It Hears You [Terminé - Intrigue II]

L’odeur de la mort, de la désolation et du chaos emplit ces lieux. La décadence, le mal et le péché suintent de ces murs. Oh, si seulement ces derniers pouvaient parler ! Je n’en doute pas que leur récit m’offrirait un frisson de plaisirs délicieux. Cet univers est si lisse, si prévisible et si hypocrite ! Les conflits ne sont situés qu’aux mêmes endroits, les méchants ne le sont que de noms et les super-héros sont bienheureux et joyeux. Oh, un Robin est bien mort mais c’est bien le seul et unique drame ! Quand est-ce que le Joker va faire des guirlandes de Noël de ses ennemis ? Quand est-ce la Ligue des Ombres va donc mettre à feu et à sang un pays entier ? Quand est-ce que ces freluquets du bien vont désespérer, larmoyer et jurer vengeance dans la violence et dans le sang ?

Un jour.

Bientôt.

Si mes contacts m’ont bien orienté et mes tripes ne me trompent pas, j’ai potentiellement les outils dont j’ai besoin ici. Maintenant, je dois mettre la main sur ces bijoux avant d’autres charognards ! Je n’ai pas besoin d’être un génie de crime pour deviner qu’il va y avoir une petite résistance ! Oh, qu’il serait bon d’avoir ce corps-à-corps ! Et si messieurs et mesdames sont timorés, j’ai apporté quelques jouets ! Boum Boum Boum, comme la chanson de Mika ! A la différence qu’il n’est pas question d’aimer un type, ou une nana, un peu partout, mais d’exploser quelques cervelles, ou morceaux de corps !

D’abord, il faut être discrète. Si les diamants sont les meilleurs amis des dames, les ombres sont tout bonnement les favoris des démons ! Je concentre ma magie démoniaque, et l’enveloppe tout autour de moi. Sans plus tarder, voilà que je me fonds dans les ombres et m’y glisse. Evidemment, je dois être attentive à mes mouvements. Ce n’est pas très naturel si ces formes immatérielles commencent à jouer à saute-mouton.

Doucement, et avec précaution, je me dirige vers la zone de zoologie du rez-de-chaussée. Découvrons donc ce que l’Humanité a bien développé dans ces entrepôts tantôt secrets, tantôt corrompus. Est-ce que ces horreurs seront à la hauteur de mes attentes ? Au contraire, est-ce que je serais considérablement et totalement déçue ? J’espère que non. Je ne souhaite vraiment pas avoir fait ce déplacement considérablement, à l’autre bout des Etats-Unis, pour rien.

Au loin, j’entends un hélicoptère.

Que le jeu du chat et de la souris commence …

Spoiler:

Spoiler:

Il n'y avait pas eu de grandes cérémonies pour le moment pour annoncer son grand retour. Oliver ne l'avait pas désiré au grand désespoir de certaines personnes dans son entourage le plus proche. Depuis qu'il était rentré, il avait joué dans l'ombre, autant pour son identité comme milliardaire, play boy et chef d'une entreprise au rayonnement international, que pour jouer à Green Arrow. Il se passait quelque chose d'étrange à Starcity, encore plus que d'habitudes et il avait besoin de prendre son temps pour faire quelques recherches, autant concernant Queen's Consolidated, qu'à propos, des nombreux nuisibles et autres malfrats qui pullulaient dans sa ville et qui étaient soit sous la direction de la Ligue des Ombres, soit tentaient de vivre indépendamment d'eux, et l'affaire n'était sans doute pas aussi florissante que certains auraient pu l'espérer. Cependant, encore et encore, depuis cette nuit où il avait retrouvé Bruce à Gotham, leur conversation lui revenait en tête, sans cesse. Batman préparait quelque chose en rapport avec la Ligue des Ombres, et du point de vue de l'Archer Vert, quoi que cela puisse être, c'était forcément une mauvaise idée. Il n'avait aucun doute là-dessus. Le Chevalier Noir avait pris la décision de le tenir à l'écart pour le moment, prétextant qu'il n'était pas totalement certain de ce qu'il faisait et qu'il viendrait à lui en parler bientôt, dans un avenir plus ou moins proche. Et peut-être qu'Oliver aurait fini par laisser tomber, ou aurait montré une plus grande confiance deux ans auparavant. Mais aujourd'hui, cela lui était bien plus difficile. Il était certain que la nature profonde de l'homme continuait à suivre la même ligne de conduite qu'auparavant. Cependant, l'un comme l'autre avaient fait une traversée dans un autre monde, un autre univers et cela avait laissé des marques. Il était bien incapable de dire jusqu'à quel point elles étaient profondes pour lui, alors pour Wayne.

De retour à Starcity, Oliver s'était mis à fouiller, tout fouiller, aussi bien en parcourant la ville, en essayant de récolter des informations, données plus ou moins avec consentement, mais il avait également cherché dans les secrets des institutions et des organismes les plus importants de la ville. Il avait remonté petit à petit la piste de la Ligue des Ombres, qui avait régné en maître pendant deux ans ici, mais d'autres éléments, concernant Queen's Consolidated l'avaient interpellé. Diverses branches dans lesquelles sa famille s'étaient lancées, comportaient des incohérences, aussi bien dans leur organisation que dans les comptes. Et le budgets alloués à la recherche et au développement explosaient dans certains cas. Particulièrement dans un laboratoire se trouvant dans les Glades. Est-ce qu'une de ses entreprises venait à produire une drogue de synthèse qui était ensuite revendue en ville, sous le manteau et détruisait aussi bien les corps que les esprits qui venaient à en consommer ? Il n'en savait rien mais il allait s'y rendre ce soir-même.

Il s'était donc préparé, remettant son costume de l'Archer pour l'occasion. Si ce qu'il découvrait était important, il ferait bien comprendre à tous à Starcity, que Green Arrow était de retour. Certes, il avait perdu des coéquipiers pendant son absence, mais pour autant, il avait encore des ressources et s'il le fallait, il connaissait un Canary à qui il pourrait peut-être demandé de l'aide. Il fut facile de rentrer dans l'entrepôt, après tout, il rentrait chez lui d'une certaine façon, et il était parvenu à récupérer les codes. Un instant, il avait suspendu son arc dans le vide alors que le bruit d'un hélicoptère se faisait entendre. Allait-il avoir de la visite ? Il s'arrêta devant un petit panneau, indiquant les différents espaces du laboratoire. Il prit alors la décision de commencer par la zone d'essai clinique, pour glaner les informations sur ce qui se tramaient ici, il viendrait ensuite à voir la zone de stockage, suivant ce qu'il s'y trouvait, il verrait s'il devait intervenir pour tout détruire, même si cela devait faire baisser l'action de Queen's Consolidated.

Résumé:

Sa voix trancha les ténèbres alentours, rauque et métallique. De ce timbre cassant qui lui signifiait en présence de qui elle se trouvait. Talia n’avait pas besoin de réponse à sa question pour savoir qu’il était prêt ; Il y avait cette tension palpable dans l’air, celle qui précède toujours l’action et cette inflexion fataliste dans sa voix. Ce n’était qu’une question de temps. Le temps d’un battement de cœur, le temps d’un souffle. Et il s’élança. Impossible de revenir en arrière désormais, mais la Fille du Démon n’était pas inquiète. Elle connaissait trop bien son père pour savoir qu’il n’y avait rien à attendre de lui sinon le pire et lorsqu’on s’attendait au pire, on ne pouvait pas être désagréablement surpris.

« Je t’entends. » Signifia-t-elle sans faire mention de l’Archer Vert.

Talia entendait ce que lui disait Bruce, elle comprenait pourquoi il le lui disait. Mais elle avait ses propres griefs contre lui, et c’était des griefs très largement partagés par Green Arrow. Aussi, si la confrontation se présentait à elle, elle n’était pas certaine de pouvoir lui tourner le dos. Au risque d’y voir une flèche s’y ficher. Tout dépendrait de lui, à dire vrai, des informations qu’avait consenti à lui fournir leur allié commun et de l’acharnement qu’il mettrait à lui barrer la route. Talia avait une mission et rien ne l’empêcherait de l’accomplir. Et puis la Fille du Démon n’oubliait pas, et n’oublierait jamais, qu’elle devait une mort à Oliver Queen.

Songeuse, elle observa la silhouette du Batman glisser silencieusement dans la nuit noire puis disparaître à l’ombre du toit de la structure gargantuesque. Ce qui signifiait que c’était à son tour de pénétrer dans le bâtiment. Avant de s’élancer au-bas de son poste d’observation, la Fille du Démon accrocha du regard deux silhouettes aux abords de l’entrepôt ; Une qu’elle ne connaissait que trop bien – et elle jura silencieusement – l’autre qu’elle ne reconnut pas et identifia à un employé de la structure. Voilà qui allait rendre leur tâche considérablement plus ardue. Mais pas insurmontable, loin de là. Elle souffla dans le micro-oreillette :

« L’Archer est là. Et il y a des civils. Au moins un. »

Elle se laissa glisser le long du bâtiment en rappel et passa agilement le grillage qui délimitait le terrain de la structure. Toujours sous le couvert de la pénombre, Talia longea ensuite prudemment la façade ouest de l’entrepôt jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait : la zone de réception des marchandises. À priori désertée en cette heure, mais la Fille du Démon resta malgré tout immobile quelques minutes pour s’assurer qu’aucun employé ne s’y trouvait. Alors seulement elle se faufila jusqu’aux quais de chargement. Entre chacun des quais, une porte permettant l’accès direct au rez-de-chaussée de l’entrepôt.

Si tant est qu’elle parvienne à y entrer, songea-t-elle. Prudemment, Talia s’approcha de l’une des portes et essaya d’aviser un système d’identification, en vain. Pas de lecteur de carte, pas de digicode. Quoi alors ? À défaut, elle jeta un coup d’œil par le hublot pour essayer d’apercevoir un système de surveillance, quel qu’il soit. Forcer l’entrée ne serait pas un problème, mais il était inutile de sonner l’alerte générale avant même d’avoir pénétré dans l’édifice. Ce serait compromettre leur mission et celle-ci était bien trop importante pour qu’elle s’y risque.

Spoiler:

Les lumières d’alarme sont tellement agréables et belles. J’ai toujours l’impression d’être à Noël, entourée de ces jolies guirlandes illuminées ! Le pas léger, presque guilleret, je m’arrête finalement aux pieds de deux macchabées. Je m’accroupis, récolte leur sang du bout du doigt et les goûte : le liquide est encore bien chaud. Aussitôt après, je tâte les membres, constatant qu’il y a encore une certaine souplesse : la rigidité cadavérique n’a pas encore gagné ces corps.

Quelque chose les a tué en les mordant mortellement très récemment.
La chose est proche.

Est-ce un chien des enfers ? Oh ! Qu’est-ce que j’aimerai un animal de compagnie infernal ! Je trouve qu’ils ont une résistance considérable, et une certaine utilité pour effrayer les pauvres humains.

Est-ce une chimère mi-humaine, mi-animal ? Ah ! Je ne doute pas que le doc adorerait faire quelques études supplémentaires ! Qui sait ! Peut-être développera-t-il une formule transformant les hommes en chien !

Est-ce simplement une malheureuse bête ayant subi trop de manipulations et est juste devenue anormale ? Dans ce cas-ci, pauvre petite bête ! Il est toujours difficile d’être différent d’autrui. Nulle personne pour vous comprendre, nulle amie pour partager vos peines et vos injustices !

Il me faut la chose.

Une porte claque au loin, mais ne couvrant pas ce cri étouffé. La curiosité l’emporte. L’ersatz de prudence de mes jeunes années se soumet. Gardant cette apparence de civils, je continue à avancer. Je profite de cette courte distance pour chantonner une comptine démoniaque, dans la langue maternelle. Si cette chose est ce que je pense, je ne doute pas qu’elle appréciera ce petit chant de nos contrées perdues. Si je me trompe totalement et complètement, je me serais simplement entrainée à ce dialecte que je risque de perdre en l’absence de démons dans mon entourage !

Nulle menace dans ma démarche ou mon attitude.
Et je fais face à ce qui m’attend par-delà la mystérieuse porte.

Spoiler:

Quelque chose avait profondément mal tourné ici, il le sentait dans chaque fibre de son corps et depuis son expérience sur Lian Yu, il avait compris qu'il fallait qu'il face confiance à son instinct. Il n'avait aucune conscience de ce qu'il se tramait ici avant qu'il ne vienne y mettre les pieds pour la première fois ce soir. Il fallait bien avouer que sa famille avait investi dans beaucoup d'endroits, dans beaucoup de branches différentes, qu'elles soient légales ou non malheureusement et bien que son père était maintenant décédé depuis longtemps, il y avait encore de nombreux mystères qui entouraient les Queen et cela le rendait malade. Surtout dans une situation comme celle-ci où il avançait presque totalement à l'aveugle alors que son nom figurait sur le baille de cet entrepôt. Il avait pris la décision commencer par inspecter la zone d'essai clinique, et très vite, à mesure qu'il avançait, il avait compris que tout était parti de là. En arrivant devant les portes du laboratoire, il ne pouvait qu'attester la scène de crime qui se dévoilait juste sous ses yeux et pourtant, il n'y a avait pas un seul corps. Oliver se baissa doucement, regardant la porte étanche qui avait été déformé et enfoncée, le laboratoire avait été dépressurisé. Pour le reste … Il y avait du sang partout, il n'avait pas encore eu le temps de coaguler ce qui faisait que tout cela était arrivé peu de temps auparavant. Il y avait des traces ici et là, indiquant que des corps avaient été déplacés.

Ce n'était pas une simple équipe de surveillance qui devait se trouver là au moment de l'attaque, car les ordinateurs étaient encore allumés et diffusaient chacun leurs propres lots d'informations, un lot de fréquences cardiaques, d'activités cérébrales. Ce n'était pas forcément évident de comprendre pour lui mais les indicateurs clignotaient comme une guirlande électrique à Noël. Un nom revenait presque partout, le projet « MD-17 ». Il commença à faire des hypothèses sur ce que ces sigles pouvaient signifier pour comprendre ce qu'il venait de découvrir tout simplement. En premier lieu, au mieux, le 17 correspondait à l'année où le projet avait été monté ; au pire, cela voulait dire que c'était la dix-septième version d'un projet initié il y a longtemps. Il avait appris avec le temps que malgré toutes les circonstances, il fallait se promener avec une clé usb ce soir. La protection de la population et le démantèlement de trafics en tout genre passaient bien souvent par une première phase qui consistait à de la recherche d'informations. Il n'était sans doute pas un as de l'informatique mais bien des dossiers étaient déverrouillés. Il se brancha en quelques secondes et se mit à récupérer tout ce qu'il pouvait récupérer, tant que les dossiers se transféraient et même s'ils n'étaient pas capitaux, ils pouvaient néanmoins donner de précieux indices. Et il fallait qu'il fasse vite, car il n'était clairement pas seul ici, d'une façon ou d'une autre.

C'est un cri qui retentit dans le bâtiment qui le fit se détourner des écrans qu'il était en train de regarder. Il lança un coup d'oeil d'un côté puis d'un autre et reprit l'arc qu'il avait posé sur la console dans sa main. Retirant la clé usb après avoir fini de télécharger un ultime fichier, ne pouvant pas risquer de rester plus longtemps au même endroit, il rangea les informations en lieu sûr et il se remit en mouvement. La lumière n'avait toujours pas été remise en fonctionnement et il avança lentement dans le couloir, en direction du reste de l'étage, ouvrant aussi silencieusement que possible le peu de portes qui s'y trouvaient.

Résumé:

Oliver prenait conscience qu'il y avait de nombreuses choses qu'il se devait encore de découvrir, et plus il avançait à l'étage des essais cliniques et plus il était inquiet sur ce qui avait pu être testé, voir même être fabriqué ici. Les donnés qu'il avait récupéré, les informations qu'il avait pu voir sur les différents écrans du laboratoire ne présageaient clairement rien de bon, sans même parler du sang qui s'étalait un peu partout sur le sol de cette même pièce. L'alarme continuait à tourner, silencieusement mais projetant une lumière rouge dans l'espace par intermittence, qui rendait encore l'atmosphère un peu plus désagréable que ce qu'il venait à ressentir en avançant, tout aussi calmement, pas après pas. Une première porte s'ouvrit sans qu'il ne repère une seule menace, ce fut la même chose pour la seconde porte, des cartons, des archives un peu partout, il n'avait clairement pas le temps de faire du tourisme alors qu'il avait entendu un cri assez effrayant pour le faire agir au plus vite. Il tendit alors la main vers la troisième porte et à peine avait-il eu à pousser cette dernière qu'il ne comprit pas ce qu'il se passa mais il fut envoyer un peu plus loin, ses réflexes permettant néanmoins à l'Archer Vert de retomber sur ses pieds et de pouvoir essayer de distinguer ce qui venait tout bonnement de sortir de cette pièce.

Green Arrow se trouva alors face à face avec une énorme chose, bête, créature. Il était difficile d'expliquer réellement ce qu'il avait sous les yeux. Dans tous les cas, cette chose était clairement énorme, massive, avec une musculature qui aurait fait pâlir n'importe lequel des catcheurs américains qui se donnaient en spectacle sur les chaînes privées ou publiques. En attendant, elle beuglait, bavait abondamment, et les griffes comme les crocs étaient tous de sortie, chacun étant prêt à le déchiqueter, à l'éventrer et à le mettre en pièce pour qu'il ne reste plus rien à la fin. Il eut quelques secondes pour pouvoir réagir alors qu'il venait à charger droit sur lui. Il prit appui sur la rambarde et parvint à se propulser au-dessus de lui. Il se mit à courir sur quelques mètres, profitant que l'espace soit assez étroit pour que l'animal étrange ne parvienne pas à se retourner aussi facilement et il se mit alors en position de tir, envoyant directement sa flèche en direction de la tête de la créature.

Résumé:

It hears you

Intrigue Starcity

Rien en vue, constata-t-elle. Pas de système de sécurité qui soit visible, pas de caméra dont l’œil rouge pouvait aisément traquer sa silhouette dans le jour du hublot. Du rouge, il y en avait pourtant partout, éclatant sur les murs en gerbes lumineuses. Intermittente, une alarme silencieuse baignait les lieux d’une aura sinistre que la Fille du Démon ne pouvait interpréter que d’une manière : quelque chose était arrivé. Quelque chose de grave. Mais quoi ? Talia se risqua à poser la main sur la poignée, à la tourner. En vain. Elle abandonna aussitôt sa vigie, continua de fureter du côté des quais avec l’espoir de trouver n’importe quoi qui lui permette de pénétrer les lieux sans trop attirer l’attention. Elle tenait pour acquis que d’autres personnes se trouvaient là en dehors du Chevalier Noir et d’elle-même, et une en particulier qu’elle espérait bien ne pas croiser.

Finalement, ce fut la négligence d’un employé qui lui offrit une porte d’entrée dans le bâtiment. Avec souplesse, Talia se faufila sous le rideau de fer semi-ouvert et passa son masque filtrant. Là, elle s’assura de rester dans l’ombre des rayonnages de stockage, progressa rapidement et méthodiquement en slalomant entre les palettes éventrées jusqu’à arriver bout de la pièce. Tout avait été laissé en plan, comme si les employés avaient dû partir de façon précipitée. Et elle songea qu’il n’y avait qu’une chance que ça soit une coïncidence. Un coup d’œil dans les caissons ouverts lui apprit qu’ils contenaient du matériel et du consommable destiné à la recherche. Pour une belle somme, évalua-t-elle rapidement. Voilà qui soulevait des questions.

« Je suis entrée au niveau de l’entrepôt, souffla-t-elle dans le micro, tout a été abandonné, comme si les employés avaient fui quelqu’un... Ou quelque chose. »

Evidemment, ses pensées se tournaient irrémédiablement vers son père et les projets tordus qu’il avait pu mener sous couvert de recherche biomédicale. À ce niveau-là tout était envisageable et, la Fille du Démon se le tenait pour acquis, surtout le pire. Ra’s al Ghul ne faisait montre d’aucune limite morale dans l’accomplissement de son objectif. Talia en avait été témoin. Elle en avait été victime. Mais alors, est-ce qu’il y avait eu une faille dans la sécurité du centre ? Quelque chose qui expliquerait la fuite précipitée des employés ? Si on lui avait posé la question, la Fille du Démon aurait répondu que oui, sans hésiter. Toutefois, elle restait prudente.

Au fond de la pièce, une porte donnait accès à des bureaux et des open-spaces vidés de leurs occupants. Mais pas tout à fait désertés, constata-t-elle en jetant un coup d’œil par l’entrebâillement de la porte. À plusieurs mètres d’elle, deux silhouettes se découpaient dans la lumière rouge. Elle jura entre ses dents. Donc en plus de l’Archer, des mercenaires ? Décidément, les affaires de la Ligue des Ombres intéressaient plus de monde qu’elle ne l’aurait cru. La situation devenait délicate. Et d’autant plus qu’elle ne savait pas à quel type de données ils avaient accès.

« Il y a deux hommes armés au niveau des bureaux au rez-de-chaussée, murmura-t-elle à l’intention de son compagnon. Je ne vois pas de qui il s’agit mais j’ai l’impression qu’ils récupèrent des data sur un poste. Et ça ne peut pas arriver. »

Le ton était catégorique et ne laissait pas de place à la discussion. Il était inenvisageable que le projet de Ra’s al Ghul tombe entre les mains de quiconque. À fortiori s’ils étaient des agents de la Ligue des Ombres. La question maintenant était de savoir quelle stratégie adopter. Un instant, la Fille du Démon maudit la promesse qu’elle avait faite au Chevalier Noir. Tout était plus simple quand on ne s’embarrassait pas de faire couler le sang. Aussi, dans l’idéal, mieux valait éviter une confrontation directe. Sans quitter des yeux les deux hommes, Talia se faufila dans l’open-space labyrinthique et se mit à couvert derrière une armoire en métal qui la dissimulait aux regards.

Là, elle saisit l’un des couteaux qui pendaient à sa ceinture.

Elle visa l’écran de l’ordinateur, dans l’espace étroit que dessinait l’homme qui y était penché.

Et le lança.

codage (c)Kanala

Spoiler:

Ils n’ont pas de dents assez longues pour mordre à sang deux types grassouillets – ou musclés. Ils ne sont que des types lambdas – quoique bien armés –, qui cherchent des informations. Au loin, je vois bien une nana apparaître, et balancer un poignard sur un écran. Que cherche-t-elle à accomplir, exactement ? Qu’importe ! Chaque chose en son temps.  Je n’ai pas besoin d’être un génie du crime pour deviner la suite logique des événements.

Marche ou crève.

Profitant de l’effet de surprise, je me mets à mon aise avant d'agir. Je me débarrasse de ce sort d'illusion pour révéler ma véritable identité - ou plutôt ma tenue authentique. Là, on voit arme blanche, arme à feu et, surtout, explosifs. Sourire au coin, presque charmeur, je glisse mes mains à ma ceinture et saisis deux petits jouets verts. Aussitôt je les balance sur eux. soulève mes paumes en direction de ces messieurs.

- Et deux bonbons explosifs ! Deux ! Avec amour, évidemment !

Est-ce qu’ils sont touchés ? Est-ce qu’ils sont encore vivants ? Si je n’ai aucune réponse pour la première question, j’ai celle pour la seconde. Un coup d'oeil à ma ceinture m'indique que j'ai pris les grenades traditionnelles et non mes superbes pommes d'amour faisant un max de dégâts ! J’ai manqué de sérieux, d’ambition et surtout de puissance. Soit ils ont réussi à esquiver, soit ils sont en train de trainer une jambe – ou chercher leur bras arraché, ou pleurer leurs yeux brûlés. Dans tous les cas, ils ont encore un souffle de vie.

- Allez petit, petit, viens voir maman, dis-je en usant du langage démoniaque.

J’en profite pour me cacher derrière un panneau, et entailler mes avants bras et laisser ainsi le sang couler. Certes, il y a cette possibilité que je ne puisse pas fuir discrètement car je laisserai des trainées de sang à ma suite. Il y a aussi cette hypothèse que la chose et moi ne devenions pas copines et que je n’arrive pas à me débarrasser de sa soif de sang. Oh, tant de risques ! Mais qu’est-ce qu’une vie sans une belle dose de dangers mortels ? A quoi bon vivre si on oublie qu’on peut crever à chaque seconde ?

- Encore debout, messieurs ? Hey la Miss ? J’ai rien à voir avec ces types et j’en ai un peu rien à faire des PCs. J’veux juste faire le tour de la propriété. Tu me laisses, ou je dois aussi te passer à travers le corps ?

Deux hommes à battre, c’est compliqué.
Deux hommes et une nana bombasse, c’est impossible.
Or, je n’aime pas la fuite, moi.

- J’suis une mercenaire à louer, si ça intéresse.

Les alliances d’infortune, pourquoi pas !

Aussitôt que j’ai parlé, je bouge pour chercher refuge ailleurs.

Spoiler: