Une discussion s'impose (20.08) [Terminé - Intrigue III]

@Clark Kent & Christine Saint-Clair

Une discussion s'impose

La tension était difficile à faire redescendre, elle sentait encore ses membres tremblés, incontrôlables. Christine était bien consciente qu'elle ne faisait pas le poids, qu'elle n'avait jamais fait le poids. Que ce soit quelques années auparavant quand son laboratoire avait été pris pour cible alors qu'elle était dans le secteur de Smallville, et que les kryptoniens avaient déjà fait leurs œuvres. Aujourd'hui, Superman avait un nouvel ennemi, ou plutôt un ennemi ancien qui s'était de nouveau présenté à lui. Et il était resté là, sans rien faire pendant de trop longues secondes, de trop longues minutes. Il avait la force nécessaire pour pouvoir abattre cet alien qui ne venait clairement pas ici pour des vacances, et qui avaient le désir, sans doute, d'anéantir l'humanité, ou au mieux de l'assouvir. Dans tous les cas, cela avait rendu l'Agent 12 totalement folle de rage et bien qu'elle était humaine, bien qu'elle n'était dotée d'aucune arme pour pouvoir s'opposer à lui et avoir une chance physiquement de lui porter atteinte, elle avait attaqué, de façon totalement folle et surréaliste. Elle savait qu'elle pouvait perdre la vie en un claquement de doigt mais cela ne l'avait pas arrêté pour autant. Et quand les doigts du kryptonien s'était refermée sur son cou, elle avait réellement eu l'impression qu'elle allait mourir là, parmi les décombres d'un vaisseau venu d'ailleurs, face à des hommes qui n'avaient pas lieu d'être sur cette planète. Pendant une fraction de seconde, elle avait eu réellement peur de ce qu'il pourrait lui arriver. Elle avait repensé à ses parents, tranquillement installés dans leur chalet dans les Alpes Suisses. Elle les imaginait, totalement inconscients de ce qu'il se passait dans la vie de leur fille unique, et elle regretta de ne pas avoir pu les embrasser depuis une éternité. Puis, elle s'était sentie projeter et quand les étoiles devant ses yeux avaient eu fini de danser, l'ennemi n'était plus présent.

Il avait fallu regagner l'hôtel dans lequel elle logeait pour les besoins de Wayne Entreprise, et il avait fallu le faire en toute discrétion. Entre la tenue qu'elle portait, les marques sur son corps, la suie et tout le reste, il était difficile de rester réellement discrète, surtout que les secours humains étaient enfin arrivés. Heureusement pour elle, et malheureusement pour les soldats, ils étaient trop occupés pour véritablement s'intéresser à elle, mais elle n'avait pas demandé son reste pour autant. Une fois dans la chambre d'hôtel, elle avait pris une longue douche chaude pour pouvoir régénérer le corps et se changer l'esprit. Cependant, cela tournait en boucle, elle pensa alors qu'il était peut-être temps qu'elle reprenne ses travaux, qu'elle se décide à se pencher sur le projet d'une arme pouvant défendre l'humanité contre les Kryptoniens et peut-être au sens plus large, contre toute forme extraterrestre qui voudrait imposer sa loi sur la Terre et sur ses habitants. L'esprit de la scientifique s'était mis en marche et elle aurait presque pu s'éterniser ainsi sous la douche si elle n'avait pas entendu son téléphone professionnel se mettre à sonner, lui indiquant que le monde continuait à tourner et qu'elle avait des comptes à rendre. Autant à l'Unité Spéciale qui la contacta pour faire un premier rapport sur les événements. Que Wayne Entreprise lui réclamant de rentrer le plus vite possible à Gotham alors que la situation était toute aussi critique après les événements de Vanaver Compagnie et l'indisponibilité du PDG de l'entreprise. Elle s'habilla en fonction de sa mission d'infiltration, ce qui consistait en un tailleur impeccable et elle était en train de boucler sa valise quand elle vit une ombre sur la terrasse de sa chambre d'hôtel, reconnaissant la silhouette puis l'homme, si on pouvait appeler ça un homme en une fraction de seconde. « J'imagine que je devais m'attendre à votre visite … Entrez je vous prie, nous serons plus à l'aise. » Bien que l'idée de lui parler ne lui donnait nullement le sentiment d'être à l'aise.

AVENGEDINCHAINS

Je n’ai pas oublié l’intervention de l’inconnue vis-à-vis de Dru-Zod, aussi folle soit-elle. Elle a cette hargne propre à cette Humanité qui refuse de ployer le genou devant quiconque. Cependant, cette tentative a failli lui couter la vie. Est-elle consciente ? Si oui, est-elle un brin effrayé ou, au contraire, est-elle encore plus décidée ? Un face-à-face avec une mort certaine apporte toujours son lot de conséquences, de remises en question et de considérations des choix passés, actuels et futurs.

La curiosité n’est pas le seul élément qui me pousse à la suivre du regard, à connaitre son emplacement et à la rejoindre après m’être assuré de la bonne prise en charge de Zatanna. Il y a un grand sentiment de déjà-vu. Ses artifices et ses camouflages ne me trompent pas bien longtemps, et je me rappelle enfin son identité. Il semble que nous sommes à nous croiser dans des circonstances violentes, voire catastrophiques, touchant de près ou de loin à la question kryptonienne.

Mon ombre se projette sur la terrasse de l’hôtel qu’elle a réservé. Silencieusement, je réponds à son invitation et entre dans cette pièce exiguë. Les odeurs mêlées du shampoing et du gel douche me montent au nez, me saturant presque l’odorat. Aussitôt, je m’attelle à me concentrer sur d’autres éléments, en réduisant toujours davantage mon monde à mon propre rythme cardiaque. Il m’a fallu une bonne dizaine d’années pour maintenir cet effort constamment, ou la réguler selon mes besoins ou mes envies. Je me demande combien de temps Zod est sur terre, et s’il a eu le temps d’arriver à ce niveau de maitrise.

S’il s’est vite adapté à notre système solaire, le Kryptonien aura un nouvel atout sous sa manche, en plus de ses capacités militaires exceptionnelles. J’ai encore espoir que ce n’est pas le cas, et que nous avons encore une chance. Autrement, il est grand temps que j’innove ma propre façon de me battre – ou que je m’entoure mieux. Personne n’est venue sur Metropolis malgré le chaos. Si je peux comprendre pour Batman ou Green Arrow, dépendant considérablement sur des moyens de transport à la vitesse variable, qu’en est-il des autres ?

Je soupire. Ai-je le droit de m’interroger à ce sujet, en ayant été moi-même bien pitoyable et indécis ? La simple présence de Zod m’a ramené à cet univers et m’a rappelé avec force que celui-ci ne peut pas vivre sans un S – ou plusieurs S. Toutes mes certitudes sont ébranlées, encore. Que faire ? Taire mon crime, et jouer au justicier ? Avouer mes erreurs, au risque de perdre mes alliés ou leur confiance ? Quitter n’est plus une option – ou du moins, pas de la façon envisagée.

- Nous nous retrouvons à nouveau, et dans des circonstances similaires, finis-je par dire. Vous ne pouvez pas blesser Dru-Zod sans kryptonite. Vous, plus que quiconque, le savez, rappelais—je. Toujours est-il que vous étiez là, et prête à combattre. Vous avez été averti en amont. Par qui ? l’interrogeais-je.

J’essaie de comprendre si la présence de la rouquine est un pur hasard, ou une première piste vers le mystère de la libération de Zod.

Que représente le S ?

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Depuis qu'elle avait commencé à suivre ses études au MIT, elle s'était rapidement intéressée à ce qu'il pouvait se passer bien loin, là-haut, dans le ciel étoilé. Une fascination qui existait depuis son enfance, un télescope à la main, en plein cœur des Alpes Suisses, il n'y avait guère de pollution lumineuse qui pouvait venir gâcher le magnifique spectacle qui s'était sous ses yeux, chaque soir quand le ciel venait à être clair. A l'époque, elle ne faisait que de rêver de ce qui pouvait se cacher si loin d'elle, et se satisfaisait de pouvoir observer les différentes planètes du système solaire, avoir la chance de faire un vœu devant une étoile filante et comme beaucoup d'enfants, elle s'était amusée à reproduire des constellations sur le plafond de sa chambre, avec des petites étoiles en plastique, qui se retrouvaient être phosphorescente quand la lumière était éteinte, et elle s'endormait en rêvant de ce qu'il pouvait y avoir d'autre à l'autre bout de la Galaxie. Puis, elle avait grandi, elle était partie aux États-Unis et elle avait appris. Elle avait appris qu'en réalité, il y avait tout un monde là-haut, un monde qui pouvait se révéler réellement dangereux, violent, et ce n'était pas simplement de bons petits hommes verts qui désiraient rentrer en contact avec eux. Toute civilisation qui se trouvait à en découvrir une autre venait bien souvent à suivre deux possibilités distinctes. Après la phase d'observation et d'étude, il y avait soit la possibilité de nouer une alliance, ou alors l'un cherchait à anéantir l'autre, à le conquérir, à le soumettre et finir par l'exploiter tout simplement. Ces rêves s'étaient transformés en cauchemars, et cela avait fini par changer profondément la jeune femme qu'elle était.

Elle était sortie diplômée, elle était devenue scientifique et avait rejoint Smallville où de nombreux phénomènes étranges se produisaient depuis la pluie de météorite. Christine en était venue à étudier avec un grand intérêt les propriétés de la kryptonite et elle avait tout perdu par la même occasion. Son laboratoire avait implosé, ses collègues étaient tous morts, elle était la seule survivante de cette catastrophe. Là-dessus, Superman avait raison, il se retrouvait tous les deux dans une situation identique à la dernière fois que leurs chemins s'étaient croisés. Mais aujourd'hui, elle n'était plus la même et il ne semblait ne plus être le même lui non plus. Quelque chose lui disait que la noirceur avait fini par envahir sa tête, et surtout son cœur. Et ce n'était pas parce qu'on était Monsieur Muscle, semblant être invincible devant l'Éternel, qu'on ne pouvait pas être brisé de l'intérieur. Elle fit quelques pas dans sa chambre, venant à rejoindre un fauteuil, tout en le regardant dans les yeux. « Je sais que je ne peux pas le blesser sans kryptonite, mais ce n'est pas pour autant que je ne devais pas essayer quelque chose. Si vous en possédez, je suis preneuse bien évidemment. Les stocks en ma possession ont explosé en même temps que le laboratoire dans lequel je travaillais … Vous devez vous en souvenir … Aujourd'hui, plus que jamais avec le retour de Zod, il paraît évident, non je dirais même vital qu'on puisse à se doter d'armes contre les Kryptoniens. La population ne vous voit pas comme une menace, moi ce n'est pas mon cas, on ne sait pas ce que vous êtes capables de faire si un jour vous veniez à perdre le contrôle … » Elle eut un petit sourire. Ils pouvaient travailler ensemble, mais pour autant, elle ne lui faisait pas confiance, il était trop puissant pour ne pas représenter un danger d'une façon ou d'une autre. « Je ne suis plus véritablement scientifique à présent. Je travaille pour une organisation gouvernementale, une unité spéciale si vous préférez … Une unité qui s'intéresse tout particulièrement aux menaces extraterrestres et aux méta-humains. J'étais présente ici pour une toute autre affaire. Mais j'ai été contacté par mon unité pour m'avertir de ce qui était en train de se passer là-bas et je suis venue immédiatement. »

AVENGEDINCHAINS

Il y a quelques années, ses propos à mon égard m’auraient horripilé et agacé. Je lui aurais rétorqué que je ne suis pas alien assoiffé de sang, de pouvoir, d’ambition et que je sais me contrôler suffisamment. Je lui aurais répondu que ni la politique, ni le pouvoir, ni l’argent ne m’intéressent, et que seule la défense des plus faibles et de la Terre contre les menaces extra-terrestres m’animent. Aujourd’hui, je doute. Aujourd’hui, je sais ce dont je suis capable sous un grand accès de colère.

- Nul vivant n’est infaillible. Votre méfiance est compréhensible, me contentais-je de répondre, ne lui donnant pas ouvertement raison.

Elle se serait convertie ou, plutôt, elle aurait évolué. Je sais qu’il ne me sert à rien d’insister : elle ne dira rien. Je vais donc devoir outrepasser ses allégeances ombrageuses, et trouver un terrain d’entente et de compromis malgré tous ces doutes et ces paramètres inconnus. J’aurais pu l’ignorer totalement, et vaquer à mon quotidien. Or, je ne l’ai pas fait. D’une certaine façon, cette femme représente une alternative ou, plutôt, une restriction.

Beaucoup juge que Superman est un allié et qu’il ne peut pas faire de mal à quiconque. Mon alter-égo m’a prouvé le contraire. S’il a pu devenir le Tyran de sa planète, c’est notamment en raison de la confiance aveugle que la masse lui a accordé. Ici, dans mon univers, je refuse qu’une telle erreur se reproduise, que l’on me considère comme un divin sans défaut. Je ne suis ni plus, ni moins, qu’un Kryptonien qui doit constamment contrôler ses forces et ses émotions – une tâche rude et harassante.

- Je ne peux pas posséder de kryptonite pour des raisons évidentes, dis-je d’un ton neutre. Nulle moquerie, nulle taquinerie. Ni elle, ni moi, ne sommes d’humeurs. Je le sens bien. Vous vous méfiez de moi, je me méfie de vous. Pourtant, aujourd’hui, nous nous sommes découverts un ennemi commun : le Général Zod, commençais-je. Je ne veux pas reproduire les mêmes erreurs que lors de notre dernière confrontation et il est impensable de l’enfermer dans la zone fantôme à nouveau, sans que nous sachions comment il a pu s’en échapper d’abord, expliquais-je.

Le combat a été titanesque. Le vieux centre de Metropolis en a rudement souffert. Il y a eu également d’autres dégâts et ailleurs, mais de moindres envergures. Je ne peux pas simplement me jeter contre Zod et espérer le retenir jusqu’à ce qu’on ouvre une prison alternative … et recommencer le tout quelques années plus stars. Je ne peux pas non plus le mettre en les mains d’hommes et de femmes cupides ou opportunistes qui en useront comme d’un jouet – à l’image d’Enchantress – ou d’un cobaye dont on veut reproduire ou transférer les capacités à un génome humain. Il y a trop en jeu.

- Qu’est-ce que votre unité compte faire avec Zod, ou avec moi, si jamais vous trouvez un moyen de nous attraper vivant et de nous restreindre ? , demandais-je de but en blanc. Je suis peut-être un danger et une menace à vos yeux, mais vous n’êtes pas en meilleure position. Bien des méta-humains sont le fruit d’expérimentations interdites.

L’accusation est lancée, basée sur des faits.
A elle de montrer sa patte blanche – ou non.

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Personne n'était infaillible en effet, tout le monde pouvait un jour avoir la sensation que le monde s'écroulait tout autour de vous et qu'il était impossible de rattraper les erreurs, qui étaient les siennes ou celles des autres. On se retrouvait devant le fait accompli et la suite venait tout simplement à dépendre de la personne que l'on était, de la souffrance que l'on ressentait, de la colère qui nous étouffait et de la haine qui pouvait venir à nous aveugler. Combien de tueries avaient-ils eu aux États-Unis sur ce simple principe ? Il était si facile de se procurer une arme et d'aller ensuite répandre la terreur, de manière anonyme en devenant un serial killer ou alors plus ouvertement affiché en se lançant dans une tuerie de masse dramatique. Et cela, c'était à l'échelle d'un seul et unique humain. Superman était une arme à lui tout seul, une arme bien plus forte et puissante qu'une bombe atomique mais pour lesquels il n'y avait guère de moyen de l'arrêter. Christine se moquait bien d'être injuste, elle se moquait bien d'afficher sa profonde méfiance face à l'homme que certains comparaient à un dieu vivant. Elle se souvenait encore des terribles cris qu'elle avait entendu à Smallville, elle se souvenait de son laboratoire venant tout simplement à exploser sous la puissance de l'attaque, elle se souvenait du regard de sa collègue, qui venait à peine d'arriver dans l'équipe et qui avait tendu la main vers elle avant de se retrouver enseveli. Et le sang, le sang de sept personnes qui avait maculé tout l'environnement autour d'eux, qui l'avait recouverte également, sa blouse se retrouvant poisseuse et collante par le précieux liquide rouge qui faisait vivre ses collègues, ses amis jusque là. Le deuil était impossible à faire. Elle avait assisté à chacun des enterrements tel un automate, les yeux cernés d'avoir trop pleurés, les lunettes noires pour cacher ses émotions, et la colère qui prenait petit à petit la place dans son cœur, effaçant tout autre sentiment.

Alors, il était tout à fait hors de question qu'elle soit conciliante avec Superman et avec tous ceux de son espèce. L'homme était un loup pour l'homme, mais les extra-terrestres et les méta-humains représentaient sans aucun doute la menace ultime. Et elle ne comptait pas lui faire de cadeau. Depuis bien longtemps, elle avait appris à canaliser ses émotions, même les plus négatives et elle n'était pas totalement fermée à la discussion même si cela ne l'enchantait pas outre mesure bien évidemment. « Il est toujours possible de posséder de la kryptonite, même par vous. Il y a des sas de confinement qui permettent de réduire fortement l'expansion du rayonnement de la pierre … Mais il est certain que pour votre santé, et votre force, il serait mauvais d'en conserver auprès de vous. Peut-être connaissez-vous des personnes susceptibles d'en posséder ? Que je puisse mettre la main dessus. » Répondit-elle en toute simplicité. « Avez-vous tenté de vous y rendre, dans cette zone fantôme pour voir ce qui clochait ? D'une façon ou d'une autre, quand notre planète a été détruite, j'imagine que les derniers survivants viennent à se rechercher pour se reconnaître et pourquoi pas retrouver un semblant de ce qui a été perdu ailleurs. Pour le meilleur, et pour le pire. Sans vous, Zod n'aurait sans doute pas choisi la Terre comme cible pour reforger un passé qui ne peut être viable ici. » Elle n'avait nullement peur de sous-entendre que tout cela était de sa faute. Elle finit par hausser les épaules à la nouvelle question de Superman. « L'arrêter, ça c'est certain, quant à vous, tant que vous vous tenez correctement, j'imagine qu'ils vous laisseront être le héros de la nation, voir de l'humanité toute entière. Ce qu'ils vont faire précisément, je n'en sais rien. Je travaille pour le gouvernement et vous vous doutez bien que le secret est placé au rang de culte. Pour le moment, ma mission ne concerne pas directement Zod ou vous-même. Je ne m'amuserais pas à me balader en tailleurs et talons hauts si j'étais sur une mission de terrain. Quant aux méta-humains, je sais que certains sont le fruit d'expérience, pour pouvoir arriver à égaler vos capacités, bien que d'autres soient simplement des erreurs. Je n'y suis pour rien là-dedans, je n'ai jamais joué au Docteur Frankenstein. »

AVENGEDINCHAINS

Son audace m’impression autant qu’elle m’irrite. Pourquoi est-ce que je détiendrais sciemment de la Kryptonite ? Si je mets la main sur cette pierre verte, je la confierai aux membres de la Justice League et à Loïs. Je fais confiance en leur jugement, si d’aventure il est nécessaire de m’arrêter ou de me restreindre – ou de faire de même avec de nouveaux Kryptoniens. Dès lors, la réponse à sa nouvelle question coule de source : je ne donnerai aucunement le nom de ceux qui la possèdent et qui la gardent.

- Je ne garde pas de kryptonite et, si d’aventure, j’en découvre, je ne vous fais pas assez confiance pour divulguer sa localisation, répondis-je d’une voix claire et forte. Vous m’accusez très facilement et vous me traitez comme un étranger. N’oubliez pas que j’ai grandi sur Terre, et que je l’aime tout autant que vous, lui rappelais-je un peu rudement. J’ai peut-être attiré malencontreusement le Général Zod, mais il aurait pu tout autant être attiré par tous ces signaux et ces appareils que vous envoyez dans l’Espace. L’événement était inéluctable. Nous pouvons tergiverser longtemps à ce sujet-ci et sur la responsabilité de chacun, mais nous n’avons pas le temps.

Il est question de la Zone Fantôme et de son exploration. Je dois admettre que l’idée m’a traversé l’esprit. L’ancien captif kryptonien semblait dire que c’est davantage qu’une prison. A-t-il dit la vérité, ou est-ce une nouvelle ruse pour libérer ses collaborateurs ? La question doit être sérieusement étudiée avec la Justice League. Alors, nous déciderons de la marche à suivre : ouvrir la porte, ou la maintenir scellée et fermée.

- J’ai grandi sur Terre. J’ai accès aux informations que vous-même détenez. Je ne sais pas plus que vous ce que la Zone Fantôme recèle exactement. Par contre, je sais que son exploration est risquée. Si nous ouvrons une brèche, les criminels enfermés durant l’attaque de Metropolis pourraient se saisir de cette chance et s’échapper. Deux Kryptoniens sont déjà une gêne pour vous. Je doute que vous aimeriez voir ce nombre doubler, voire tripler, expliquais-je, ne sachant pas exactement si elle m’écoute ou non.

Est-ce qu’elle va encore m’accuser de faire de la rétention d’information ou, encore, me traiter d’inconscient et de fou pour user d’une technologie inconnue et mal maitrisée ? J’espère que non. Je ne suis pas d’humeur à argumenter avec cette femme. A nouveau, je soupire. Elle est aussi têtue que je ne le suis et les années et les épreuves n’ont pas adouci nos caractères respectifs : la communication passe mal. Il serait sage de mettre de l’eau dans nos vins. Par contre, aucun de nous ne semble vouloir céder en premier et faire les premières concessions.

- Nos discours respectifs n’ont pas changé malgré les années et les chemins distincts rencontrés. Nous nous répétons encore et encore. Et nous continuons à nous croiser dans des circonstances similaires, où danger et menaces extra-terrestre se tiennent main dans la main, rappelais-je, qu’importe si je semble radoter. Cependant, aujourd’hui, nous savons qu’il y a une menace plus grande que l’inconnue ou toutes vos hypothèses à mon sujet. Je ne doute pas un seul instant que Zod ou moi vont redevenir vos priorités, voire votre mission.

Je la jauge, je l’analyse. Est-ce qu’il y a une force à tirer d’un quelconque partenariat avec cette femme ? A l’inverse, dois-je me méfier davantage et garder un œil sur cette dernière ?

- Est-ce qu’il y a une chance que nous travaillons ensemble et, si oui, dans quelle mesure et sur quels sujets ? , indiquais-je. La demande impromptue est faite. C’est une pierre que je jette dans un lac, attendant de voir jusqu’où les ondes vont s’étaler – et à quelle vitesse.

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Le Kryptonien avait des moyens, des pouvoirs qu'elle n'avait pas et qu'elle n'aurait jamais, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait le désir de s'écraser juste devant lui. Elle n'oubliait pas qu'il l'avait sauvé par le passé, mais que par la même occasion, il était celui qui avait détruit son monde, qu'il avait participé à la perte de personnes qui lui étaient chères, et qu'elle ne reverrait jamais. Elle avait tant souffert par sa faute et par celle des siens, que Superman soit complice ou non avec ceux de son monde, il était coupable à ses yeux et elle refusait de lui pardonner que ce soit dans cette vie ou dans une autre. La sentence était implacable mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'allait pas prendre le temps de l'écouter, de lui répondre, sans pour autant savoir si un compromis était possible, d'un côté comme de l'autre. D'une façon ou d'une autre, un jour elle viendrait à trouver un moyen de les contrôler, de les enfermer et si cela n'était pas suffisant, de les exterminer un à un, ils représentaient une bien trop grande menace pour l'humanité, comme les autres extraterrestres, ou encore les méta-humains qui étaient une erreur qu'il fallait corriger également. Elle était peut-être monstrueuse, mais la vie qu'elle avait mené, les combats qui avaient été les siens, les blessures et les pertes qu'elle avait connu n'avaient pas manqué de la changer au plus profond d'elle-même. « Vu ne faites donc pas assez confiance au gouvernement des États-Unis d'Amérique du coup … Vous êtes prêts à chercher à ce qu'on arrête Zod, mais sans nous offrir la possibilité de le faire … L'être humain a de nombreuses ressources mais nous sommes impuissants face à vous et aux membres encore en vie de votre ancien monde, sans parler du nombre de plus en plus grands d'êtres venus d'ailleurs qui décident de s'installer sur la Terre. » Elle se mit à rire doucement et ironiquement. « Oh oui, il est certain que nous pouvons parler des responsabilités de chacun l'un de deux, et l'être humain a été idiot sur ce coup, à force d'avoir cherché à savoir s'il y avait une vie ailleurs, si nous n'étions pas seuls dans l'univers, nous avons fini par trouver, mais je ne suis pas certaine que la découverte plaise à tout le monde. En tout cas, moi cela est loin de me combler, mais je crois que vous le savez parfaitement. »

Son visage se ferma à nouveau, reprenant cet air sérieux. Elle resta silencieuse un instant, essayant de s'imaginer comment pouvait être la Zone Fantôme que d'autres avaient créés pour garder les pires criminels de la galaxie. Elle dût faire un effort pour retenir un long frisson de dégoût qui risquait de la parcourir. Au moins était-elle d'accord sur le fait qu'elle n'avait pas envie d'en voir d'autres sortir de là-bas. C'est son téléphone, rattachée à Wayne Entreprise qui vint à sonner pour la énième fois, qui la ramena sur terre et elle plongea son regard dans celui de Superman, hochant légèrement la tête. « S'il est trop risqué de la visiter pour voir ce qu'il en retourne à l'intérieur, soyons au moins certains qu'elle est véritablement fermée et qu'il n'y ait aucune brèche par laquelle de tels criminels peuvent s'enfuir. Sinon, nous finirions tous par être dans un sacré merdier, et avec juste un « bon » kryptonien dans les rangs. » Elle s'appliqua à dire le mot bon en faisant des guillemets avec ses mains. « Cela sera bien insuffisant pour notre défense. Et cette Terre sur laquelle nous avons grandis, vous et moi, disparaîtra entièrement. » Elle pencha la tête sur le côté et haussa légèrement les épaules. Elle n'était sans doute pas tendre à vivre, mais la vie n'avait pas été tendre non plus avec elle. Lui avait sans doute deux identités différentes, celle que tout le monde venait à connaître comme le héros du monde, et une plus discrète pour pouvoir mener sa vie, ou au moins essayer. Elle, elle était tout le monde et personne à la fois, un jour serveuse dans un bar miteux, le lendemain assistante de direction chez Wayne Entreprise, portant des vêtements qui comptaient minimum trois zéros à chaque fois … Elle n'était plus rien depuis longtemps, elle était devenue celle qu'on voulait qu'elle soit, répondant aux exigences de l'Oncle Sam. « Vous êtes le héros du monde, on vous attend sur de telles missions, et moi, mon rôle au sein du gouvernement est de surveiller les menaces extraterrestres, il est évident que nos chemins se croisent et se croiseront encore. Mais je n'ai jamais détourné mon objectif de vous. Actuellement, je travaille également dessus, mais disons que je vais mettre encore plus de cœur à l'ouvrage. » Elle le fixa à nouveau droit dans les yeux, venant à le jauger également sur les dernières paroles qu'il venait de prononcer. « Vous seriez surpris de connaître certaines de mes relations actuelles … On va dire que tout est envisageable … Pour ce qui est de la mesure et les sujets, j'attends vos propositions. Après tout, la question va se poser … Voulez-vous mettre le gouvernement au courant de notre possible arrangement ou cela doit se faire dans le secret ? » Tout comme elle pouvait agir aujourd'hui avec le martien qu'elle avait démasqué.

AVENGEDINCHAINS

- Supergirl a été tuée par Bloodsport, grâce à des munitions en kryptonite. S’il a pu mettre la main sur une telle ressource, je suis persuadé que le gouvernement a également trouvé sa propre source ou la recherche activement. Si cette ressource est entre des mains criminelles, vous pouvez demander l’aide de la Justice League pour sécuriser le site aussi vite que possible. Nous avons des membres insensibles à ces radiations et, surtout, nous n’avons jamais été fermé à travailler avec le gouvernement sur des menaces, lui répondis-je lorsqu’elle revient sur la question de la pierre verte.

Elle est sacrément farouche, voire agressive. Elle ne m’a jamais aimé, quoi que je fasse, quoi que je dise. Mes victoires et mes bonnes actions sont éclipsées par mes rares échecs – quoiqu’aux conséquences dramatiques, je le conçois. Ma nature kryptonienne – et donc mon matériel génétique –est l’excuse suffisante pour me classifier comme un danger sur patte. A l’époque, cette attitude m’agaçait fortement. Aujourd’hui, je la comprends parfaitement et je ne peux que saluer sa méfiance et sa paranoïa.

- Au risque d'être insistant ... Je vous prie de faire attention à vos propos. Si vous avez sûrement des raisons légitimes de me détester ou de vous méfier de moi, toutes les créatures extra-terrestres ne méritent pas un traitement similaire. Supergirl était exemplaire sur tous les points, et n'a été fautif de rien. Absolument rien, la rappelais-je. A condamner aussi promptement de potentiels alliés, vous risquez de vous retrouver bien seuls face à des menaces planétaires. Si l'Humanité est en quête d'autres vies, Elle doit être apte à collaborer avec.

Lorsqu’elle fait référence à la zone fantôme, sa proposition fait largement sens. Je n’ai pas encore eu le temps d’explorer cette faille spatio-temporelle. Au lieu de poursuivre Dru-Zod à l’aveuglette ou tenter de retrouver un plausible complice, il est effectivement extrêmement censé – et prudent – de vérifier que ladite zone est bel et bien hermétique. Je ne réponds pas immédiatement à la rouquine, craignant qu’en lui donnant raison, elle ne monte davantage sur ses grands chevaux.

- Je ne suis plus très surpris des ententes des uns et des autres, lui répondis-je, les traits durs. Depuis mon retour, j’ai appris que les criminels les plus narcissiques et solitaires ont eu l’idée de s’allier et de former une véritable ligue, ou que des alliances inattendues entre deux groupuscules aux idées, aux principes et aux objectifs différents. Plus rien ne m’étonnera …

Pourtant, son sourire sardonique me met mal à l’aise. Est-ce qu’il peut être nécessaire de la suivre discrètement et tenter de deviner ? Est-ce que je peux diviser davantage mon attention entre autant d’éléments, de personnes et d’événements ? Je suis Superman, et non un dieu omniscient et omnipotent …

L’heure du choix a sonné. Est-ce que je désire collaborer avec elle ? Non. Est-ce que je pourrais l’éviter ? Non. Nos chemins se croiseront encore et encore, quoi que je fasse, quoi qu’elle fasse. Elle est une rencontre inévitable. Certains me diraient « garde tes amis proche de toi, et tes ennemis bien plus proches », là où d’autres me conseilleraient de tirer le meilleur d’une situation imposée par autrui – ou par le destin, en l’occurrence.

- Nous ne nous faisons pas suffisamment confiance pour travailler activement, et publiquement, pour des projets communs. Mais nous ne pouvons pas nous éviter constamment, ou gaspiller notre énergie à courir derrière l’un et l’autre, commençais-je. Entendons-nous sur des projets précis, et ciblés, puis nous aviserons au fur et à mesure.

Je réfléchis aussi vite à une idée convenable tant pour son caractère que pour le mien.

- Tout à l’heure, vous avez formulé une remarque pertinente : les failles possibles de la zone fantôme. Nous pouvons travailler ensemble sur ce point, faire des analyses et nous assurer que d’autres kryptoniens ne s’échapperont pas de cette zone. Peut-être que nous trouverons aussi la réponse de la libération de Zod … La collaboration sera ponctuelle. Je préférerai ne pas l’ébruiter sur tous les toits.

Je ne dis plus rien, attendant sa réponse.

Que représente le S ?

@Clark Kent & Christine Saint-Clair

Une discussion s'impose

« Il y a forcément différentes sources de kryptonite sur cette Terre et si un homme comme lui a su en trouver, il est certain que le gouvernement viendra à en avoir lui aussi. Je ne peux pas vous dire cela est déjà la cas, puisque je ne dispose pas de cette information. Le gouvernement est comme une immense fourmilière où de nombreuses petites mains courent un peu partout pour transmettre les informations d'un côté à l'autre. Cependant, ils ont eu la présence d'esprit, si on peut le dire comme ça, de cloisonner les différentes agences plus ou moins secrètes qu'ils emploient pour pouvoir mener à bien ce qu'ils estiment être leur mission suprême. Ce qui fait que toutes les informations ne sont pas connues de tous. Une question de sécurité, mais à mes yeux j'estime surtout que l'état ne nous fait pas pleinement confiance. Le mal se cache partout je suis la première à le reconnaître, mais si on disposait d'une telle puissance entre les mains, j'aimerai bien le savoir, après tout je suis sans doute l'une des scientifiques de ma génération qui a le plus travaillé sur ce sujet … Je connais les caractéristiques et ce que cette pierre peut faire ... » Elle le regarda dans les yeux. « Ce n'est pas parce que je me suis engagée auprès de l'Oncle Sam, que je suis totalement ignorante du fonctionnement de ce dernier. » Et cela pouvait être assez inquiétant sur certains points. On restait toujours dans une sorte de guerre froide, mais où la bombe nucléaire avait été remplacée par quelque chose d'autre, d'encore plus dangereux.

Elle eut un petit sourire quand il se permit « d'insister » auprès d'elle, lui demandant de ne pas faire l'amalgame avec la dangerosité de l'ensemble des extraterrestres. Il n'avait pas tout à fait tord, et il semblait porter Supergirl sur un pied d'estale. Son sourire se fit quelque peu plus compatissant. « Je ne suis pour rien dans la disparition de cette dernière, et croyez moi que je suis bien capable de comprendre la souffrance qui peut être la vôtre quand on perd quelqu'un qui nous est cher. Cette douleur je l'ai notamment ressenti quand mon laboratoire à Smallville, a tout simplement explosé sous votre agissement pour pouvoir arrêter Zod. J'ai perdu sept collaborateurs, sept amis, je dirais même plus les membres de ma famille. Quand on fait un métier comme le mien, il est si compliqué de faire des attaches, et la famille qui est la mienne ne doit jamais savoir ce que je fais donc cela met forcément une distance entre eux et moi. » Elle reprit pleinement son sérieux en le regardant. « Je suis d'accord sur le fait que tous les extraterrestres ne sont pas des salauds, comme tous les êtres humains ne sont pas des anges, loin de là. Mais à la différence, eux sont limités par la technologie dans leur folie, contrairement à vous qui disposez de pouvoir dont nous sommes totalement démunis. Si on vous regarde, on dirait tout simplement un humain lambda, une fois qu'on enlève toute la panoplie du super-héros. J'ai réussi à démasquer un extraterrestre qui se faisait passer pour un homme tout à fait normal. Il était aussi de notre côté, mais tout le monde n'est pas dans ce cas. Nous ne pouvons avoir une confiance aveugle en les uns et les autres. Mais ce que je sais, c'est qu'il ne faut surtout pas que mes fous furieux s'allient avec les vôtres, sinon notre arrêt de mort est déjà programmé. »

Elle soupira longuement, mais néanmoins, s'il était prêt à faire des efforts, elle se devait bien d'accepter d'en faire également. « Je ne suis pas une simple flic qui doit protéger une ville d'un criminel, d'un pilleur de banque ou d'un assassin de personnalités publiques. J'ai été affecté à la recherche des extraterrestres pouvant représenter une menace pour la Terre, alors je suis peut-être sur la défensive, et légèrement paranoïaque mais moi aussi j'ai vu des choses et même quand on pense avoir touché le fond et que plus rien ne pourrait nous surprendre, on se rend compte que les gens d'où qu'ils viennent, peuvent toujours continuer à creuser un peu plus encore. » Elle plongea son regard dans les yeux. « Je suis prête à étudier la zone fantôme et à faire en sorte de trouver la moindre faille, et essayer d'en faire un endroit totalement hermétique avec l'extérieur, mais je ne suis qu'une humaine, je ne sais pas si je peux y accéder sans votre concours. Avez-vous déjà une base de données que je pourrais étudier ? En ce moment, je travaille dans un endroit qui me permettrait de faire les recherches nécessaires, avec le matériel nécessaire. »

AVENGEDINCHAINS

- L’Humanité a toujours été plein de contradictions. Elle désire découvrir de nouvelles formes de vie mais, mue par la peur de l’inconnu et par un instinct de survie forgé sur de nombreux millénaires, elle cherche aussitôt à s’imposer par la force et par la violence. Tant de laïus pour arriver à la même conclusion que vous : le gouvernement détient, sûrement, de la kryptonite ou, au moins, des informations ou des pistes sur des ressources de kryptonite.

Est-ce que je suis rassuré ? Je le suis, en partie. J’ai l’assurance que les gouvernements se préparent à faire face à des menaces aliens. En revanche, je crains le résultat de leurs expérimentations. Doomsday ou Cyborg sont les résultats de la manipulation de terriens de technologies ou de connaissances qu’ils ne maitrisent pas et qu’ils ne connaissent pas. Le premier m’a tué. Le second a vu tout son monde chamboulé et détruit.

Je ne pipe pas un mot lorsqu’elle m’accuse de la mort de ses compagnons. Inconsciemment, elle jette sept nouveaux anonymes dans un océan de milliards d’anonymes, de ce monde ou d’un autre, morts par ma faute. J’aimerais dire que je regrette, que je n’ai jamais voulu ça, mais je sais que c’est vain : elle a sa propre idée de ma personne – et du danger que je représente. Enfin, je manque de force de me défendre sur un tel sujet. Les fantômes ne sont jamais loin et, à cet instant, je ne peux pas leur permettre de se manifester, me déstabiliser et m’embrouiller.

- J’ai bien une base de données, mais je n’ai jamais partagé les informations avec quiconque jusqu’à maintenant. Je vais voir s’il est possible de transférer de telles données.

Je reste volontairement vague. La Forteresse n’est plus un mythe pour quelques personnes. Je sais qu’on cherche mon pré-carré, et le vaisseau familial. Celui-ci est dans un meilleur état que celui qui trône au milieu de Metropolis. Toujours est-il que je ne sais pas comment je peux envoyer des informations de la base kryptonienne à un ordinateur terrien. Je n’ai jamais fait une telle chose.

- Par contre, vous ne les analyserez qu’en ma présence. Il n’y aura pas de copie dans une quelconque base de données privée ou gouvernementale. Et il n’y aura pas un autre accès qu’à vous et uniquement vous. En somme, vous travaillerez en silo. C’est ma condition.

Je mets, assez vite, les points sur les i. Ses petites menaces ou sous-entendus sur des « amitiés inattendues » ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Je ne sais pas avec qui elle fricote, mais elle n’aura rien de plus que je ne lui donnerai.

- Je pense que nous devons également enquêter au niveau du vaisseau détenu par Star Lab ou Lex Corps. Je sais qu’il a été largement pillé, mais rien ne nous empêche de passer. Si le Général a pris la peine de s’y rendre, c’est pour une raison. Il doit y avoir quelque chose, encore, invisible pour la majorité, mais essentiel pour un kryptonien. Je suis né ici, alors je n’ai pas la connaissance du Général sur la technologie de ma planète natale. Par contre, vous êtes une experte sur la question d’alien. Peut-être que vous verrez ce que lui-même a vu.

Que représente le S ?

@Clark Kent & Christine Saint-Clair

Une discussion s'impose

En tout cas, si le gouvernement possédait de la kryptonite, elle n'en avait pas été mise au courant, et on n'avait nullement chercher à la contacter pour qu'elle puisse l'étudier ou venir à en faire une arme destructrice envers les personnes originaires de Krypton quelque soit qu'il soit du bon ou du mauvais côté de la barrière. Christine aimait à croire qu'ils n'en avaient pas, plutôt qu'ils ne l'avaient pas engagé sur un tel projet, elle qui avait passé de si nombreux mois, de si nombreuses années à l'étudier dans les moindre détails. Mais elle savait pour qui elle travaillait, et l'Oncle Sam n'était certainement plein de vertu et à qui on pouvait faire une confiance absolue, c'était même tout le contraire. Cloisonner, toujours tout séparer, et deux services pouvaient certainement exploiter le même projet, sans le savoir, et ensuite, le gouvernement ne viendrait à garder qu'une seule des deux équipes, celle qui avait répondu au mieux aux attentes. Ils n'étaient pas là pour faire du social, mais juste pour obtenir le résultat qu'ils désiraient, les moyens pour y parvenir, ils s'en moquaient bien. « Le gouvernement ne laissera pas tomber tant qu'il n'aura pas de quoi vous mettre à genou, vous et tous ceux qui vous ressemblent. Pour le moment, vous êtes le héros national, mais ce n'est pas pour autant qu'ils n'ont pas peur de vous et de ce que vous êtes capables de faire. Cependant, je doute réellement qu'il soit les seuls à chercher cela. Il faudrait surveiller les petites annonces du marché noir. Bien évidemment, si on recherche de la kryptonite, le message sera sans doute crypter mais pour quelqu'un qui sait décoder ce genre de langage cela devrait être assez simple. Le monde entier cherchera à vous contenir pour diverses raisons mais la finalité sera la même. » Après, il fallait que les choses se fassent en bonne intelligence. Il y aurait dans tous les cas des soucis, parce que déjà il représentait un soucis, lui et tous ceux de son espèce ou qui étaient dotés de particularités étranges.

En attendant, elle avait eu ses propres pertes par sa faute et elle en avait été marquée à jamais. Rien ne pouvait effacer l'ardoise qu'il avait contracté envers elle, ou envers toute l'humanité. Est-ce que les bonnes actions commises devaient excuser les morts inéluctables qu'elles engendraient ? Dans tous les cas, sur cette question, ils étaient tous les deux dans une impasse, bien décidés l'un comme l'autre à camper sur leurs positions, car ils avaient vécu des événements similaires mais en étant dans deux camps différents, et le décompte final à ses yeux ne répondait nullement à ses attentes. Néanmoins, un compromis était toujours possible, posséder une armée contre lui mais surtout contre Dru-Zod et potentiellement les autres monstres dans son genre. Elle hocha la tête et fit un signe de la tête pour remercier Superman. « Je sais qu'on ne se fait pas véritablement confiance, mais si vous venez à me transmettre ces informations dont vous disposez, je peux vous jurer que je ne les communiquerai à personne d'autre ce que vous m'aurez confié, et que je ne ferai pas de rapport à qui que ce soit. Je sais être discrète pour ce genre de choses. » Elle le regarda droit dans les yeux. « Et vous voulez m'enfermer où pour que j'analyse tout cela ? Non parce que sans vouloir vous vexez, j'ai aussi un travail, et même deux, et les deux employeurs sont aussi exigeants l'un que l'autre. Quoi que à côté de sauver le monde entier, il est sans doute plus simple pour moi que pour vous de dégager du temps que l'inverse. » Elle hocha la tête, prenant note mentalement des éléments à étudier. « J'occupe actuellement le poste idéal pour pouvoir obtenir certaines informations sur Star Lab ou Lex Corp. En tout cas pour pouvoir avoir mes entrées officiellement là-bas, avant de passer par des moyens plus officieux. » Que Wayne Entreprise et son emploi en tant qu'assistante de direction puissent lui permettre de trouver d'autres choses à se mettre sous la dent.

AVENGEDINCHAINS

- Nous manquons de temps. Et nous ne faisons pas pleinement confiance à l’un et à l’autre. Mais nous avons le même objectif. Certaines alliances se sont faites sur des bases bien moindres.

La demoiselle a la rancune tenace. Elle est palpable, prête à se matérialiser sous forme d’un aura aussi menaçant qu’opaque et tranchant. Je n’ai pas à être un médium ou un fin psychologue pour percevoir toutes ses émotions négatives à mon égard, ou à mon espèce. Est-ce qu’elle a perdu des êtres chers, avant ou pendant ses études sur les vies extra-terrestres ? Est-ce qu’elle a payé le prix fort pour sa curiosité vis-à-vis de Krypton et sa population décimée ?

Je fronce les sourcils lorsqu’elle fait référence à deux employeurs. A quel jeu s’adonne-t-elle ? Est-ce qu’elle cumule ces deux emplois sans les cacher à l’un et l’autre des employeurs, ou mène-t-elle une double vie ? Dans le premier cas, la perspective peut être envisageable. Dans le second cas, cela signifie qu’elle bosse plus que de raison, et plus que ce qu’un corps peut supporter sur du long terme. Je ne l’interroge pas : je sais que je ne retirerai rien.

- Je vais revenir vers vous avec un moyen de communication efficace et sécurisé. Donnez-moi une adresse, ou un lieu où je peux vous retrouver facilement lorsque l’outil sera prêt.

Je m’apprête à partir car il est temps. Je l’écoute donner ses propres conditions et indications.

- D’ici notre prochaine rencontre, je vous laisse vous renseigner sur Star Lab ou Lex Corp. Quant à moi, je vais considérer la question de la technologie kryptonienne.

La technologie de mes ancêtres peut sauver bien des vies, éradiquer de nombreuses maladies et améliorer considérablement le quotidien des terriens. Malheureusement, elle apportera aussi tous les outils pour une destruction de masse, de la Terre comme d’autres planètes colonisées ou à coloniser. Si je lui laisse entrevoir toutes ces possibilités, la rouquine va exiger plus ou tenter de les reproduire. Elle peut avoir les meilleures intentions, mais elle n’est pas la seule habitante de la planète.

Son antipathie à mon égard picote désagréablement ma peau. J’ai à partir, tant pour sa paix d’âme que la mienne. Je m’éloigne, je m’écarte et je m’élève au ciel d’un petit saut. Je réitère l’opération pour gagner encore un peu de distance. Alors, je me tourne vers elle une dernière fois, baigné dans la lumière du jour.

- Au plaisir de vous revoir, mademoiselle.

Et alors, je pousse muscles et nerfs et je disparais dans les airs d’un clin d’œil. Je profite de cette étendue bleue pour réfléchir à ce partenariat étrange. Nous avons à faire des compromis et à donner respectivement, afin d’arriver à un point d’attente et surtout avancer dans cet objectif commun. Plus facile à dire qu’à faire, évidemment.

Il est grand temps que je considère un appareil de communication sécurisé et facile à dupliquer, afin de le donner à de possibles partenaires, informateurs et autres. Cyborg ou Green Arrow pourraient, peut-être, m’aider. On avisera.

Que représente le S ?

» Something in the Way [Intrigue III - Terminé]
» The War Without End [Terminé - Intrigue II]
» We're not who we used to be [Terminé - Intrigue I]
» We are One [Terminé - Intrigue III]
» Bet on me [Terminé - Intrigue I]