoup de choses restent évidemment à fixer, mais il n’est pas encore interdit de négocier ni de commencer à parler de ce qui nous unit, afin de confier cette vision d’un futur que nous espérons radieux pour Gotham. J’évoque mes premiers points sur le sujet, avant de couver du regard ma nouvelle partenaire comme le ferait presque un compagnon de sa compagne. L’idée de jouer sur tous les tableaux nous est naturellement venue, et ce n’est pas difficile de feindre d’être passionné par la Vanaver, qui fait preuve de beaucoup d’acuité dans son discours. Elle joue habilement de l’intérêt de la journaliste et du tempo de son récit.

J’ai un sourire de connivence quand elle évoque mon nom et son utilité, tout en passant de la plaisanterie au plus grand des sérieux. Les dégâts subis par Gotham et le paternalisme moderne et bienveillant de deux grandes puissances économiques et financières. Somme toute, le duo parfait… Et enfin, évidemment, le discours conquérant de l’entreprise, de notre passion pour l’innovation et de notre inclinaison pour le futur. Le discours est absolument parfait.

Je souris à Samantha. Et me méfie de ce requin à gueule d’ange, même si elle a l’essentiel de la confiance que je suis susceptible d’accorder à un autre être humain.

Je sais pourtant que Vicki Vale ne s’arrêtera pas là. Maintenant qu’elle sait. Maintenant qu’elle a reniflé l’odeur du sang qui fait vibrer la fibre journalistique de sa profession…

Je reporte mon regard sur elle, justement. Conserve la même attitude, la même posture. Prends grand soin de ne rien lui donner à manger de plus pour le moment. Evidemment, maintenant elle fait le lien avec Oliver Queen. Je ne suis pas surpris des questions qui m’assaillent par les flancs dans le but de m’encercler ; Vale ne peut pas lutter contre sa nature ni contre celle de son devoir, ce que je respecte forcément. J’affronte frontalement.

| Oui, c’est ce que j’ai cru comprendre. Je ne sais pas ce qu’il est arrivé à Oliver Queen, mais ce n’est pas un fait nouveau que les riches citoyens sont ciblés. J’ai cru comprendre aussi qu’il était arrivé nombre de drames. Le gouverneur de cet Etat, le maire de Gotham, plusieurs procureurs et commissaires… Tous ont souffert ou sont morts dans l’exercice de fonction. C’est là qu’en est le crime, aujourd’hui. Il ne se cantonne pas aux quartiers où l’Etat recule. Il déborde, partout, et tout le temps. Ce n’est pas un réflexe d’auto-défense que de m’impliquer dans la vie de ma communauté. L’Histoire de Gotham implique que trop souvent ses soit-disant élites ont été accusées, à raison, de collusion avec la pègre. Mais je pense que nous pouvons tous changer les choses, contribuer à quelque chose de beau et de positif, à la hauteur de mes moyens. |

Je le pense sincèrement, sur cela aucun besoin de ne faire la moindre concession. Pour le reste, je souris à la question. Touché ? En apparence, du moins.

| Le bien commun, Mrs Vale. C’est ça, le moteur du pays de l’Oncle Sam. Si la société va bien nous prospérons. SI nous prospérons nous pouvons aider la société à aller mieux. J’ai le pouvoir d’augmenter les salaires des salariés de toutes les branches de Wayne Enterprise, grâce à l’apport et au refinancement structurel venu de Vanaver Corporation. Ca représente de l’argent frais pour des dizaines de milliers de foyers rien qu’à Gotham. Qui eux-mêmes dépenseront leur pécule auprès de leurs boutiques, de leurs magasins, concessions ou de tout ce qui fait vivre le commerce, qui à leur tour feront plus de commandes aux manufactures, à tous les lieux de transformation de matière première de toutes sortes, qui à leur tour, iront voir les cultivateurs, les métallurgistes, les distilleries ou ce que vous voulez pour obtenir plus de biens de transformation. C’est un cercle qui peut redevenir vertueux, si on contribue par nos actions à sortir les gens de la pauvreté, à lutter contre la corruption des institutions ou des malversations d’entreprises. C’est pourquoi j’annonce que Wayne Entreprise officialisera très vite une charte de Conformité Sociale, Environnementale et Ethique, qui sera ambitieuse, et strictement contrôle, et qu’elle l’imposera à tous ses partenaires commerciaux. |

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I'm Vengeance. I'm the Night. I'm Batman.

Don't say goodbye. Don't say I didn't try... These tears we cry. Are falling rain. For all the lies you told us. The hurt, the blame! And we will weep. To be so alone. We are lost! We can never go home. The Dark Knight (c)codage - Kanala - texte (c)Long Ways to Go Yet, Howard Shore

La référence à Oliver Queen tombe comme un cheveu dans une soupe. Pourquoi est-ce que la journaliste fait spécifiquement référence à cet homme, en plein interview ? Je ne suis pas bête ou suspicieuse au point de mettre en place mille théories du complot absurdes. Par contre, j’ai énormément d’instincts et mes tripes me disent qu’il y a anguille sous roche. La demoiselle ne fait pas mention des amitiés ou des inimitiés entre deux hommes d’affaires. Elle semble sous-entendre qu’il existe un lien ou une similitude dans la disparition de ces deux génies. Evidemment, je ne relève rien, et je n’en montre rien. Ce n’est ni le moment, ni le lieu.

En temps voulu, je saurais coincer la petite tête de linotte, et je saurais la faire parler convenablement. La question est de savoir quelle sera ma méthode. Dois-je lui faire face en tant que Samantha Vanaver, ou en tant que Grande Maîtresse de la Cour des Hiboux ? Le choix est toujours cornélien. Si une personnalité montre un intérêt particulier sur un sujet auprès d’une personne, l’autre personnalité doit paraître totalement insensible et nullement intéressée. C’est une règle d’or pour ceux et celles qui portent des identités secrètes.

Je me note que j’apporterai quelques réflexions à ce sujet-ci dans les jours à venir. Entre temps, j’ai à mener un interview jusqu’au bout, et sans accroc.

- Je soutiens les propos de Bruce. Gotham est notre maison. Si la maison va mal, nous allons mal. Si la maison se porte bien, nous nous portons bien. Mon gain est la prospérité de mon entreprise et le bien-être de mes employés, Mademoiselle Val, ajoutais-je, apportant une touche de métaphore, de poésie et de fausse naïveté au discours de mon collaborateur. Cependant, je pense que vous désirez des résultats plus concrets et plus parlants, notamment des chiffres. Le financement fait au sein de Wayne Enterprise ne me donne pas le titre de propriétaire. Je ne suis que prêteuse d’un montant, qui sera remboursé en temps et en heure et avec les intérêts correspondants. En conclusion, je parie surtout sur la réussite future de mon associé et sur la revalorisation de ses titres.

Je ne cache rien à ce sujet-ci. Tôt ou tard, quelqu’un parlera et expliquera les millions que la société Vanaver gagnera dans les semaines, mois, voire années à venir selon la réussite de l’entreprise Wayne. Autant jouer franc-jeu au lancement, comme preuve d’une quelconque honnêteté et franchise. Nous jouerons suffisamment au bluff et autres techniques sournoises dans le futur.

- J’ai grand hâte de découvrir cette charte. C’est également notre rôle que de prendre les devants en termes de la protection de l’environnement et d’actions ou décisions éthiques, dis-je avec un grand sourire, dissimulant habilement ma surprise vis-à-vis de cette annonce inattendue.

Si je sais que je n’ai aucun droit sur cette entreprise, j’aimerai quand même être tenue au courant de quelques décisions arbitraires en amont pour m’y ajuster. Soit, ce n’est qu’une simple annonce parmi mille autres à venir – et plus gênantes, je le sais. Bruce a toujours été trop idéaliste à mon goût, et c’est là où nos chemins ont tendance à se séparer. L’homme refuse de faire des concessions sur ce qu’il estime juste ou nécessaire, là où j’ai un brin moins de scrupule à être spectatrice d’injustice, à détourner un système ou à nager dans les zones grises de la jurisprudence. Cependant, je ne m’y égare jamais longtemps, je m’en éloigne et construis assez vite quelques barrières – ou efface mes traces convenablement.

- Avez-vous d’autres questions, Mademoiselle Vale ?

@Bruce Wayne, @Samantha Vanaver & Vicki Vale

Wayne et Vanaver sont copains, attention !

Le moment était intense, et bien que c'était sans doute un exceptionnel tremplin pour sa carrière, d'être ainsi mise au devant autant par Bruce Wayne, que par Samantha Vanaver, ce n'était nullement le fait qu'elle s'imagine qu'elle pouvait avoir une promotion après une telle collaboration, mais bien l'intérêt journalistique qui faisait vibrer son corps de la tête aux pieds. La plus belle récompense était de se faire entendre, et que ceux qui venaient à lire les lignes qu'elle allait écrire pour la Gazette de Gotham, comprennent la vérité qu'elle cherchait à partager à travers les articles qu'elle parvenait à publier. C'était, pour autant, un jeu réellement dangereux, car tant qu'on venait à raconter n'importe quoi, ou presque, on restait dans l'ombre, totalement insignifiante, mais ce genre d'interview n'allait pas manquer de la mettre un peu plus sur le devant de la scène. C'était un risque à prendre, et cela lui procurait une certaine dose d'adrénaline qu'il était difficile à contenir, elle qui avait toujours été pleine d'énergie. Malgré tout, aujourd'hui, il y avait un élément nouveau dans l'équation, elle avait conscience du visage, du nom, de l'homme qui se cachait derrière le masque de Batman et même si elle ne manquait nullement de piquants dans ses questions envers Bruce Wayne, elle était dans l'obligation de faire la part des choses entre ce qu'il lui avait dit dans la pénombre de son appartement en costume noir et à la voix robotique, qui n'exprimait jamais ses émotions, et ce que l'homme d'affaires, tout sourire, en mode charmeur, en costume cravate venait à déblatérer, alors qu'elle savait pertinemment que beaucoup de détails n'étaient que de la poudre aux yeux. Cela n'empêchait en aucune façon, l'esprit de la journaliste de tourner à plein régime, il était plus qu'intéressant de voir la manière d'agir, le ton de la voix, ou les expressions du visage de Bruce Wayne, mais elle ne pourrait nullement écrire un papier pour comparer les deux hommes, pour dire ce quelle savait. Il était hors de question pour Vicki de trahir le Chevalier Noir et la cause qu'il défendait.

Néanmoins, elle essayait malgré tout de le bloquer, de le coincer d'une façon ou d'une autre, et en écoutant son faux récit sur sa disparition, qu'elle était venue à faire un parallèle avec Oliver Queen et elle avait une furieuse envie de creuser un peu plus cette piste. En attendant, elle devait rester concentrer sur ce qu'il se passait ici et surtout, sur tout ce que l'un comme l'autre venaient à exprimer ou à suggérer par leur attitude. Elle se moquait bien par cette apparence de jeu amoureux entre les deux, elle n'était pas venue ici pour pouvoir faire un article sur la nouvelle petite amie et collaboratrice de l'héritier de Gotham, mais sur ce que cela allait concrètement donner pour la ville et pour les deux entreprises à présent partenaires. Elle écouta Bruce Wayne lui expliquer qu'il ne savait rien pour Oliver, mais qu'il y avait eu de nombreuses disparitions un peu partout que ce soit à Gotham ou ailleurs. La journaliste hocha la tête, attentive à ce qu'il était en train de dire. Toujours en le regardant droit dans les yeux, un petit sourcil narquois relevé, elle se mordit la lèvre quelques instants avant de se décider à se lancer. « Vous dîtes que vous pensez que tout le monde peut agir pour changer les choses, c'est une très noble idée. Et puisque vous parlez de cela, dites-moi, que pensez-vous du retour de Batman à Gotham ? Lui aussi prétend vouloir changer les choses, et à tenter de le faire par le passé ? Voyez-vous sa réapparition d'un bon œil, ou estimez-vous, notamment par rapport à votre projet fort altruiste, que la solution pour sauver la ville de Gotham ne peut pas se faire sur l'action d'un justicier masqué ? » Il allait finir par la détester à force et c'était terrible, car elle jubilait de cette situation. « Votre idée de cercle vertueux est fantastique Monsieur Wayne, mais vous êtes au fait, que la plupart de cet argent pour les salaires des employés de Wayne Entreprise, sera sans doute bien plus utiliser pour éponger les dettes contractés auprès de la pègre de la ville que pour aller chez un cultivateur, choisir de bons légumes pour le repas du soir. »

Vicki se tourna ensuite en direction de Samantha Vanaver alors qu'elle venait ajouter ses propres commentaires pour pouvoir conforter ce que Bruce était déjà en train d'expliquer. C'était véritablement fantastique d'avoir deux personnes aussi dévoués pour une même ville et surtout pour leurs employés. Elle arrivait bien sûr à croire plus facilement l'homme que la femme, puisqu'elle connaissait la double vie du premier, mais dans le cas contraire, elle n'aurait pas manqué de montrer autant de suspicion aux paroles de l'un comme de l'autre sur leur incroyable générosité envers ceux qui étaient à leur service, qu'envers la société en général. C'était bien trop beau pour être pleinement vrai. « Vous parlez du fait que je veux des résultats concrets et parlants de ce partenariat, et c'est parfaitement le cas. Nous savons parfaitement, les uns comme les autres ici, comment le monde fonctionne. Vous ne vous seriez jamais engagée auprès de Wayne Entreprise, si votre armée de conseillers, de juristes, de comptables et autres services ne vous auraient pas donné des chiffres des bénéfices d'une telle chose. Alors, d'après vos prévisions, combien de temps encore la population de Gotham pourra réellement profiter des résultats de votre alliance ? »

AVENGEDINCHAINS

[HJ je pense qu’on peut le fermer, depuis le temps Smile

]

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Bruce Wayne & Vicki Vale

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Il faut bien avancer, aussi bien dans ce petit jeu qui se joue aujourd’hui que vers la vérité sous-jacente. Je sais que je ne peux pas être partout, et que j’ai besoin de relais. Aussi bien dans le cadre de ma vie publique que privée. J’ai besoin de gens avec le talent de Samantha. Je ne fais pas l’erreur de la sous-estimer, de la prendre pour une vulgaire passe-plats. Mais il n’empêche que je dois utiliser tous les moyens à ma portée pour paraître normal, pour parfaire un écran de normalité. En aucun cas je ne souhaite que cette relation ne soit exploitée à sens unique. Et je doute que ça soit le cas un jour. Samantha a des intérêts à tout ceci, à cette comédie qui chiffre les milliards et cumule les actions. La femme d’affaires apport son crédit à mes propres mots, sur le fait que Gotham est notre maison et que nous devons la défendre. Son explication est claire et nette, elle ne s’embarrasse d’aucune fioriture superflue. Je souris aux détails donnés sur notre accord, même si tous les dessous de l’affaire sont cachés à la presse pour une histoire de confidentialité des affaires. Il n’en reste pas moins que j’apporte une nuance que je juge nécessaire.

| Il n’y a pas qu’un transfert de fonds, qu’une levée d’actions. Il y a un format de fusion qui permette à nos deux entreprises de coexister et de pouvoir se financer mutuellement sur leurs forces, mais en préservant dans les deux cas l’unicité et la spécificité de chacune. C’est un échange gagnant-gagnant, et c’est la seule condition pour que deux mastodontes puissent coexister. |

Je parle un langage qui n’a rien perdu de son acuité, de sa précision. Je ne détaille rien, et pourtant j’en dis beaucoup sur le fond en faisant un juste effort de forme. Je continue d’y aller de mes propositions, de mes bons mots, testant au passage les réactions de la Vanaver et sa façon de rebondir sur différents sujets. Je ne veux rien laisser échapper, et surtout ne laisser aucune place au doute sur ce que je souhaite vraiment.

| Oui, je le pense aussi. Si nous ne montrons pas l’exemple, nous qui sommes capables de lever des milliards, qui le fera ? Les efforts doivent venir de ceux qui ont beaucoup, avant toute chose. |

et je me fais l’écho de la fibre humaniste que l’on m’a toujours connue. La journaliste quant à elle, continue de se faire mordante, piquante. Elle ne s’en laisse pas conter, de toute évidence. J’aime autant que je déteste ça, et surtout ça me permet de poser les bases de tout mon discours des semaines et mois à venir. Loin de moi l’idée d’être pris en défaut de toute manière, je mens depuis aussi longtemps que je me souvienne, et omets plus que je ne mens. Il suffit de considérer Bruce comme un extérieur donnant son avis sur un sujet qui ne le concerne pas directement.

Et ce n’est pas si loin de la réalité, en plus.

| Il y a pas mal de choses dans ce que vous dites, Miss Vale. Je ne sais quoi penser de Batman. S’il est là, ce n’est une bonne nouvelle pour personne, ça veut dire que la situation nous échappe… Et c’en est une encore moins bonne pour lui. Des gens se font tuer, et bien plus encore souffrent. Je ne pense pas que la solution soit de filer des coups de poings à tout ce qui bouge. Du moins… Il sauve des gens. Ou il continue parce qu’il doit penser avoir un impact bénéfique. Mais il ne faut pas seulement punir les criminels. Avant qu’ils ne passent à l’acte, il faut leur éviter d’être désespérés. Je comprends ce que vous dites et je ne fais preuve d’aucune naïveté, en réalité. Je sais bien qu’on ne changera pas la situation à Gotham ou ailleurs seulement avec de l’argent. Je pense simplement que si tout le monde y met du sien, justicier, justice légale, intérêts privés, que tous se mettent au même moment au service du bien commun… Alors, et alors seulement, nous aurons une chance d’avoir de la réussite. |

J’ai mis tout mon cœur et toute ma sincérité dans cette réponse, ne souhaitant me dérober en aucune manière. J’engage un regard entendu vers Samantha alors que Vicki la relance.

| Nous allons rencontrer les élus, Samantha. Je vous laisse répondre à cette question, je vais dire un mot pour le Daily Planet, et on se retrouve pour la conférence suivante ? |

Je me tourne vers Vicki Vale, regard rieur et mince sourire aux lèvres, même si tout cela n’est qu’une façade. Je reconnais son intelligence. Je la redoute aussi.

| Miss Vale, ce fut un plaisir. A très bientôt, je n’en doute pas. |

(c) DΛNDELION

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